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Ellul l'imposteur

La tentative grotesque d'imposer Jacques Ellul comme une figure de l'anarchie chrétienne est une initiative de membres de la brigade mondaine de Benoît XVI, qui n'hésitent pas à se déclarer fiers d'être salariés de cartels militaires. Leur premier souci devrait être de manifester leur désapprobation de l'aumônerie militaire chrétienne et de sa caution indécente par le clergé romain ; au lieu de ça, leur premier souci est de farcir la tête de jeunes chrétiens avec Jacques Ellul.

- Pourtant la France est le pays au monde après l'Angleterre qui compte le plus de solides penseurs chrétiens anarchistes. Citons Rabelais, lucide critique de l'intellectualisme monachique, puisque l'idéologie totalitaire moderne n'est que le produit dérivé de spéculations monastiques absconses. L'inepte Ellul prétend s'opposer au nationalisme : qu'est-ce que le nationalisme, si ce n'est un délire mystique de nature juridique. Qui a introduit le droit romain inique dans l'Occident chrétien, si ce n'est le clergé du moyen-âge ? Il ne faut pas chercher plus loin pourquoi les pièces de Francis Bacon, alias Shakespeare, sont peuplées de moines imbéciles.

- Citons Molière aussi, le plus grand théologien de langue française, car si la théologie n'est pas compréhensible de tous, elle n'est qu'une mystique cléricale équivalente aux tours de prestidigitation d'Einstein dans le domaine scientifique. Molière illustre la caractéristique de l'anarchie chrétienne, qui est d'être antisociale. Molière peint en effet la folie sociale. Jésus-Christ ne cesse de dissuader les juifs, ainsi que ses apôtres, d'accorder une quelconque valeur spirituelle aux questions sociales. Il n'est pas une parabole du Christ qui ne renverse l'ordre social anthropologique. Source de l'inconscient collectif, le Christ condamne même le langage humain comme la première cause d'impureté.

- Ellul se veut critique du monde moderne technocratique ; pourtant il est "sociologue" et se prévaut donc d'un discours religieux, dont le but principal est de justifier la technocratie. Avant d'être une science biologique, souffrant sur ce terrain de graves lacunes, la théorie de l'évolution des espèces est d'abord un théorie sociologique, ce qui la prédestinait à faire florès dans l'Allemagne nazie. On le reconnaît à trois caractéristiques : 1/Elle s'accommode du hasard, version laïque de la providence païenne, que la science combat au contraire. 2/Elle fait de l'homme le sujet central de la science. 3/ Elle pose le principe de l'adaptation et de la mutation comme cause du progrès, qui défie cette réalité que le mouvement instinctif, chez l'homme, est le plus régressif et le moins libre. C'est la sociologie ou la religion qui sont zoophiles, quand la science permet de voir que l'homme diffère doublement de l'animal, puisqu'il lui est inférieur sur le plan éthique et politique, mais supérieur dans l'ordre spirituel.

- Comme par hasard, Ellul s'oppose à Marx, auteur de la pensée anarchiste la plus féconde depuis Shakespeare, le plus dissuasif de croire que le droit n'est autre qu'une apologie déguisée de la prédation de l'homme par l'homme.

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