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Gilets jaunes et Nucléaire

Les Gilets jaunes doivent s'emparer de la question du nucléaire, comme ils se sont emparés de la question du gouvernement oligarchique par le biais de médias audio-visuels qui façonnent l'opinion publique pour le compte de quelques oligarques.

Aucune constitution ne peut s'opposer efficacement aux modalités technocratiques de gouvernement, dont G. Orwell montre dans "1984" qu'elles ont pris le pas sur des modalités constitutionnelles.

On peut même dire que l'équilibre des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, rêvé autrefois par Montesquieu, n'a jamais été accompli en France car cette belle théorie s'est heurtée, dès la fin du XVIIe siècle, à une organisation technocratique. La république bourgeoise n'a pas aboli la technocratie, bien au contraire. Montesquieu ignore absolument les conséquences de l'empirisme scientifique, qui bouleverse les conditions de l'action politique.

Ce que la science politique n'a pas été capable d'empêcher - la dictature des technocrates - on voit mal comment la science politique pourrait y remédier. De la même façon, on plaide en vain pour le droit international afin de restaurer la paix, alors que celui-ci n'a pas empêché la moindre guerre depuis plus d'un siècle.

- Est-ce que la question du nucléaire ne relève pas de la compétence exclusive des "experts", compte tenu de sa complexité technique ? L'abandon de la citoyenneté entre les mains d'experts économiques, militaires, du nucléaire... c'est cela même que G. Orwell qualifie de totalitarisme. La "novlangue", c'est la langue des experts.

Ou bien le mouvement des Gilets jaunes est un mouvement capricieux, qui réclame le remplacement d'un expert par un autre, ou bien c'est un mouvement révolutionnaire qui réclame l'instauration d'un comité de Salut public pour préserver la France de son gouvernement par des experts.

La dernière chose que l'on peut reprocher au mouvement écologiste est d'avoir porté autant que possible à la connaissance du public certains éléments de compréhension de la technique industrielle de fission de l'atome ; pas plus que le consortium militaro-industriel auquel il est étroitement associé, le consortium du nucléaire n'est disposé à informer le public sur son activité et ses dangers réels. La propagande industrielle est, en soi, une violation de la démocratie ; or elle est la principale raison pour les oligarques de faire l'acquisition de titres de presse et de chaînes de télévision.

Le pouvoir technocratique est opaque, quel que soit le domaine sur lequel on se penche, qu'il s'agisse de l'industrie pharmaceutique, agro-alimentaire, automobile, de l'armement ou du nucléaire. Chacune de ces industries investit dans une propagande coûteuse.

Le nouvel apôtre du nucléaire français, l'ingénieur Jean-Marc Jancovici, expose les avantages du nucléaire à droite et à gauche, sans tenir compte le moins du monde du contexte politique et économique dans lequel il s'est développé. Il le fait apparemment sans se rendre compte de l'énormité de sa démarche, d'une manière qui fait penser à la façon dont les experts de la vaccination (Bill Gates) ne tiennent absolument pas compte du contexte dans lequel a eu lieu la pandémie de coronavirus. Jancovici est le Bill Gates du nucléaire. Une large majorité de Français est intoxiquée par la propagande médiatique dans tous les domaines.

Le prêche de J.-M. Jancovici & cie dissimule un fait essentiel : il est impossible de scinder le développement du nucléaire civil de celui du nucléaire militaire. Non seulement la propagande de la dissuasion nucléaire a fait long feu au XXIe siècle, mais on peut se demander dans quelle mesure la propagande en faveur du nucléaire n'a pas privé la France d'une armée opérationnelle, la réduisant ainsi à un satellite des Etats-Unis ?

L'énergie nucléaire est un élément économique et politique central dans la Guerre froide, que l'expert Jancovici n'hésite tout simplement pas à mettre entre parenthèses (!), alors même que l'annexion de la Crimée en 2015 indique le regain de la Guerre froide entre l'empire russe et les Etats-Unis.

De ce point de vue-là, l'histoire de l'énergie nucléaire ne diffère pas de l'histoire extrêmement violente de l'extraction et du commerce du pétrole. Toutes les nations sont égales devant le nucléaire et le pétrole, mais certaines le sont plus que d'autres.

Un des aspects les plus sinistres de l'histoire de France récente est le soutien du régime de Saddam Hussein par la technocratie française, et la trahison de Saddam Hussein par ces mêmes technocrates. Cet épisode est assez dissuasif d'être "fier d'être Français", comme disent les drogués de programmes télévisés.

Le développement de l'énergie nucléaire est-il économique, ou correspond-il à l'idée que les experts économiques capitalistes qui ont mené la France dans le mur se font de l'économie ?

Les partisans du développement du nucléaire civil ont un argumentaire simpliste très proche du propos de D. Trump sur la réindustrialisation. D. Trump surfe sur la nostalgie d'un capitalisme industriel prospère qui n'a jamais existé séparément de sa politique impérialiste.

L'Etat soviétique a-t-il fait faillite parce qu'il était communiste, suivant le préjugé américain, ou parce qu'il était dirigé par des technocrates à partir de 1950 ? Les Gilets jaunes doivent se poser la question du gouvernement technocratique dans son ensemble, sans exclure la stratégie nucléaire emblématique de ce type de gouvernement ultra-violent.

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