LapinosLe dernier des...2024-03-18T00:28:00+01:00All Rights Reserved blogSpiritHautetforthttp://lapinos.hautetfort.com/Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlContre-culturetag:lapinos.hautetfort.com,2024-03-13:64893832024-03-13T14:06:54+01:002024-03-13T14:06:54+01:00 Pour s'abonner à la revue de presse de contre-culture Zébra, cliquez sur...
<p><strong>Pour s'abonner à la revue de presse de contre-culture Zébra, cliquez <a title="Revue de presse Zébra via Beehiiv.com" href="https://zebra-bd-caricature.beehiiv.com/">sur ce lien</a> (gratuit, sans pub ni pièce jointe).</strong></p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlVive l'euthanasie !tag:lapinos.hautetfort.com,2024-03-01:64877352024-03-07T14:45:06+01:002024-03-01T17:22:00+01:00 Je voudrais dire ici, en peu de mots, pourquoi il est logique pour un...
<p style="text-align: justify;">Je voudrais dire ici, en peu de mots, pourquoi il est logique pour un chrétien de proclamer : "Vive l'euthanasie !"</p><p style="text-align: justify;">Tout d'abord il me faut revenir sur le propos grotesque, pour ne pas dire ubuesque, du pape <strong>Jean-Paul II</strong>, mettant sur le même plan <strong>l'avortement</strong> et <strong>l'euthanasie</strong> !? Il traduit l'ignorance radicale des lois de l'économie. L'avortement de masse, pratique typiquement occidentale (industrielle et capitaliste), ne saurait être mis sur le même plan que l'euthanasie : la vie d'un enfant potentiel n'a certainement pas la même valeur économique que celle d'un vieillard agonisant.</p><p style="text-align: justify;">Il est important de noter ici le défi lancé par Jean-Paul II à la <strong>raison naturelle</strong>, c'est-à-dire au bon sens paysan - tout en relevant au passage que le consentement à l'avortement de masse révèle un aspect fondamental du capitalisme : c'est une économie mystique, une "culture de mort". Un chrétien ne saurait se soumettre au capitalisme pour cette raison qu'il est une religion de morts-vivants.</p><p style="text-align: justify;">(...)</p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlLa Revue Ztag:lapinos.hautetfort.com,2024-01-15:64804302024-01-16T01:00:55+01:002024-01-16T00:58:00+01:00 La Revue Z , littéraire et satirique, vient de paraître ; on peut se la...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>La Revue Z</strong>, littéraire et satirique, vient de paraître ; on peut se la procurer sur Amazon.com (n°ISBN : 979-8871742525).<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Je contribue à cette nouvelle revue (illustrée) notamment sous la forme d'un article portant sur le danger que représente la prose de <strong>George Orwell</strong> ("1984" en particulier) pour l'intelligentsia contemporaine, soi-disant "libérale", en réalité coercitive. Si Orwell ne représentait pas une menace de dissidence, il ne serait pas trahi, saboté, diffamé.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">La revue publie aussi une étude sur <strong>la philosophie de Shakespeare</strong> afin de compenser le retard pris par les études françaises sur les études anglo-saxonnes.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Sommaire complet ci-dessous :</span></p><p style="text-align: center;"><a title="La Revue Z dans le catalogue Amazon.com" href="https://www.amazon.fr/Revue-Z-litt%C3%A9raire/dp/B0CS9NJ5P9/ref=sr_1_fkmr3_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid=1I3T8WNNDBO8X&dib=eyJ2IjoiMSJ9.nPreOntV-5eRJUYJ0fZ86lM5MPXlNXqIRxRSnYQWgJxWSyw0305_ousJxB2SQc1IqtONir7Op4c1BKce_r9iwF997oyoyrkYXMU58aN9rj0BuHuuIM7Sx5O5z1dAibo6.H8jpaUKqB-4Sp8NdB3bbNGv2M5aPxS_KmiusvE_gL-4&dib_tag=se&keywords=revue+z+fran%C3%A7ois+leroux&qid=1705362747&s=books&sprefix=revue+z+fran%C3%A7ois+le+roux%2Cstripbooks%2C1121&sr=1-1-fkmr3"><img id="media-6504550" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lapinos.hautetfort.com/media/02/02/3612437410.jpg" alt="shakespeare,revue,littéraire,amazon.com,satirique,orwell" /></a></p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlMichel Onfray est-il sérieux ?tag:lapinos.hautetfort.com,2023-12-22:64768952024-01-19T20:35:11+01:002023-12-26T14:04:00+01:00 Je fais plus attention à Michel Onfray qu'à d'autres philosophes de...
<p style="text-align: justify;">Je fais plus attention à<strong> Michel Onfray</strong> qu'à d'autres philosophes de plateaux télé ; je le surnomme "le janséniste", par opposition au "jésuite" <strong>Bernard-Henri Lévy</strong> ; le terrorisme intellectuel de ce dernier peut sembler un emprunt direct à <strong>Trotski</strong>, mais les méthodes de Trotski ne font elles-mêmes que répéter celles des jésuites ; <strong>Lénine</strong> (de son propre aveu) fut une sorte de <strong>Louis XIV</strong> russe.</p><p style="text-align: justify;">De la campagne normande où il s'est retiré, Michel Onfray refuse de se soumettre entièrement aux anathèmes et excommunications de BHL. Les thèmes abordés par Michel Onfray sont le plus souvent des thèmes subversifs ; mais la manière dont il les traite est systématiquement décevante.</p><p style="text-align: justify;">Ainsi le thème de <strong>l'athéisme</strong> méritait d'être traité de nouveau à une époque où l'athéisme a perdu la dimension critique qu'il a pu avoir aux siècles précédents, pour devenir un fanatisme séculier, articulé autour de l'idée de liberté, de démocratie ou d'égalité, non seulement en France mais aussi en Chine et probablement en Russie, dans tous les pays totalitaires. Au lieu d'aborder la question sous cet angle (où est passé l'athéisme critique des Lumières, l'athéisme de Marx, celui de Nietzsche ?), M. Onfray préfère aboyer, tel un bon bourgeois, contre l'islam radical, qui n'est qu'un épiphénomène politique.</p><p style="text-align: justify;">De même pour <strong>Sigmund Freud</strong> et la psychanalyse : une critique sérieuse s'imposait à l'heure où le clergé médiatique radote les concepts creux d'un <strong>Boris Cyrulnik</strong>, tout en se gavant de pilules aphrodisiaques et dopantes. M. Onfray s'est contenté de dire que la psychanalyse n'a pas été conçue pour les pauvres gens, ce qui est une remarque largement insuffisante.</p><p style="text-align: justify;">A chaque fois que M. Onfray a mis les pieds dans le plat et franchi la ligne jaune tracée par le général des jésuites, je me suis donc fait cette réflexion qu'il avait le culot d'aborder un sujet tabou, avant de constater qu'il le traitait de manière superficielle. Je l'entendais récemment (en différé) se vanter d'avoir écrit cent-cinquante bouquins. Ceci explique peut-être cela. Une autre explication m'est venue en l'entendant dire, quelques minutes plus tard, que Jésus-Christ et le christianisme n'intéressent quasiment plus personne que lui et quelques moines plus très verts en 2023. Etonnante assertion !, mais qui n'est pas entièrement fausse si l'on adopte un point de vue strictement franco-français. Encore faut-il dire qu'il y a, en France, des fillettes de douze ans qui ont une connaissance plus approfondie des évangiles que Michel Onfray - au moins celle que j'ai rencontrée l'année dernière (cela suppose l'intérêt de ses proches parents). Là où Michel Onfray ne voit qu'un tas de cendres, il y a peut-être encore des braises qui couvent...</p><p style="text-align: justify;">Admettons que la remarque de M. Onfray soit valable pour l'Europe de l'Ouest, où la religion ne joue plus le rôle d'opium du peuple que lui attribue Marx, en raison de la hausse du niveau de vie notamment : sous d'autres latitudes, le christianisme continue d'être "effervescent" ; et pas seulement des pays pauvres et dynamiques sur le plan démographique. Compte tenu de la formule laïque américaine, héritée des Lumières bien plus sûrement que le culte de l'Etat français, la multitude des sectes chrétiennes continue d'y jouer un rôle ; le christianisme est plus ou moins synonyme de "liberté de conscience" aux Etats-Unis, face à un Etat capitaliste dont l'emprise s'étend par le biais des médias de masse et du cinéma. Si la religion est moins un opium aux Etats-Unis, c'est parce qu'elle est, depuis l'origine, populaire.</p><p style="text-align: center;">*</p><p style="text-align: justify;">Le dernier ouvrage d'Onfray s'attaque, si je puis dire, à <strong>Jésus-Christ</strong> ; il s'intitule <strong>"Théorie de Jésus"</strong>. Est-il moins superficiel que les précédents ? Je dois être honnête et dire que, contrairement aux ouvrages sus-mentionnés, je n'ai pas lu cet ouvrage récent, mais seulement entendu l'auteur développer son argumentaire et résumer sa "théorie". Mais Michel Onfray n'écrit-il pas comme il cause, et ne cause-t-il pas comme il écrit ?</p><p style="text-align: justify;">Il ne me paraît pas inutile, tout d'abord, de dire en quoi la théorie de M. Onfray diffère nettement du propos de <strong>F. Nietzsche</strong> et de celui d'<strong>Ernest Renan </strong>(qu'il cite fréquemment).</p><p style="text-align: justify;">Pour ainsi dire la thèse de M. Onfray est diamétralement opposée à celle de F. Nietzsche ; en effet M. Onfray affirme que Jésus est un personnage fictif, une invention géniale de prêtres juifs. Au contraire, selon Nietzsche, Jésus de Nazareth a bel et bien existé et le gouverneur romain <strong>Ponce Pilate</strong> a bien fait d'ordonner son exécution, hélas trop tard, avant qu'il ne répande son message, message que N. considère comme un nihilisme déguisé, destructeur de la religion et de la morale traditionnelle païenne (cf. "L'Antéchrist"). M. Onfray tient donc un discours "judéo-chrétien".</p><p style="text-align: justify;">Le propos de "Théorie de Jésus" est assez éloigné de celui d'Ernest Renan aussi : pour ce dernier, le Christ fut une sorte de philosophe (bien réel), inspiré par Dieu et réuni à Lui par l'Amour. Le propos de Renan heurtait de plein fouet le dogmatisme de l'Eglise catholique, en un temps où sa dissolution était déjà largement amorcée (je veux dire par là que Renan ne courait pas le risque de finir sur le bûcher, où d'autres ont fini pour des écrits beaucoup moins éloignés de la doctrine officielle).</p><p style="text-align: justify;">M. Onfray s'efforce donc de rapporter la preuve dans sa "Théorie de Jésus" que les témoignages historiques de l'existence de Jésus ne sont pas historiques, mais des "inventions" ou des ajouts ultérieurs. Il a beau jeu de démontrer que les preuves de l'existence de Jésus sont aussi fragiles que celles de l'existence de certains dinosaures, entièrement reconstitués à l'aide de quelques fragments de squelettes. Il a beau jeu de remarquer que les quatre évangiles dits "synoptiques" se contredisent souvent. Tout cela, les chrétiens cultivés le savent, et que beaucoup de prétendues "reliques" sont des faux ; les chrétiens moins cultivés se dispensent de le savoir, car la Foi ne repose pas directement sur l'existence historique de Jésus-Christ. La Foi repose sur les évangiles et l'exégèse de Paul de Tarse, qui leur confère un dynamisme exceptionnel*. Paul contribue tant à l'intelligence de la Foi que la théorie a pu être faite, avant celle de M. Onfray, que l'Apôtre avait inventé le christianisme de toutes pièces.</p><p style="text-align: justify;">Cela dit les commentaires de Paul ont une dimension prophétique (eschatologique) que Paul ne parvient pas à élucider entièrement lui-même. Paul est un Juif qui a compris que Jésus, dont il persécutait les disciples, est bel et bien le Messie annoncé par les prophètes juifs.</p><p style="text-align: justify;"><strong>Jésus-Christ</strong> n'était rien qu'un fils de menuisier sans intérêt, à qui personne n'avait intérêt à faire de la publicité. Le récit de sa vie par ses disciples est truffé d'épisodes symboliques car l'Histoire, au sens moderne, a été inventée par <strong>Shakespeare</strong> à la fin du XVIe siècle.</p><p style="text-align: justify;">Ce qui s'oppose le plus à la théorie d'un Jésus-personnage de fiction, est le fait que Jésus accuse lui-même le clergé juif et les pharisiens de s'être réfugiés dans une sorte de fiction (l'élection du seul peuple hébreu), éloignée de la Vérité universelle contenue dans les prophéties.</p><p style="text-align: justify;">Il est étonnant que Michel Onfray ramène Jésus à une fiction géniale, féconde, etc., dont le message consiste à dire que l'Amour est inaccessible à l'être humain sans l'intermédiaire de Dieu - encore plus inaccessible que la compréhension par l'homme du monde qui l'entoure. Nietzsche se contentait de dire que l'Amour est fictif, et qu'il n'y a que du désir.</p><p style="text-align: justify;">Dieu est lui-même très souvent fictif, le fruit d'une spéculation humaine ; on pourrait dire que l'Etat totalitaire athée est une telle divinité, fruit du calcul des hommes, très largement artificielle ("L'Etat n'est rien." rappelle justement Karl Marx), mais dont la puissance de subornation équivaut à celle du veau d'or dans la Bible.</p><p style="text-align: justify;"><em>*On pourrait dire que sans les explications de Paul, le dynamisme des évangiles est seulement latent.</em></p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlOrwell ou Jésus-Christ ?tag:lapinos.hautetfort.com,2023-12-19:64764992023-12-20T13:18:06+01:002023-12-20T01:04:00+01:00 Je sais que le rapprochement entre l'auteur de "1984" et Jésus-Christ peut...
<p style="text-align: justify;">Je sais que le rapprochement entre l'auteur de "1984" et Jésus-Christ peut surprendre ; ce d'autant plus que Georges Orwell était athée, et que rien ne laisse penser qu'il aurait renié son athéisme.</p><p style="text-align: justify;">Les chroniques de Georges Orwell publiées dans la presse laissent paraître ce qu'il pensait des principales religions encore actives en Europe : le catholicisme, l'anglicanisme et le protestantisme. Son opinion n'est pas très éloignée de celle d'un autre socialiste, Karl Marx, qui les assimilait plus ou moins au folklore, un siècle plus tôt. La culture religieuse de Marx est sans doute plus étendue que celle d'Orwell ; adolescent, Marx rédigea des sermons qui dénotent d'une bonne connaissance de la Bible et des évangiles.</p><p style="text-align: justify;">Si les connaissances de G. Orwell sont plus superficielles dans ce domaine, cela vient peut-être de l'anglicanisme, qui a la particularité, comme le catholicisme, d'avoir été une religion d'Etat ; je parle au passé aussi en ce qui concerne le Royaume-Uni, car la monarchie britannique est désormais assimilable elle aussi au folklore. Les quatre ou cinq dernières années ont montré à quel point le souverain britannique et le pape jouent un rôle mineur, aussi bien sur le plan politique que spirituel. Le pape François et Charles III d'Angleterre n'estiment pas forcément que la Guerre froide est une bonne chose, mais ils se gardent bien de contredire ouvertement la stratégie guerrière de l'OTAN. Le pape hésite peut-être, car la politique occidentale fait courir le risque de catastrophes humanitaires de grande ampleur dans le tiers-monde, où vivent la plupart des catholiques.</p><p style="text-align: justify;">Orwell est tout de même assez cultivé pour ne pas ignorer que la culture européenne a été marquée de façon indélébile par le christianisme, et qu'il est lui-même le produit de cette culture. En tant qu'Européen, Orwell sous-estimait ou ignorait le dynamisme des sectes chrétiennes américaines.</p><p style="text-align: justify;">Un fait remarquable, à propos d'Orwell, et qui m'a fait dernièrement fait penser à ce rapprochement apparemment incongru avec Jésus-Christ, c'est son isolement - à commencer par son isolement au sein du mouvement socialiste, qui sous l'influence du communisme est devenu peu à peu, au XXe siècle, "le parti de l'Etat". Il y a quelque chose de mystique, de non-pragmatique, dans l'Etat moderne, que G. Orwell a parfaitement synthétisé dans "1984". Le citoyen-socialiste d'Océania accepte de se soumettre à Big Brother au-delà du raisonnable, car celui-ci est investi de l'espoir d'un monde meilleur. Big Brother n'est pas un Etat pragmatique, c'est un Etat érotique.</p><p style="text-align: justify;">Or Jésus est un prophète juif, tellement isolé parmi les Juifs que le clergé juif complota pour qu'il soit jugé comme anarchiste et exécuté. Les apôtres eux-mêmes se cachèrent, car ils craignaient d'être arrêtés et mis à mort. La plus grande hostilité ou le plus grand mépris vis-à-vis d'Orwell, on le retrouve chez des intellectuels assimilables à une sorte de clergé socialiste.</p><p style="text-align: justify;">Mais surtout l'idée de ce rapprochement m'est venue à propos d'une réflexion d'Orwell sur le totalitarisme et la mentalité totalitaire, assez précisément définie par lui comme le renoncement à "la vérité objective". Il serait naïf de croire, dit Orwell, que l'on peut se tenir à l'écart du phénomène totalitaire. Dans "1984", O'Brien ne permet même pas que Winston Smith et Julia puissent penser contre.</p><p style="text-align: justify;">Autrement dit, il n'y a pas de position neutre, aucune posture de méditation transcendantale qui permette de se tenir réellement à l'écart de l'Histoire. Si vous avez déjà nagé dans les eaux vives d'un fleuve, vous avez dû atteindre cette immobilité qui consiste dans l'équation momentanée de vos forces et de celle du fleuve ; mais, à la longue, on ne peut que rejoindre la rive au prix d'un effort surhumain, ou se laisser emporter par le fleuve, comme la masse est conditionnée à le faire dans un régime totalitaire. Il n'y a que deux mouvements réels possibles.</p><p style="text-align: justify;">Or le Messie, de la même façon, explique qu'il n'y a pas deux voies possibles, et que ceux qui ne sont pas avec Lui sont contre Lui.</p><p style="text-align: justify;">Peut-on imiter, suivre Jésus-Christ sans même s'en rendre compte, en étant "athée" ? La parabole du "bon Samaritain" indique que oui : le Samaritain n'était pas Juif, mais se comportait comme un Juif aurait dû le faire s'il avait compris que la Loi de Moïse n'était aucunement un privilège.</p><p style="text-align: justify;">"Nombre de gens se consolent avec cette idée maintenant que le totalitarisme, sous une forme ou une autre, est visiblement en plein essor dans toutes les parties du monde.</p><p style="text-align: justify;">(...) Pourquoi cette idée est-elle fausse ? Je passe sur le fait que les dictatures modernes, à la vérité, n'offrent pas les mêmes échappatoires que les despotismes à l'ancienne, et sur l'affaiblissement du désir de liberté intellectuelle qu'entraînent probablement les méthodes éducatives des systèmes totalitaires. Mais la pire des erreurs, c'est de s'imaginer que l'être humain est un individu autonome. La liberté secrète dont on est censé pouvoir jouir sous un régime despotique est un non-sens car nos pensées ne nous appartiennent jamais entièrement. Les philosophes, les écrivains, les artistes et même les savants n'ont pas seulement besoin d'encouragements et d'un public, ils ont aussi besoin de la stimulation constante d'autrui. Il est pratiquement impossible de penser sans parler avec quelqu'un. Si Defoe avait vraiment vécu sur une île déserte, il n'aurait pas pu écrire "Robinson Crusoé". D'ailleurs, il n'en aurait pas eu envie. Supprimez la liberté d'expression et les capacités créatrices se tarissent. (...)" G.O. (1944)</p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlShakespeare philosophetag:lapinos.hautetfort.com,2023-11-08:64699912023-12-15T23:36:20+01:002023-11-27T21:27:00+01:00 Ce billet pour annoncer la publication prochaine, courant janvier, d'une...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Ce billet pour annoncer la publication prochaine, courant janvier, d'une nouvelle revue littéraire pas comme les autres, la <strong>"Revue Z"</strong> ; pas comme les autres car elle sera indépendante de la mode, sans être une tour d'ivoire littéraire ; pas comme les autres car elle sera abondamment<a href="http://lapinos.hautetfort.com/media/00/01/2390080174.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6497725" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://lapinos.hautetfort.com/media/00/01/3612437410.jpg" alt="shakespeare,revue z,littéraire" /></a> illustrée.<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Je contribue à cette opération sous la forme d'un article intitulé : <strong>Pourquoi Orwell dérange toujours autant les intellectuels ?</strong> <strong><br /></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">La revue publie aussi une étude sur <strong>la philosophie de Shakespeare</strong> : les Français sont mal prédisposés à voir en Shakespeare un philosophe à part entière ; l'étude est donc conçue pour compenser ce handicap.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Cette revue contiendra de surcroît des actualités, des critiques, des nouvelles... en somme tout ce qu'une bonne revue littéraire doit contenir (180 p. environ, disponible sur Amazon.com - éditée par l'asso. Zébra : zebralefanzine@gmail.com). </span></p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlDu Capitalisme au Totalitarismetag:lapinos.hautetfort.com,2023-11-07:64697682023-11-11T16:36:34+01:002023-11-07T16:59:00+01:00 A ma connaissance, aucun disciple contemporain de Karl Marx n'établit de...
<p style="text-align: justify;">A ma connaissance, aucun disciple contemporain de Karl Marx n'établit de lien clair et net entre le capitalisme tel que le décrivait Marx (comme une impasse de l'Histoire) et Big Brother, incarnation de l'Etat totalitaire au XXe siècle dans "1984".</p><p style="text-align: justify;">A l'inverse, il n'est pas rare que des politiciens "libéraux" se réclament de Georges Orwell, comme si Big Brother avait surgi de nulle part, dans un espace-temps indéfini. Je mets "libéral" entre guillemets, car le libéralisme, comme le nazisme ou le communisme, consiste principalement dans une propagande - le libéralisme au XXIe siècle est comparable au communisme de la période stalinienne.</p><p style="text-align: justify;"><strong>De tous les adversaires de l'Etat totalitaire au XXe siècle, la description que G. Orwell en fait dans "1984" est la plus compatible avec le matérialisme historique de K. Marx.</strong> Il n'y a pas de doute sur le fait qu'Orwell était "socialiste", tout en étant conscient que Big Brother lui-même se présente comme un Etat socialiste et/ou démocratique, c'est-à-dire paré de toutes les apparences du progrès.</p><p style="text-align: justify;"><strong>On peut décrire G. Orwell comme un homme de progrès opposé au progressisme.</strong> C'était aussi le cas de K. Marx, qui tentait de remédier par la science (le matérialisme historique) au romantisme anarchiste répandu dans le prolétariat. Des anarchistes romantiques, c'est exactement ce que sont Winston Smith et Julia. Leur échec vient de leur idéalisme.</p><p style="text-align: justify;">Les critiques du totalitarisme par Hannah Arendt (contre la culture de masse), Simone Weil (contre la physique quantique), Georges Bernanos (contre les robots) ou Aldous Huxley (contre la camisole chimique), aussi utiles soient-elles sur certains points, en particulier l'implication de la communauté scientifique dans le régime d'oppression totalitaire, ne sont pas ou peu "historiques".</p><p style="text-align: justify;">- Quelques précisions supplémentaires sur ce dernier point, car il est important : K. Marx considère l'Histoire comme l'instrument d'une prise de conscience du peuple, maintenu au niveau de la religion par la bourgeoisie, qui repose par conséquent sur une culture négationniste. Logiquement Marx fustigea les "droits de l'homme" comme l'expression de la bonne volonté de la bourgeoisie... entièrement dépourvue de bonne volonté. Il n'est pas certain qu'un libéral "critique" (par opposition au propagandiste libéral) tel que Tocqueville eût approuvé les droits de l'homme, car le concept même de "droit virtuel" ou futur est juridiquement frauduleux.</p><p style="text-align: justify;">De fait le nazisme, comme le communisme ou le libéralisme, sont des idéologies négationnistes. On peut ramener aisément le libéralisme (1950-2023) à un économisme négationniste. La tendance des néo-marxistes stériles du CNRS est d'ailleurs à faire de K. Marx un économiste, en oubliant qu'il est d'abord historien ; il combat l'idéologie bourgeoise allemande par l'économie bourgeoise britannique, puis l'idéologie à l'intérieur de l'économie.</p><p style="text-align: justify;">S'il y avait des disciples de K. Marx en France, la principale cible de leurs critiques serait l'Education nationale, principal instrument du négationnisme bourgeois. Un représentant de l'oligarchie étiqueté à droite proposa il y a quelques années de supprimer l'enseignement de l'Histoire à l'école - c'était ignorer tout ce que l'oligarchie doit au négationnisme mis en oeuvre par l'Education nationale (négationnisme dont le chapitre le moins discrètement négationniste est la légende dorée de la décolonisation).</p><p style="text-align: justify;"><strong>L'idéologie de l'Education nationale permet de comprendre l'évolution de la religion en France</strong> : elle est progressivement devenue un culte de la puissance publique ; un tel culte a commencé de devenir problématique dès lors que la France a perdu sa souveraineté (en 1940) : le "souverainisme" est une manière d'indiquer le problème sans le résoudre - une fois élus, les souverainistes deviennent "apatrides", pour se conformer aux exigences de l'économie capitaliste ; pour les mêmes raisons, le socialisme altruiste fait "psschitt !" lorsqu'il parvient à se hisser au pouvoir.</p><p style="text-align: justify;">La description de l'Etat totalitaire par A. Huxley ("Brave New World", 1932) ne peut s'articuler avec le matérialisme historique, car Huxley suppose l'Etat totalitaire capable de se développer à l'infini. De façon significative, il a extrait de son pamphlet un aspect crucial de l'histoire du XXe siècle : la course aux armements nucléaires, aspect dans lequel K. Marx aurait vu la preuve du bien-fondé de son analyse de l'économie capitaliste.</p><p style="text-align: justify;"><strong> On pourrait qualifier "Brave New World" de <em>théorie malheureuse de la fin de l'Histoire</em></strong>, diamétralement opposée aux salades de Francis Fukuyama (pour citer un représentant célèbre du libéralisme totalitaire, au niveau du slogan).</p><p style="text-align: justify;">Big Brother est, au contraire, un Etat sclérosé, ayant atteint la taille critique définie par l'adage "trop d'Etat tue l'Etat". Orwell l'indique lorsqu'il explique que les élites totalitaires n'exercent pas le pouvoir politique, mais "le pouvoir pour le pouvoir" ; autrement dit la vie politique dans un régime totalitaire ressemble à une partie d'échecs : une grande partie de la politique se résume à des guerres partisanes, et la partie restante est confiée à l'administration.</p><p style="text-align: justify;">La Guerre froide entre blocs continentaux s'inscrit dans le prolongement de cette partie d'échecs, politiquement stérile. La mondialisation heureuse a lieu, dans "Brave New World", au prix de procédés ignobles qui anticipent le transhumanisme nazi ou libéral.</p><p style="text-align: justify;">La mondialisation heureuse n'a pas eu lieu dans "1984" car les empires rivaux ne peuvent effectivement pas se passer de la violence pour se maintenir en place. C'est ici le point de divergence majeur entre Huxley et Orwell. Homme de progrès, Orwell ne pouvait souscrire à la théorie totalitaire de la fin de l'Histoire, qu'elle soit optimiste (hégélienne), ou pessimiste (d'Huxley).</p><p style="text-align: justify;">Or l'embolie de l'Etat est une prédiction de Karl Marx. Il était possible de déduire du "Capital", non seulement le totalitarisme soviétique, mais aussi la mort de la démocratie aux Etats-Unis. Les Etats-Unis, puis la Russie, ont en effet connu une croissance ou un développement capitaliste plus rapide que celui de l'Europe au XXe siècle (à l'exception notable de l'Allemagne), ce qui s'explique par l'absence d'Etat ou la faiblesse de celui-ci aux Etats-Unis et en Russie. Autrement dit, détruire les institutions traditionnelles a été plus facile aux Etats-Unis et en Russie, car elles n'existaient quasiment pas dans ces Etats neufs.</p><p style="text-align: justify;">Mais la Russie et les Etats-Unis ont atteint ainsi de cette façon plus rapidement le terme du développement capitaliste paradoxal décrit par Marx, où l'Etat omnipotent, ultra-concentré, tend à la paralysie et devient ainsi de plus en plus impuissant ; le terme où la circulation des capitaux est si rapide que des escrocs de bas-étage peuvent dévaliser en un rien de temps les coffres des banques capitalistes ; le stade où la rumeur économique a valeur d'information économique.</p><p style="text-align: justify;">Le développement mystique absurde (non-pragmatique) du capitalisme décrit par Marx est bel et bien pris en compte par G. Orwell. L'Etat totalitaire décrit par Huxley est moins absurde, car ses élites dirigeantes ont pour but de faire régner l'ordre et le bonheur, coûte que coûte, quitte à rabaisser l'homme au niveau de l'animal. La violence structure Océania, bien mieux qu'une quelconque volonté totalitaire de ses dirigeants.</p><p style="text-align: justify;">En somme l'analyse de la mentalité totalitaire par Huxley est juste, la répartition des citoyens en dominants et dominés conforme au dispositif totalitaire, mais H. ne donne aucune des raisons pour lesquelles les idéologies nazie, communiste ou libérale, interchangeables, se sont imposées.</p><p style="text-align: justify;"><strong>- Il reste à éclaircir le point de la "lutte des classes"</strong> ; on objectera qu'elle n'apparaît pas dans "1984", mais la Guerre froide entre blocs continentaux, arborant chacun des drapeaux différents, mais obéissant tous à la "logique" totalitaire.</p><p style="text-align: justify;">La "lutte des classes" est un élément du matérialisme historique qui permet surtout à Marx de souligner le cours conflictuel de l'Histoire, que les élites bourgeoises s'efforcent de gommer, hier comme aujourd'hui (à travers la mythomanie de la célébration de la Révolution bourgeoise de 1789, par exemple, dont Marx montrait qu'elle n'avait en rien mis fin à la lutte entre classes).</p><p style="text-align: justify;"><strong>Marx a anticipé simultanément la mondialisation capitaliste, mieux qu'aucun autre puisqu'il en a souligné l'aspect profondément inégalitaire</strong>, qui reflète la concentration accrue du capital entre quelques mains. A cet égard il n'est pas difficile de comprendre à quoi la propagande "égalitariste" est utile : à maquiller le système capitaliste en système démocratique ou humaniste aux yeux des plus naïfs.</p><p style="text-align: justify;">Nul avènement du socialisme au XXe siècle, sous la forme espérée par K. Marx ; néanmoins les guerres mondiales entre nations industrielles et coloniales, les massacres extraordinaires de populations civiles, tant européennes qu'asiatiques ou africaines, traduisent bel et bien un développement conflictuel de l'Histoire ; elles sont la manifestation d'un capitalisme en crise, la "dette de chair" dont Shakespeare fit autrefois la contrepartie atroce de l'économie occidentale moderne.</p><p style="text-align: justify;">Le nazisme et le communisme se présentent assez nettement comme des méthodes pour étouffer les velléités d'émancipation de la classe ouvrière. Le nazisme doit sa sympathie dans une partie des élites bourgeoises hors d'Allemagne avant-guerre à cet effort pour assigner au prolétariat un but extra-révolutionnaire. Et, dès lors que le communisme fut affranchi du risque révolutionnaire par Staline, il suscita le même genre de sympathie que le nazisme dans les élites bourgeoises françaises.</p><p style="text-align: justify;">Le libéralisme, qui coïncide avec le stade néo-colonial de la "décolonisation", ne va pas sans la production d'une culture de masse. On reconnaît l'idéologie libérale derrière Big Brother, d'autant mieux qu'Orwell a situé son siège à Londres et que la presse libérale a mené une campagne de diffamation de l'auteur de "1984" (en 1996).</p><p style="text-align: justify;">Tout au plus peut-on reprocher à Marx une description trop schématique de la lutte des classes au XXe siècle. Par avance il avait répondu qu'un mouvement de libération n'est pas un algorithme.</p><p style="text-align: justify;">"Big Brother" est une description du totalitarisme comme un capitalisme figé, au lendemain de la Seconde guerre mondiale, semblable à une gigantesque machine rouillée, dont la principale force tient dans sa capacité à méduser l'opinion publique et à faire régner le chaos au lieu de l'ordre.</p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlPourquoi le Veau d'or ?tag:lapinos.hautetfort.com,2023-11-01:64689292023-11-07T12:59:17+01:002023-11-01T18:06:00+01:00 Je lisais récemment un ouvrage sur les dernières années de Karl Marx, entre...
<p style="text-align: justify;">Je lisais récemment un ouvrage sur les dernières années de Karl Marx, entre Londres, Paris et Alger, au cours desquelles il fut durement éprouvé. Le réconfort, il le trouvait en partie dans la douleur physique, qui l'aidait à oublier ses douleurs morales. Mais son combat contre l'esclavage aussi le soutenait.</p><p style="text-align: justify;">Sur le plan intellectuel, on pourrait résumer ces dernières années à cette boutade de l'auteur du "Capital" : "S'il y a bien quelqu'un qui n'est pas marxiste, c'est bien moi !" Mi-dépité, mi-philosophe, il ne faisait ainsi que constater l'incompréhension de la plupart de ses disciples, y compris les plus proches, comme ses deux gendres français (Lafargue et Longuet). Quand il confia ses ouvrages à des traducteurs, Marx fut souvent confronté à la même incompréhension du sens de son analyse scientifique. La faute de l'auteur, trop... subtil ? Voire. Je constate, lisant et relisant Shakespeare, qu'une même pièce donne lieu parfois à des commentaires diamétralement opposés. L'intelligence humaine est limitée.</p><p style="text-align: justify;">D'autre part, au cours de ma pratique prolongée de l'art (plastique), j'ai constaté le goût inné de l'être humain, persistant s'il n'est pas éduqué, pour les choses complexes. A posteriori je me suis aperçu que ma vocation artistique était surtout une aspiration de ma part à la simplicité. Je ne connais aucun artiste véritable qui n'ait accompli un chemin du complexe vers le simple. Le capitalisme a d'abord été pour moi une machine infernale à fabriquer des choses complexes, de plus en plus inutiles.</p><p style="text-align: justify;">Mais revenons à Marx. Incompris, il le fut en France, y compris après sa mort. Il me semble en élucider la principale raison en disant que l'Etat a été élevé en France au rang de divinité tutélaire, suivant une tradition multiséculaire (de Louis XIV à de Gaulle en passant par de nombreux despotes) ; les Français sont ainsi prédisposés à voir en Marx un blasphémateur. La preuve, Tocqueville n'a pas eu beaucoup plus de disciples, sans doute pour la même raison. On parle de démocratie en France comme on parle d'écologie, histoire de passer le temps, et parce qu'il faut bien que les jeunes gens agitent des hochets pendant que les vieillards tirent les ficelles.</p><p style="text-align: justify;">Le destin ne se serait-il pas montré moqueur avec Marx ? En effet, lui qui se voulait "athée", est resté dans la mémoire collective, à juste titre me semble-t-il, comme le dernier adversaire du "Veau d'or", le dieu des bourgeois, ennemi du Vrai Dieu dans la Bible. De son vivant, Marx a suscité l'enthousiasme de quelques chrétiens, qui retenaient surtout de son travail cet aspect. Il a toujours repoussé avec mépris cet "enthousiasme chrétien".</p><p style="text-align: justify;">L'auteur de ce bouquin sur les dernières années de Marx (Marcello Musto) signale le peu d'intérêt de Marx pour les textes sacrés.</p><p style="text-align: justify;">Néanmoins Marx fut un lecteur très attentif de Shakespeare. Sa conception de l'argent, par exemple, en découle entièrement. L'idée que l'argent est bien plus qu'un simple moyen d'échange, la dimension charnelle de l'argent, a été exhibée par Shakespeare dans "Le Marchand de Venise". Or Sh. est entièrement imprégné de la Bible. Le personnage du Juif Shylock a été conçu par un auteur qui n'ignore aucune ligne des épîtres de Paul.</p><p style="text-align: justify;">De plus le peuple Hébreu, fuyant l'Egypte à travers le désert, est une métaphore de l'Histoire. Et cela, Shakespeare l'avait compris bien avant Marx.</p><p style="text-align: justify;">Or la Bible, à travers la fable du Veau d'or, illustre la tendance innée de l'homme - de l'homme au niveau de l'instinct - à l'idolâtrie. Pourquoi le peuple juif trahit-il Moïse et le vrai Dieu au profit du Veau d'or ? La Bible répond : parce qu'il a peur. L'homme est idolâtre par nature. C'est d'ailleurs pourquoi l'athéisme, d'une certaine façon, n'existe pas, mais beaucoup se contentent d'obéir aux ordres de l'argent, le plus humain des dieux, et n'en veulent pas d'autre.</p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlPas de prières pour la paix !tag:lapinos.hautetfort.com,2023-10-25:64678072023-11-02T22:09:33+01:002023-10-25T16:12:00+02:00 Je réagis aux exhortations que j'ai pu lire ici ou là, venant de prêtres...
<p style="text-align: justify;">Je réagis aux exhortations que j'ai pu lire ici ou là, venant de prêtres chrétiens, exhortations à prier pour la paix au Proche-Orient. Non ! Ce qu'il faut, c'est agir pour la paix et non prier.</p><p style="text-align: justify;">Quand Jésus-Christ prie-t-il ? Il a prié lorsque, ne pouvant empêcher les pharisiens de le poursuivre pour l'assassiner, il a demandé à son Père d'éloigner, si possible, la coupe du sacrifice (Mt, 26).</p><p style="text-align: justify;">Jésus prie pour rendre grâce à Dieu, mais c'est un homme d'action. Le Messie ne cesse d'agir pour la paix. Il ne s'en est remis à la volonté de son Père que pour son propre sort.</p><p style="text-align: justify;">Il ne faut sans doute pas chercher plus loin la cause de l'acédie des religieux cloîtrés, tournés exclusivement vers la prière.</p><p style="text-align: justify;">Si les églises se sont vidées en Europe au cours des deux derniers siècles, c'est très largement parce que les chrétiens ont renoncé à l'action au cours de cette période, pour se cantonner à la dévotion. Des religions séculières, répondant au besoin d'action des hommes, ont remplacé le christianisme.</p><p style="text-align: justify;">"Aide-toi et le Ciel t'aidera." Cette exhortation vaut mieux que le confinement dans la prière. Aussi pure soit-elle, la Foi ne sauve personne, sinon elle serait un billet de loterie gagnant.</p><p style="text-align: justify;">La Foi délimite le cadre de l'action. Mais comme l'action de l'homme s'inscrit dans le temps, l'homme trébuche et déborde sans cesse ce cadre, comme quelqu'un qui ne sait pas lire une carte topographique.</p><p style="text-align: justify;">Comment agir pour la paix ? Le plus grand pasteur des temps modernes, Shakespeare, montre que la guerre est le produit du chaos. Il n'y a rien de plus humain que de s'en remettre au chaos ou au hasard : ainsi la barbarie est-elle liée à une sorte de fatalisme, de mécanique.</p><p style="text-align: justify;">Ne pas contribuer au chaos est par conséquent un moyen d'agir pour la paix. Shakespeare a montré, en outre, illustrant les paroles de Jésus-Christ, que le verbe, le langage humain, est la principale contribution de l'homme au chaos - c'est pourquoi il est prudent de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler.</p><p style="text-align: justify;">On constate à quel point la logorrhée des politiciens de tous bords, au cours du XXe siècle, a joué le rôle de mèche enflammant les masses populaires, pour les conduire à la guerre. Pour les moins abrutis par la culture de masse ambiante, le langage politique est même devenu symbole de duplicité. Et, de fait, quel historien honnête, à la suite de George Orwell, ne reconnaîtra pas que le discours politique, au XXe siècle dans lequel nous sommes encore englués, est entièrement conçu pour tromper, méduser, violer les consciences ?</p><p style="text-align: justify;">Si, au lieu de prier en signe d'impuissance, certains chrétiens s'abstenaient de grossir la clientèle des démagogues, ils seraient de meilleurs artisans de paix.</p><p style="text-align: justify;">Combattre le mensonge est encore un moyen efficace de contribuer à la paix. Si Shakespeare est le plus grand pasteur, c'est sans doute parce qu'il a le mieux décrit l'erreur chrétienne qui consiste à croire que l'on peut repousser Satan en dehors de sa maison en l'aspergeant d'eau bénite ou en sculptant des gargouilles aux quatre coins cardinaux. De cette façon, le moine finit par invoquer le diable sans même s'en rendre compte. Pour ma part, la première fois que j'ai croisé Satan, c'était dans un lieu de culte chrétien, au milieu d'une foule qui se croyait à l'abri.</p><p style="text-align: justify;">C'est encore Shakespeare qui explique que Satan, le Dieu du mensonge, se dissimule aux yeux des chrétiens sous les traits d'une idole nommée Providence.</p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlPour en finir avec le Hamastag:lapinos.hautetfort.com,2023-10-19:64667002023-10-22T22:03:14+02:002023-10-20T00:29:00+02:00 Je ne cache pas que ce billet a une motivation personnelle. J'ai deux ou...
<p style="text-align: justify;">Je ne cache pas que ce billet a une motivation personnelle. J'ai deux ou trois poteaux, fils de prolos, qui n'arrêtent pas de me les briser avec le Hamas et les terroristes islamistes, comme quoi "on ferait bien se se méfier". Et quand je leur ris au nez, ils me répondent :</p><p style="text-align: justify;">- Non mais, c'est du sérieux, Lapinos, on a entendu un type à la télé, un politologue, il dit que le Hamas pourrait faire tache d'huile...</p><p style="text-align: justify;">Le coup de la tache d'huile, ça marche toujours avec les prolos. Pourquoi "prolos" ?... il me semble que ce sont les derniers spécimens à regarder la télé, les fils de prolos, avec les vieillards dans les hospices, bien sûr ; aussi les touristes qui s'ennuient en vacances ; la télé, on ne la surnomme pas "la petite mort" pour rien. Les politologues alarmistes dans les Ehpad, c'est réconfortant, j'imagine ; on peut crever en se disant qu'au moins on aura évité le pire !</p><p style="text-align: justify;">Quelle honte pour des fils de prolos de regarder la télé, sans déconner ! Je finis par m'énerver. Quand tes parents et tes grands-parents ont eu la carcasse et le coeur concassés par le travail à l'usine, que tu peux enfin souffler parce que des nègres font tous les sales boulots éreintants, dont plus aucun fils de prolo ne veut, pour tout l'or du monde... vous ne trouvez rien de mieux à faire que vous laisser broyer et sucer à votre tour la cervelle par la télé ? Merdre alors !</p><p style="text-align: justify;">Le bourgeois, tel que j'ai pu le fréquenter aussi, il prend des trucs plus forts pour se foutre en l'air. On imagine mal Baudelaire regardant la télé.</p><p style="text-align: justify;">Revenons à mes poteaux "fils de" ; pour en finir avec le Hamas, j'argumente que ce machin fonctionne exactement comme la piraterie. Le Hamas, ce sont des pirates ; d'où le succès d'estime du Hamas auprès des jeunes types pleins de sèves et qui sont prêts à en découdre. Les pirates et les corsaires n'existent pas sans la marine royale, qui leur délègue des missions subalternes officieuses. De même pour le Hamas, qui n'a pas ses propres usines d'armement mais se fait livrer en douce tout ce qu'il faut pour assassiner son prochain, sauf la bombe A, qui est réservée à la Royale.</p><p style="text-align: justify;">Est-ce qu'en définitive les pirates peuvent se retourner contre la Royale, qui se sert d'eux et les envoie au charbon ? Ils ont bien essayé ; à un moment le Royaume-uni, qui régnait sur les océans et n'était guère concurrencé que par les Espagnols, à force de laxisme, s'est retrouvé face à des pirates de mieux en mieux organisés et de plus en plus coriaces...</p><p style="text-align: justify;">(C'est comme ça, les fils de prolos adorent les histoires de pirates. Quand tu commences à leur en raconter, ils te lâchent enfin la grappe avec les c. sur le Hamas qu'ils ont entendues proférer par des stratèges sortis de St-Cyr sur "France-Info" ou "Télé-news".)</p><p style="text-align: justify;">...donc Barbe-Noire, plus ou moins l'ancêtre de Ben Laden, a commencé à devenir un sacré problème, pour le négoce surtout, qui commençait à tourner de moins en moins rond ; on sait que sur le point du négoce, le bourgeois est chatouilleux, très chatouilleux même. Barbe-Noire se serait contenté de tuer et de violer, ou même de réduire en esclavage, peut-être qu'on l'aurait laissé continuer son manège, qui sait ?</p><p style="text-align: justify;">Probable que Barack Obama pensait à Barbe-Noire, le jour où il s'est dit : - Bon, là, l'Etat islamique commence à prendre des proportions inquiétantes... Autant quelques groupes terroristes disséminés peuvent rendre des services, la recette a fait ses preuves, mais s'ils se regroupent et commencent à faire de la politique... il faut mieux dézinguer tout ça, qu'on en finisse.</p><p style="text-align: justify;">Les derniers instants de Barbe-Noire dans les marécages où il tenta d'échapper à ses poursuivants avec une poignée de fidèles furent assez émouvants, à ce qu'il paraît. Les rares témoins dirent que Barbe-Noire se défendit contre la patrouille britannique qui l'avait pris en chasse "comme s'il était le diable en personne". En ce temps-là, un soudard pouvait mourir en soudard ; avec l'invention des drones, beaucoup de djihadistes n'ont même pas droit à un "baroud d'honneur" et meurent comme de vulgaires cibles dans un jeu vidéo...</p><p style="text-align: justify;">Je ne sais pas si j'ai convaincu mes poteaux ; ils sont restés pensifs au-dessus de leur limonade pendant quelques instants (j'en déduis que le pinard a dû faire des ravages à la génération précédente), et ils ont dit : - ça se tient. Sans doute pour ne pas me contrarier. Tant qu'ils n'auront pas mis la télé au rebut, il n'y aura rien à faire, je le sais bien, ça restera de gros insectes fascinés par le spectacle du monde, grignotés petit à petit par le néant.</p><p style="text-align: justify;">- Et même "Arte", tu ne regardes pas ?</p>