La guerre entraîne l'"union sacrée" des partis, entre lesquels pleuvent les coups bas en temps ordinaire. Ainsi, la guerre, accomplissant l'unité nationale, c'est dans le crime que la politique apparaît dans ses vêtements les plus nobles, notamment aux gosses qui ont plus d'admiration pour la force que pour la ruse.
Mais en "temps de paix" (sic), quand il faut partager prébendes et pouvoir, les coups bas pleuvent et le clergé dissimule à grand-peine l'immondice, entretenant la légende de temps anciens où la politique et les politiciens se seraient comportés dignement : de Gaulle, le moyen âge, Napoléon, César, la révolution française, Jeanne d'Arc, tout y passe.
La politique n'a donc que deux moyens concrets de rester en équilibre, sur le fil du rasoir : le premier c'est l'argent, assorti de n'importe quelle religion ou doctrine sociale qui s'en accommode. Le second c'est la guerre, lorsque l'argent vient à manquer, et qu'une nation doit chercher en dehors d'elle-même sa raison d'exister. Lorsque l'anarchie suggère qu'il y a d'autres façons pour la politique de s'organiser que la guerre ou l'argent, elle fait le jeu de la politique, qui ne demande pas mieux que l'on invente pour son profit toutes sortes de drogues, afin de placer sous l'éteignoir ceux dont elle ne parvient pas à satisfaire les besoins. L'anarchie se fait alors existentialisme, c'est-à-dire onanisme selon Marx, adoptant ainsi la religion du bourgeois ; celle-ci répond à son propre besoin d'occulter que l'enrichissement est le plus noir des desseins.
Les gosses des banlieues sont incités à un plus grand civisme ; des fois où il y aurait encore des oreilles vierges pour recevoir des leçons de morale ? La dernière qui y croit encore à la France, je vais vous dire, elle s'appelle Naama, elle a douze ans et fait faire bien sagement ses devoirs à ses frères à la BM, inconsciente que la prostitution est devenue le dernier cri en matière d'éthique.