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Le grand bluff de Donald Trump

Les caricaturistes qui représentent Donald Trump en joueur de poker ont un regard marxiste sur l'actualité géopolitique. La vulgarité de Trump elle-même est celle du joueur, tantôt palpant ses gains, tantôt faisant la moue face à ses pertes.

L'Europe n'est pas en reste, car la longévité du président Emmanuel Macron s'explique largement par son talent de bluffeur. On rit encore de la façon dont il a convoqué les crétins gauchistes et les crétins droitistes aux urnes en leur faisant avaler que ça changerait quelque chose aux règles fixées à Bruxelles, sur lesquelles il n'a pas plus de prise qu'un joueur sur la Banque.

"Emmanuel Macron régna sur un peuple de boursicoteurs", diront les chroniqueurs de ce temps.

Depuis le début, l'invitation faite à V. Zelinsky à se rendre à Washington sent le traquenard ; le président ukrainien, qui est un excellent joueur de poker lui aussi, d'autant plus qu'il n'a que peu d'atouts dans son jeu, l'avait sûrement flairé, mais il pouvait difficilement se dérober à la partie de poker-menteur organisée dans le salon ovale, devant les journalistes accrédités. De plus, les joueurs de poker sont ainsi faits qu'ils ne peuvent s'empêcher de jouer le coup de trop.

L'exécution de Zelinsky a choqué l'opinion publique européenne (je ne parle pas des médias et des partis politiques vendus), parce qu'elle a pris une forme typiquement américaine, c'est-à-dire spectaculaire et démocratique. D. Trump a tenu à liquider le front de l'Est en présence des citoyens américains, montrant ainsi qu'il tenait une de ses principales promesses. Il se devait de rappeler que l'Ukraine a coûté 350 milliards au contribuable américain (soit la moitié de la guerre au coronavirus des Européens)... tout en omettant de mentionner la note de frais adjacente d'Israël, de l'Egypte, et de toutes les têtes de pont de l'empire.

Ce n'est d'ailleurs pas tant Zelinsky et l'Ukraine suicidaires qui étaient visés par D. Trump et son adjoint pataud J.D. Vance que Joe Biden et le parti de la guerre, vaincu dans les urnes, mais qui n'a pas dit son dernier mot.

V. Zelinsky avait insulté le président des Etats-Unis avant même de pénétrer dans son salon, avec cette histoire de "terres rares ukrainiennes à vendre" ; au temps des Césars, le président ukrainien aurait fini le restant de ses jours dans une prison humide.

D. Trump, aussi largement élu soit-il, est très à l'étroit dans son mandat de quatre ans, qui ne peut suffire à redresser un empire doublement menacé de l'intérieur et de l'extérieur, par la concurrence de la Chine, plus redoutable que la Russie qui, certes, a fini par vaincre, mais au prix de lourdes pertes humaines difficilement remplaçables. V. Poutine redoute sans doute lui-même l'expansion chinoise.

Quant au projet d'Union européenne, souvenons-nous que la crise sanitaire et la guerre contre le coronavirus ont presque suffi à le faire exploser en vol. Le bluff ne peut pas tout ; il permet de gagner du temps, un temps dérobé à l'action politique.

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