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Les Oiseaux

...se cachent pour mourir. Ce titre de film, que je n'ai d'ailleurs pas vu à cause que le mélange du christianisme et du cinéma me donne la nausée, résume parfaitement le monachisme, c'est-à-dire le mouvement culturel le plus subversif à l'intérieur du christianisme -stigmatisé par Shakespeare pour cette raison.

On peut mesurer facilement la distance entre la vie monastique et celle de Jésus-Christ et des apôtres, qui ne se retirèrent pas du monde, mais s'exposèrent à sa vindicte. Parfois François d'Assise est présenté comme un doctrinaire révolutionnaire, en raison de son idée de réduire le règlement des abbayes et les cloches à la charité. Plus simplement je pense que François d'Assise a lu les Evangiles, contrairement aux autres moines, dont la bêtise me paraît atteindre la sournoiserie dans l'ordre des dominicains (le permis de tuer au nom de la paix n'a pas été inventé par BHL mais par Thomas d'Aquin). Ou peut-être François d'Assise avait étanché sa soif de plaisir, tandis qu'on entre au monastère en espérant jouir un peu mieux de la nature.

Je crains que si on interroge quelques-uns des moines qui subsistent en France - mettons ceux auprès de qui François Fillon va chercher des conseils fructeux à l'appui de son plan européen babylonien -, si on interroge ces moines sur la signification des paroles de Jésus à ses apôtres : "N'ayez pas peur !", ils ne soient tentés de répondre qu'elles veulent dire qu'il n'y a pas, pour être heureux, à hésiter à vivre caché, au son de la cloche.

Le plus dur dans la vie monastique, c'est d'accepter la discipline, ce qui revient pour un Français à devenir Allemand ; sans compter la pédérastie inhérente aux systèmes carcéraux. Les systèmes de pensée qui idéalisent la société, ou se bercent de l'illusion de croire - espérance fatale - que la société peut être perfectionnée, sombrent très rapidement dans le ridicule en postulant de façon plus ou moins implicite que l'homosexualité est une condition nécessaire à l'accomplissement de la civilisation parfaite. Entièrement fondées sur le sexe, les doctrines sociales finissent par reléguer le sexe au niveau d'une théorie abstraite ou d'un rituel. Bien avant d'avoir été sacralisée par les marchands capitalistes, la sexualité le fut par les moines.

Rien de plus naturel que ceux qui éprouvent vis-à-vis du christianisme la haine, conservent cependant un peu de sympathie pour la vie monastique et l'extraordinaire sagacité des moines dans l'invention des saintes espèces sociales, proportionnelle à la médiocrité de leurs sommes théologiques. Les moines ne sont pas chrétiens, ils sont "zens".

On peut dire que le "moyen-âge" porte bien son nom, car la médiocrité s'accorde parfaitement avec la jouissance ou le plaisir. A l'heure actuelle, on peut dire que des nations comme le Japon ou les Etats-Unis sont très en retard sur le moyen-âge européen, en termes de philosophie, n'étant pas parvenues à mettre en place autre chose qu'un régime de frustration généralisée.

Une culture se juge d'abord à partir de la gastronomie et des pratiques sexuelles en vigueur, qui forment le socle des doctrines sociales. Le régime alimentaire et la pornographie en vigueur aux Etats-Unis sont des indices suffisants du fanatisme religieux qui y règne, et de la facilité pour les élites yankees de manipuler la population à l'aide de trucages cinématographiques grossiers.

On sait en outre que dans les sociétés où la femme domine, et c'est le cas des monastères d'hommes, bien qu'elle n'y soit pas présente physiquement, dans ces sociétés les hommes ont un penchant accru pour le vain sacrifice et la bestialité. Si les nazis avaient été misogynes, probablement ils n'auraient pas massacré autant de juifs, avant de se faire massacrer à leur tour. En effet, je ne connais aucun type misogyne que la doctrine "Le travail rend libre", ne fera pas ricaner spontanément, ou son équivalent parfait "Le sexe rend libre" ; pourquoi pas la prière ou le mariage, tant qu'on y est ?

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