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Bouddha ou le Christ

Après le christianisme libéral (conciliation du christianisme avec une utopie morale ou politique), le bouddhisme est la religion qui me dégoûte le plus.

D'abord parce que, pour un Français, la sagesse ne va pas sans un minimum d'esprit anarchiste et de défiance vis-à-vis des pouvoirs politiques et religieux, leurs efforts incessants pour imposer le discours de la méthode sur la vérité elle-même.

Disons que, tenant Molière pour le plus grand théologien de langue française, en vertu de la peinture démoniaque de la société qu'il a donnée, je ne suis pas bien disposé à l'égard des devises de boy-scout du Dalaï-Lama. Babylone, telle que reconstituée sous la forme du gouvernement mondial et de ses dirigeants cyniques est la dernière chose qui peut inciter à l'utopie bouddhiste naïve de l'amour en société.

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Un journaliste interroge un chrétien libéral converti au bouddhisme sur la cause du développement du bouddhisme en France ? Elle n'est pas bien énigmatique. Pour parler le langage bouddhiste, on pourrait dire qu'il s'agit d'une "mutation naturelle" du christinanisme libéral. Il n'est que d'observer en ce moment les JMJ en Espagne : on aura du mal à justifier ce mouvement de liesse hystérique, à la limite du culte de la personnalité, par les textes chrétiens. Beaucoup mieux avec le bouddhisme, susceptible de justifier à peu près tout.

Le goût du carnaval, quelle que soit son étiquette, trahit toujours un état d'oppression chez ceux qui s'y adonnent, un besoin de vacance de la réflexion, tournée le reste du temps vers des objets futiles. Chez des jeunes filles de 14-24 ans, principale clientèle des JMJ, il y a probablement une frustration sexuelle très grande, qu'elles expriment par ces simulacres d'extase ou de rut collectif.

Notre journaliste aurait pu trouver aussi la réponse à sa question dans l'engouement précoce des moralistes et politiciens allemands pour le bouddhisme, alors qu'ils avaient reçu une éducation réputée chrétienne. Schopenhauer, Nitche, et même Hegel, qui attribue au progrès historique une raison morale, ce qui est le meilleur moyen d'introduire la dévotion religieuse dans l'histoire, et d'attribuer ainsi le beau rôle au clergé.

C'est de la part de Nitche que le mobile de la conversion au sado-masochisme bouddhiste est le plus explicite, celui-ci ayant bien compris l'incompatibilité du christianisme avec l'esprit de caste et avec la propriété.

Je précise "sado-masochisme" et non "hédonisme", parce que Nitche n'est tout de même pas assez con pour ignorer que la nature ou la société, qui s'efforce d'en refléter le mécanisme, avec son lot de jouissances et de plaisirs, apporte aussi douleurs et fardeaux, et que la promesse d'un bonheur plein et partagé par l'ensemble de l'humanité n'est qu'un truc grossier de démagogue pour berner les foules ; autrement dit, Nitche ne comprend pas le rôle décisif joué par la démagogie sur le plan moral dans la société totalitaire moderne.

 

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