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L'imposture laïque

Les valeurs républicaines sont indexées sur l'argent, le plus rassurant de tous les dieux, bien que comme tous les garde-fou il a tendance à se dérober vers la fin, beaucoup moins infini qu'il n'y paraît d'abord.

Est-ce que le bourgeois n'a pas lui-même l'instinct de la valeur de l'argent limitée à l'espace-temps ? Ne se doute-t-il pas, au moment de mourir, que sa position avantageuse en ce bas-monde était un ordre absolument relatif ? Bien avant que Jésus-Christ dénonce ceux qui se fient au temps et au tic-tac de l'horloge comme des imbéciles, nombre de philosophes grecs avaient vu dans ce mouvement, déjà, le panurgisme.

Bien des problèmes de foi en dieu/l'avenir se rapportent à dieu comme un grand architecte de l'univers, en réalité, et sont étrangers au christianisme, tourné vers le salut et non la foi.

Le régime républicain est donc bel et bien religieux, et non irréligieux, car de la même manière que la musique est religieuse, l'argent l'est aussi. Et c'est une religion extrêmement oppressante que le culte de l'avenir pour ceux qui veulent se tourner vers les choses spirituelles, et non temporelles. Je ne dirais pas "les chrétiens", car beaucoup d'entre eux n'ont plus en tête que de vagues préoccupations civiques, mais plutôt les "pauvres", qui restent les mieux prédisposés à comprendre ce que Jésus dit, à travers les siècles et par-delà les étiquettes religieuses.

Le régime laïc maltraite les pauvres, non moins que les monarchies soi-disant "de droit divin" ne le faisaient. Non seulement les pauvres du tiers-monde, télécommandé, mais aussi les pauvres qui vivent en France. Le régime laïc pratique ce que Molière décrit comme l'aumône de Don Juan au pauvre.

Etant indexées sur l'argent, les valeurs républicaines n'iront pas au-delà de l'argent, ni de la capacité des pompes aspirantes des vampires qui gouvernent la France au nom de principes humanistes, ajoutant à l'escroquerie juridique de la démocratie, l'escroquerie morale. Les pauvres et les misérables qui ont accepté l'aumône de la République sont forcément ingrats. Il n'y a pas de gratitude à avoir vis-à-vis d'un système cynique, qui ne donne pas gratuitement. Pourquoi éprouver de la gratitude vis-à-vis de sa mère ? Elle nous a donné la vie, sans les moyens de ne pas souffrir ni mourir. Seule une dévotion religieuse extrême impose dans ce cas-là le respect. Et cette dévotion religieuse ne va pas au-delà des jeunes pucelles sentimentales. Prenez un gangster : il flairera tout de suite, derrière la belle vitrine, les coulisses crapuleuses de la République, dont la laïcité est aussi neutre que les portes de prison sont en carton.

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