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Les deux maîtres

On ne peut pas servir deux maîtres, la science juridique et le dieu des chrétiens. De sorte que la devise "Dieu et mon droit" est une des pires abominations, contenant la formule de l'iniquité occidentale. Elle conduit par exemple à s'opposer aux mahométans sur la base d'un syncrétisme, d'une culture commune.

La tentative de légitimer le mariage au cours de l'ère chrétienne, à laquelle une revue d'histoire consacrait récemment quelques chapitres techniques (à vrai dire sans grand intérêt), cette tentative se traduit par une casuistique des plus retorses. Je conseille d'ailleurs de considérer la casuistique comme un phénomène diabolique, et ses principaux acteurs comme des possédés.

Le droit est tel qu'il se dévalue au fur et à mesure de l'évolution des sociétés ; les démocrates-chrétiens qui manifestent contre le mariage gay sont donc basés uniquement sur des slogans et des poses, comme leurs adversaires. Les lois du commerce trancheront entre ces deux rhétoriques marchandes.

La rapide évolution du droit moderne, autrement dit la détérioration accélérée de la norme juridique, résulte du mariage impossible entre la science juridique et le christianisme. C'est ce phénomène qui entraîne l'introduction dans le code civil de lois qui relèvent de la morale pure et sont dépourvues de rôle pratique. De lois totalitaires. Est bien fondamental dans le totalitarisme le fait de faire passer pour chrétiennes des choses en réalité païennes, créant ainsi des aberrations juridiques de l'ampleur des Etats-Unis.

La trahison démocrate-chrétienne, semblable à celle de la monarchie de droit divin, consiste à ne pas rendre à César ce qui est à César, et le mariage à Adam et Eve.

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