Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

nicolas sarkozy

  • Marx et Jospin

    Quand j'entends Lionel Jospin raconter sa vie à la télé, je comprends que de braves cons aient pu voter pour Sarkozy. Le côté cocasse de Jospin, c'est qu'il ne peut ouvrir le bec sans faire l'apologie du suicide, c'est plus fort que lui.

    Déjà Karl Marx voyait dans le discours démocrate-chrétien ou socialiste le discours le plus dangereux pour le prolétariat, car le plus apte à rallier à une politique bourgeoise destructrice. De fait l'armée des instituteurs républicains laïcs s'est laissée en France déposséder du discours moral dont elle avait quasiment le monopole par une presse et des médiats aux ordres des cartels industriels et bancaires qui produisent désormais carrément des émissions grand public à la gloire des "500 familles" qui ont conduit la France là où elle en est, au bord de la faillite et de la nullité intellectuelle que l'Académie dite "française" incarne parfaitement.

    Le niveau élevé du chômage en France depuis les années 70 contraint même les politiciens qui ne dissimulent pas ou peu que leur raison sociale est d'être des factotums de l'industrie et des banques (Sarkozy, Fillon, Chirac et Balladur avant eux), il les contraint à adopter le discours social-démocrate hypocrite.

    Le gauchissement du discours aux Etats-Unis à travers Obama est bel et bien lui aussi une conséquence de l'entrée des Etats-Unis en récession. Le socialisme s'avère donc être la meilleure vaseline pour enculer le peuple.

    Les deux minorités qui ont réagi le plus tôt en France à l'hypocrisie du discours socialiste ou du "gaullisme de gauche" sont les électeurs de Le Pen issus de milieux populaires et les immigrés des banlieues. Tout semble les opposer, mais en réalité ces minorités ont en partage de n'avoir pas grand chose à perdre ; c'est ce qui leur fait dire face aux politiciens et leurs cortèges de promesses et de journalistes : "Ôtez-vous de notre soleil." Cynisme populaire contre cynisme politique. Machiavel n'avait pas tort de peindre la politique aux couleurs du diable (Avec le pourpre et l'écarlate, l'orange en est une, que le roi des faux-culs François Bayrou n'a pas craint d'adopter.)


  • Panthéonade

    Le choix d'Albert Camus pour figurer au Ciel républicain et bénéficier de ses 2,5 mètres carrés de gloire (environ) est celui d'un grand petit homme de lettres par un grand petit homme de loi : parfaitement proportionnel.

    D'autant plus que la presse résume Camus (tant mieux, ça m'évite de le lire au-delà de mes anciens devoirs scolaires) au démonstrateur de l'absurdité de la condition humaine (surtout quand elle se termine par un transfert au Panthéon) ; or son admirateur Nicolas Sarkozy prouve, lui, avec non moins de style (plus ?), l'absurdité de la condition de chef d'Etat.

    Le conseiller littéraire et artistique de Sarkozy est un véritable génie à mes yeux (je soupçonne X. Darcos), car l'initiative précédente d'offrir un bouquin de Bernanos à Benoît XVI m'avait parue aussi extrêmement judicieuse et urgente ; Madame de La Fayette est certes encore plus oiseuse que Camus et ne risque pas d'empêcher les fonctionnaires de le rester ; Louis-Ferdinand Céline mérite que même les Français d'origine hongroise le lisent pour comprendre l'identité française, etc., etc. (Je soupçonne d'autant plus Darcos que le ministère du Travail est un ministère qui laisse des loisirs dans les régimes capitalistes en voie de décapilotade et de cinéphilie.)

  • Physique quantique

    Il faut bien que Sarkozy ressuscite les idées exsangues de gauche, si personne ne s'y colle vraiment ; qu'il remonte une opposition même factice, comme aux Etats-Unis, faute de quoi la droite est condamnée à errer elle-même comme une âme en peine et se perdre. A cet égard je ne crois pas que Cohn-Bendit soit vraiment un cadeau pour le Président. Il fait un peu trop factice.

    Coca-Cola renforce Pepsi et Pepsi renforce Coca-Cola. Dans un pays où de plus en plus font des études de marché, le principe est simple à comprendre : c'est la théorie de la relativité ; sans cette conjugaison, l'absolu de la phraséologie politicienne meurt, et ce sont des dizaines de milliers de journalistes qui se retrouvent au chômedu ; exit Jacques Julliard, Finkielkraut, BHL, JFK, Joffrin, Fottorino, Giesbert, Zemmour, Duhamel, Onfray, etc. Fini, plus d'écho.

  • Le sens du devoir

    Ce serait quasiment une faute professionnelle de la part de Carla Bruni de ne pas donner un nouvel enfant au président de la R., comme je le dis depuis plus d'un an. Peu importe qu'il soit de lui et d'elle ou d'un des deux, voire d'emprunt, d'ailleurs.

    Il ne faut pas surestimer la capacité des journalistes qui suivent pas-à-pas les exploits de Sarkozy à tirer à la ligne. On peut lire sur le visage de Laurent Joffrin qu'il est à bout de souffle et réclame des biscuits.

    Au risque de paraître cynique - mais la politique n'est-elle pas machiavélique ?- je dirais même plus qu'un enfant emporté par la grippe A décuplerait les chances du couple d'être réélu.

    On n'a jamais que de mauvaises raisons d'avoir des gosses ; celle-là n'est pas la pire.

  • De Jaurès à Le Pen

    - Si le Parti socialiste avait voté CONTRE l'envoi de troupes françaises en Afghanistan pour assister les Etats-Unis dans leur stratégie d'acheminement des "tankers" remplis de pétrole du tiers-monde pauvre vers le tiers-monde gavé, alors il pourrait reprocher à Le Pen de "récupérer" le pacifiste Jean Jaurès. Mais il a voté POUR.

    - Si le Parti socialiste avait un électorat populaire, et non un électorat composé en grande partie de fonctionnaires intéressés à la survie de l'Etat jacobin, et donc du capitalisme, alors il pourrait reprocher à Le Pen de comparer son parti à celui de Jaurès.

    - S'il est vrai que les "200 familles", pour reprendre l'expression de Jean Galtier-Boissière, manipulent indirectement le parti de Le Pen, comme elles manipulent indirectement le parti de Besancenot, quant au Parti socialiste, lui, c'est DIRECTEMENT qu'il est actionné par ces "200 familles".

    Qu'est-ce que le conseiller économique du PS, Jacques Généreux, trouve à dire à l'occasion de la crise ? Que "C'est la faute à Sarkozy" et que "Les courtiers en banque n'ont pas une morale très reluisante".

    1. "Exit" le constat que la crise correspond au schéma marxiste décrivant une concentration du capital entre trop peu de mains, cause que les banques sont CONTRAINTES de jouer à la loterie et gaspillent l'argent comme aucun service public n'oserait le faire, c'est-à-dire par paquets de cinq ou dix milliards d'euros d'un coup.

    2. "Exit" le constat que le capitalisme a été préservé jusqu'ici de l'absurdité totale et de la paralysie générale par la manne pétrolière et l'arme nucléaire, celle-ci étant un moyen pour tenir en respect le tiers-monde ouvrier - deux "faits extérieurs" que Marx n'avait pas prévus.

    3. "Exit" cette vérité que le PS a mené une politique capitaliste active, probablement encore plus efficace que celle des gaullistes, car plus rusée (Fabius et Rocard, par exemple, se sont montré des dirigeants capitalistes extrêmement habiles si on les compare à Alain Juppé ou Dominique de Villepin, François Fillon).

    Maintenant, ce que Le Pen comme le PS occultent carrément, et ce n'est pas le moins important, c'est l'Histoire : le fait que depuis Jaurès la division du travail à l'échelle internationale, mouvement centrifuge décrit par Marx et qui finit par arracher les rênes des mains des industriels capitalistes eux-mêmes ("Le pire ennemi du Capital c'est le Capital lui-même."), ce mouvement a mis fin à la lutte des classes en Europe. A vrai dire la fin de la lutte des classes en France remonte même avant Jaurès : elle remonte selon Marx à 1850, c'est-à-dire à l'élection par la France rurale de Napoléon III, représentant de la bourgeoisie industrielle ; on verra ce type d'élection bizarre se répéter ensuite : c'est le cas notamment de l'élection d'Adolf Hitler en Allemagne dans des circonstances qui rappellent celles de l'élection de Napoléon III. C'est le cas de toutes les élections à la présidence de la République sous la Ve. Il y a selon Marx, de la "classe sociale" au simple "sentiment d'appartenance à une classe sociale", un fossé historique.

    La crise mondiale qui replace Marx "sous les feux de la rampe" est-elle l'occasion de redécouvrir ou de découvrir Marx ? On voit bien que non. Les médiats, la presse, font tout pour que cela n'arrive pas. J'ai dû entendre au total à la télévision et à la radio depuis le début de la crise deux personnes qui tenaient un discours marxiste cohérent.

    L'Etat laïc n'a jamais eu d'ennemis plus acharnés que Marx et Engels puisqu'il n'est à leurs yeux en quelque sorte rien d'autre que la structure religieuse du capitalisme. On peut même voir qu'il y a deux structures religieuses successives ; celle qui correspond au capitalisme industriel, phase au cours de laquelle le discours religieux est tenu par les instituteurs et les professeurs, que Péguy (le vrai, pas celui de Finkielkraut) appelle "hussards noirs" ; et celle que nous connaissons actuellement, depuis que les "services" se sont substitués à l'industrie, phase où les hussards noirs ont été destitués de leur rôle moral au profit des journalistes et des médiats, le cinéma y compris. Pourquoi les hussards noirs ont-ils été destitués au profit de ceux qu'on appelle "journalistes", mais qui ne sont en réalités que des mercenaires. Tout simplement parce que vendre des services plutôt qu'une production industrielle, étant donné la nature subtile de beaucoup de services, impose de la part des médiats une ruse et des accommodements avec la morale et la vérité plus grands encore.

    Pour quelle raison le marxisme est-il donc malvenu jusque dans le parti d'Olivier Besancenot ? Parce que la science marxiste est extrêmement dérangeante pour une grande majorité de Français qui préfère largement se vautrer dans des petits discours existentialistes à deux balles. Qu'est-ce qu'un ouvrier français syndiqué aux yeux d'un esclave chinois ? Un privilégié, comme le patron de cet ouvrier. On ne pas demander à un esclave chinois d'entrer dans des nuances trop subtiles. Parmi les aristocrates privilégiés qui furent exécutés au cours de la Terreur déjà, certains étaient beaucoup moins privilégiés que d'autres. Quand la misère explose, elle ne fait pas dans le détail.

    Le combat marxiste ou même "jaurèsien" n'a donc plus de sens désormais qu'en faveur du "haschich-prolétariat" de banlieue et des esclaves qui, dans le tiers-monde, fabriquent pour les privilégiés des gadgets en plastique et alu.

  • Marx pour les Nuls

    Le "keynésianisme" du Président Sarkozy n'est pas une trahison du libéralisme. Pas plus que la gauche ne trahit la social-démocratie par des slogans nationalistes.

    D'abord parce que le capitalisme est historiquement un modèle de développement qui s'appuie sur un Etat fort. Les institutions capitalistes sont à l'échelle de l'Etat laïc absolutiste (XVIIe et XIXe siècles).

    Ensuite, comme Marx le démontre dans sa critique de l'Etat de Hegel, cadastre du totalitarisme, le capitalisme est en quelque sorte une bête à deux têtes. "Gog et Magog". "Sein et dasein" : l'expression ésotérique de Hegel seule permet de scinder ce qui ne fait qu'un système afin que, lorsque le Capital est attaqué, l'Etat vienne à sa rescousse, et lorsque l'Etat coule, le Capital s'efforce de le renflouer.

    C'est précisément ce qui fait que la gauche libérale se retrouve privée d'arguments par Sarkozy qui lui a coupé l'herbe sous les pieds : le fait que la gauche libérale ne peut s'en prendre à l'Etat et ses institutions "de droit divin" dans la religion laïque.

    La gauche n'a pas le monopole de l'hypocrisie : tel est le message de Sarkozy. La droite n'a pas le monopole de la bêtise : tel est le message du parti des sociaux-traîtres.

    La bonne nouvelle c'est que l'Etat est mort et que la Révolution s'est remise en marche.

  • Service commandé

    Le gauchiste de service d''Europe 1', Frédéric Bonneau, reproche à Sarkozy de n'avoir pas su orthographier le nom de Barak Obama sur son petit mot de félicitations ; ça doit être encore un fils de connard d'instituteur laïc ce Bonneau (mes bêtes noires avec les bonnes soeurs démocrates-chrétiennes) qui ne sait même pas qu'on peut orthographier à sa guise en français les noms propres étrangers puisqu'ils sont étrangers. Lorsque je vois un Bled ou un Bescherelle, je sors mon arbalète. Je me rappelle mes camarades de classe dans la cour occupés à répéter comme des bonzes leurs conjugaisons et leurs règles de grammaire au lieu de regarder les jambes des filles. Est-ce que ça les a rendu moins crétins ? Apparemment pas.

    A ce qu'on voit la gauche n'est toujours pas prête à laisser passer le moindre détail à la droite. C'est ce qui s'appelle une gauche de combat.

  • Défense de pleurer

    Il faut une sacrée dose d'inconscience pour s'en remettre à une armée qui n'est même pas capable de se défendre elle-même contre la politique de défense criminelle de Bernard Kouchner.

    Au fond de moi je n'étais pas si certain que ça que Sarkozy oserait aller voir les veuves, pour leur répéter en face que la meilleure parade contre le terrorisme c'est d'occuper le territoire afghan et d'humilier tous les pays arabes qui refusent d'acheter des avions Dassault ou de transformer leurs territoires en parcs d'attraction. De remplacer Allah par Mickey Mouse.

    Eh bien Sarkozy a osé, il est venu avec son sourire qui transpire la franchise à prix cassé. Au vrai si on enlève au capitalisme son audace, qu'est-ce qui lui reste ? Le principal talent d'un capitaliste consiste à dire n'importe quoi avec le plus d'aplomb possible. Le meilleur moyen pour un VRP de fourguer sa camelote est bien de se convaincre lui-même que c'est de l'or en barre.

  • FRENCH ATTACKS

    TO BE CONFIDENT IN A FRENCH ARMY WHICH IS NOT EVEN ABLE TO PROTECT ITSELF AGAINST THE CRIMINAL DEFENCE POLICY OF BERNARD KOUCHNER, YOU NEED TO BE BORN BLIND AND DEAF... AND U.S. ARMY HAS BIG TRUCKS AND WEAPONS TO PLAY WITH -TOYS THAT THE FRENCH ARMY DOES NOT EVEN HAS! FRENCH ARMY DEVOTION IS PURE DEVOTION!

    I WAS NOT SURE IN FACT THAT SARKOZY WOULD DARE MEETING THE WIDOWS AND EXPLAIN THEM THE BEST WAY TO FIGHT AGAINST TERRORISM IS TO INVADE THE AFGHAN TERRITORY AND REPLACE ALLAH BY MICKEY MOUSE AS MUCH AS POSSIBLE, BUT HE DID IT!

    THE FACT IS THAT THE CAPITALISM WITHOUT THIS BRAZEN CHICK IN EVERY CIRCUMSTANCES WOULD BE NOTHING. TO SELL BULLSHIT YOU MUST BE CONVINCED THAT THIS BULLSHIT IS GOLD. THAT IS DEMOCRACY AND SARKOZY IS ONE OF THE BEST SELLERS OF THE MONTH. FUCKED AND HAPPY TO BE FUCKED MUST BE THE GOOD CITIZEN.

  • De quoi saint Paul ?

    L'allégeance d'une partie du clergé démocrate-chrétien à Sarkozy, perçu comme le meilleur allié des valeurs actuelles chrétiennes, est connue. Ce clergé qui s'est longtemps bouché le nez quand on lui parlait de Le Pen, a estimé soudain que Nicolas Sarkozy présentait de meilleures garanties morales.

    L'électorat démocrate-chrétien, qui penchait plutôt pour le parti socialiste, a viré sa cuti et voté en majorité pour Sarkozy lors du dernier match. N'empêche, il a quand même fallu que je me pince en lisant cette chronique révélatrice sur saint Paul, d'un certain père Guillaume de la Menthière, du diocèse de Paris. La fantaisie d'une élection présidentielle est une chose, la théologie une autre, quoi qu'en disent les barbarins.

    La chronique du Sieur de La Menthière s'intitule : "Réhabiliter le travail". On se doute qu'il n'est pas question de saint Paul en Chine mais bien en France, dans le XVIe arrondissement de Paris où on n'en fout pas une rame.

    Après avoir démontré qu'on ne sait pas grand-chose de précis de l'activité qu'exerçait saint Paul, l'auteur poursuit néanmoins : "Car Saul était dans le textile" ; puis : "Paul reste influencé par son éducation pharisienne."

    La dernière tendance de la doctrine démocrate-chrétienne est de prouver que les chrétiens ne sont en fait rien de plus que des pharisiens - non pas une THEologie mais une TELEologie. La suite défie la science : "A l'encontre du monde grec qui méprisait le travail manuel, occupation d'esclaves, les pharisiens, eux, l'encourageaient." Voilà le genre de sornettes sur lesquelles débouchent six ou sept ans de séminaire à Issy-les-Moulineaux ou ailleurs.

    Encore quelques lignes qui valent leur pesant d'autosuggestion : "Comment faisait-il, ce tâcheron malingre et affligé, pour mener de front travail, prière, voyage, évangélisation ? Quelle énergie ! Quelle tornade ce petit homme gigantesque, semant une Eglise sous chacun de ses pas (...)" De quoi saint Paul est-il le nom ? On devine à ce portrait que saint Paul = Sarkozy, et vice versa, et que ce n'est pas la Vérité qui rend libre, mais plus sûrement le Travail.

     

     

     

  • Les bronzés font de la politique

    En réinventant le "Club méditerrannée" quarante ans après Gilbert Trigano, Sarkozy veut faire croire qu'il a des idées originales. Toute l'astuce des publicitaires est dans le recyclage. Le capitalisme ne crée rien, il transforme tout, non sans de lourdes pertes humaines.

    La "gentille organisatrice" Carla Bruni a le mérite de ne pas tirer les vacanciers de leur torpeur avec ses chansonnettes en sourdine.

    Les jeux d'été sont plus "intellos" sous Sarko, quand même, qu'ils ne l'étaient sous Trigano. "Au mois de juillet, chers plaisanciers, vous élaborerez un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens qui devra durer au moins jusqu'à l'automne." Le macramé est définitivement relégué au rang des activités ringardes.

  • Fiction totalitaire

    - Paraît que la destination préférée des adolescents en fugue, en majorité des filles, c’est Marseille, le quartier du Mistral où est tourné le feuilleton Plus belle la vie.

    - Besancenot, de la Ligue communiste révolutionnaire, congratulé par Michel Drucker sur le plateau de Vivement dimanche : si c’est pas une preuve que le patronnat qui finance la télévision sait se montrer compréhensif avec le prolétariat opprimé…
    Etant donné ma conversion au communisme, je pourrais avoir plus de sympathie, désormais, pour Besancenot que pour Marine Le Pen ; mais quelque chose m’en empêche.

    La mutation du PS n'est pas tant l'adhésion au libéralisme que le rejet de l’idéal révolutionnaire, pour s’adapter au vieillissement du corps électoral. Ça implique que le débat gauche-droite n’est plus qu’une guerre médiatique. De Delanoë ou de Ségolène, le meilleur scénario l’emportera. Ségolène ne peut mieux investir son temps et son argent que dans des cours de danses, de diction, des cures de rajeunissement.

    À côté de cette compétition à l’américaine entre bonimenteurs de gauche ou de droite, s’ils veulent incarner autre chose, Besancenot et Marine Le Pen n’ont pas d’autre choix que de se radicaliser ; Besancenot de se couper complètement de la gauche caviar dont les deux tiers des médias expriment les idées du matin au soir ; Marine Le Pen de se couper complètement de la droite saumon dont le tiers restant des médias exprime les idées. Plutôt que d'une fracture sociale, il vaut mieux parler d'une fracture entre les générations, de plus en plus difficile à surmonter par les partis politiques ; d'un côté le désir d'une mort lente dans des conditions de confort optimales, de l'autre le désir d'une vie réelle sans cinéma, moins confortable et plus libre.
    Comme la résistance à l’esprit capitaliste totalitaire, indissociable de la religion laïque de l’Etat, se situe autour de vingt à trente pour cent des votants, il est probable que l’un des deux candidats qui revendique l’esprit de jeunesse et de résistance, Besancenot ou Le Pen, est amené à passer à la trappe. Que le plus imaginatif l'emporte !

    Vingt à trente pour cent, c’est à la fois très peu, et en même temps un tel score est inimaginable dans beaucoup de pays.
    Malgré tous les signes de débilité mentale profonde, je ne peux pas m’empêcher d'observer que la France est mal préparée au totalitarisme. Même Plus belle la vie, les ficelles sont tellement grosses qu’il y a peu de téléspectateurs à prendre ce moralisme-là au sérieux.
    Même Sarkozy qui prend pour modèle la laïcité positive totalitaire, paradoxalement son immaturité est telle qu’il discrédite l’idée même d’État ; il la désacralise par son petit théâtre grand-guignolesque. Berlusconi passe pour un type sérieux à côté de Sarkozy.

  • Chanson française

    Quoi de plus bluffant que le succès de Cynthia Sanders ? De fait la jeune chanteuse française d’inspiration américaine n’était pas l’héritière d’une dynastie de chanteurs mais simple gérante d’un salon de toilettage pour chiens dans le Nord-pas-de-Calais ; elle ne pouvait se prévaloir d’aucune vedette de la chanson, aucun acteur, pas le moindre journaliste dans sa famille.
    Absolument rien ne laissait prévoir que son tube Carillons de bonheur, composé pendant ses RTT, cartonnerait comme il cartonna - 300.000 singles vendus en un mois ! -, sans d’autre soutien que son petit ami de toujours, Sébastien, en congé préparental d’éducation (Cynthia avait cessé de prendre la pilule depuis cinq mois et demi.)
    Une spontanéité qui faisait plaisir à voir !

    D’abord, grâce au bouche-à-oreille, tout le canton de B*** fredonna bientôt en chœur le refrain (“Carillons de bonheur battent dans mon cœur, lalala, pour Jo-hon-ny Walkeur !…”.) ; puis aucun night club à cent kilomètres à la ronde ne put débuter la soirée autrement qu’au son des “Carillons” de Cynthia Sanders.
    Cynthia ne faisait plus ses courses dans B*** sans s’armer de son feutre à dédicacer.

    La nouvelle star du cru brilla ensuite rapidement d’une aura nationale : les animateurs les plus populaires du PAF s’arrachaient Cynthia qui faisait souffler un vent de fraîcheur dans des émissions pourtant déjà peu suspectes de parisianisme.
    Internet se chargea enfin d’en faire une célébrité internationale, notamment dans la francophonie, et la barre symbolique du million de téléchargements sur son site Myface.com (hors hexagone) fut franchie.

    *

    Bien sûr un tel succès n’alla pas sans provoquer quelque jalousie. Par exemple de la part de chanteurs à textes qui avaient bossé dur pendant des années, se coltinant des questions sociétales brûlantes, produisant des chansons engagées dont l’utilité publique était reconnue unaniment, mais qui ne décollaient pas.

    Néanmoins les Français, eux, ne boudaient pas leur joie d’entendre et voir chanter Cynthia Sanders, et c’est ce qui comptait le plus aux yeux de la jeune femme. Peu importait que les bobos fissent la fine bouche et préférassent les calembours lacaniens de Ménabar ou les mélodies subtiles de Karine Khan.
    Pour preuve, le “remix” techno des “Carillons” se vendait encore mieux que la version originale.

    L’arrogance que certaines vedettes de la télé ne dissimulent pas toujours parfaitement, Cynthia en était complètement exempte ; c’était ce qui touchait les gens au plus profond ; elle était tout à fait simple et exprimait les meilleures intentions du monde : apporter un peu d’espérance aux Français dans une période où le pouvoir d’achat n’était pas rose, et composer un album complet pour la rentrée avec quelques titres en anglais.

    La gloire de Cynthia aurait pu n’être qu’éphémère ; elle aurait pu, tel un papillon de nuit, être happée par la lumière des phares d’une célébrité à laquelle elle n’était pas génétiquement préparée et périr d’une métaphore aussi banale… si un documentaire de la chaîne culturelle “Arte” sur Coluche ne lui avait pas donné l’idée, comme le grand comique, de se présenter à l’élection présidentielle à son tour.

    Comme pour Coluche, la campagne fut semée d'embûches, mais Cynthia était têtue et son tube faisait taire en cas de besoin tous ses détracteurs. De plus la France avait évolué depuis Coluche et les dernières crispations s'étaient relâchées.
    Au milieu de la campagne, alors que l’enthousiasme pour la jeune candidate semblait faiblir après la révélation par le Canard enchaîné que Cynthia n’avait même pas décroché son brevet des collèges ni payé ses impôts en 2006, elle obtint le soutien inattendu de Mgr Philistin, fringant cardinal primat des Gaules, qui sortit de sa réserve et de sa componction théologique habituelle pour donner une interview au Figaro.
    Le cardinal jugeait qu’il était temps d’en finir avec le préjugé franco-français à l’égard de la société de consommation, cause d’une apathie spirituelle déplorable ; et Mgr Philistin de souligner le côté “positif” et donc sain de Cynthia Sanders ; le tube de la chanteuse, quand le cardinal l’avait entendu pour la première fois au XVIe Festival œcuménique de la Part-Dieu, lui avait fait irrésistiblement penser au Cantique des cantiques, pour l'anecdote…
    Difficile de mesurer l’impact d’une telle interview avec précision, mais étant donné le net "retour du religieux" constaté par les instituts de sondage et l’audience du Figaro dans les maisons de retraites, grâce à l’idée de génie de son nouveau directeur d’imprimer en plus gros caractères, il n’était pas interdit de penser que la bénédiction du Primat des Gaules avait joué un rôle décisif, même si le cardinal aurait préféré manger sa mitre plutôt que d'avouer sortir du cadre de la laïcité, naturellement.

    Toujours est-il que Cynthia Sanders l’emporta au finish sur le président sortant d’une bonne tête au second tour des élections de 2012, entrant ainsi, comme on dit, dans l’Histoire.
    Qui aurait pu prévoir, quelques années auparavant, que le président Sarkozy serait battu sur son propre terrain, où il semblait pourtant inaccessible, le terrain du dynamisme et de la sincérité, de la présence charismatique dans les médias, du sens de l’innovation dans le respect de toutes les cultures, laïque ou religieuses, le tout dans un style certes un peu tape-à-l’œil mais résolument moderne ?

  • Les Fâcheux

    Ne voilà-t-il pas que le Tartuffe Xavier Darcos veut qu'on enseigne la morale aux enfants dès la maternelle... Comme si les fables de La Fontaine ne suffisaient pas. On croit rêver. On croule sous la morale virtuelle : à tous les coins de rue des panneaux pour vous interdire de baiser pour de bon, ou de fumer, de boire du vin... et pourtant jamais la morale réelle n'a été aussi absente. Comment lorsque des énarques et des polytechniciens qui fourguent des armes et des supermarchés à qui veut bien éponger nos stocks, en l'absence d'autres considérations morales, comment dans ce paysage-là Darcos peut-il espérer que le petit voyou dealer de cigarettes ou autres pétards suspects respecte, lui, la morale, et envisage les conséquences de ses actes à long terme ?

    Les voyous devraient respecter la morale en premier et montrer l'exemple aux gens honnêtes ? Est-ce que Xavier Darcos ne se fout pas un peu de la gueule du peuple avec sa morale laïque de derrière les fagots ?

    *

    Ce n'est pas la révolution permanente, ce régime, mais plutôt la comédie de Molière permanente. Pas seulement Darcos en Tartuffe, mais aussi Sarkozy en Scapin, qui commence à se demander ce qu'il est venu faire dans cette galère au lieu de se faire embaucher chez LVMH ou Bolloré ; Fillon en misanthrope, pas mécontent qu'on lui fiche la paix ; ou en Sganarelle, obligé d'approuver toutes les foucades de son Dom Juan de patron, mais qui n'en prie pas moins la sainte Vierge pour que tout ce cirque-là s'arrête ; Carla Bruni en vraie-fausse pucelle consentante, en Agnès affranchie ; pour les femmes savantes, Christine Lagarde, Roselyne Bachelot et Rama Yade offrent des exemples variés d'arrogance et de prétention femelles qui se veulent mâles ; ne dites pas que j'exagère : Bernard Kouchner n'est-il pas le bourgeois-gentilhomme parfait, qui parle les droits de l'homme ou le droit international comme une seconde langue naturelle ? Le Malade imaginaire c'est la France, qui ne souffre pas de "pas assez" mais de "trop plein".

    Je cherche un rôle pour Xavier Bertrand, vu que le Tartuffe est déjà pris... Et Sganarelle aussi... Après tout rien n'impose que l'Avare ne soit pas gras et un peu franc-maçon.

     (Jacques Attali est trop "bouffon triste" pour ne pas le réserver à la Comédia del Arte.)

    Les "Amants magnifiques", bien qu'un peu décatis, mais le maquillage n'est pas une nouveauté au théâtre : Cécilia et son nouveau Jules.

    On peut juste constater que la droite au gouvernement peine à recruter des Trissotins et Vadius crédibles ; Guaino est un peu "limite". La gauche est beaucoup plus douée pour ça. Finkielkraut avait sa place au gouvernement, pour succéder à Luc Ferry.

    *

     Molière vous tient en haleine quatre ou cinq actes ; après, tomber de rideau. Mais quatre longues années, comment diable ? L'opposition a de quoi être inquiète pour la suite. Le spectacle qu'elle produira ne sera jamais aussi burlesque et la réalité du libéralisme, même repeint en gris laïc de gauche, risque d'apparaître comme plus violente encore après cette parenthèse de fou-rire encouragée par les médias, qui n'avaient pas prévu ce fou-rire de travers.

    On peut toujours rêver de Ségolène Royal, flanquant aux oubliettes Daniel Bouton et Bernard Arnault, Jacques Attali et Alain Minc, toute la fine fleur du patronnat français, comme jadis Louis XIV avec Fouquet, qui ne le méritait pas autant... On peut toujours rêver.

  • Collabos d'hier et d'aujourd'hui

    Ce qui rend la compromission avec les autorités chinoises particulièrement scandaleuse, c'est les leçons de morale laïque continuelles sur les vilains nazis, les méchants staliniens, l'horrible Le Pen, les immondes Talibans, ce salaud de George Bush, etc., dans tous les médias officiels.

    Parmi les Français qui collaborèrent avec les autorités nazies, certains justifièrent leurs actes par la volonté d'obtenir en échange le retour de prisonniers, une plus grande clémence des autorités allemandes, certains avantages matériels pour la population...

    La collaboration du gouvernement Sarkozy, elle, est légitimée par la volonté d'implanter quelques hypermarchés "Carrefour" de plus sur le territoire chinois, l'achat d'une centrale nucléaire ou deux par la Chine, un renvoi d'ascenseur aux sponsors.

    Les "collabos" d'hier ne sont pas allés à l'Allemagne, c'est l'Allemagne qui est venue à eux. La prostitution, aujourd'hui, est complète ; la France fait la démarche positive d'aller se vendre en Chine. Faut-il recouvrir cette politique d'une couche de marketing, Guy Sorman est là, pour faire rimer "libération" avec "société de consommation" : plus néocolonialiste, tu meurs.

    L'esclavage industriel, tel qu'il se perpétue en Chine, a provoqué en Europe tout au long du XIXe siècle des révolutions et des guerres civiles sanglantes. Mais l'aplomb de Sorman et de ses semblables est celui d'un chef de rayon "gadgets idéologiques" méprisant de l'histoire.

    Et la fiction morale de l'esprit sportif et de l'esprit olympique... Laure Manaudou, qui fait quinze kilomètres par jour dans un bassin d'eau chlorée, une vraie mutante, qui peut croire une seconde qu'il s'agit-là d'une "amatrice" qui travaille à entretenir l'amitié entre les peuples ? Qui peut avaler ça en dehors d'un militant sarkozyste qui entretient son patriotisme en regardant les JO sur TF1 ou France 2 ?

    La bêtise viscérale de la droite libérale nuit gravement à la politique. Et la gauche, par son hypocrisie, elle, bafoue la morale. Tous ces discours moraux, ces cours d'éducation civique, pour, lorsque l'occasion se présente de passer du discours aux actes, se vautrer dans le cynisme et le double langage libéral. Bravo ! Belle victoire en tandem.

    Il n'y aura probablement aucun athlète professionnel à boycotter les JO pour une question d'honneur, à refuser d'apporter sa caution à un régime totalitaire. En revanche tous ces athlètes professionnels seraient probablement d'accord pour fustiger comme un seul homme la collaboration de certains Français avec l'Allemagne nazie. On peut s'attendre aussi à des pleurnicheries en cas de concurrence déloyale de la part d'athlètes chinois dopés jusqu'aux yeux. Une morale laïque de cochons élevés en batterie.

     

  • Pyromanie

    Par une indiscrétion de D. de Villepin, on connaît le mépris affiché de Sarkozy pour la poésie. Etant donné que je ne fais nulle confiance à Villepin et à ses goûts de bourgeois gaulliste pour les poètes les plus pompiers (pompiers-pyromanes, ça va de soi), je préfère dire que c'est la poésie qui méprise Sarkozy, plutôt que l'inverse, spécialement la poésie du poète-critique fachisto-communiste Ezra Pound : 

    Avec l’Usure

    Avec l’usure nul homme n’a maison de bonne pierre

    chacune taillée, puis ajustée

    afin que le décor puisse orner la façade,

    avec l’usure

    nul ne possède un paradis peint aux murs de l’église

    harpes et luz

    ni la vierge qui reçoit le message

    une auréole s’élevant de l’incision,

    avec l’usure

    nul homme ne voit Gonzague, ses héritiers, ses concubines

    un tableau n’est plus fait pour durer, pour vivre avec

    mais pour se vendre et se vendre vite

    avec l’usure, péché contre nature,

    ton pain sera fait de chiffons, toujours plus

    ton pain sera sec, comme du papier

    sans le blé des montagnes, sans la forte farine

    avec l’usure le trait s’empâte

    avec l’usure les contours s’estompent

    et nul homme sur terre ne trouve sa place.

    Le tailleur de pierres est privé de ses pierres

    le tisserand de son métier

    AVEC L’USURE

    la laine ne se vend plus

    avec l’usure les moutons n’apportent plus de gain

    l’Usure est une peste, l’usure

    émousse l’aiguille dans la main de la servante

    éteint le talent de la fileuse. Pietro Lombardo

    ne vient pas de l’usure

    Duccio ne vient pas de l’usure

    Ni Pier Della Francesca ; ni de l’usure Zuan Bellin’

    ni peinte “La Calunnia”.

    Ni de l’usure Angelico ; ni Ambrogio Praedis,

    Ni l’église de pierre taillée signée : Adamo me fecit.

    Ni de l’usure s&int Trophime

    Ni de l’usure saint Hilaire,

    l’usure a fait rouiller le ciseau,

    Rouiller l’art et l’artisan

    Rongé la trame sur le métier

    Nul ne sait plus y mêler le fil d’or ;

    Azur est dévoré par ce cancer ; cramoisi n’est plus brodé

    Emeraude ne trouve plus de Memling

    L’Usure frappe l’enfant dans le ventre de sa mère

    Elle frappe le jeune homme qui fait sa cour

    Le paralyse dans la couche nuptiale, l’usure s’étend

    entre le mari et sa jeune épousée

    CONTRA NATURAM

    Ils ont amené les putains à Eleusis

    Des cadavres prennent place au banquet

    sur mandement de l’usure.

    Cantos XLV

    NB : Usure : droit prélevé pour l’utilisation du pouvoir d’achat sans tenir compte de la production ; souvent sans tenir compte des moyens de production.

    NL : La "plus-value" n'est rien d'autre qu'un "perfectionnement" de l'usure : un prélèvement à la source, hypocrite.

     

  • Quelque chose de pourri

    Envoyer des ambassadeurs en Chine afin de "rattraper le coup", lécher quelques culs serrés pékinois au nom de la France, c'est encore un reniement de la part de Sarkozy. Il se comporte ainsi en PDG de la maison "France SARL", engagée dans un plan de redressement foiré d'avance. Que cette torche olympique ridicule puisse circuler autour du monde, même au prix de quelques obstacles, c'est déjà une victoire pour le régime chinois et son allié yanki.

    Il n'y a pas loin du PDG au bord de la faillite à la vieille pute qui ne sait plus quel maquillage adopter pour raccoler encore un dernier touriste ou deux au bord de la Chaussée-d'Antin (qui tient une place prépondérante dans la littérature symboliste anticipatrice de notre malheur présent).

    Mais il ne faut pas s'arrêter à Sarkozy, à une posture de bobo de gauche. Sarkozy n'est qu'un pion, le moins mystérieux de la liste. Avec moins d'impudeur dans le style, Chirac et Jospin jouaient le même jeu de l'économie-coup de poker, nos vies sur le tapis vert. Les mêmes salauds, mais en plus honteux, en plus "laïcs".

    "Moins mystérieux", ça veut dire que Sarkozy révèle l'imposture des Droits de l'Homme. La couverture devient transparente ; il ne reste plus rien de cette peau de chagrin. Certes il y aura toujours des connards de cinéphiles pour mordre à la fiction, aussi pâteuse soit-elle, vous me direz. Mais le doute s'insinue dans les esprits les moins faibles... Sarkozy a tellement de mal à composer le rôle du Chef de l'Etat au-dessus des lois du marché, la tête dans les nuages de la mystique républicaine ! Il apparaît, avec ses tics de VRP, comme entièrement du côté de la société civile et de ses actionnaires majoritaires.

    Malgré les efforts de Carla pour en faire un homme d'Etat, chaque déclaration de Sarkozy se présente comme "La semaine du blanc", ou "Le mois du folklore chrétien", "Grande braderie de gauche caviar", "Tentative de faire apparaître la Vierge Bétancour à Roissy-Charles De Gaulle", "Attali-le couteau suisse multifonction qu'il nous faut", "Consommez, consommez, il en restera toujours quelque chose de positif !".

    Sarkozy prouve Marx. L'essence de la social-démocratie, c'est le reniement de la révolution ; exactement comme l'essence de la démocratie-chrétienne est le reniement des Evangiles. Sociaux-démocrates et démocrates-chrétiens forment une majorité écrasante. Mais ces gens-là sont déjà morts depuis longtemps ; ils simulent tout : l'art, le sexe, la politique, la foi, l'honnêteté, la morale. Ils sont morts et ils ne peuvent par conséquent plus tuer aucun vivant réellement. Il n'y a plus qu'à attendre la décomposition de ces zombis.

  • Marx pour les Nuls

    Avec les bourgeois c’est toujours “d’une part et d’autre part”, comme dit Marx ; d’une part on multiplie les films sur les vilains nazis à la télé, les méchants islamistes - d’autre part on ne se gêne pas pour faire du “business” avec la Chine.

    Qu’est-ce qui est le plus frappant ici, le cynisme de Sarkozy et de son opposition, ou bien sa bêtise ?
    Insistons sur la bêtise, plus caractéristique.
    L’importance des investissements chinois dans l’économie yankie est telle que ça fait de ces deux empires de papier-monnaie des alliés objectifs. Barak Obama, s’il était en exercice, bien qu’il semble avoir des liens moins étroits avec les cartels capitalistes, n'aurait d'autre choix que de soutenir diplomatiquement la Chine libérale* à travers les Jeux olympiques, ou se démettre.

    *

    L’industrie française accuse en revanche des pertes importantes en Chine et la flagornerie des VRP faisant office d’élite politique et morale, tous les Pinault, les Arnault, les Leclerc, les Lagardère, les Dassault, cette flagornerie vis-à-vis des Chinois n’est due qu’à l’espérance d’un hypothétique et juteux “retour sur investissement”.
    Or l’industrialisation forcée de la Chine, qui “profite” presque exclusivement aux grandes villes portuaires, transforme peu à peu la Chine en poudrière révolutionnaire. Une révolution bourgeoise comme celle de 1789 en France, fomentée par la classe bourgeoise contre les militaires au pouvoir, ou une révolution paysanne comme en Russie en 1917, ou encore une révolte du prolétariat chinois opprimé pour le compte des barons de Manhattan. Il pourrait bien advenir de l’“emprunt chinois” ce qu’il advint de l’“emprunt russe” autrefois.

    *

    Je tiens cette analyse d’un millionnaire croisé dans un bar il y a quelques années, en veine de confidences ; la bulle internet donnait alors au monde des affaires un air encore plus arrogant qu’à l’accoutumée ; mais mon type était plutôt du genre “animal à sang-froid”, pas le genre de crocodile à ouvrir la gueule pour rien. Quelques semaines auparavant, un de ses vagues cousins l’avait tapé d’un demi-million sous prétexte de financer un projet bidon de “start-up” parmi tant d’autres. Refus de mon animal. Il venait de recevoir un appel du cousin l’informant qu’en un mois à peine, il venait de lever cinq millions auprès de différentes banques, éblouies par son projet de vendre des croquettes pour chiens via un site ouaibe.
    « - Comment expliquez-vous, lui demandai-je, une telle stupidité de la part des banques ?
    - Eh bien, j’en suis venu à la conclusion, que les banques ont trop de pognon. Elles ne savent plus quoi en faire. C’est ce qui les pousse à investir, y compris dans des projets complètement foireux. »

    Sans le savoir, mon requin avisé venait de confirmer l’étude économique de Marx.
    Cette stupidité des affairistes, presque palpable lorsqu’on entend des types comme Bernard Arnault, Edouard Balladur ou Bolloré s’exprimer, cette stupidité contamine peu à peu la vie spirituelle.
    C’est pourquoi le matérialisme de Marx est un humanisme. Et l’angélisme des philosophes et des théologiens contemporains est celui de la bête immonde.
    Il n’y a jamais eu autant d’athètes et de philosophes en tous genres que dans notre régime démocratique, et simultanément l’athlétisme et la philosophie n’ont jamais été aussi rares en Occident.

  • Boycott

    En ce qui me concerne j'ai décidé de boycotter le 1er Avril. Les canulards de Sarkozy ou de son opposition tout le restant de l'année ne suffisent-ils pas amplement à nous faire marrer sans qu'il soit nécessaire d'inventer de fausses informations dans la presse aujourd'hui ?

    J'ai beaucoup goûté personnellement le discours du président de la ligue de football : « Nous sommes tous des Ch'tis ! » après que des supporters de Lens s'étaient fait traiter de mongoliens par d'autres supporters du club de St-Germain-en-Laye. Il est de bon ton de se moquer des mitres et des crosses, du voile musulman, du carrosse de la Reine d'Angleterre, mais la morale laïque sombre souvent dans le ridicule elle aussi. Après le pin's pour communier avec les victimes du sida, celui pour communier avec les victimes du Front-National, bientôt le pin's en forme de bock ou de frite pour communier avec les victimes du parisiannisme ?

    Pas difficile pourtant de comprendre que la bande de crétins du PSG sortait tout droit de voir le film de Dany Boon qui véhicule sur les gens du Nord et les autres tout un tas de clichés grossiers.



  • Un sketch par jour

    Ce que les dernières péripéties de l’actualité démontrent, c’est la bêtise profonde, la lobotomie de la bourgeoisie libérale dont Nicolas Sarkozy n’est que la caricature.

    Si on examine une par une toutes les idéologies qui, en se mélangeant de façon anarchique forment le credo religieux de la bourgeoisie aux "affaires", l'idéologie démocrate-chrétienne, le républicanisme, le laïcisme, la social-démocratie, le capitalisme, l’évolutionnisme, toutes ces philosophies se résument à des slogans idiots coupés de la réalité, de la science, de l’histoire et de la poésie.
    Nicolas Sarkozy n’a aucun recul ni capacité d’anticipation. Ce qui le caractérise par rapport à ses prédécesseurs, Chirac, Jospin, c’est une sincérité, une bêtise plus grande.

    Sarkozy me fait penser à Frédéric Nitche, penseur bourgeois décadent qui a des adeptes de l’extrême-gauche à l’extrême-droite de la bourgeoisie libérale. Parce qu'il est ridicule avec ses tics, ses sursauts et ses "girl-friends", comme Nitche avec ses bacchantes et sa fiancée, mais pas seulement.
    Plus Nitche agite fiévreusement sa volonté de puissance, plus il fait ressortir sa propre impuissance et l’impasse philosophique dans laquelle il se fourvoie pour des petits motifs personnels ; deux motifs sont assez nets : le sentimentalisme et la sincérité. Nitche et Sarkozy sont deux philosophes qui éprouvent le besoin pressant de se vider les couilles mais qui ont été trop bien élevés par leurs mamans pour s'avouer que ce sentiment dicte leur conduite.
    Plus Nicolas Sarkozy agite sa volonté d’action, plus il apparaît clairement qu’il est incapable d’infléchir le cours de la décadence capitaliste. Au moins ses prédécesseurs avaient compris que le système démocratique implique de procéder par la ruse si l’on veut changer les choses.
    On objectera l’opportunisme de Sarkozy, sa victoire aux élections. Elle est bien plutôt le fruit d’une coïncidence, comme celle de Giscard d’Estaing.
    Sarkozy n’a pas conquis l’UMP de haute lutte, comme Mitterrand s’était emparé machiavéliquement du PS ; l’UMP, composé surtout d’abrutis gaullistes, s’est donnée à lui spontanément.

    *

    Le manque de respect du quidam vis-à-vis du chef de l’Etat en campagne électorale n’est pas étonnant ni choquant. Cette audace et cette familiarité de la part de la foule n’est que le reflet de sa propre audace et de sa propre familiarité, de sa vulgarité. Le comportement public du chef de l’Etat est une porte ouverte à l’assassinat politique.

    Ce qui est choquant en revanche, c’est l’audace et la familiarité des oligarques, de leur représentante Laurence Parisot lorsqu’elle intime l'ordre au chef de l’Etat de ne pas se mêler des affaires de la "Société générale" et de Daniel Bouton. Le scandale politique, il est là. Ça serait faire preuve d’un minimum d’intelligence politique de la part de Sarkozy que de dissoudre la "Société générale" et d’expédier son patron à l’ombre méditer sur des sujets plus sérieux que le CAC 40 et les taux de profit en compagnie de Laurence Parisot.
    Et afin de redorer le blason de la France dans le monde. Car s’il y a bien une chose que le reste du monde envie à la France, ce ne sont pas les “Droits de l’Homme”, cette hypocrisie bourgeoise caractérisée, ce prurit démocrate-chrétien, mais c’est le bel ORDONNANCEMENT de la France, les fables de La Fontaine, les jardins de Louis XIV, les poètes de la marquise de Pompadour…