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  • Dans la Matrice

    Âpre débat avec un catholique romain (par courrier) ; celui-ci croit et dit s'appuyer sur une doctrine, mais en même temps il est trop cultivé pour ignorer que c'est l'absence de doctrine qui caractérise le mieux l'Eglise romaine. C'est sa souplesse et ses facultés d'adaptation qui ont permis à l'Eglise romaine de durer, non sa rigueur doctrinale. Le satanisme est plus rigoureux doctrinalement que le catholicisme romain.

    Le débat entre conservateurs et modernistes à l'intérieur de l'Eglise romaine illustre cette absence de cohérence. L'institution romaine ne peut pas être totalement conservatrice, sans quoi elle dévoilerait qu'elle est satanique, à l'instar de Nitche ; elle ne peut pas non plus être totalement moderniste, sans quoi elle dévoilerait qu'elle est un pur mobile social, donc dépourvue de sens spirituel (nul texte ne souligne en effet autant que les évangiles la vanité du plan social).

    Ce même catholique romain m'avouait, auparavant, qu'il détestait la philosophie ; c'est dire son ignorance de sa propre religion, puisque le catholicisme romain est une religion essentiellement philosophique et médiévale.

    Dès lors qu'on propose, en historien, comme Boccace ou Shakespeare, une peinture vraie d'un moyen-âge en proie au vice, ou ne serait-ce que "médiocre", comme son nom l'indique, on a beaucoup contribué à réduire le catholicisme à la nostalgie d'un état de grâce qui n'a jamais existé. "Déphilosophons !" : le mot d'ordre de Marx ou Nitche est largement un slogan anticatholique ; et si l'on examine qui, aujourd'hui, tente de nous persuader du bienfait de la philosophie, on retrouvera les héritiers du clergé romain, se dissimulant derrière l'argument laïc afin de mieux tenter d'imposer au monde entier leurs concepts creux. J'explique ici que le catholicisme romain, sous une forme larvée ou inconsciente, est bien plus répandu qu'on ne le croit.

    Il est donc très difficile de causer doctrine avec un catholique romain, car il n'y a pas de doctrine catholique romaine solide. On définira mieux l'adhésion au catholicisme romain ou la séduction qu'il peut exercer sur certaines personnes athées par un motif psychologique : - Maman a toujours raison. Un catholique romain semble chercher toujours des excuses à sa mère, y compris quand elle est inexcusable. Prenons, par exemple, les cérémonies de repentance de l'Eglise romaine pour ses crimes passés et torts à l'égard des juifs (avérés ou non, peu importe). D'un point de vue évangélique, ou même théologique, elles sont aberrantes ; mais du point de vue du catholique qui ne tolère pas qu'on puisse dire que sa mère s'est vautrée dans les fossés de la diplomatie ou de la politique, ce genre de cérémonie devient logique.