Le plus vieux cauchemar de l'humanité, l'invention du bien et du mal, je l'ai vécu moi-même deux fois.
La dernière fois, j'avais un peu plus d'une vingtaine d'années, et une fiancée catholique. La vie m'inspirait alors déjà pas mal de méfiance ; donc ma propre mère, et les femmes en général, tous les systèmes qui, à la base, se déclarent irresponsables et pratiquent la repentance "a posteriori". Avant de découvrir le rapprochement opéré par la mythologie juive ou grecque entre les femmes et la folie, j'étais prédisposé à en comprendre le sens divin.
Bref, cette fiancée me dit, sans doute à cause de cette méfiance qu'elle avait détectée chez moi, et suivant l'instinct des femmes de vouloir tordre tout ce qui est droit chez les personnes du sexe opposé : -Tu sais, dieu, il suffit de lui faire confiance... (et là, dans ces points de suspension, est enfermé tout l'art abstrait, y compris le pognon). Un ange est passé : c'était le discours tenu par Eve à ce connard d'Adam, que ma fiancée scélérate me reservait-là, et moi scélérat aussi de ne pas lui flanquer une volée en échange.
Cela explique pourquoi les femmes, tout comme les poètes modernes pédérastiques, ne peuvent imaginer l'origine du monde autrement que comme leur mère, et persister souvent jusqu'à leur fin dans cette vision délirante que le monde n'existe pas en dehors de leur objectif. De là l'absence de pitié des femmes, auxquelles seul un imbécile tel que Nitche accorde cette force.