Alors que l’organisation juridique des Etats-Unis est présentée comme un modèle en France, de Jacques Attali à Jean-Claude Martinez du Front National, en passant par Jacques Julliard de "L'Obs." ; alors que les Arabes des banlieues françaises portent fièrement des casquettes de base-ball, vont becquetter chez “Kentucky Fried Chicken” et matent des films de Steven Spielberg ou d’Arnold Schwarzeneger, dans ce contexte lorsqu’on critique la RÉALITÉ yankie on se fait traiter d’anti-américain primaire. Pour les experts, Marc-Edouard Nabe est un fantaisiste, ou un antisémite raciste dans la lignée de Céline ou de Bloy.
Plus que les crétins de droite encore, les sociaux-traîtres français ont accompli au cours de la dernière décennie un travail de nivellement de l’esprit critique. Ce n’est pas la droite qui est devenue plus intelligente avec Sarkozy, mais la gauche qui est devenue plus bête après Mitterrand. On pourra écrire plus tard que l’"Action française" a constitué le “summum” de l’intelligence politique française jusqu’en 1982 : après, plus rien, l’Alzheimer et ses aides-soignants.
Qu’est-ce qu’un anti-américain primaire si ce n’est un de ces bobos de gauche qui diabolisent George Bush et lui font porter le chapeau de toute la ploutocratie yankie, rabaissant ainsi la politique et l’histoire au niveau de leur petites ambitions démocratiques ? Pas moins stupides que ces bobos de droite démocrates-chrétiens qui prennent George Bush pour le dernier rempart de la chrétienté, ou ce genre d’étronime sottise, preuve qu’on apprend les mêmes conneries anti-historiques à l’école chrétienne qu’à l’école laïque.
Un anti-américain primaire c'est aussi celui qui refuse d'admettre que le cinéma français est encore plus merdique que le cinéma yanki. En ce qui me concerne l'extrême ennui qui se dégage des navets de Claude Sautet, de Truffaut ou de Chabrol me rendent compréhensif vis-à-vis du beauf qui mate des séries yankies.
De la même manière, être anti-sarkozyste primaire consiste à dissimuler que Sarkozy n’est que l’ultime produit dérivé du système politico-médiatique. Il n’a pas inventé la console de jeu, c’est juste celui qui sait s’en servir le mieux. Les bobos de gauche le considèrent comme un ennemi, alors qu’ils sont les meilleurs alliés de sa propagande électorale populiste. Comme les Arabes de banlieue. À cette différence près qu’on ne peut pas reprocher à un sauvageon de ne pas avoir de conscience politique, si on a un tant soit peu le sens de l’ordre et de la hiérarchie.
Commentaires
Un Lapin comme j'aime le lire.
J'ajouterais que les "S'tats Z'unis" où les bobos voient un affreux salmigondis d'intolérances les plus crasses, sont bien plus tolérants que les porteurs de mocassins/Burberry en vélib. S'il y'a bien un endroit où tout le monde compose avec son prochain c'est ce pays là. Essayez de vous promener dans un bureau du tertiaire parisien en chemise de bucheron et tantôt on vous dévisagera comme un plouc, pire on vous croira déguisé. Automatisme snobinard. Et dans des villes enclavées, ce qui choque (l'oeil Gaulois, fusse t-il moyen) c'est cette diversité des accoutrements, chose impossible en France, patrie es-bon goût.
Loin de moi l'idée de zéler cette avatar vestimentaire de l'individualisme ambiant des Yankees (la singularité hein pas la chemise à carreaux...) mais si les Universalistes Frenchies pouvaient parfois balayer devant leur porte...
J'idéalise probablement mais c'est un paradoxe qui m'avait, une époque, marqué.
La liberté au Etats-Unis est largement hypocrite et illusoire. Vous pouvez professer toutes les opinions que vous voulez, à condition de ne pas vous en prendre au Dieu-dollar. C'est pourquoi il n'y a ni catholiques ni communistes aux Etats-Unis.