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Art et Peuple

- L'homme du peuple doit se demander en quoi l'argent lui-même n'est pas un art abstrait, comme le cinéma ou la photographie ? Et, de fait, l'argent est pure fiction, provoquant l'émotion et les sentiments. Mme Bovary n'est pas une bourgeoise sentimentale : elle est sentimentale parce qu'elle est bourgeoise.

L'argent est parfaitement classique sur le plan artistique. C'est la même recette. Brûler un billet de banque ou un Rothko, c'est la même chose : même pisser sur un Duchamp est interdit par le régime nazi, qui se sert de l'art et de son culte comme un moyen d'oppression.

- On peut poser le principe que, plus un régime est totalitaire, plus l'art y est sacré (aussi vil soit-il), plus le sentiment religieux est développé, plus l'art populaire est étouffé. Typiquement, il n'y a pratiquement pas d'art populaire aux Etats-Unis, mais exclusivement de l'art baroque - la suite de Versailles. Un Français, à cause du réalisme de l'art français, méprisant des gadgets chamaniques allemands et du satanisme à la petite semaine, traduira : les Etats-Unis ne sont jamais entrés dans l'histoire.

- Bernanos a raison : la Libération fut un mensonge plus grand encore que la collaboration (Marx aurait dit la même chose, ou Balzac : n'importe quel historien digne de ce nom) ; en se soumettant à l'art des Etats-Unis, les élites françaises ont soumis le peuple à un art plus néfaste pour lui encore que l'art nazi. L'avertissement est à prendre au sérieux, car tôt ou tard l'imposture d'une élite finit par être dévoilée.

La bonne nouvelle, c'est qu'en matière d'élites françaises, il n'y aura plus bientôt que des vieux schnocks débiles. Il n'y aura plus alors qu'à les pousser un peu, et flanquer leur culture au rebut. Sang froid et patience, comme Hamlet dans Elseneur.

 

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