On ne se détermine contre la vérité que par faiblesse. L'une d'entre elle consiste à faire croire que l'âme est plus forte que le corps, alors qu'en vérité c'est l'homme tout entier qui est faible.
La division entre l'âme et le corps n'est introduite qu'au détriment de l'homme, pour le bénéfice de la société. Les femmes y adhèrent naturellement, tandis que les hommes s'en méfient.
Si l'Occident s'inspire des religions païennes animistes dès le moyen âge, en dépit des Grecs (Homère ou Aristote), du judaïsme ou du christianisme, c'est faute de trouver dans la pensée matérialiste occidentale une incitation au devoir ou au civisme, quelque chose qui fonde le respect de la personnalité morale ou de l'identité. Tous les philosophes orientalistes libéraux ou fachistes du XIXe siècle ont beaucoup de retard sur le seul terrain où ils croient briller : celui de la culture. Dans ce domaine, d'ailleurs, on est toujours en retard sur les pyramides.
Si l'amour et la vérité se confondent dans le christianisme, tandis qu'on trouve toujours un éloge plus ou moins discret du mensonge dans le socialisme, c'est parce qu'il est impossible d'aimer quand on est faible : on "hallucine d'aimer", dans ce cas, c'est-à-dire qu'on idolâtre, on prend pour but ce qui n'est qu'un moyen - la vie. Satan n'a pas d'autre ruse que l'anthropologie.
N'écoutez pas les faux apôtres qui prétendent qu'il y a un "érotisme chrétien" : ce sont des chiens et des lâches ; et une lâcheté aussi extraordinaire signale que le plan social n'a jamais été aussi incliné.