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De Babylone à Matrix

(MAJ)

Babylone ou Babel est un vieux symbole de l'oppression. Il indique son caractère systématique ou mathématique. Contre le discours nazi ou conservateur, il est important de comprendre que l'architecture n'est pas un art "réaliste", mais l'axe essentiel d'une anthropologie menant à la folie. Les livres n'ont pas tous été brûlés ou interdits, comme dans la fable d'Orwell, mais le clergé a imposé aux masses la seule littérature thérapeutique ou virtuelle, destinée comme l'alcool à entretenir le moral des troupes, ainsi qu'un état d'inconscience permanent, y compris en état de veille.

L'étude de "l'inconscient" comme une chose réelle, dans une société libérale composée surtout d'irresponsables (d'acteurs) est du plus haut comique, et la présence d'experts psychiatriques dans les tribunaux une mascarade (Contrairement à ce qui est généralement avancé pour défendre cette tartufferie, le but premier de l'expert-psychiatre n'est pas de disculper le prévenu mais la société elle-même.)

La chose est d'autant plus flagrante, s'agissant d'oeuvres ou d'artistes dont le propos est tout sauf virtuel, et qui sont réduits au "style" ; Shakespeare en premier lieu, transformé en énigme par les universitaires libéraux ; L.-F. Céline dernièrement. Non pas sous l'effet d'un complot positif, bien qu'il faut rappeler que la politique est essentiellement un complot, mais comme F. Bacon ou Shakespeare l'a bien vu (cf. "Hamlet"), sous les effets conjugués de la lâcheté des élites civiles et religieuses, d'une part, et d'autre part de l'aspiration toujours plus puissante de la société à s'organiser à mesure qu'elle croît, devenant ainsi de plus en plus "quantique", c'est-à-dire bête.

Il y a donc bien dans le nationalisme à l'échelle mondiale et ses apôtres les plus biscornus (J. Attali), une absurdité et un paradoxe de nature religieuse. On est parfois frappé de l'imbécillité particulière des artistes ou prétendus savants mis en vedette par les médias. Nitche, lui-même largement décadent pour quelqu'un qui rêve d'avoir une érection, le dit lui-même : la vérité n'est pas bonne pour la civilisation. Ainsi la sélection naturelle se fait des intellectuels les plus serviles, imbéciles ou rusés. En ce qui me concerne, mon exemple préféré est celui de Jean-Didier Vincent, spécialiste de la psychologie des chats et de l'éducation sexuelle des filles prépubères, et son : "Il faut en finir avec Eschyle !"

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Le symbole de Babylone a été rajeuni ou restauré récemment par le terme de "matrice". Il n'est pas sans évoquer le cri de vengeance des sauvageons des banlieues : "Nique ta mère !", perspicace par sa façon de désigner le caractère maternel du pouvoir et de l'oppression moderne. Les membres du "Tea Party" yankee ultra-libéral, qui dénoncent l'ingérence de l'Etat dans tous les domaines n'y songent même pas ; pas plus que les soi-disant anarchistes français ne distinguent l'aspect ultra-sécuritaire de l'économie capitaliste. "Travailler plus pour gagner plus" : est un slogan typique de l'asservissement de type totalitaire, car c'est une simple promesse, un mirage.

Précisons ici que le culte identitaire, caractéristique aussi d'un régime totalitaire (à des fins d'intimidation et de mobilisation par les élites des "sans-droits"), se heurte physiquement au genre masculin, moins apte à s'identifier à un principe essentiellement féminin. On peut le dire autrement : l'identité est un principe trop religieux ou trop abstrait pour un homme, moins disposé physiquement à l'anéantissement et au sacrifice. Une manière de mieux saisir le caractère totalitaire du discours identitaire est de comprendre qu'un cadavre est l'incarnation la plus réaliste d'un individu en tant qu'"identité". La croix est un symbole identitaire puissant, et on comprend qu'elle soit appréciée dans les cultes macabres, en même temps que des symboles opposés, exprimant au contraire le vitalisme, phallique ou sanguin (serpent, pyramide, dollar, etc.)

Bien que je n'ai pas été élevé en banlieue, en tant qu'homme j'ai la même réaction qui consiste à voir dans la police une personne morale féminine qui cherche à m'imposer ses quatre volontés.

Comment imposer à ceux qui n'ont pas de patrimoine le respect d'une autorité, dont la seule légitimité est la défense du patrimoine ? La République n'a pas de réponse à ça. Elle doit donc passer par un culte ésotérique et des promesses électorales, constitutifs d'un viol de la conscience. Ajoutons à ça que le trafic de drogue est la police républicaine la plus efficace dans les banlieues. Ses bénéfices contribuent à l'enrichissement de l'Etat et au maintien du respect des valeurs républicaines.

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Dans la littérature, il faut encore penser à "Hamlet", où la mère du héros contre qui les puissances sataniques se déchaînent, et qui ne recours qu'à la seule force de l'Esprit, la reine Gertrude représente une telle matrice. La matrice, et en même temps l'Eglise. Cela tient à la connaissance du tragédien de la représentation traditionnelle dans les mythologies antique, juive ou chrétienne, du pouvoir d'oppression sous la forme d'une divinité féminine. L'idolâtrie de la Vierge Marie, à quoi se résume désormais le christianisme libéral, n'est pas un phénomène nouveau. Dans cette pièce comme dans d'autres, Shakespeare pose les jalons d'une théologie à la fois plus imagée et plus savante que celle de Dante ou Luther précédemment.

 Shakespeare n'entend pas seulement combattre un culte païen idolâtre, sous couvert de dévotion chrétienne, mais il souligne que le mythe de matrix a un sens très profond et universel, qui répond au mythe d'Adam et Eve. Le fait est que le culte républicain est un culte matriciel restauré, et qu'il a été restauré par les institutions chrétiennes. 

Shakespeare-Bacon a en outre fait d'Hamlet, dans lequel on le reconnaît sans peine à ses nombreuses références à saint Paul et à Démocrite, le pendant du prophète Daniel, sachant que le Christ descend des prophètes juifs et non de la loi juive.

Ce qui nous ramène à Babylone. Quand celle-ci se réfère à une oppression physique, plus proche de la tyrannie emblématique d'Oedipe, qui désigne le totalitarisme égyptien, babylonien ou romain (Bacon fait observer que César-Auguste a pris pour emblème le Sphinx, manière pour Bacon de sous-entendre que la politique, pour un chrétien, est démoniaque), au contraire la "matrice", par un symbolisme non plus masculin, phallique, mais cette fois féminin, suggère la nature dorénavant psychologique de l'oppression. Le populisme a d'ailleurs conservé cette distinction intacte dans le fameux "Ferme ta gueule !/Cause toujours !), tandis que l'élite religieuse, poursuivant son travail de sape, s'efforce de faire croire à un progrès de la psychologie sur la violence physique.

Commentaires

  • .....Suivez le lapin blanc.....

  • "l'architecture n'est pas un art "réaliste", mais l'axe essentiel d'une anthropologie menant à la folie. "

    suis d'accord, faut en rester au tabernacle, les Massaï en tout compris de l'architecture, il bâtissent avec la merde de leurs vaches dont ils boivent le sang et le lait. Y a qu'avec les lions qu'ils ont un problème, dont ils partagent le gibier et l'indépendance. Manquent pas de couilles quand il s'agit de l'idolâtrer, le roi des animaux! (à trois avec des lances parait-il)!

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