Puisqu'on nage en pleine spiritualité, un pythagorisme de fosse d'aisance, il faut rappeler que la plus prégnante de toutes les idéologies, c'est la mort. Elle préside à toutes les autres : la capitaliste, la laïque, la bouddhiste, la nazie, l'existentialiste, etc.
Il faut pour l'adopter nécessairement un manque total d'imagination ; ce ne sont pas les Grecs qui croient au destin, mais les loups romains.
Constat que même Proust, qui pousse pourtant le manque d'imagination à l'extrême pour ressortir des vieux gris-gris du grenier afin de s'en faire une joie actuelle, comme on décollerait des vieux chewing-gum usagés pour les remâcher, ou comme on baise avec une capote, même Proust n'exclut pas complètement une porte de sortie : peu ou prou le con de sa mère, ce qui dans les beaux quartiers fait tout à fait classieux comme enterrement de vie de (vieux) garçon.
Satan lui-même a des phrases musicales, sans croire à la mort des autres pour autant.
Où en étais-je ? Ah, oui, si on fait le compte de toutes les actions que l'on accomplit parce que l'on se croit éternel, et qu'on les compare à toutes celles qu'on accomplit parce qu'on se juge mortel, on induira que c'est le corps qui a raison et l'esprit qui erre. A ce stade, je crois qu'on peut deviner pourquoi l'esprit est comme une âme errante en peine.