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Lettres mortes

Je ne vois pas quel homme de lettres peut disputer à François-René de Chateaubriand la couronne d'écrivain français le plus putassier de tous les temps ? Pas même Sartre, qui tenta de lui disputer un bout de trottoir. Les augustes académiciens, rentiers du Satan-trismégiste Richelieu ? Aucun ne sait rouler du cul comme Chateaubriand. Le branlement du bicorne fait tout au plus suinter quelques jeunes filles prépubères, clientes de Michel Déon ou Jean d'Ormesson.

La littérature de Chateaubriand est la mieux faite pour les hommes privés de bordel, parce qu'ils n'en ont pas les moyens physiques, ou bien parce qu'une épouse vigilante, afin de ne pas se retrouver expropriée, leur tient la bride. Stendhal pourrait jouer le même rôle, avec son antichristianisme de sous-préfet, n'était son physique porcin, qui le relègue derrière Rimbaud sur le macadam.

"Tout est sexuel" dit Freud, sans doute pour se venger d'être incapable d'écrire une seul phrase avec style, et de devoir se contenter d'un amour télépathique avec sa fille. Encore faut-il préciser que, dans la culture moderne, seuls la guerre et les charniers, les bordels d'antan où les putains crevaient massivement, traduisent une sexualité bourgeoise assumée ; le reste du temps, le sexe est "rentré", comme le dard de certains insectes. La manière de tuer du bourgeois trouve son pendant exact dans sa manière d'aimer. Tuer, pour le bourgeois, ne relève plus de l'art mais du jeu. On pense aux manières du chat, cette bestiole identifiable aux moeurs modernes.

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