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Pour en finir avec le cinéma

L'hostilité des chrétiens au cinéma ne fait que prolonger leur hostilité à la musique.

Comment la comprendre ? F. Nitche, s'exprimant au nom de l'antéchrist, relie avec raison musique et modernité. Avec raison, car les notions d'espace et de temps sont les plus subjectives et les moins universelles. Si Nitche, dès qu'il aborde le terrain de l'histoire, verse dans le négationnisme propre aux hommes de loi et de foi, à propos du christianisme en revanche fournit aux païens ou aux athées qui les ignorent, au nom de la haine de Jésus-Christ et de saint Paul, un éclairage exact.

En effet, le parti de Satan est bel et bien religieux, ou "social" comme on dit aujourd'hui, tandis que le christianisme se veut universel ("catholique"), c'est-à-dire irréligieux et "antisocial". Au grand dam de Nitche, le Christ méprise les valeurs juridiques ou organiques. Le christianisme est sans clergé, par conséquent sans rituel, et il est purement eschatologique ; c'est en cela qu'il perfectionne le judaïsme qui avait sombré dans le cléricalisme, les vains sacrifices, en un mot le complot des pharisiens avec les veuves. Nitche renseigne aussi sur le caractère religieux de la modernité, comme de la musique.

Cette religion de bonnes femmes, ennemie du progrès chrétien vers la vérité universelle, est une sorte de mysticisme technocratique complètement creux, qui dissimule un profond conservatisme. Le conservatisme de la modernité éclate précisément dans le rituel. Nier son importance dans la société totalitaire où nous sommes reviendrait à nier le rôle que les horloges y jouent, sans compter l'alcool et la drogue.

Je prends toujours l'exemple du Japon pour illustrer l'imposture moderne ou nitchéenne et souligner l'imposture qui consiste de la part des "nitchéens" à occulter que leur doctrine sert les cartels bancaires et industriels, exactement dans les mêmes termes que le nazisme les a servis. Le culte identitaire nitchéen est une musique militaire. Pour entretenir l'esprit de prédation dans une caserne, on entretiendra un tel culte identitaire, le plus grossier et opposé à l'humanisme ou au christianisme, aux yeux desquels toutes les fictions juridiques ramènent à la plus puissante d'entre elle, la mort, qui détermine toutes les autres.

Par-delà l'efficacité technocratique japonaise, il n'y a rien, le néant. L'institution catholique romaine le prouve, qui résonne comme une coquille vide après qu'elle a perdu son efficacité. Sur le plan spirituel, il n'est plus qu'un vague délire, une sorte d'hystérie féminine qui permet au soldat démocrate-chrétien de croire qu'il procède de dieu, alors qu'il procède de Satan, affichant les emblèmes les plus nets de son empire sur le monde.

Le critique de cinéma est sans doute le prototype de l'imbécile moderne. Il ignore en effet que le cinéma, en tant qu'il est fonctionnel et religieux - du point de vue critique ne mérite pas d'être critiqué - du point de vue religieux ou cinématographique est imperméable à la critique. Tout au plus peut-on classer par genres les films, comme la musique. 

C'est d'ailleurs ici la coïncidence du totalitarisme et du cinéma. Le totalitarisme ne se consolide pas tant, comme la tyrannie, à l'aide de la violence physique que par l'éradication sournoise de l'esprit critique. Tandis que le caractère de complot politique demeurait apparent dans la monarchie, le complot totalitaire ou démocratique se situe au niveau éthique, beaucoup moins visible, mais sans doute plus dangereux et aliénant encore. Il place la racaille républicaine en position de défendre le confort intellectuel sous la bannière de la liberté d'expression.

Il faut en finir avec le fléau du cinéma, destiné d'abord à justifier de nouveaux charniers à l'aide des anciens, formulation plus machiavélique encore que le nazisme de la prédation. Vous ne me croyez pas ? Il suffit d'observer la connerie des acteurs et actrices de cinéma, personnes manipulées et qui aiment l'être. Les cinéastes ? Ce sont des chiens cupides. Non content de se mettre au service de la propagande et du viol des consciences, alors que le cinéma pille l'art populaire, le cinéma exige du peuple qu'il lui verse des royalties. Le cinéma est aussi mensonger que le droit de la propriété intellectuelle l'est, au même niveau de pourriture religieuse ou éthique.

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