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  • Shakespeare contre Freud

    Dans un roman américain (banal divertissement), un professeur de littérature proclame : "Sans Shakespeare, nous n'aurions pas eu Freud."

    Du point de vue de la culture américaine seulement, un tel enchaînement paraît logique.

    La variété des personnages du théâtre de Shakespeare, leur complexité, peuvent superficiellement suggérer un tel rapprochement. Freud, comme il fut par Leonard de Vinci, fut aussi fasciné par Shakespeare ; "Hamlet" en particulier l'intrigua. Freud tenta d'interpréter leurs ouvrages, mais n'a pas moins échoué quant à Shakespeare qu'il s'est trompé à propos de Leonard. Il fait même moins fausse route en ce qui concerne Leonard, car la médecine et la peinture ne sont pas deux arts si différents. De plus Leonard est un savant peintre, ou un peintre savant, et Freud un savant médecin ou un médecin savant. On ne sait pas où s'arrête leur art et commence leur science.

    La psychanalyse consiste dans une réduction de la volonté au désir, dans laquelle Shakespeare ne se laisse pas enfermer.

    Sa médecine accule Freud à considérer Hamlet comme un patient, alors qu'un étudiant de première année en littérature établira aisément, à l'aide du texte, que Hamlet n'est pas fou. Un étudiant de deuxième année établira qu'il n'y a pas selon Shakespeare une seule sorte de folie, contrairement à Freud, mais plusieurs. Il est aussi probable que l'oeuvre de Shakespeare a une cohérence que celle de Freud n'a pas.

    Dès le fameux monologue de Hamlet, on comprend que le suicide, bien qu'il soit un tabou social ou religieux, n'est pas un acte irrationnel ou une preuve de folie selon Shakespeare ; c'est le fait de vivre, au contraire, qui correspond à une certaine faiblesse et lâcheté chez l'homme. Si elle fournit les moyens de vivre, la vie n'a, en elle-même, du point de vue philosophique, ni sens ni but (que la mort). Vivre sans but est donc un acte de folie. Autrement dit c'est de la folie pour l'homme de ne pas se poser la question du but de l'existence, et se contenter de vivre bêtement comme l'animal, ou en se contentant des réponses culturelles toutes faites.

    Shakespeare est bien loin d'élever la biologie, ainsi que Freud ou la psychanalyse, au rang de science fondamentale. Seule relève vraiment de la médecine ou de la psychanalyse Ophélie, qui prend ses désirs pour la réalité, et de ce fait méconnaît ses désirs comme elle ignore la réalité, prisonnière des préjugés de son père.

  • Vérité

    Chercher la vérité est comme emprunter une autoroute à contresens un jour de départ en vacances. L'aspiration au néant est beaucoup plus forte, commune, massive, génétique...

    Cependant la seule force d'attraction du néant ne donne pas le sens du monde, pas plus que la gravitation de Newton ne fournit d'explication à l'univers.

  • Militantisme

    Par décret spécial, le 1/4 d'heure de gloire fut ramené à 5 minutes par citoyen quand on découvrit le très mauvais bilan carbone d'une star de la chanson bien connue.

  • France-Allemagne

    "On ne naît pas Français, on le devient." F. Nietzsche

    En revanche on trouve quelques compliments pour le peuple allemand chez M. Houellebecq, romancier auteur de quelques romans pédo-pornographiques à succès.

  • Intellectuel

    Un boulanger confectionne sans cesse du pain. Un intellectuel confectionne sans cesse des idées. Il ne faut pas chercher plus loin le mépris des Français pour les intellectuels.

  • Ophélie

    Faute de prince charmant, Ophélie alla se promener à la mare aux crapauds

    et n'en revint pas.

    Avec Ophélie commence la coutume des blagues sur les blondes, que font les moches

    en se disant qu'au moins elles ont de l'esprit.

  • Histoire

    L'Histoire emporte tout sur son passage. Elle a rompu les digues de la Morale ; le Destin n'est plus qu'un tourbillon.

    L'Histoire outrage la Terre elle-même plus sévèrement que Zeus outragea Europe.

    L'Infini est le dernier espoir du Monde, qui rêve de couper au Jugement dernier. Amen, amen, la Messe du Monde est dite, place au Jugement dernier !

    (poème dédié aux gueux de Paris)