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Apocalypse 2012

Scholie n° 6

Christianisme et modernité : On ne sera guère étonné que j'affirme qu'il n'est pas de plus grand ennemi de la "modernité" que le Christ.

Point n'était besoin d'un grossier moraliste pollack comme Nitche pour le rappeler, du moins en France, où le paradoxe de la modernité fut beaucoup mieux posé par Baudelaire, d'une part, où d'autre part les rêves de paysans ont de sérieux détracteurs, au moins depuis Rabelais.

Ainsi Baudelaire ne dissimule pas, contrairement à Nitche, l'apport décisif de l'Eglise catholique à cette modernité, envers et contre la lettre et l'esprit du christianisme. 

Ma remarque n'est pas tant pour diminuer la morale allemande au regard de notre littérature nationale que pour signaler que l'exigence de croire dans la modernité naît d'une complexion faible ou d'une âme affaiblie. Le bâtisseur de cathédrales, l'architecte du Parthénon ou l'inventeur de tel continent oublié n'ont aucun besoin de se fouetter le sang avec l'eau-de-vie de la modernité.

Je ne vois pas en effet de meilleures comparaisons pour signifier la modernité que la flamme d'un cierge allumé par un dévôt, afin de marquer sa foi dans l'avenir, vacillant au moindre courant d'air ; ou bien la manière des Allemands naguère de confier les travaux pénibles aux Juifs, celle de l'Occident de s'en remettre désormais aux travailleurs d'Asie ; ou encore celle du conducteur d'une auto à bout de carburant invoquant quelque divinité pour qu'elle remédie à son problème.

Il n'est d'ailleurs besoin à un chrétien pour démontrer que le nazisme fut satanique que d'expliquer qu'il fut essentiellement moderne, furieusement moderne, même, cherchant dans la modernité un remède à la crise. La haine de Nitche vis-à-vis du Christ tient largement à ce qu'il n'est pas un thaumaturge et ne propose à l'homme aucune solution propre à résoudre son conflit intérieur.

Un chrétien marxiste avancera au contraire qu'il n'y a rien de civilisateur dans le marxisme. Celui-ci souligne bien au contraire toute l'incompatibilité entre la morale moderne et le progrès scientifique.

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