Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les Trois Juifs

Ceci n'est pas une fable. Ayant vécu toute mon enfance dans une province reculée, exempte ou à peu près de juifs, ceux-ci restèrent longtemps pour moi des personnages imaginaires : Moïse, Samuel, Daniel, Esaü, Noé, etc.

Moitié par fainéantise, moitié parce qu'ils étaient soporifiques, je n'écoutais guère mes professeurs d'histoire-géo. Du reste ceux-ci n'appuyaient leur récit de la choa que sur de toutes petites photos, moins impressionnantes que les images télévisées qui m'étaient interdites. Dans les bouquins que je lisais de mon côté, la question du martyre des chrétiens dominait largement.

Je crois me souvenir d'avoir soupçonné un de mes condisciples d'être une sorte de juif, en raison d'une physionomie très spéciale : blond aux yeux bleus, avec la beau basanée (du reste très doué dans les arts martiaux, mais ça n'a rien à voir), avant d'apprendre par mes parents qu'il était Kabyle.

En somme ce n'est qu'une fois monté à Paris que j'ai été "saisi de la question juive". Un peu brusquement, par un juif très truculent. Celui-ci m'interrogea à brûle-pourpoint tandis que nous sirotions ensemble un verre de vin : "Toi qui es catholique, tu dois sûrement être antisémite ?" Comme quoi on peut être truculent et légèrement parano. Réflexion que je lui pardonnai immédiatement, étant donné ses marques de générosité plus fréquentes : j'aurais pu ouvrir un bazar si j'avais accepté tout ce qu'il m'offrait.

Peu à peu, au fil de ma vie parisienne, j'en suis venu à la conclusion qu'il existe trois sortes de juifs bien distincts : 1/ Celui, ou le plus souvent celle, qui ne fait que parler de la choa, faute d'imagination (les comportements obsessionnels découlent d'un manque d'imagination) ;

2/ Celui qui ne parle jamais de la choa, pour mieux se fondre parmi les goys ;

3/ Le juif orthodoxe, qui paraît indifférent aux choses extérieures à l'Ancien Testament, et vivre dans une bulle. Jamais aucun de ceux-là ne m'a adressé la parole, sauf une fois l'un eux, rue des Rosiers, persuadé que j'étais un de ces juifs charnels éloignés de la loi de Moïse, voulant me ramener au bercail. Ma misogynie m'incline à une sympathie plus grande pour le 3e type "orthodoxe", en raison de son mépris pour la mode et le style (contrairement au type de la tapette nazie, avide de fanfreluches).

Si on obligeait ces trois juifs-là à vivre ensemble, je crois que ça tournerait vite au génocide.

 

Commentaires

  • C'est très drôle.

Les commentaires sont fermés.