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Liberté ou bonheur ?

Qui poursuis le bonheur renonce nécessairement à la liberté. Le bonheur est relatif, tandis que la liberté, elle, est au contraire universelle.

S'il y a peu d'élus au royaume libre de dieu, c'est pour la raison que le bonheur se pare de séductions sociales ou mondaines dont la liberté est dépourvue. Quelle femme peut ainsi plaire à l'homme sans se servir d'appâts naturels ? C'est la liberté. Le bonheur est une putain - on le reconnaît à son revers macabre.

Sur le plan social, la liberté n'est d'aucune utilité. Certains disent même que l'homme est un "animal politique", et seulement tel ; ou encore certains prétendent que l'évolution est une loi fondamentale de la physique. Cela est nécessaire, non pour faire le bonheur, mais pour y faire croire comme le plus grand effet de la bonté de dieu.

Ainsi le culte de Satan s'entretient-il sous diverses apparences, dont les plus sournoises portent la marque de la sympathie... pour Jésus-Christ. La liberté n'est rien pour les princes de ce monde et leurs clergés factieux, nous dit Shakespeare - la liberté n'est rien, et cependant voyez combien farouchement ils la combattent, avec leurs universités et toutes sortes de moyens techniques extraordinaires. Que ne s'en tiennent-ils à l'apologie de Satan ou de Zarathoustra, comme Nitche ? Non, il semble que l'appui de renégats chrétiens ou de renégats juifs soit une contribution indispensable au mensonge démocratique millénariste. Pourquoi combattre ce qui n'existe pas ?

Faites le bonheur, au lieu de le promettre, a-t-on envie de dire aux chiens démocrates-chrétiens, à tous ces défenseurs de la "famille chrétienne", tandis que le Messie affirme l'extrême relativité de la famille. Faites le bonheur des peuples, et alors le triomphe de Satan sera total - les princes de ce monde auront fait la preuve que la liberté, ce caillou dans leurs bottes, n'existe pas. Mais non seulement ils ne parviennent pas à faire le bonheur, mais leur main de fer s'alourdit.

Le bonheur des uns fait le malheur des autres, tandis que la liberté d'untel ne nuit pas à celle d'autrui, si je peux m'exprimer ainsi dans le langage humain médiocre.

Gare, le chemin de la liberté n'est pas celui de la souffrance ; c'est encore le bonheur que les masochistes imbéciles recherchent inconsciemment. La complicité des idiotes puritaines et des sadiques jouisseurs est indispensable pour la défense du monde. Comme les sexes opposés se font la guerre, il faut quand même qu'ils s'unissent pour la perpétuation du monde. Ainsi l'anthropologie, c'est-à-dire la pensée moderne, est toujours à double face, et le labyrinthe paraît ainsi d'autant plus inextricable.

L'humanité oppose à dieu ses arcanes et cherche comme un ventre jaloux à retenir ses fils d'être libres.

Commentaires

  • Au moins ceux qui professent franchement leur apologie, voire leur apostolat de la culture de vie, sont-ils francs. Les pires sont, comme vous le dites, les curés mielleux qui vous servent une vérité de plastique, pré-mâchée, qui détend et amollit là où il faut se concentrer et prendre conscience, de soi et de son environnement. En vous emmenant au plus près, en apparence, de la vérité, ils sont les plus habiles à vous en détourner en vous refourguant leurs colifichets conceptuels et moraux.

    Que pensez-vous de ce que raconte Blanc de Saint Bonnet sur la douleur ?

  • Ce qu'un philosophe et sociologue du XIXème peut raconter sur la douleur, je vois à peu près ce que peut en penser Lapinos, Benjamin. Je me mêle parce qu'imagine que justement j'ai eu affaire à saint bonnet Blanc pas plus tard que y a quelque jours. Bref, un guérisseur, auquel j'ai eu la faiblesse de m'adresser (ma faiblesse s'appelle Pénélope), me promet la guérison mais n'exclut pas que que je l'obtienne dans la douleur. La question qui m'est venue après coup, bien que d'entrée je trouvais l'idée très mauvaise, pas chrétienne du tout autrement dit, c'est que le pouvoir de guérir, de sauver si tu préfères, ayant été donné aux apôtres, pouvaient-ils le transmettre à d'autres après eux et se peut-il qu'il existe des hommes qui en aient hérité et pourquoi mon saint bonnet blanc à moi ne serait pas l'un d'entre eux (en fait ça m'arrangerait pas mal). Quand même, si je pouvais guérir sans avoir à souffrir! mais pour l'instant, tout ce que je peux dire est que je continue de souffrir et que ma guérison pourrait bien coïncider avec ma mort, tout coiffé que je me crusse.
    (à suivre)

  • "L'humanité oppose à dieu ses arcanes et cherche comme un ventre jaloux à retenir ses fils d'être libres."

    Envie de me le faire tatouer*, je crois biens que ça pourrait sauver mon corps des flammes d'l'enfer bien mieux qu'un discours médical ou une passe magnétique.

    * non pas où ce cher capitaine Angry... pas là où tu crois malotru!

  • En fait c'est tout ce texte qu'il faudrait que je prenne un jour le temps de me tatouer si personne n'est contre. Disons que je pourrais me contenter de me l'écrire à l'encre indélébile, disons sur le bras droit. Je pourrais l'apprendre par cœur, on dira.
    Bref je suis pas bon juge de ton "travail en progrès". La vérité si je mens? jamais lu de plus belle action de grâce, mon pote, même Shakespeare ET Bacon sont tes obligés. Bon, te prie quand même (debout) de me passer mes pauvres mots d'hommes et de piètre commentateur.

  • Y'a de la tendresse dans l'air...

    Bon rétablissement Fodio, même si je ne sais pas ce dont vous souffrez vraiment.

  • Mais vous voyez du sexe partout Captain! En l'occurrence vous avez peut-être pas tout à fait tort car c'est sans doute de ce dont je souffre, par ailleurs, comme dit l'autre (en plus d'être paresseux et pas assez charitable).

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