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  • Orwell & les Gilets jaunes

    Ci-dessous le sommaire de mon "Orwell & les Gilets jaunes" fraîchement paru.

    Dans cet essai je confronte le mouvement historique des Gilets jaunes, de rejet du gouvernement par une petite élite technocratique, à l'analyse approfondie de l'Etat totalitaire (Big Brother) proposée par George Orwell dans "1984".

    L'ouvrage est découpé en une vingtaine de chapitres aussi didactiques que possible.

    (Disponible sur Amazon.fr ISBN : 9798265891525)

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  • Marx contre Zucman

    J'ai fait un rêve la nuit dernière : l'intelligence artificielle avait remplacé la plupart des "experts" en tous genres, sans lesquels la télévision française ne serait pas aussi docte. Les experts stratégiques, bien sûr, mais aussi les experts constitutionnalistes, les experts économiques, les experts-psychiatres, les experts sanitaires, sans oublier les géopoliticiens.

    L'IA ne serait pas plus maligne que les comités d'experts en chair et en os, elle ne prédirait pas avec plus de précision la faillite retentissante de "Lehman Brothers" ou celle de la "Silicon Valley Bank" quinze ans plus tard, mais elle serait beaucoup plus économique que ces experts-fonctionnaires ou assimilés.

    Je crois que j'ai entendu pas moins de cinq profs de droit constitutionnel différents en 48 h commenter l'épisode de la démission du Premier ministre F. Bayrou, épisode qui n'a qu'un lointain rapport avec la constitution de la Ve République... mais il faut bien meubler les antennes. La France est un véritable lupanar d'experts !

    L'annonce de la popularité de la "taxe Zucman" parmi les Français me pousse à rédiger cette notule. On ne sait pas si ce sont les mêmes Français qui sont largement favorables à la peine de mort pour les criminels récidivistes qui apprécieraient de voir la taxe Zucman appliquée. Les instituts de sondage ont l'art de tourner les questions pour que les réponses plaisent à leurs clients. Le statisticien est encore un expert, le genre à jongler avec les chiffres comme un magicien sort un lapin de son chapeau.

    L'idée de prélever une taxe de 2% aux plus fortunés des Français, sous-imposés, paraît une bonne idée à 70 % des Français, y compris aux électeurs du parti Les Républicains, réputé pourtant pour tenir à l'argent autant que Shylock. Cette taxe permettrait de réunir 20 milliards, soit près de la moitié de la somme réclamée par les banques allemandes pour que la France continue à jouer la cigale qui ne produit pas grand-chose, mais réjouit le monde avec des spectacles de son et lumière.

    Zucman plaide qu'il n'en veut pas du tout aux riches, contrairement aux populistes, mais que ce serait l'occasion de prouver que le ruissellement, dont tout le monde parle mais que personne ne voit, existe bien. La taxe Zucman est une sorte d'ordalie. En langage de non-expert, ça s'appelle "lâcher du lest". F. Bayrou a cru pouvoir prendre les Français par les sentiments, pourquoi ne pas essayer avec de la vaseline ?

    Bien sûr la taxe Zucman n'est pas plus "marxiste" que François Hollande ou Jean-Luc Mélenchon. Le jour où on verra un marxiste à la télévision, ce sera pour annoncer la fin des programmes.

    Le néolibéralisme est au libéralisme ce que la métastase est au cancer. Donald Trump croit avoir trouvé un remède pour la métastase. Il court le risque de tuer le malade avec son remède.

    Quel rapport avec la taxe Zucman ? La taxe Zucman n'aurait, dans le meilleur des cas, qu'un effet antalgique : elle ne règle pas le problème de l'endettement, c'est-à-dire de la métastaste. Les banques allemandes exigent que le gouvernement français, après un quinquennat de folles dépenses, arrête les frais. Cette exigence se durcit d'autant plus que la fourmi allemande n'a plus les moyens de se payer une danseuse.

    En somme Zucman a inventé le fil à couper la motte de beurre capitaliste en part plus égales. F. Hollande, qui a pour ennemi le monde de la finance, ne devrait pas manquer de mettre la taxe Zucman à l'honneur dans sa campagne électorale.

    Derrière la martingale Zucman, on retrouve le préjugé social-démocrate selon lequel l'Etat serait un meilleur investisseur que les grandes banques d'investissement ou les fonds de pension, préjugé qui n'a rien de marxiste-léniniste. Donald Trump a récemment rappelé au businessman "libertarien" Elon Musk à quel point les investissements de Washington pèsent lourd dans l'activité du consortium d'Elon Musk. "L'Etat et le Capital sont solidaires." dit l'adage marxiste, à quoi on peut ajouter cette observation que l'investissement de prédilection de l'Etat est l'investissement dans la course aux armes lourdes.

  • Du Capitalisme révolutionnaire

    Le mouvement de l'économie capitaliste est, du point de vue de Marx ou Lénine, "révolutionnaire". La bourgeoisie s'est imposée sur l'aristocratie en Europe, entre le milieu du XVIIe siècle et la fin du XVIIIe siècle, non pas en raison d'idées plus avancées, mais en raison de son poids économique accru. Le marxisme-léninisme est donc parfaitement incompatible avec le roman national républicain enseigné en France, qui est en réalité un roman "bourgeois".

    De son analyse poussée du Capital, Marx avait déduit un mouvement dynamique. Le Capital n'a rien de fixe. Probablement il n'a jamais été mobile qu'au XXIe siècle où la valeur d'un consortium industriel peut varier de quelques dizaines, voire centaines de milliards, en quelques jours.

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  • Guerre & Paix

    L'économie capitaliste abolit la frontière entre la guerre et la paix. Ainsi, quand Donald Trump se présente comme un artisan de paix tout en affichant sa volonté de mener une guerre économique à la Chine et aux pays d'Asie du Sud-Est asiatique, il joue sur les mots. Il cherche à enfoncer un coin entre l'Eurasie (la Russie) et l'Asie, que la guerre en Ukraine a dangereusement rapprochés.

    La Russie communiste anticapitaliste est devenue capitaliste en raison de l'effort de guerre qu'elle a accompli contre le IIIe Reich. La peur du communisme aux Etats-Unis, entre 1945 et 1990, a largement profité au consortium militaro-industriel états-unien. La paix capitaliste ressemble à la mi-temps d'un match de rugby : il s'agit de reprendre son souffle et de se restaurer un peu. Le dopage correspond à l'usage d'armes et de méthodes interdites par les conventions internationales édictées par ceux qui les bafouent.

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  • Le sionisme va-t-il craquer ?

    Relativement au sionisme, dont le chef de l'Etat israélien a fait pour le besoin de sa guerre contre le "terrorisme" une sorte de cri de ralliement de l'Occident, relayé par de nombreux publicistes, la France se situe dans une position intermédiaire entre l'Allemagne, sioniste à 110%, et l'Espagne dont le chef de l'Etat vient officiellement de répudier le sionisme.

    La force du sionisme réside en France principalement dans le clergé médiatique et son pouvoir d'excommunier quiconque ose publiquement s'opposer à la politique du Pacte atlantique, dont Israël est la tête de pont au Moyen-Orient.

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  • Cocus ukrainiens

    La meilleur raison de faire tomber Emmanuel Macron à la suite de son premier ministre du Budget allemand F. Bayrou est de mettre fin au projet de guerre du chancelier Friedrich Merz contre la Russie, afin de redresser l'économie allemande qui a perdu plusieurs centaines de milliers d'emplois industriels au cours des derniers mois.

    La démission du président de la République française serait un coup porté à la stratégie de l'Union européenne, à laquelle aucun parti de l'échiquier politique ne s'est clairement opposé. Jean-Luc Mélenchon promène ses électeurs avec la Palestine, et Marine Le Pen promène ses électeurs avec la "remigration", deux objectifs sur lesquels Mélenchon et Le Pen n'ont aucune prise. Madame G. Meloni n'était pas plus tôt élue qu'elle se mettait aux ordres de la présidente de la Commission, U. von der Leyen, représentante des intérêts de l'industrie allemande.

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  • Rentrée littéraire

    Je suis la rentrée littéraire d'un oeil distrait par le mouvement historique des Gilets jaunes. Comme je le disais à mon jeune voisin, qui ne doit pas avoir beaucoup plus de vingt ans, et pour prendre une référence qu'il connaît, la France entre 1945 et les Gilets jaunes, c'est "Le Désert des Tartares" ou à peu près, une longue période d'attente qui fait penser à la terne existence de cette pauvre Emma (Bovary), transpercée par quelques aventures décevantes.

    Cela explique l'écho de "Mai 68" - "Mai 68" résonne dans le vide "gaullien", prolongé par le vide "mitterrandien".

    Depuis quelques années déjà, la rentrée littéraire est encombrée par des romans qui s'efforcent de capter l'attention du public avec des romances familiales. Les études de marché enseignent aux éditeurs que la famille est une passion féminine, tout comme la lecture de romans légers : la combinaison de ces deux tendances semble une excellente stratégie éditoriale ; elle explique le succès de la littérature dévirilisée - j'irai jusqu'à dire dévitalisée - de M. Houellebecq. M.H. plaît autant aux femmes que L.-F. Céline leur déplaît : trop réaliste, trop cru, pas assez familial.

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  • Gilets jaunes contre Etat profond

    Déclaré mort par la presse et les médias de l'oligarchie, le mouvement historique des Gilets jaunes exerce en réalité depuis 2020 une forte pression sur les partis politiques, en particulier les Insoumis de J.-L. Mélenchon et le RN de Le Pen. La grève générale de 2019 a eu pour effet de souligner l'absence d'opposition politique institutionnelle en France ; l'opposition au pouvoir exécutif centralisé, exercé depuis Paris et Bruxelles, est apparu comme un simulacre.

    Le parallèle s'impose avec la "révolution MAGA" Outre-Atlantique, dont il ne faut pas oublier qu'elle a eu lieu non seulement contre le parti démocrate, mais aussi contre le parti républicain, devenu lui aussi à la fin du XXe siècle un parti de "faucons" impérialistes, par conséquent en rupture avec les principes libéraux.

    Les Gilets jaunes poussent donc depuis 2019 Mélenchon et Le Pen à faire la preuve à leurs électeurs qu'ils sont vraiment des partis d'opposition. M. Le Pen a ainsi renversé le premier ministre bruxellois M. Barnier. Son successeur F. Bayrou marche sur des oeufs depuis sa nomination, et sa tentative d'imposer aux Français un budget dicté par les banques allemandes est sur le point d'échouer. Notons au passage qu'il ne s'agit nullement d'un budget "d'austérité", mais d'un budget destiné à rassurer les banquiers et les industriels allemands qui mènent la danse.

    Le clergé médiatique subventionné par les oligarques fait ordinairement passer le mouvement des Gilets jaunes pour un mouvement "nébuleux" - adjectif cocasse quand on sait le rôle de la presse oligarchique française de plonger l'opinion publique dans le brouillard sur tous les sujets.

    Il s'agit d'effrayer la population française, en particulier la partie la plus âgée de l'électorat qui supporte les partis "bruxellois". En réalité, une écrasante majorité des Gilets jaunes est clairement "antisystème", percevant la contribution des grandes centrales syndicales au gouvernement oligarchique de la France ; les divergences portent sur les moyens de se débarrasser du système de gouvernement oligarchique, dont une petite caste de technocrates a doté les Français sous couvert de "construction européenne", en dehors du cadre républicain.

    Certains Gilets jaunes (c'est mon cas) considèrent que la constitution gaulliste maurrassienne fut une étape sur le chemin de la dictature des technocrates, d'autres a contrario que la construction européenne rompt avec la constitution gaulliste. Il s'agit ici seulement d'une divergence d'analyse historique.

    La révolution antisystème MAGA n'est pas plus unifiée. A la différence des Gilets jaunes, les MAGAs ont réussi à se saisir des rênes du pouvoir et à se rassembler derrière le programme de D. Trump ; ce programme les divise déjà car il est très peu libéral - il est plus socialiste que le programme des Insoumis en France ! Les Insoumis comme le RN ne présentent aucune garantie de rupture avec la politique allemande, bien au contraire. La Commission n'a eu aucune peine à soumettre Mme G. Meloni, comme elle avait soumis la gauche souverainiste grecque auparavant.

    En somme on aurait tort de croire que la révolution MAGA est plus avancée que celle des Gilets jaunes ; le problème de la conquête du pouvoir ne doit pas trop absorber les Gilets jaunes. L'Union européenne elle-même, en multipliant les politiques insanes, a largement contribué à sa perte : la guerre en Ukraine, quoi qu'elle n'en soit pas la seule responsable, est largement imputable à l'Union européenne et ses délégués successifs Mitterrand, Chirac, Jospin, Sarkozy et Hollande : l'histoire retiendra d'eux qu'ils furent incapables de s'opposer efficacement à la tutelle de Washington, comme leurs partenaires allemands.

    L'unité des Gilets jaunes est, mathématiquement, contre le RN et les Insoumis, leur tactique de récupération de ce mouvement révolutionnaire. Le RN et les Insoumis sont subventionnés pour diviser les jeunes actifs qui constituent la plupart des Gilets jaunes ayant affronté les CRS de plein fouet.

    S'il est trop tôt pour proposer un plan de restauration de la république, les Gilets jaunes libéraux et les Gilets jaunes communistes peuvent s'unir autour d'un objectif commun - le démantèlement de l'Etat profond (Big Brother) : cet objectif est celui des MAGA, mais sur ce point D. Trump tient, de toute évidence, un double discours : démanteler l'Etat profond reviendrait pour les Etats-Unis à renoncer à leur politique impérialiste ; la défaite des Etats-Unis en Ukraine n'est pas un renoncement, malgré tous les efforts de D. Trump pour le faire passer cette attitude pour un "pacifisme" : il s'agit seulement d'une défaite. Rien n'indique que D. Trump a mis le consortium militaro-industriel étatsunien au pas. En somme le programme de D. Trump est assez gaulliste.

    Gilets jaunes libéraux et communistes peuvent s'entendre facilement sur le démantèlement du ministère de la Culture bourgeoise, officine dont la principale fonction, suivant l'illustration de G. Orwell, est d'abrutir le peuple en faisant la promotion du divertissement. Mais il n'est pas inutile de définir plus précisément les contours de "l'Etat profond", déjà très profond en France à la fin du XIXe siècle, suivant une observation de K. Marx.

    Selon que l'on sera communiste ou libéral, on ne définira pas exactement l'Etat profond de la même façon. Les communistes verront en premier lieu les forces de police pléthoriques déployées contre les Gilets jaunes sous le commandement du préfet Lallement pour protéger les représentants de l'appareil d'Etat. Tandis que les libéraux ont tendance à assimiler l'Etat profond aux seuls fonctionnaires, les communistes souligneront le rôle délétère du clergé médiatique subventionné par les oligarques, ainsi que la solidarité du Capital et de l'Etat, dissuasive de prendre au sérieux une politique économique keynésienne.

    Observons que la révolution MAGA a en commun avec la révolution bolchevique de concevoir le capitalisme comme un problème majeur ; même si les MAGA estiment que le capitalisme financier des fonds de pension (BlackRock) est un capitalisme perverti (pour les marxistes il est une métastase).