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yves klein

  • Tout va vraiment bien (?)

    J’allais oublier un détail du cursus d’Allais, qui serait resté accessoire si on n’avait basculé posthumement à Allais dans l’ère du calembour pris au pied de la lettre et des blagues pas drôles.

    Allais, un jour qu’il était à court d’idée pour sa chronique, inventa l’art contemporain. Il peignit Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige, une simple feuille de papier blanc, en 1883 ; il serait injuste de dire que Malévitch est enfoncé par rapport à Allais, puisque ce n’était alors qu’un polisson de cinq ans ; et Klein ? Yves Klein n’était même pas nain lorsque le génie d’Allais s’épanouissait ; et Soulages ? Soulages exagère, qui s’obstine à peindre pour Bernadette Chirac ou Georges Frêche - en 2007 ! - des mineurs nègres broyant du noir au fond d’un puits.


    Naturellement, la nouvelle espèce de cul-bénis, qui a kidnappé le pouvoir et qui s’est fait une spécialité de changer l’esprit en philosophie, n’apprécie guère Allais. En effet, ces bêtes-là ont assez d’instinct pour sentir que l’humour d’Allais est comme une épée de Damoclès, une menace qui plane sur la bêtise officielle.
    Le petit extrait recopié ci-dessous est tiré d’une hagiographie d’Yves Klein, le schtroumpf de l’art contemporain, hagiographie qui n’est pas bien sûr destinée a priori aux amis d’Alphonse ni à ceux que l’art contemporain emmerde concomittament, mais je suis sûr qu’il sauront le goûter, au second degré ; l’humour est trop rare aujourd’hui pour qu’on puisse se permettre, y compris lorsqu’il est involontaire, de le gaspiller.

    « Cette planche de l’Album Primo-Avrilesque publiée par Alphonse Allais en 1897 : “Stupeur de jeunes recrues apercevant ton azur, Ô Méditerranée”, doit une part de sa célébrité aux monochromes d’Yves Klein, et surtout au succès de son bleu IKB [La goujaterie et l’anachronisme sont deux traits qui permettent de reconnaître le style contemporain].
    D’ailleurs, depuis que l’on se demande si Klein connaissait l’Album primo-avrilesque, cette amusette [sic] a été l’objet de trois rééditions.
    Une focalisation sur les ressemblances entre les planches d’Allais et celles de Klein masque l’essentiel : leurs différences considérables. Allais reste tributaire de la peinture du XIXe siècle, engoncée dans de lourds cadres dorés et, surtout, toujours figurative [Quand on a le focus dans l’anus, pas facile de se figurer grand-chose d’autre qu’un monochrome], tandis que les aplats colorés de Klein [“monocolorés”, plutôt, faut assumer son jargon !], nus, sans cadres, ignorent délibérément toute déreprésentation. »


    Quoi qu’on fasse, même le pire, quoi quoi dise, même rien, ne pas oublier de signer : Deny Riout.