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aude de kerros

  • Pour un art communiste

    Vu une sorte de dame-patronnesse sur "Arte" attaquer l'art contemporain : Aude de Kerros. Est-il besoin de se saper comme une poule de Cranac'h pour dénigrer l'art capitaliste ? La gonzesse était en effet coiffée d'une sorte de couronne d'étoffe de style troubadour XIXe qui aurait fait pouffer Balzac. Cette Kerros imprime d'ailleurs elle-même des eaux-fortes coloriées comme on pouvait en voir à la Fiac en 1982. Complètement dépourvue d'érotisme.

    Sérieusement, le pire ennemi de l'art capitaliste, c'est le Capital lui-même ; d'ailleurs sans le krach boursier, jamais la Kerros n'aurait été autorisée à exprimer son opinion réactionnaire dans l'émission de propagande télévisée d'Isabelle Giordano.

    Les deux arguments du "business" quand il est attaqué, même faiblement, en l'occurrence la Giordano avait invité deux galeristes un peu plus sexy que Mme de Kerros (Judith Benhamou et Magda Danysz), les deux arguments sont toujours les mêmes : le bon vieux coup du fachisme, d'abord - car Hitler ne s'est pas contenté de déshonorer l'antisémitisme, Bernanos aurait pu ajouter qu'il a aussi déshonoré la critique d'art.

    Et l'argument rhétorique dit "des Médicis", genre : "Certes, Pinault et Arnault sont des crétins mal dégrossis, mais les Médicis l'étaient tout autant." Bien sûr à chaque fois on cite les Médicis et pas François Ier, lui-même poète et dessinateur, ou l'empereur Rodolphe, versé dans de nombreuses sciences. Je ne peux pas m'empêcher d'imaginer à chaque fois la gueule que font les Médicis quand on les compare à deux tronches chefs de rayon comme Pinault & Arnault. Pour que l'argument fasse mouche, il faut toute la stupidité du public d'Isabelle Giordano. Un peu comme si on disait : "Certes, Houellebecq est un auteur pessimiste et qui n'incite guère à la consommation, mais Dante déjà avant Houellebecq était pessimiste."