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Une bombe

Le Luxembourg n’a rien perdu de son charme, ni le Sénat de sa flicaille. Mais lorsqu’il y fait frais comme ça, en plein été, on se croirait un peu à Dinard l’hiver. Une fine pluie ne tombe pas, elle pétille plutôt entre les rares badauds. Sûrement c’est meilleur pour la peau que les ultraviolets. Le bassin aux canards paraît plus profond. Les abeilles se sont envolées.

Quelque chose pourtant bourdonne en moi que le froid ne parvient pas à anesthésier ; des sentiments contradictoires dont la friction m’électrise.

Et si une bombe explosait aujourd’hui, en plein Paris, fauchant, mettons, trente bobos, ou quinze députés, secouerait-elle cette torpeur spirituelle qui semble devoir durer mille ans ? Ou, au contraire, raserait-elle complètement notre ruine soigneusement entretenue ?

Je ne suis pas à la recherche du temps perdu, mais de Sunsiaré. Je trouve le bouquin de Lucien d’Azay chez Gibert. Depuis le temps que j’entends parler d’elle, je ne l’ai jamais vue en photo, rien sur internet. Ces enquêtes sur Nimier, puis sur Sunsiaré, est-ce que la jeunesse et l’élégance sont devenus des fossiles ?

Mais, à sonder l’éphémère messagère et son non moins éphémère message, d’Azay touche vite le fond. Reste cette observation, parmi d’autres, que les belles étrangères, pas les ASTON MARTIN, Triumph et autres Jaguar, non, les femmes, ont une démarche différente de celle de nos belles indigènes. Elles lancent la cuisse d’abord, comme des panthères, contrairement aux Françaises qui jettent le pied en avant, comme “des petits soldats”.

En repassant par le Luxembourg, je m’efforce de vérifier ce trait qui m’avait échappé, et, forcément, je repense à Véronika, ma chatte.

Commentaires

  • si je vois un homme du still blueberry a la gare je lui saurte dessu.

  • Fais gaffe qu'il dégaine pas son calibre…
    Bon vent !

  • J'ai pas l'impression d'être un petit soldat (ni même du journalisme.).

  • Lolita, je suis pas sûr que t'ai compris. Les Françaises, elles, gardent la jambe assez droite lorsqu'elles marchent, et lancent leur pied d'abord. Les Allemandes, les Danoises, par exemple, ont une démarche plus féline, moins raide, le buste bien droit elles projettent d'abord le haut de la jambe…

  • je serais (encore?) plus attentif désormais à la démarche de mes concitoyennes, que je n'ai jamais rapprocher de celle de petits soldats...peut être n'ai je pas assez vu de défilé militaire.

    ++

  • M'enfin vous êtes bobos ou quoi ? Le petit soldat (de plomb), c'est une métaphore ; en l'occurrence, ça ne veut pas du tout dire qu'elles ont l'air martial, jusque que leur pied part en premier.

    Z'avez pas une meilleure image à proposer au lieu de brandir vos chemises à fleurs en gueulant "Peace and Love" ?

    Putain, Lolita, si t'as plein de gardes du corps comme Inès (une autre bobo), je préfère renoncer tout de suite…

  • C'est drôle, quand tu m'appelles comme ça (lolita) avec un tel ton, j'ai l'impression d'être la fille de Renaud dans les années 80 !

  • Aston Martin. C'est en Aston que s'est tué Nimier, pas en Austin. "Détail" qui a son importance.

  • tu as vraiment une chatte qui s'appelle Véronika ?

  • Ah oui, Aston Martin, moi et les belles étrangères, ça fait deux. À chaque fois je me gourre.

    Hum, Véronique.

  • "Et si une bombe explosait aujourd’hui, en plein Paris, fauchant, mettons, trente bobos"

    Qu'est-ce qu'un bobo, du reste ? Et si le comble du bobo c'était de se moquer des bobos ? Ce n'est pas la lecture de Nimier qui préserve de la condition de bobo, comme ce n'est pas parce qu'on lit Flaubert qu'on cesse d'être un bourgeois, si on en est un.

    Tous les bobos possèdent un blog, c'est même la condition sine qua non. Pour moi, un bobo c'est un moi-je.

  • Et celui qui dispose d'un site Web consacré aux souliers de luxe, est-il un bobo ???

    Martin Nimier

  • Les bourgeois se moquent rarement d'eux-mêmes, Sébastien, surtout ceux qui se disent "bohêmes" ou "socialistes" ou "écologistes", hypocritement, pour berner le prolétariat. Sauf Beigbeder, Sagan, peut-être, et encore…

    Bien sûr que ça ne suffit pas de lire Nimier et Flaubert, je les lis d'ailleurs assez peu.

  • Lapinos n'aime pas le changement Sébastien, d'aucune sorte, libre à lui! Laissons Flaubert et Nimier tranquilles: certains petits animaux sont plus habiles dans un milieu mouvant et incertain, alors que d'autres au contraire s'affirment davantage dans un environnement statique (les anémones par exemple)
    Mais pour revenir à notre sujet: la plus cruelle perte de repères serait de voir les bourgeois évoluer, la matrice elle-même CHANGER!
    D'où cette phobie du bobo.

  • Ah, je vois, la matrice… Et pourquoi pas la quatrième dimension tant que tu y es ? Ou la sixième république ? Ou le nouveau parti socialiste ?

    Nan, Fongor, tes frères Tartalakremovski, tu peux te les garder, très peu pour moi.

  • 100% d'accord avec Sébastien.

  • Alors tu vas pouvoir voter pour Sébastien, Lolita.
    Note qu'en partant de 0 %, je ne peux que progresser.

  • "En repassant par le Luxembourg, je m’efforce de vérifier ce trait qui m’avait échappé, et, forcément, je repense à Véronika, ma chatte. "...Au fait vous avez des nouvelles de Miss Elucubraçions ??
    merci

  • Si vous faites allusion à Mamz'élucubrations, alias Inès, alias Agathe (Patte) (vous connaissez son humour démodé), alias Léa, mais que je préfère désigner, moi, sous le sobriquet de Calamity Jane ou d'Auguste Comtesse, car elle a de la cuisse, comme on dit, non, je ne peux pas vous donner de ses nouvelles, ne faisant pas partie du premier cercle de ses afficionados.

    Pourquoi, c'est pour une urgence ?

  • "Et pourquoi pas une figue ou une machine à laver?" aurait dit Ponge... (pour cesser toute subjectivité)

    Et pourquoi pas un de ces réacs comme on aime tant venir les regarder chez Jean-Pierre rue Saint-Sulpice? ou aux Templiers rue de Rivoli? certes profondément attachants pour leur esthétique surannée, mais à la pensée moisie, parfois un peu rance, souvent radicalisée, manichéenne (les cocos, les bolchéviques!) à force de certitudes et d'endogamie intellectuelle: perdus, orphelins de la fin des idéologies (au même titre que les vieux trotskystes de Jussieu), thuriféraires charmants de leur déclin!

  • Soyons clairs : les publics de chez Jean-Pierre et des Templiers sont extrêmement différents. Et Jean-Pierre serait capable de vous foutre une droite pour cette confusion abusive.

  • Ah je sais! plus on est proche, et mieux on saisit les nuances. Mais je ne tirerai pas davantage de fierté à discerner qu'à faire des amalgames.

  • Pas moi.

  • Lapinos, si tu aimes jouer à l'anémone de mer, je tue parfois le temps à faire le caméléon, c'est tout.

  • Euh, je vois pas à quelle série Z tu fais allusion ce coup-ci ?

  • Fongor, je préfère irrémédiablement la nuance à l'amalgame. C'est comme ça. Surtout quand on parle bistrot et public de bistrot et de bars.

    Non, je n'oublie jamais le champagne.

  • Je préfère définitivement quant à moi aller à la piscine que de me casser un bras. Tu le sais, je suis comme ça. C'est tout à fait moi! Surtout à propos de mon physique, je fais très attention!

    .... Mais je reviens en arrière, dans le nord de l'Amérique. Nous dinions dans je ne ne sais quel palais... Tes yeux brillaient dans les bulles de ce champagne merveilleux que tu voulais servi dans des verres en cristal de Bohème. Cette rigueur, cette vigilance toujours, dans les moments les plus délicieux et les plus fous, c'était toi. Avec ce sens tiède de l'honneur et de la France, ce refus des amalgames, qui s'était glissé entre nous peu à peu... Je me souviens tu m'as regardé irrémédiablement... comme tu faisais parfois! Et tu m'as dis: "Et bah, tu bois rien?"

  • Irina, votre blogue avait au moins ceci de pratique qu'on y était plus à l'aise pour siffler du champagne peinards tous les deux.

    Car je ne sais pas comment m'y prendre pour décramponner ce faquin de Fongor qui ose en plus me traiter d'anémone de mer… cette ventouse !

    Peut-être devrions-nous nous réfugier sur MSN ? J'ai déjà essayé, mais je ne suis pas très bricoleur et ce logiciel rétif ne veut pas entendre parler de votre adresse en yahoo.

  • j'ai donc entré de mon côté, bricoleuse que je suis, votre adresse en hotmail.
    Ils ont vraiment trouvé un filon, les mecs d'hotmail, le jour où ils ont lancé ça...
    C'est vraiment méchant anémone de mer?

  • Vous avez raison, Irina, je ne me suis guère rapproché de vous. Il faut dire aussi que vous êtes si farouche…

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