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Figures de style

De l'idée romantique que le style est comme le fichier ADN d'un artiste vient sans doute que nombre d'écrivains, plus ou moins professionnels, se répandent dans les médias, y usant parfois leurs derniers postillons. Je pense bien sûr ici à Jean d'Ormesson, mouche du coche de la littérature, en passe de devenir une "icône gay".

Pour Dante, Béatrice fut la révélation qu'il ne faut pas tout attendre de l'Eglise romaine, qui n'est pas au ciel. D'Ormesson est plutôt tombé amoureux de la "Fée électricité".

Tous ces hommes de lettres balisent en quelque sorte leur territoire ; ils s'imaginent marquer ainsi plus profond dans la terre leurs petites pattes de mouches, et qu'on ne les oubliera pas, sitôt le livret de messe de leur existence refermé. Dans un autre corps de métier, on s'achètera le plus gros emplacement au cimetière, pour impressionner le village. On constate que le romantisme mène à un raisonnemment plus quantitatif ("quantique" disent les curés) que qualitatif.

Mauvais calcul que celui-là, et pour ainsi dire puéril. Car ce qui "passe" le moins bien à travers le temps, c'est le genre clérical ou moderne, l'ode au temps des élites bienheureuses. Il me semble que les tueurs en série ont une idée de la gloire moins idiote.

En effet le peuple, qui dure plus longtemps que les élites, balaie tout ça, comme la mer les petits châteaux de sable : la philologie, la théorie des cordes, les trois dons de la grâce selon le chanoine Machin-chouette, le "génie du christianisme" (qui n'en compte aucun hormis Satan). 

Le destin de l'homme d'élite ou du pharisien qui se dit investi d'un pouvoir divin ou scientifique est de plaire aux femmes et, de son vivant, berner la foule. Mais une fois mort, pschhhittt ! C'est à peu près le destin de Don Juan. Pour l'art populaire, il y a Molière. Non pas que les tares sociales décrites par Molière : séduction, misanthropie, goût de la médecine et des mathématiques, tartufferie, sentimentalisme, pédophilie, etc., n'existent pas dans le peuple, mais elles sont plus concentrées dans le clergé ou l'élite : pour ainsi dire elles y sont justifiées sous les vocables de la "modernité" ou de la "civilisation", du "code civil".

La plus grande force n'est pas du côté du clergé ou de l'élite, mais toute sa ruse et sa puissance consiste à faire croire qu'elle y est. Ainsi dans la pyramide, qui signifie l'ordre théocratique, le sommet est plus fragile que la base. Autrement dit : "le poisson pourrit par la tête".

Commentaires

  • La géométrie d'une pyramide permet au sommet, bien que plus fragile que la base, de ne pas se casser la gueule... Il relève donc du surnaturelle de ne pas tenter de (ou rêver) d'en faire partie.

  • si t entends spirituel par surnaturel, j`agree, comme dirait Shakespeare. D ailleurs Dieu ne nous a pas cree avec la tete sous le genou mais au sommet du corps, pas un hasard.

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