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Eloge de la faiblesse

Contrairement à l'affirmation de Nitche, il n'y a pas d'éloge de la faiblesse dans le christianisme, faute de quoi le dieu des chrétiens serait effectivement un calcul irrationnel, comme la démocratie.

Nitche lit les évangiles sans jamais se départir de son élitisme. Effectivement, dans l'ordre naturel et le droit qui en découle, l'homme d'élite est plus puissant. Aussi démocratique soit le monde moderne officiellement, le culte de la personnalité n'a pas fléchi d'un iota. Mais le christianisme ne tient aucun compte de l'ordre naturel et du droit qui en découle. Du point de vue de l'élite et de ce qui la justifie, nécessairement le Christ ne peut qu'être un homme faible ou suicidaire, entêté à mourir plutôt qu'à vivre pleinement.

Ici, Nitche a sans doute tort de mettre dans le même sac les Romains et les Juifs, et de les féliciter pour leur assassinat dans les règles, au bénéfice de l'ordre public. En effet, si les Juifs avaient pris le Messie pour un homme faible et suicidaire, on peut penser qu'ils n'auraient pas réclamé son exécution.

La faiblesse est représentée dans les évangiles par le jeune homme riche, qui au contraire occupe la position la plus enviée sur le plan de l'espèce. C'est-à-dire par l'attachement à la nature et au monde qui la reflète avec plus ou moins d'intelligence. Le jeune homme riche ne peut pas briser le cercle de ses usages. Le pauvre, que Nitche appelle faible, est plus près de la porte étroite de sortie du monde, en quelque sorte. C'est pourquoi Molière nous montre l'antéchrist Don Juan s'efforcer de retenir le pauvre à l'intérieur du cercle.

L'effort surhumain accompli par Nitche est pour sortir d'un monde moderne sur le point de s'écrouler. Mais le chrétien n'a que faire de l'écroulement du monde - là encore, contrairement à ce que prétend Nitche, il n'en est pas actionnaire.

Commentaires

  • "Ici, Nitche a sans doute tort de mettre dans le même sac les Romains et les Juifs, et de les féliciter pour leur assassinat dans les règles, au bénéfice de l'ordre public. En effet, si les Juifs avaient pris le Messie pour un homme faible et suicidaire, on peut penser qu'ils n'auraient pas réclamé son exécution."

    ahah, la main dans le pot de confiture

    bravo et merci :)

  • La démonstration de la faiblesse du Christ par Nitche est le point faible de sa démonstration. Elle ne permet pas de comprendre la domination du monde moderne par les élites judéo-chrétiennes occidentales et la nature particulière du pacte que ces élites ont passé avec Satan. Sur ce dernier point Shakespeare s'avère le plus éclairant.

  • La faiblesse, selon le moustachu, s'entend comme le cri du coeur d'un carriériste terrestre. Nietzsche, aujourd'hui, reprocherait à l'électeur de ne pas se déplacer aux urnes, tel un Brecht éploré. Du point de vue qui prédomine, c'est à dire celui de l'économie, le chrétien refuse la culture d'entreprise du monde satanique en marche.

  • - On ne peut pas exactement poser la coïncidence de Le Pen et de Nitche, bien qu'il y a indéniablement de la part du FN une imitation du discours réactionnaire nitchéen. Pour être plus précis, c'est Alain Soral qui l'imite le mieux, puisque ce qui ne colle pas entre le FN et Nitche, c'est la peur qu'ont certaines personnes efféminées de l'islam.
    - On ne peut pas être "nitchéen" et s'inscrire dans une perspective démocratique : c'est déjà l'impasse de l'antichrist Maurras naguère et de son mouvement d'Action française. Je veux dire par là que c'est l'inadaptation de la doctrine de Nitche au monde moderne qui fait tout l'intérêt de Nitche, tandis que les tentatives d'adapter ce pur satanisme aux données politiques actuelles n'ont presque aucun intérêt. L'hitlérisme, c'est Nitche + l'électricité, c'est-à-dire comme le stalinisme une forme d'hégélianisme camouflé derrière le motif du bonheur païen, comme le stalinisme est un hégélianisme camouflé derrière le motif du bonheur du peuple ou de la démocratie. Autrement dit, les formules corrompues du nitchéisme sont comme un animal sauvage... dans un zoo.
    - Nitche entend la faiblesse d'une manière assez proche de Sade, comme le masochisme féminin, auquel le sadisme viril doit répondre afin du meilleur équilibre biologique possible. Le christianisme doit être éradiqué selon Nitche comme une morale masochiste communiquée à toute l'humanité, à terme catastrophique.

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