Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

physique atomique

  • Simone Weil

    Simone Weil est relativement peu connue aujourd'hui, en raison d'un certain nombre de propos politiquement incorrects, phénomène assez extraordinaire de la part d'une femme : 1/ commémorer la shoah est une idiotie ; 2/ la physique atomique moderne est un tissu de connerie ; 3/ les gaullistes complotant à Londre pour "libérer la France" n'étaient qu'une bande d'aventuriers ambitieux, et quelques autres saillies d'autant plus gênantes qu'elles sont assez bien argumentées.

    Il est particulièrement stupide, en effet, de la part d'une minorité juive, de donner des leçons de morale à la majorité des Français ; d'autant plus que les Français, contrairement aux Allemands ou aux Américains, n'ont pas le culte de la morale, qu'ils associent extrêmement vite dans leur esprit à la tartuferie.

    - Ou quand Simone Weil est à l'honneur, c'est suivant la bonne vieille technique des banquiers démocrates-chrétiens appliquée dans leurs gazettes à Bernanos, afin que le commerce démocrate-chrétien ne soit pas trop endommagé : on lime tout ce qui dépasse.

    - Aussi ai-je été plutôt étonné d'entendre Simone Weil citée à deux reprises récemment, dans la bouche de personnalités de la mouvance bureaucratique-néo-païenne-cinéphile. La sémillante Nathalie Kosciusko-Morizet, d'abord. Il n'est pas faux de dire que Simone Weil a écrit des ouvrages païens, en particulier celui cité par l'ex-ministre comme son préféré -"L'Enracinement" (1943), ouvrage effectivement fachiste ou païen, comme son titre l'indique. Il faut dire que le discours écologiste ne fait que répéter les mêmes vains arguments contre le capitalisme que le fachisme naguère. Tandis que Marx affronte la réalité de la pourriture de l'Occident, les esprits "enracinés" ne veulent pas s'y résoudre : en ça ils pensent d'une manière plus sentimentale que les banquiers, mais qui revient au même et leur laisse le champ libre.

    Dans cet ouvrage, Simone Weil reste très "féminine", puisque la terre, la famille, les musées, tout le bazar, sont choses auxquelles les femmes sont attachées. Et, bien sûr, le pognon fait partie du bazar, comme les vilaines rides ou le cancer font partie de la vie.

    - Plus surprenante encore la citation de Simone Weil par Richard Millet, énergumène dont je ne saurais dire s'il transpire l'hypocrisie ou bien s'il est plus près de l'aliénation mentale (l'une comme l'autre sont des pathologies sociales), tant ses propos sont incohérents. Que Millet cherche à démontrer que la barbarie fait partie intégrante de la civilisation, c'est une chose incontestable mais guère originale ; certainement le nazisme est le dernier effort de restauration sincère de la civilisation occidentale avant que celle-ci ne soit définitivement vaincue par le vieillissement et l'impuissance sexuelle. Napoléon, malgré l'amplitude de ses massacres, est néanmoins vanté pour sa modernité et son esprit avancé, etc. Mais quel rapport avec Simone Weil et sa participation naïve, en tant qu'anarchiste, à la guerre d'Espagne ? Il semble que Simone Weil n'a pas ignoré à ce point que la perspective de la civilisation est la perspective opposée à celle du christianisme. Son refus d'entrer dans l'Eglise romaine vient de là : de la collaboration de l'Eglise romaine avec la civilisation.

    - Simone Weil a fait cette délicieuse proposition de flanquer en prison un journaliste, dès lors qu'il écrit un mensonge dans les colonnes de son canard, volontairement ou non, ayant bien compris le rôle croissant de la presse dans la manipulation de l'opinion publique, que tout esprit sincèrement démocratique chercherait à entraver. De la même façon, je proposerais que les grands quotidiens français soient rédigés exclusivement par des détenus dans les prisons françaises, étant donné leur proximité avec la réalité sociale, planquée derrière les panneaux publicitaires ; et sans photographies, puisque la photographie est l'art de s'illusionner soi-même ou d'illusionner autrui.

    - Tout ça pour dire qu'il y a très peu de chances pour que Simone Weil, qui ne croyait déjà pas à la démocratie des tartufes avant les cinquantes années de cochonneries qui viennent de s'écouler, y croirait aujourd'hui. La religion a des limites.