Enfoiré de cassoulet
Merde, c'est pas la première fois que je me fais avoir avec ces lingots secs ! Ils sont destinés à être cuits dans un autocuiseur. J'ai pas d'autocuiseur. L'autocuisson ça vaut rien, c'est bon pour les mégères.
Résultat, alors que j'ai allumé à neuf heures, à onze heures les haricots croquent encore sous la dent. Mon cassoulet sera pas prêt avant trois heures de l'après-midi ! et tout l'escalier parfumé avec. Bien obligé d'improviser une omelette… Des champignons, un reste de crème de lentilles au frigo, je prélève quelques bouts de lard dans mon cassoulet, sans oublier une échalotte, ça devrait aller.
Dommage, quand il est moelleux comme il faut, mon cassoulet est du tonnerre, et j'aime bien que mes convives soient transformés en petits volcans péteurs les deux jours qui suivent, surtout les plus coincés.
Je reçois de moins en moins. Je ne supporte pas cette sorte de manie démocratique qu'ont les gens, de plus en plus, de ne pas aimer certains plats et de se permettre de l'afficher devant leur hôte au moment de passer à table. J'ai le souvenir cuisant d'une amie, Gaëlle, qui osa faire la fine bouche devant une de mes spécialités à base de tripes et réclamer un "bout de fromage" à la place. Nom de Dieu, je l'aurais éviscérée ! Et pas moyen de récriminer contre son éducation déplorable, c'était la fille d'une sorte de héros, un plongeur-démineur mort quand elle avait que deux ans.
Jadis, j'avais même dressé une sorte de mémento, affiché dans la cuisine :
- Tanguy est allergique à la choucroute.
- Henri n'aime pas les moules au safran.
- Marie digère mal la lotte (?) (Encore une qui s'est foutu de ma gueule.)
Mais j'ai vite déchiré cette liste ridicule.
Peux pas trop lâcher cet enfoiré de cassoulet qui mijote très sensuellement mais trop doucement, et j'aime pas beaucoup lire dans la cuisine, alors j'allume la radio. Je tombe sur Valérie-Anne Giscard-d'Estaing, qui fait justement la promo de son dernier bouquin de cuisine. Quand elle se met à détailler une recette de boulettes de foie gras enrobées de chapelure de pain d'épice passé au grille-pain, je me dis que cette citoyenne-là est à la cuisine ce que son père fut à la politique, le roi du gadget.
Commentaires
J'ai cru un instant que t'insultais ma terre natale. Bon, mais si tu transformes tes convives en cocottes minutes c'est que tu ne connais pas les recettes de grand-mère pour éviter ce si léger désagrément. (me demande pas je ne les connais pas non plus).
Vous êtes toulousaine, Pimpeleu ?
Le meilleur truc c'est de le faire la veille, parce que recuit c'est encore meilleur. Bon, je suis pas à cheval sur les recettes, j'aime bien les détourner parfois, mais faut reconnaître que la tomate dans le cassoulet c'est pas une bonne idée…
Quand il s'agit de cuisine, Pim, j'évite d'écouter les trucs de grand-mère.
Suis pas fan de cassoulet.
Comment ça je suis mal polie?
:) :)
Sébastien, j'ai passé 6 ans à Toulouse et mon enfance à 4 Km de Madiran.
Lapin, toutes les grand-mères ne font pas le cassoulet de la même façon. Par exemple ma mère le fait au confit de canard, sans tomate et ma grand mère paternelle y met seulement de la saucisse et des tranches de saucisson à l'ail, et de la tomate pelée il me semble. Les deux le font aux Tarbais (tu connais les Tarbais?), et les deux sont bons.
Je préfère la première version. Je vois pas bien ce que la tomate apporte, à part la couleur. Quant au Madiran, dans les milieux réacs, c'est un vin apprécié, comme je t'ai déjà dit, Pim, mais tu m'écoutes rarement.
Chers amis gastronomes, vous oubliez tous une petite chose :
c'est que les lingots secs doivent tremper une nuit entière dans une très grande quantité d'eau
Puis les faire cuire sensuellement (pour une fois que je suis d'accord avec Lapinos...) avec tout ce qui va avec dans un plat en terre (très important pour le goût) pendant au moins 4 heures
Sublime !
Tiens j’ai pas souvenir d’avoir émis de contradictions sur ce point là, mais si tu as envie de parler du Madiran, je suis toute ouïe. La rudesse du Madiran est aussi bien apprécié du réac que du bon rustaud de campagne, ou du connaisseur parigot. D'ailleurs il se vend de plus en plus cher, tandis que l'Armagnac est au bord de la faillite. Pourtant un petit Armagnac après le cassoulet peut faire des miracles.
Me prenez pas pour un moine, je suis parfaitement au courant qu'il faut faire tremper des haricots secs, et même plutôt deux fois qu'une. Désormais que les gonzesses se prennent pour des théologiennes, Maguelone, les hommes sont bien obligés de se mettre à la cuisine s'ils veulent pas bouffer des surgelés.
De quel miracle veux-tu parler ? En ce qui me concerne il faudrait plus qu'un miracle.
Certains bouseux du sud-ouest prétendent que des carottes coupées en petits morceaux sont un excellent remède contre les usines à gaz du lendemain.
(j'ai pas mal de sang bouseux du sud-ouest qui est censé couler dans mes veines)
Je parle d'un vrai miracle Lapinos, celui de réveiller les morts.
Big, je n'ai jamais entendu parler de cette histoire de carottes, pourtant la bouse je connais. Du reste biologiquement, sans entrer dans le détail, ça ne paraît pas cohérent.
(Dis donc, Lapin, t'offre le thé et les palets bretons là, c'est l'heure.)
Oui, je connais ce truc de bouseux et j'en use.
T'as pas le monopole de la bouse, Pim, pas plus que ton bœuf béarnais Bayrou. "Biologiquement ça paraît pas cohérent" : ils doivent se marrer dans ton trou quand ils t'entendent causer dans ce patois, non ?
Vos détails m'intéressent, Pim. Serait-ce que les carottes contiennent des fibres, et qu'à ce titre, elles seraient plutôt source de flatulences lors de leur attaque par les bactéries du côlon ?
M'en parle pas Lapin, mon père a menacé de me déshériter la dernière fois que je me suis émerveillée devant une buse. M'en parle pas Lapin, mon père a menacé de me déshériter la dernière fois que je me suis émerveillée devant une buse.
Big, alors toi, tu sais parler aux femmes. Tout à fait oui, l'Homme seul ne digère pas la fibre, même bouillie. Aussi Dieu a t-il créé la bactérie. Dommage qu'il n'ait pas penser à remédier à la production de méthane... Mais peut-être l'a t-il fait exprès après tout, pour rappeler à l’homme son humble condition. Qu'en pensent les spécialistes?
"Diverses pistes sont proposées pour limiter les dégâts de l'élevage, comme l'amélioration de l'alimentation animale. La FAO suggère que, en outre, cet impact pourrait être "fortement diminué" si "la consommation excessive de produits animaux parmi les populations riches baissait". Un Indien consomme en moyenne 5 kg de viande par an, contre 123 kg pour un Américain."
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3228,36-841603@51-628861,0.html
Bientôt, fini le cassoulet, pour cause de réchauffement climatique. Merci les écolos...
P... de lien.
http://lnk.nu/lemonde.fr/c67.html
La mystique du pet, voilà un sujet de thèse pluri-disciplinaire et novateur !
Parce que les gonzesses peuvent hériter dans ton patelin, Pim ? T'as pas un frangin ? (Bien plus que le méthane, l'émancipation des femmes est une catastrophe pour le monde rural.)
D'accord sur la consommation excessive de viande, Sébastien, à cet égard vous partaagez avec Pim l'obsession de L.-F. Céline, mais on n'est pas obligé de mettre beaucoup de barbaque dans le cassoulet, juste ce qu'il faut pour lui donner du goût, c'est un plat beaucoup moins coûteux que le steack-frite.
Pour une mystique du pet, tapez "Dali" dans mon moteur de recherche.
Mon frérot vit à Toulouse avec sa femme citadine et ses deux marmots, en gros deux choses le passionnent dans la vie c'est le rugby et l'informatique. Autant dire que pour tout ce qui touche à l'agriculture, la chasse et les espaces verts ce serait idiot de s'en tenir aux bonnes vieilles traditions, mon père est paysan mais il a oublié d'être bête, mon frère aura des sous et moi la terre. Voilà voilà.
Les "espaces verts" ? Tu veux parler des forêts ? Laisse-moi te dire que je te trouve bien insolente avec ton frère, Pim, je ne crois pas que mes sœurs oseraient parler de moi ainsi dans mon dos.
Et puis le rugby, c 'est toujours mieux que le foot, c'est pas un sport de tricheurs.
Un de ces jours, si tu es sage, Pim, je te raconterai comment je suis plus Toulousain que toi.
Ouh mais ça c'est parce qu'elles n'ont pas reçu autant de gifles que moi, tes soeurs. (Mes propos n'étaient en aucun cas péjoratifs, j'aime mon frère, Xavier, qui a ton âge, et à côté duquel tu pourrais passer pour féministe)
Je suis curieuse de t'entendre déclamer du Nougaro , je serai sage, c'est promis.
Ah, puis les espaces verts, c'est un terme générique de l'aménagement du territoire, qui désigne tout espace végétalisé en dehors des monocultures agricoles, qu'il soit artificiel comme un parc en Seine-Saint-Denis ou naturel, et quelque soit la hauteur de végétation.
Que j'ai l'air féminin, ça peut encore se soutenir, mais féministe, c'est une provocation de femelle que je ne relèverai pas.
Trop tard.
"Quelques brins de sariette dans le cassoulet évitent bien des pets", c'est un proverbe breton... Tu peux également y mettre un bout de pain ou une patate (que je te déconseille d'avaler par la suite) !
Je ne sais quoi pensez de cette nouvelle mode. Moi même, je finis mon assiette sans sourciller de peur de heurter la maîtresse de maison. Il arrive même que je me sente obligé de reprendre d'un plat que je ne goûte pas.
Ce qui m'étonne en revanche, c'est pourquoi choisir comme illustration d'un message sur le cassoulet le dessin d'un des vases réalisés par Claude Poirier autour de 1710 pour la cascade du château de Marly ... Cela, je ne me l'explique pas ... Pour ma part j'aurais réservé cette illustration pour un sujet un peu plus élevé.
Oh, parce que je regrette de ne pas disposer d'un vase dans le style de celui-ci (en plus petit, bien sûr), pour servir mon cassoulet.
Je cherchais justement un cadeau à t'offrir pour ton Noël ! Ils ont le même le même à Ikéa en kit ...
Driout, je vous conseille d'essayer vos blagues dans la vraie vie d'abord, pour mieux mesurer leur effet comique.
Mais enfin mon Lapinos un cadeau n'est pas une blague ! Ou alors je t'offre le coussin-péteur ?