Dans mon régime austère, je m’autorise quand même à me beurrer la gueule une fois de temps en temps et à fumer du bon tabac quand quelqu’un m’en propose, ce qui est de plus en plus rare. Les régimes trop stricts, c’est pas bon, et puis le vin et le tabac “humanisent” un peu cette foutue société de consommation de bobos évolutionnistes de mes couilles gonflées à bloc.
C’est du côté des femmes que je me sens le moins rassuré. Une vraie femme, il y en un peu moins en ce moment qui prennent ce chemin à l’âge de la puberté, une vraie femme sait déchiffrer dans le regard d’un homme, a fortiori d’un lapin comme moi, depuis combien de temps il n’a pas baisé. En fonction de cette information que vous lui livrez, malgré vous, elle adopte une stratégie différente.
- Votre dernier coup de rein remonte à la veille ?… alors elle se montrera accommodante, jouera peu de ses appâts ; désarmée, elle insistera sur les sentiments, qui ne sont pas son premier réflexe, et elle se montrera “maternelle” pour mieux vous embobiner.
- Au contraire, si vous vivez dans l'isolement le plus complet depuis des semaines, des mois, des années, poursuivant tel ou tel graal, là si une vraie femme veut vous mettre le grappin dessus, vous ne trouverez votre salut que dans la fuite ou dans le fameux "coup de saint Antoine" (les créationnistes comprendront).
C'est pour ça que je ne suis pas rassuré et que je fréquente de plus en plus les piscines de la rive gauche, où on rencontre peu de vraies femmes. Il m'arrive aussi d'aller courir au Bois de Boulogne, pour chasser le stress.
Commentaires
Mais pourquoi donc une telle défiance : il est des grappins agréables à supporter puis à défaire. Non ?
C'est ce que je dis, je n'envisage pas sérieusement d'arrêter définitivement de boire du vin. Le vin n'est pas responsable de l'alcoolisme, c'est la vie moderniste. Par exemple, moi, si je vais voir un film recommandé par les "Cahiers du Cinéma", après je suis obligé de siffler deux ou trois pichets pour oublier qu'on est tombés aussi bas.
Ca m'est arrivé il y a quelques années, j'ai fini par céder à une brave fille qui me draguait, une évolutionniste un peu foldingue mais pas méchante : j'accepte de l'accompagner voir un film de Catherine Breillat, que je prenais pour une sorte de Rohmer au féminin, en plus "dessalée". Au moins Rohmer, ça casse pas trois pattes à un canard, mais il y a un certain rythme, et certains de ses acteurs ont l'air naturellement tellement "tartes" que ça me fait rire, mais là, avec Breillat, il y a eu un ennui mortel qui s'est mis à planer au bout de cinq minutes, une odeur d'avance sur recettes insupportable, je me suis barré en vitesse en laissant la pauvre gonzesse sur place - elle a dû se faire d'autres amis à la sortie car elle était très liante -, et je suis allé me soûler la gueule dans un bar bizarre près de Saint-Michel.
ami Lapin, je t'inviterais volontier à venir avec moi à une conférence islamique..quand tu en sortiras, tu perdra tout envie fois de dévier du droit chemin
Bon, en fait, ce que vous voulez, ce sont des conseils de films à voir avec une dame pour l'impressionner/ne pas vous ennuyer/profiter de l'ambiance dudit film pour avancer quelques pions etc...?
Et bien allez voir "Motel" : cris de frayeur et mains crispées garantis. Et puis, c'est plus enthousiaste et rythmé que du Breillat.
Vous m'inquiétez, Lapinos, avec votre discours sur les femmes, d'autant plus que je cerne mal l'envergure exacte de ce que vous appelez "le coup de Saint Antoine". La fuite érémétique? En tout cas, votre lucidité amère est potentiellement dangereuse, c'est un coup à finir comme Louis Lambert...
reprenez vous , mon ami, reprenez vous! Ce n'est pas si grave!
Lapinos, cette vraie femme, qui sait si elle ne s'appitoiera pas sur l'homme esseulé, au leiu de se moquer de vous?
Une vraie femme n'a pas de pitié, Cadichon, sauf pour ses enfants, et encore.
Une vraie femme recherche le pouvoir, qu'elle admire et dont elle a besoin, et généralement son instinct la guide vers lui.
Quant aux femmes qui affectent d'avoir des sentiments de pitié, dans 90 % des cas ce sont des hypocrites qui se conforment au discours bien-pensant à la mode mais n'en pensent pas moins.
Les 10 % restant, ce sont des monstres.
Je vous mets en garde, Cadichon : l'hypocrisie sociale n'a jamais été aussi épaisse que dans la société capitaliste et démocratique, faites gaffe ! Quand on est né dedans, on ne sait pas toujours la reconnaître, on prend ce brouillard pour une atmosphère naturelle.
Prenez mon cas : les femmes qui m'ont aimé, bien que je n'aie aucun pouvoir, m'ont aimé en dépit de ça, parce qu'elles étaient convaincues que je valais quelque chose dans le fond, que j'avais un "potentiel" ; mes problèmes sentimentaux viennent de là, j'en suis parfaitement conscient et n'ai besoin d'aucune psychanalyse pour le comprendre et me libérer. (Seuls les névrosés se tournent vers la psychanalyse, et généralement elle ne leur est d'aucun secours, sauf lorsqu'ils tombent sur un type qui a un peu de bon sens et les pousse à agir - mais ça n'a rien à voir alors avec la fausse thérapeutique nommée "psychanalyse".)