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Mon Journal de guerre

  • Lire Lénine en 2025 (2)

    Est-ce un enthousiasme excessif qui me fait dire que Lénine est le plus grand homme politique du XXe siècle avec G. Orwell ? Ce dernier est admirable parce que, tandis que les élites technocratiques s'efforçaient de l'éteindre, Orwell a maintenu la flamme de la politique allumée. Orwell est le théoricien de la banalité et de la persistance du nazisme, par-delà la chute de ses dignitaires. S'il est une cible privilégiée des diffamateurs professionnels depuis cinquante ans, l'efficacité de sa démonstration en est la cause.

    La grandeur de Lénine se mesure au fait qu'il traite, en 1905, de problèmes politiques dans lesquels l'humanité se trouve plus que jamais empêtrée en 2025 et devant laquelle l'Intelligence artificielle, cette surfemelle alpha, se trouve muette. Donald Trump, qui rêve en quelque sorte de susciter une nation, là où il n'y a que des Etats mal unis par le dollar, trouverait dans la lecture de Lénine plus de lumières que chez tous les publicistes du XXIe siècle réunis. Qui sait si D. Trump ne rêve pas déjà d'une dictature qui prorogerait les pouvoirs de son gouvernement au-delà de la période légale de deux ans qui lui est impartie ? La façon dont D. Trump a pris le pouvoir aux Etats-Unis n'est pas si différente de la manière dont Lénine s'en empara. On recommande en particulier "L'impérialisme, stade suprême du Capitalisme" : "J'ose espérer, écrit Vladimir Oulianov dans sa préface qui date de 1917, que ma brochure aidera à l'intelligence du problème économique capital, sans l'étude duquel il est impossible de rien comprendre à ce qu'est la guerre d'aujourd'hui et la politique d'aujourd'hui, à savoir : à ce qu'est la nature économique de l'impérialisme."

    Le problème politique majeur auquel D. Trump est confronté est bel et bien celui de "la nature économique de l'impérialisme". Son programme politique nationaliste de la dernière chance indique qu'il en a conscience. Le Parti démocrate d'Obama, Clinton et Biden a agi avec une stupidité qui fait penser à celle des Romanov.

    Lénine est le plus dissuasif de se laisser prendre au truc de la "guerre de civilisation" agité par les domestiques de l'oligarchie française, ou par V. Poutine dès lors que son "opération spéciale" militaire a tourné au fiasco. Au stade de l'impérialisme, il n'y a plus de civilisation, il n'y a plus que la guerre sans fin entre Océania, Eurasia et Estasia.

    L'impérialisme est encore un problème pour les Gilets jaunes et leur Comité de salut public virtuel ; non seulement le choc entre l'OTAN (Océania) et la Russie (Eurasia) déstabilise un peu plus la société française et fait courir le risque d'une dictature libérale (les oligarques français se sont rapprochés par précaution du parti de la police), mais la formule impérialiste franco-allemande qui s'impose depuis 1999 est en train de prendre l'eau.

    Paradoxalement (l'histoire du capitalisme est paradoxale), la chute du régime soviétique en 1991, devenu impérialiste comme les Etats-Unis, sous l'effet de l'impulsion guerrière, a contribué doublement à l'embourgeoisement et à la consolidation de la nation russe au cours du mandat de V. Poutine.

    Pour la petite histoire les marxistes de stricte obédience (Plékhanov) ont reproché à Lénine et aux bolchéviks d'avoir pris l'initiative de la révolution et de la dictature, dont la responsabilité incombait selon Marx au "peuple" lui-même, qu'il définit d'une façon assez restrictive qui correspond à peu près aux Gilets jaunes, c'est-à-dire à la fraction du peuple qui subit les outrages du grand Capital et qui désire mettre un terme à cette oppression.

    F. Engels n'avait pas une très haute opinion des Russes, qu'il estimait arriérés, suivant un préjugé répandu en Europe occidentale jusqu'en 1900 ; il n'imaginait donc pas du tout le peuple russe prendre son destin en main. A quoi Lénine répliquait qu'il s'était formé en Russie très rapidement dans la petite bourgeoisie (V. Oulianov lui-même était d'une famille aristocratique) une élite socialiste cultivée.

    La culture paysanne se caractérise pour Marx et Engels par l'indifférence à l'Histoire. Le seul mouvement qui compte, pour le paysan, c'est le mouvement des saisons. Si Lénine reconnaît le caractère réactionnaire de la culture paysanne, il pensait pouvoir convertir les paysans russes au progrès.

    On doit noter ici que la culture technocratique renouvelle cet état d'esprit paysan de mépris de l'Histoire. Le technocrate ne songe qu'à une chose, c'est mettre fin à l'Histoire ou la remplacer par un récit qui fasse de la bureaucratie l'apogée de la civilisation. Le technocrate n'est pas moins un philistin que le paysan. Quant au progrès, il est entièrement contenu dans le gadget aux yeux du technocrate.

  • Lire Lénine en 2025 (1)

    Je lis Lénine pour le besoin de la cause des Gilets jaunes ; Lénine et Orwell sont sans doute les deux plus grands hommes politiques du XXe siècle. Tous les autres n'en ont que les apparences ; tous les autres sont en réalité des "hommes d'Etat", c'est-à-dire des cornacs plus ou moins habiles à mener l'éléphant, qui finissent souvent écrasés sous la bête comme A. Hitler ; l'Histoire n'en gardera trace que comme "phénomènes".

    Orwell explique le risque que représente l'Histoire de faire chuter l'éléphant ("Mon Reich de mille ans pour un éléphant !", aurait crié Hitler avant de se suicider avec sa secrétaire). Le ministère de la Vérité travaille 24h/24 a écrire et réécrire le roman national.

    Quelque décennies séparent Lénine d'Orwell, ainsi que l'échec de la révolution bolchévique à mettre fin à "la dictature de la bourgeoisie". Lénine indique que toute la bourgeoisie n'a pas intérêt au dispositif dictatorial imposé par la très grande bourgeoisie (on parlerait aujourd'hui de bourgeoisie "oligarchique"). La très grande bourgeoisie a aussi la capacité financière, observe Lénine, d'acheter une partie du prolétariat. C'est ce qu'elle a fait en France entre 1950 et aujourd'hui, en achetant les grandes centrales syndicales ; les Gilets jaunes ne sont pas dupes de cette mystification, ce qui explique en partie leur grève générale, débordant non seulement les partis inféodés à la Commission allemande, mais aussi les syndicats, démasqués.

    En parlant de l'échec de la révolution léniniste, on doit immédiatement ajouter que la révolution française de 1789 échoua précédemment à instaurer les idéaux républicains dont elle se réclamait. Staline était "communiste" comme Napoléon Ier fut "républicain".

    Mais on doit aussi -et surtout- parler de l'échec du processus démocratique aux Etats-Unis, tel que Tocqueville l'appelait de ses voeux. La guerre civile dite "de Sécession" a très tôt sonné le glas de l'espoir démocratique libéral tel qu'il est formulé par Tocqueville. Autrement dit, les Etats-Unis ne sont pas plus "démocratiques" que le régime de Staline ne l'est.

    G. Orwell était conscient de l'équivalence de ces échecs. "1984" est par conséquent aussi subversif en 2025 que le léninisme en 1905.

    Les Gilets jaunes "constituants" sont des Gilets jaunes "libéraux" (au sens de Tocqueville) : la lecture de Lénine ou Orwell les informerait utilement de l'inconvénient majeur de "De la Démocratie en Amérique" ; si Tocqueville ne donne pas prise au gouvernement oligarchique (réputé intolérable depuis l'Antiquité), pour autant son essai n'est d'aucun secours pour comprendre la mécanique oligarchique, par exemple le détournement de la science à des fins d'oppression par la bourgeoisie oligarchique. Lénine était beaucoup plus conscient que T. que la très haute bourgeoisie ne reculerait devant aucun moyen pour garantir sa position dominante.

    Lénine se posa en 1917 la même question que les Gilets jaunes et Donald Trump se posent cent ans plus tard : - comment démanteler un Etat profond ? La tâche de Lénine et des bolchéviks était ardue ! En effet, lorsque Lénine évoque l'Etat profond, il ne parle pas tant de la monarchie russe que de l'Etat prussien qui domine alors l'Europe. Lénine n'ignorait pas que la monarchie russe devait à sa propre bêtise et à la fragilité de sa structure, surtout militaire, de s'être effondrée sur elle-même. La monarchie russe était bien plus inadaptée que n'importe quelle autre à l'essor du capitalisme. L'Etat profond est donc, aux yeux de Lénine en 1917, l'Etat allemand.

    Le contexte de l'insurrection des Gilets jaunes est aussi un contexte de gouvernement de l'Union européenne par l'oligarchie allemande ; la constitution gaulliste dictatoriale de 1958 n'est plus qu'une illusion ; elle s'est effondrée sur elle-même, comme la monarchie russe. Les oligarques français se tamponnent de la constitution gaulliste comme de l'An 40, ou comme ils se tamponneraient d'une VIe République. Emmanuel Macron est un PDG, un président japonais, qui applique à la France une politique de redressement économique inefficace. Le rendre responsable de la situation serait, de la part des Gilets jaunes, ignorer leur propre responsabilité politique historique. On ne règle pas le problème du naufrage du "Titanic" en balançant le capitaine par-dessus bord.

    Comment démanteler l'Etat profond ? Il n'y a pas de réponse constitutionnelle à ça, mais seulement une réponse politique imparfaite. E. Macron lui-même avait peut-être des velléités de démanteler l'Etat profond, avant de se retrancher derrière ses piliers : la police, l'Education nationale, les grandes centrales syndicales et l'industrie nucléaire (on oublie parfois que le monopole de l'Etat sur la fourniture d'énergie est l'un des principaux atouts de l'Etat profond - certaines dictatures oligarchiques reposent entièrement sur ce moyen).

    Les constitutions sont toutes "platoniques", c'est-à-dire sans rapport avec la vie politique, comme l'amour platonique se tient à l'écart de la sexualité (on peut déceler dans le constitutionnalisme de Tocqueville son puritanisme). Ce qui plaît tant aux femmes dans les régimes totalitaires - ça c'est Orwell qui le fait remarquer -, c'est leur apparente pureté. La République de Platon est nulle et non avenue, car c'est une République entièrement faite de mots et de concepts. Platon est un anarchiste qui s'ignore.

    Donald Trump entend démanteler l'Etat profond, tout en restaurant la prospérité capitaliste : cela s'appelle scier la branche sur laquelle on est assis, car la domination de l'empire américain sur le monde n'aurait jamais eu lieu si F.D. Roosevelt (le Goebbels étatsunien) n'avait suscité un Etat profond aux Etats-Unis.

    L'échec des Soviets n'est pas si loin, car ils ont essayé de démanteler l'Etat bourgeois profond, tout en faisant la guerre. La dictature du prolétariat, qui est une dictature défensive, a été entraînée dans l'engrenage de la guerre. Pratiquement la seconde guerre mondiale a eu pour effet de convertir l'Union soviétique au capitalisme et pour effet de convertir les Etats-Unis au dirigisme d'Etat.

    La chance des Gilets jaunes (que les manifestants de "Mai 68" n'ont pas eue, et dont F. Mitterrand et ses partisans n'ont pas su profiter), est d'avoir vu une brèche s'ouvrir dans l'Etat profond. L'oligarchie a dépensé mille milliards au bas mot pour colmater cette brèche depuis 2018. Les actionnaires de l'Etat profond, au sens large, ne savent rien faire d'autre que cornaquer l'éléphant. Les Gilets jaunes ne peuvent que compter sur eux-mêmes, comme Lénine et ses partisans.

  • L'euthanasie, une "rupture anthropologique" ?

    On peut poser le principe que toute réforme "sociétale", depuis la fin de la Seconde mondiale, est AVANT TOUT un moyen pour l'Etat profond de faire diversion et de susciter des polémiques médiatiques à l'échelle nationale. La réforme sociétale dissimule l'absence de réforme politique. L'Etat profond se heurte en 2018 au mouvement historique des Gilets jaunes, dix ans après une crise financière mondiale qui a révélé que le "Titanic" était piloté par des incapables, et que la "méritocratie" française est une illusion dangereuse. La méritocratie française fait penser à la marine de guerre française, totalement imbue d'elle-même, alors qu'elle a pour seule fonction d'être une publicité pour la construction navale.

    Quand fut promulguée la loi Simone Veil dépénalisant l'avortement en 1975, la société civile française y était préparée, selon le témoignage ultérieur de S. Veil ; elle s'attendait à une vigoureuse opposition, en particulier des autorités religieuses catholique, protestante, juive... mais ne rencontra aucune opposition, à sa grande surprise.

    Selon K. Marx, l'économie capitaliste façonne les moeurs : c'en est fini du patriarcat et du "jus naturalis" en France dès 1850, en dépit des apparences. Les réformes sociétales ne font donc qu'entériner et refléter l'évolution de la société de consommation. Le lobby gay ? Une association de consommateurs avant tout, qui réclament des droits équivalents à ceux des autres citoyens-consommateurs. Si le mobile social principal est la consommation, pourquoi le mode de vie "gay" serait-il marginalisé, alors que le pouvoir d'achat des homosexuels n'est pas inférieur à la moyenne ?

    Parler de "rupture anthropologique" dans le contexte capitaliste n'a pas beaucoup de sens.

    La mythomanie du "combat pour l'avortement" fut donc démentie par celle-là même qui incarne ce combat à titre posthume, et qui a témoigné que ce combat n'avait pas eu lieu. Il est probable que S. Veil n'aurait pas admis la revendication de certaines féministes, un demi-siècle plus tard, de la "propriété de leur corps" : on se situe ici au niveau du délire anthropologique : sans Etat technocratique, pas d'avortement à l'échelle industrielle. L'intention claire de S. Veil était de réduire le nombre des avortements et non de faire passer l'avortement et le commerce d'enfants à naître dans les moeurs.

    L'échec de la loi Veil au regard des intentions du législateur illustre que la société de consommation est la modalité du contrôle des moeurs par l'Etat profond  ; ce que Aldous Huxley décrit précisément en 1932, empêchant ainsi de voir dans les réformes sociétales une rupture anthropologique.

    Le lien entre l'avortement de masse et l'euthanasie est, bien sûr, la technocratie. Le système technocratique ne rencontre plus en France de résistance consistante depuis 1900 - ce qui n'empêche pas tel ou tel groupe ou groupuscule social de se soustraire à tel ou tel de ses aspects (la télévision, par ex., interface indispensable entre les élites technocratiques et leurs administrés). Orwell nous montre que Winston Smith s'efforce de reconquérir sa dignité d'homme contre la morale nihiliste de l'Etat profond. Le prestige de Big Brother exige l'humiliation de chaque citoyen d'Océania. Les Gilets jaunes ont dit "stop" à l'humiliation.

    La résistance consciente à l'Etat profond aux Etats-Unis, de la part d'une minorité active de la population (grosso modo les sectes évangéliques), s'explique par la constitution tardive de l'Etat profond (vers 1940), et sa consolidation encore plus récente.

    De quoi mourraient les vieillards avant l'avènement de la médecine technocratique, qui permet de maintenir en vie artificiellement des personnes dont les organes vitaux ne fonctionnent plus de façon autonome ? Ils mourraient le plus souvent lentement d'anémie, dans les campagnes et même dans les hospices en ville, car nourrir un vieillard incapable de s'alimenter par lui-même est très difficile, voire impossible. Il est probable qu'une âme charitable interrompait parfois cette lente agonie avec les moyens du bord.

    La médecine technocratique, qui permet l'acharnement thérapeutique et le maintien en vie à l'aide de machines, est-elle un progrès ? Dans ce cadre technocratique, les patients sont souvent traités comme des cobayes, sur lesquels les chirurgiens, les cardiologues, les oncologues, les néphrologues, les vaccinologues, etc. se font la main. La rupture anthropologique, en médecine, remonte au moins à 1932, c'est-à-dire la date à laquelle A. Huxley montre l'implication du corps médical technocratique dans le maintien de l'ordre totalitaire.

    Il faut être débile, comme certains parlementaires l'ont fait, pour mettre sur le même plan l'avortement thérapeutique et l'euthanasie. Le capitalisme incite à voir la vie humaine comme un "potentiel" abstrait. Ce potentiel est à la fois relatif (tous les êtres humains n'ont pas le même potentiel) et absolu (même la vie d'un riche vieillard à l'état de légume a de la valeur). On peut dire de l'éthique totalitaire qu'elle est "algébrique".

    Dans le monde paysan traditionnel, la vie d'un enfant à naître est beaucoup plus grande que celle d'un vieillard impotent, voire gâteux, que l'on continue d'entretenir par respect, tout en espérant qu'il ne pèsera pas trop longtemps sur l'économie familiale. Au stade de la société de consommation, du "citoyen-consommateur", la vie d'un vieillard vaut beaucoup plus en moyenne que celle d'un enfant à naître. Même au stade végétatif, l'entretien et le soin des vieillards est un business lucratif, tant que ces vieillards disposent de ressources suffisantes pour payer leur pension.

    Au stade du capitalisme productif, la vie d'une femme vaut celle d'un homme, et la vie d'un Arabe celle d'un Français de souche, du point de vue industriel : leurs forces de travail sont à peu près interchangeables, suivant les secteurs de l'industrie.

    On doit faire remarquer aux parlementaires anarcho-capitalistes, qui prêchent la propriété de la femme sur son corps, qu'il n'y a plus aucune Française dans le milieu de la prostitution "bas de gamme" au XXIe siècle : il n'y a plus que des Asiatiques, des femmes importées des pays de l'Est ou d'Afrique ; les Françaises de souche "propriétaires" de leurs corps font monter les enchères : sans la médecine technocratique à laquelle elles sont abonnées, leur business et leur "propriété" n'existeraient même pas. L'anarcho-capitalisme n'est pas une "rupture anthropologique", mais l'abomination capitaliste dans toute sa splendeur. Revendiquer la propriété sur son corps (sous protection technocratique) revient à encourager le proxénétisme barbare en Afrique ou en Asie. L'anarcho-capitalisme est le sentimentalisme répandu dans le peuple par les élites barbares ; on ne naît pas anarcho-capitaliste, on le devient au contact de la culture de masse.

    Dans les nations capitalistes, la prostitution est sacrée : c'est ici une véritable rupture anthropologique, comparable au fascisme qui, lui, portait aux nues le soldat.

  • La Gérontocratie en marche

    "Le Figaro" (famille S. Dassault) annonce cette semaine que la majorité du corps électoral français a désormais plus de 50 ans...

    En réalité le vieillissement du corps électoral n'est qu'un des facteurs du dispositif gérontocratique qui incite les partis politiques à proposer des programmes de plus en plus sécuritaires. Déjà N. Sarkozy avait été élu par la part du corps électoral la plus âgée, alors qu'une de ses promesses phares était de "remettre les Français au travail".

    On peut se demander si la "droitisation" des programmes politiques en France n'a pas pour cause principale le vieillissement.

    Trois effets se conjuguent pour mettre hors-jeu la jeune génération (20-40 ans) sur le plan électoral. Le premier est donc le vieillissement du corps électoral ; le second est l'abstention nettement plus élevée dans la jeune génération (20-35 ans) ; le troisième est le vote pour Mélenchon ou Le Pen des rares jeunes qui votent, alors même que l'oligarchie barre l'accès au pouvoir de ces partis, qui ont en commun d'être "patriotiques", c'est-à-dire d'exprimer une certaine défiance vis-à-vis de l'Union européenne.

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  • La Lutte des Classes en 2025

    Schématisons un peu : la vie politique sous la Ve République est organisée suivant le principe de l'alternance gauche-droite ; la crise venue et les difficultés économiques s'accumulant depuis 2008, une partie des Français a fini par s'apercevoir que, d'alternance, il n'y avait pas, en réalité, mais que la "vie politique française" est conçue, en fait, pour laisser le champ libre à une caste technocratique. Ces Français moins bêtes que les autres -ou plus contraints par la nécessité économique et plus ulcérés par leurs conditions de travail et de vie-, ce sont les Gilets jaunes.

    La grève générale réunit les uns et les autres autours des ronds-points et dans des manifestations épisodiques, et le mobile plus terre-à-terre des seconds devient plus politique au contact des premiers, la grève se prolongeant. Le général de Gaulle avait réussi à tuer la contestation républicaine dans l'oeuf (même s'il y a perdu des plumes), Emmanuel Macron n'y est sans doute pas parvenu, en dépit des apparences.

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  • E. Macron face au Clergé

    L'histoire des rapports de la monarchie française avec le clergé est sans doute un angle historique passionnant. Un moraliste dont le nom m'échappe, dans le genre Houellebecq en moins lourdingue, a fait cette remarque que le JT (journal télévisé) a remplacé la messe au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Les églises sont vides, mais les canapés sont remplis devant l'officiant.

    Un autre moraliste, spécialiste de la pratique religieuse des Français et amateur de statistiques, précise que le "vote catholique" a disparu au cours des années 80 - d'où l'expression de "catholicisme zombie" qu'il a forgée pour rendre compte de ce petit changement auquel la télévision n'est sans doute pas étrangère.

    Si vous ne possédez pas la télévision, cela fait de vous une sorte d'hérétique des temps ultramodernes - ou d'étudiant, car pour un étudiant, regarder la télévision est une activité de "darons" séniles.

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  • Jésus et le patriarcat juif

    Nous distinguons ici les Juifs "authentiques", c'est-à-dire des disciples de Moïse, du "sionisme" qui est une doctrine laïque, répondant à un problème politique contemporain.

    Le nationalisme juif (sionisme) est assez complexe, puisque la souveraineté économique et militaire d'Israël repose "de facto" sur le soutien des Etats-Unis. D'une manière générale, le nationalisme est, au XXe siècle, un discours superficiel, qui répond au besoin de mobilisation des troupes et de l'opinion publique. Communisme et nationalisme sont en principe contradictoires : mais "de facto" le pouvoir soviétique a usé d'une propagande et d'arguments nationalistes pour mobiliser la troupe et l'opinion publique contre ses ennemis.

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  • Le piège Mélenchon

    L'oligarchie et son clergé médiatique sont en train de tendre aux Français avec Mélenchon le même piège que celui qu'ils leur ont tendu avec Le Pen de 1986 à 2006. L'élection de N. Sarkozy fut le signal que le piège Le Pen ne fonctionnait plus ; sans le krach de 2008, qui a semé momentanément le doute sur la capacité intellectuelle des banquiers d'affaires à diriger la France, N. Sarkozy aurait sans doute été réélu.

    Le dispositif clérical est d'ailleurs le même : le péché mortel d'antisémitisme, naguère le crime de Le Pen, est désormais celui de Mélenchon et ses partisans. Le diable a changé de visage, mais le clergé est resté le même.

    Les éructations de J.-L. Mélenchon contre le fascisme sont aussi ridicules que les efforts de Le Pen et Bardella pour prouver qu'ils sont de bons Juifs, adeptes de la méthode forte avec les Arabes.

    Les idiots utiles de la France insoumise, au demeurant jeunes et sympathiques, et que je croise souvent dans mon quartier, prêchant la bonne parole altermondialiste à la manière du pape François, sont à peu près les mêmes idiots utiles que les lepénistes de 1986 à 2006, prêchant la consanguinité et la fermeture des frontières. L'altermondialisme et la fermeture des frontières sont deux politiques impraticables. Depuis 2023, Mme G. Meloni a fait entrer 400.000 immigrés sur le sol italien et en a expulsé quelques milliers de façon spectaculaire.

    Le rôle assigné à Mélenchon par le clergé médiatique est celui d'une machine à faire gagner un type comme Emmanuel Macron, capable d'enrober la technocratie dans des mots doux aux oreilles des vieillards de France. Dans le genre loukoum-que-les-vieilles-dames-adorent, E. Macron se pose un peu là ! Il ne semble jamais aussi sincère que lorsqu'il cause euthanasie.

    Le FN, dernier parti prolétarien (au XXe siècle, les ouvriers ont soigneusement été abrutis par la télévision), a été la première victime de la désindustrialisation accélérée depuis l'an 2000 ; cela explique sans doute que ce parti plafonne. Il reste un parti de "petits blancs pauvres et complexés", tout en aspirant aux ors de la monarchie républicaine, réservés en principe aux avocats ou aux toubibs de droite.

    Le mouvement des Gilets jaunes reflète en partie la déception de l'électorat du FN, persuadé que ce parti était dirigé contre le "système". Le FN a déçu ; les syndicats ont déçu ; l'extrême-gauche (des sociaux-démocrates avec des slogans trotskistes) a déçu.

    Le mouvement des Gilets jaunes est le mouvement des Français qui en ont assez d'être cocufiés, non seulement par le monarque gaulliste, mais par tous ses courtisans, formant autour de lui un cordon sanitaire très large. Il va de soi que le roi d'une république oligarchique n'a que des pouvoirs très restreints. La crise économique de 2020 a rendu E. Macron plus utile que ses prédécesseurs, en particulier pour rassurer les vieillards inquiets qui forment une part consistante du corps électoral. N. Sarkozy avait, déjà, recueilli un nombre considérable de suffrages de personnes âgées inquiètes à propos de leurs retraites. La France ne se "droitise pas", elle vieillit. Le FN est le parti des jeunes flics, et le parti de Mélenchon est le parti des jeunes antiflics - dans les deux cas, ils sont manipulés.

    Ceux qui reprochent aux Gilets jaunes leur manque d'efficacité politique n'ont probablement pas idée de l'ampleur de l'Etat profond français. Il faut au moins aux Gilets jaune la ruse d'Ulysse pour vaincre cet Etat profond, que les petits Français sont entraînés à vénérer dès leur plus jeune âge.

    Les Gilets jaunes ont montré une chose, qui dépasse peut-être la révolution MAGA de Donald Trump : la capacité de résistance passive des Français aux projets de l'oligarchie. Ils ont fait reculer cette oligarchie jusqu'à Bruxelles. Le FN et Mélenchon pactisent manifestement en siégeant au parlement européen.

    La révolution MAGA, dans un pays où l'Etat profond est beaucoup moins puissant (il a seulement commencé à se former sous F.D. Roosevelt) n'est, pour l'instant, qu'une révolution virtuelle, sur le papier. On ne peut pas reprocher aux Gilets jaunes de n'avoir pas fait ce que D. Trump n'a pas encore fait dans un pays où le processus électoral n'est pas entièrement truqué. Trump ne fait qu'opposer une oligarchie nouvelle à l'ancienne.

    Le démagogue Le Pen a entraîné dans le piège son électorat prolétarien, désormais en voie de disparition. Mélenchon, croyant les sauver ou les protéger, risque d'entraîner les Français musulmans dans le piège électoral tendu par la racaille oligarchique. La cause palestinienne n'est pas plus une cause française que la cause sioniste. A un candidat juif, comme Zemmour, on est en droit de poser la question : - Français ou sioniste ? Idem pour Mélenchon : - Français ou Palestinien ? Les palinodies de Mélenchon sur la Palestine font penser aux palinodies de Le Pen dans un autre genre : elles font douter de la volonté politique de Mélenchon.

    Les intérêts des Français musulmans ne sont pas en Palestine, mais en France. Ils ont subi, comme une large majorité de Français, les conséquences de l'échec du projet oligarchique d'Union européenne - projet de paix et de stabilité économique que l'oligarchie essaie de transformer en projet de guerre, suivant un réflexe capitaliste conditionné.

  • Histoire et action politique

    Dire que Shakespeare est "machiavélien" veut dire que Shakespeare raconte l'histoire d'Angleterre et celle du monde pour le besoin de l'action politique.

    Sh. ajoute bien sûr à Machiavel ce que l'on qualifie aujourd'hui de "talent littéraire", dont Machiavel est moins bien pourvu.

    Politique, histoire et littérature, ce sont là trois choses contre lesquelles les Etats-Unis sont imperméabilisés. Comme l'Union soviétique le fut aussi, on peut dire que le monde est privé de ces trois choses depuis 1945, se nourrissant d'ersatz. J'ignore quelle est la situation au pays des bonzes bénins pour qui "tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes" ? Comme beaucoup de révolutions (selon Shakespeare) la "révolution culturelle" chinoise revient peut-être au même ?

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  • Gilets jaunes "constituants"

    Depuis quelques semaines sont apparus sur les réseaux sociaux américains et en marge des manifestations syndicales corporatistes des Gilets jaunes qui se disent "constituants".

    Il s'agit d'une radicalisation du mouvement, comparable à la radicalisation de mouvements écologistes, lassés de pisser dans un violon depuis des lustres et persuadés de ne pouvoir obtenir gain de cause que par l'affrontement des forces de l'ordre oligarchique, tactique qui s'est avérée payante quelques fois.

    Ces mouvements de radicalisation sont idéologiquement divisés ; l'oligarchie finance depuis des dizaines d'années différents mouvements écologistes, afin précisément de diviser pour mieux régner.

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  • Karl Marx pour les Nuls

    Je ne me lasse pas de prêcher Marx dans le désert. Bien malin qui peut dire dans quel corps l'esprit anticapitaliste germera...

    La réalité prêche mieux que moi le marxisme quand s'affrontent deux tendances du capitalisme, démembré, en la personne de Donald Trump et du parti démocrate rival. Ce démembrement conflictuel du capitalisme illustre en effet la contradiction pointée par Marx au coeur du capitalisme, contradiction qui doit conduire selon lui le capitalisme à l'implosion.

    Où les économistes capitalistes croient discerner a posteriori des "cycles" (des menstruations), Karl Marx pointe une évolution paradoxale et violente ; l'économie capitaliste ne rebondit pas plus haut après chaque crise majeure, elle fuit en avant.

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  • Pourquoi je suis "Gilets jaunes" en 2025

    Lorsqu'on me demande pourquoi je rédige un essai sur les Gilets jaunes, voici ce que je réponds : - C'est le mouvement politique le plus important depuis la Libération ; la jeune génération doit en prendre conscience, et tous les Français qui ne sont pas encore "cuits".

    Quand on lit les témoignages d'anciens meneurs ou simples participants aux émeutes de "Mai 68", il y a un demi-siècle, on s'aperçoit que peu d'entre eux sont conscients de la signification des événements qu'ils ont vécus. Les plus lucides expriment le sentiment d'échec, de ne pas avoir réussi à changer la donne politique. De fait, à la couleur de la carrosserie près, le gouvernement de la France est resté inchangé. Les effets de la société de consommation, comparables à ceux d'un produit stupéfiant, sont plus visibles au XXIe siècle en France qu'ils ne l'étaient en 1968.

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  • Pourquoi je suis "Gilets jaunes" en 2025

    Donald Trump et son équipe gouvernementale semblent accomplir sous nos yeux le rêve des Gilets jaunes de démantèlement de "l'Etat profond".

    La grève des Gilets jaunes est un événement historique dans la mesure où elle a montré qu'une très large part des Français se situe à l'extérieur de l'Etat ; or cette part n'est pas la moins active de la population, au contraire. La société française se trouve scindée en deux d'une façon assez semblable à la fracture exploitée par D. Trump entre les élites de Washington et la classe moyenne sans véritable représentation politique jusqu'à la candidature de Trump en 2016.

    Le confinement suivant la grève des Gilets jaunes a montré comment les élites dirigeantes s'affranchissent elles-mêmes de "l'Etat de droit" : en décrétant l'état d'urgence. Tout juriste honnête dans ce pays devrait dénoncer la théorie de "l'Etat de droit", porte ouverte à l'arbitraire et au coup d'Etat ; ce n'est pas un hasard si les constituants de la Ve République sont eux-mêmes parvenus au pouvoir à la faveur d'une manoeuvre illégale, un coup d'Etat mou instaurant une dictature molle, à laquelle seul le mouvement de "Mai 68" s'opposa, cinquante ans avant la grève des Gilets, sans résultat probant.

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  • Vers un durcissement de la guerre ?

    Quelques mots sur la notion de "IIIe Guerre mondiale" : le découpage des guerres industrielles capitalistes en plusieurs tranches est, dans le meilleur des cas, scolaire, mais il n'est pas historique. Impossible de comprendre le XXe siècle sans comprendre le fonctionnement de l'économie capitaliste et le phénomène d'autodestruction de l'Allemagne, de 1870 à 1945 ; l'Allemagne a survécu à son suicide, dira-t-on ; en effet, mais elle est passée en quelques décennies seulement de la position de première puissance mondiale à l'état de gros cartel capitaliste qu'un commando de la CIA peut se permettre d'attaquer sans provoquer de réaction.

    Il faut donc prendre le phénomène capitaliste de la désindustrialisation en compte pour comprendre la IIIe Guerre mondiale en cours. L'usage des drones, en complément du déluge d'obus qui s'est abattu sur l'Ukraine et la bande de Gaza, en est peut-être le symbole ; de même que le rôle de conseillers techniques (SAV) joué par les "conseillers militaires" américains et britanniques auprès de l'armée ukrainienne. Un autre aspect "tertiaire" de la guerre sur le front ukrainien est le soutien financier extraordinaire de "l'Etat profond" étatsunien, pour reprendre l'expression de D. Trump, à la population civile ukrainienne.

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  • Le Coup d'Etat permanent

    La jeune génération, dont la mémoire est systématiquement effacée par les écrans de télévision, ignore que la "révolution MAGA" a déjà eu lieu en France en 1981 : "l'Etat profond", c'est alors l'Etat gaulliste et sa constitution monarchique, conçue pour annihiler la république parlementaire, accusée de la défaite française de 1940.

    Dans un ouvrage paru dans les années 60, au titre éloquent - "Le Coup d'Etat permanent" - François Mitterrand faisait le procès des institutions bonapartistes mises en place par le général de Gaulle et son constitutionnaliste Michel Debré. On note au passage le soutien du parti communiste français et des grandes centrales syndicales au régime monarchique républicain, et l'évolution du communisme vers un corporatisme ouvrier.

    Non seulement ce dispositif gaulliste-bonapartiste est antirépublicain, mais il représente selon F. Mitterrand une menace d'évolution vers un pouvoir technocratique. C'est à croire que F. Mitterrand avait lu "1984" !

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  • Voltaire ou Rousseau ?

    Avec le gaullisme, c'est l'idéologie politique de Charles Maurras qui triomphe paradoxalement en 1958 ; paradoxalement, car l'infamie attachée à son nom, depuis la sentence de trahison en janvier 1945 contre lui, n'a pas empêché l'antiparlementarisme, au coeur de sa doctrine, de s'imposer par l'intermédiaire du général de Gaulle (et le soutien du parti communiste !).

    Annihiler le parlement pour restaurer l'aura et l'efficacité du pouvoir monarchique est incontestablement un projet maurrassien. Il faut parler d'idéologie ou de doctrine à propos de Maurras, car son système politique ne s'appuie pas sur des connaissances historiques sérieuses. Ainsi le catholicisme a joué un rôle centralisateur puissant (Henri de Navarre ne s'est pas converti pour rien au catholicisme), que Maurras ignore absolument, lui préférant des thèses à la limite du complotisme.

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  • L'anticapitalisme est un humanisme

    Un correspondant catholique m'objecte que mon anticapitalisme est naïf et qu'il ne peut être cohérent car le capitalisme est tentaculaire : on ne sait où il s'arrête et où il commence.

    Ce correspondant suggère que le capitalisme compromet tout le monde, même les anticapitalistes. Selon moi, une femme arabe égorgée avec ses trois enfants par un groupe terroriste islamiste manipulé par la CIA est tout de même moins compromise qu'une publiciste qui proclame que les Etats-Unis sont "le camp du bien", et qui étaie cette doctrine par une citation de l'apôtre Paul.

    Jésus-Christ ne pose nulle part la pureté comme préalable au combat chrétien. ll y a une différence entre être pécheur et faire l'apologie du péché ; cette différence permet de tracer une frontière assez nette entre les capitalistes et les anticapitalistes entraînés malgré eux dans ce mouvement de corruption à l'échelle mondiale, et qui portent sur eux "la marque de la bête".

    La métaphore de la pieuvre est assez juste, et guère éloignée de la métaphore biblique du léviathan. Les chrétiens shakespeariens savent grâce à Shakespeare de quoi est faite la tête du poulpe : du pacte judéo-chrétien, passé entre les marchands chrétiens de Venise et le Juif Shylock. Ils se méprisaient et se haïssaient mutuellement, mais néanmoins ils ont passé entre eux un pacte fondé sur la chair.

    Ainsi les chrétiens lecteurs de Shakespeare, et même les païens, reconnaissent-ils très facilement les judéo-chrétiens babyloniens et leurs oeuvres.

  • Mérites et limites des Gilets jaunes

    (Rédaction en cours d'un essai sur les mérites et les limites du mouvement des Gilets jaunes - à paraître bientôt).

    L'importance de la très longue grève perlée des Gilets jaunes se mesure à la réaction du pouvoir oligarchique, à la fois surpris que l'on puisse s'opposer au cap fixé par la technocratie franco-bruxelloise, et assez inquiet pour déployer des moyens policiers extraordinaires, qui ont éberlué le monde entier, même si des mouvements analogues à celui des Gilets jaunes ont éclaté aux Etats-Unis et dans toute l'Europe depuis le krach de 2008.

    Dans quelle mesure la pandémie n'a pas été une aubaine pour le système oligarchique aux abois, en lui fournissant une raison sanitaire de transformer la France en prison à ciel ouvert ? La crise sanitaire aura été l'occasion, on l'espère, pour de nombreux Gilets jaunes, de lire ou relire George Orwell, en prêtant attention au rôle qu'il attribue à la peur dans la constitution de l'Etat totalitaire. Big Brother est un Etat paranoïaque. En même temps qu'il a ressoudé l'Etat derrière l'institution médico-policière, le confinement a accru dangereusement la dette de cette Etat.

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  • François, le dernier pape ?

    Commençons par dire pourquoi l'acharnement thérapeutique, dont le pape François à l'agonie a fait la promotion, n'est pas évangélique : le Messie, envoyé de Dieu pour corriger le clergé juif, sachant qu'il allait être torturé et mis à mort, a réclamé à son Père d'éloigner de lui la coupe des supplices et des souffrances.

    L'Amour pédérastique (Roméo & Juliette) est d'ailleurs le fils caché de ce masochisme insane.

    L'Eglise romaine est-elle à l'agonie, comme son chef, le pape François ? N'est-elle pas en train de mourir étouffée dans ses nombreuses contradictions, dont la plus flagrante est que le catholicisme, comme son nom l'indique, n'est pas un occidentalisme ?

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  • Le grand bluff de Donald Trump

    Les caricaturistes qui représentent Donald Trump en joueur de poker ont un regard marxiste sur l'actualité géopolitique. La vulgarité de Trump elle-même est celle du joueur, tantôt palpant ses gains, tantôt faisant la moue face à ses pertes.

    L'Europe n'est pas en reste, car la longévité du président Emmanuel Macron s'explique largement par son talent de bluffeur. On rit encore de la façon dont il a convoqué les crétins gauchistes et les crétins droitistes aux urnes en leur faisant avaler que ça changerait quelque chose aux règles fixées à Bruxelles, sur lesquelles il n'a pas plus de prise qu'un joueur sur la Banque.

    "Emmanuel Macron régna sur un peuple de boursicoteurs", diront les chroniqueurs de ce temps.

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