edgard poe
-
Aristogiton
En principe je préfère m'abstenir de rompre le pain avec un libéral ; cette espèce de gauchisme-là n'est pas moins rasoir que l'autre.
Pour le Vicomte de V., cependant, je fais une exception car c'est un marginal charmant. C'est sa façon de se croire intégré dans la société française qui est touchante ; en réalité il y est juste toléré.
Il fait partie de ces pédés raffinés qui fréquentent assidûment les musées, les livres d'histoire, arpentent le centre de Paris la fleur au fusil, et, est-ce l'effet de son intelligence ou de son raffinement, je ne sais, mais la vulgarité du milieu homosexuel est devenue telle qu'il préfère ne pas entendre du tout parler des "gays", et pousse même le "vice" jusqu'à ne pas avoir d'amant.
J'accepte de me faire payer à dîner, quitte à passer pour une jeune personne entretenue aux yeux des serveurs, mais pas question de me laisser marcher sur les pieds. Aussi quand mon ami le vicomte commença à m'entreprendre sur les mérites de Sarkozy, je l'arrête net. Qu'il vote pour Sarkozy parce qu'il a en commun avec lui d'être d'assez vieille noblesse, fort bien, mais je ne vais pas me laisser enfumer comme ça par des arguments plus irrationnels.
Immanquablement, on en vient ensuite à parler de la politique des États-Unis, que Sarkozy est bel et bien censé représenter en France dans l'esprit de certains, même si tout ça ne rime à rien. Elle est idiote, cette foi aveugle dans l'Empire américain !
Pour le débouter définitivement, je lui demande de me citer un nom, ne serait-ce qu'un nom, d'écrivain nord-américain qui a un tant soit peu de hauteur… Sa réponse : Truman Capote !?
Ça me rappelle une citation d'Edgard Poe, à ce propos, sur une jaquette, pour élever un peu le niveau :
« Dans les lettres comme dans la politique, nous avons besoin d'une Déclaration d'Indépendance, et surtout - ce qui serait mieux - d'une déclaration de guerre ! »
Cette guerre il semblerait que les Yankis l'aient perdue bien avant celle d'Irak.