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Sur la Chasteté chrétienne

Au préalable il faut faire le constat que la chasteté, en général, s'oppose à la société de consommation, que la télévision prêche 7 jours sur 7, mais aussi le cinéma à quelques exceptions près.

La chasteté est un moyen intéressant pour comprendre ce qui distingue le message évangélique des autres messages ou doctrines religieux, et pour distinguer le satanisme, c'est-à-dire la subversion du message évangélique par des chrétiens. Le satanisme est un thème central dans l'oeuvre de Shakespeare : il y joue un rôle équivalent à la lutte des classes dans l'oeuvre de Marx et Engels.

Il est affligeant de voir que l'Eglise catholique continue de dire n'importe quoi sur la chasteté chrétienne, en dépit de la corruption morale d'une part de son clergé, cause de scandales à répétition. Une bonne partie de la littérature catholique sur ce thème mériterait d'être détruite, car elle élève l'immoralité au rang de la spiritualité.

Jésus-Christ, modèle de chasteté, ne fait aucun effort pour être chaste. Sa chasteté n'est pas un don, sous la forme de sacrifice, qu'il fait à Dieu. On le voit prôner la charité, l'assistance aux plus pauvres, mais pas le sacrifice de son désir. Au contraire, on voit le Christ en colère chasser les marchands du Temple où ils faisaient négoce de colombes et autres objets pour des sacrifices rituels.

Pour ma part je n'ai jamais entendu que des abrutis poser l'équation du masochisme et de l'abstinence sexuelle. Sous prétexte qu'il n'a sans doute jamais eu de relation sexuelle avec une femme, les chantres de la société de consommation en déduisent que Michel-Ange était homosexuel (?). L'art remplissait la vie de Michel-Ange : quel besoin de relation sexuelle un tel artiste pouvait-il avoir ? L'art procure des satisfactions que la sexualité ne procure pas ; l'art peut procurer la gloire, c'est-à-dire une forme d'éternité à laquelle certains hommes sacrifient leur existence.

C'est ici le thème des "Sonnets" de Shakespeare, publiés n'importe comment, peut-être contre la volonté de l'auteur. Ils traitent de la difficulté de la chasteté pour une femme, ce qui a pu inciter à attribuer les sonnets à une poétesse, ou à suggérer que Sh. avait pu les écrire pour une femme (la reine elle-même ?).

La chasteté féminine est médicale ; c'est une mesure prophylactique avant tout, jusqu'à une période assez récente. La sexualité est en effet une activité mortelle pour les femmes. Là encore les chantres de la société de consommation se sont arrangés pour effacer cette part sinistre de l'histoire du capitalisme, lorsque la sexualité des riches provoquait une hécatombe de femmes pauvres. Les coulisses de la "civilisation industrielle" sont remplies de cadavres.

Aldous Huxley propose une description de la sexualité technocratique, typique du XXe siècle, me semble-t-il indépassable ou inégalée, sauf peut-être par E. Waugh dans "Ces Corps vils" ("Vile Bodies").

Huxley et Waugh ont vu que l'hypersexualisation de la société technocratique conduit à sa stérilité, autrement dit qu'elle est une forme de suicide social collectif.

Si "l'antéchrist" Nietzsche avait été un peu plus honnête, il aurait commencé par dire dans son chapitre intitulé "Humain, trop humain" que l'Apôtre place à peu près l'amour au niveau de l'alcoolisme. Paul est un peu embarrassé par la question de l'amour : il ne pouvait pas deviner qu'il deviendrait le centre métaphysique (abstrait) de "la civilisation judéo-chrétienne". S'il avait été plus honnête, N. aurait proposé comme Sh. la généalogie du nihilisme occidental judéo-chrétien.

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