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houellebecq

  • Soumission

    "Soumission" est le titre d'un roman indigent de Houellebecq. Il m'a suffi de le feuilleter, de le lire en diagonale, pour saisir que son auteur ne sait pas lui-même où il veut en venir. Le but de la culture moderne est d'égarer un maximum de monde dans le labyrinthe, rappelons-le.

    La culture moderne épate les béjaunes comme un clown épate les enfants avec ses jongleries.

    Mais la soumission, elle, est bien là, comme l'ont constaté tous ceux qui ont regardé la culture moderne en face et l'ont qualifiée de "culture totalitaire". L'avenir de l'homme est de se soumettre comme la femme, pourrait-on dire. C'est le but de la rébellion féministe qui est stupide, mais non point la rébellion elle-même, contre une culture moderne inepte.

    La soumission de l'homme moderne résulte de ce qu'il ne choisit ni le camp de Satan, ni le camp de Jésus-Christ. Quel plus bel exemple de soumission que celui d'un soldat, soi-disant "chrétien", dont l'uniforme et les armes indiquent l'obéissance à Satan ? Autant dire que c'est un lécheur-de-bottes-né.

  • France-Allemagne

    "On ne naît pas Français, on le devient." F. Nietzsche

    En revanche on trouve quelques compliments pour le peuple allemand chez M. Houellebecq, romancier auteur de quelques romans pédo-pornographiques à succès.

  • Lotophages

    L'existence est aussi emmerdante qu'un problème de mathématiques ou une partie d'échecs, quand on la prend dans le sens normal de la vie. Qu'est-ce la démocratie serait ennuyeuse, si elle était possible. Mais les hommes les plus courageux et les plus entreprenants, seuls capables d'agir et non de passer leur temps à calculer et recalculer leur espérance de vie, ceux-là aiment encore mieux jouer et tricher plutôt que d'appliquer les règles.

    La démocratie appliquée me fait penser au pays des Lotophages où Ulysse s'enlise quelque temps avec ses compagnons, avant de s'extirper de cette torpeur trop humaine.

    C'est une riche idée de la part de Dürer d'avoir placé dans sa "Mélancolie" les instruments de la technocratie aux pieds de Lucifer. Il avait prévu la littérature de Proust ou Houellebecq, tous ces bouquins qu'on donne à lire dans les sanatoriums pour ne pas brusquer les malades, qui risqueraient l'apoplexie si on leur donnait à lire du Shakespeare ou du Molière.

  • Le Retour d'Alain

    Au programme cette semaine à la télé : le retour d'Alain Juppé ; ça ressemble à une mauvaise blague, je me frotte les yeux, mais non, pas de doute, cette hyridation de la mâchoire de Chirac avec les locutions de Giscard, pas de doute, c'est le modèle Juppé, "tête de promo".

    Alain Juppé pense qu'il a un problème de communication ?! Du coup il se lance dans des demi-confidences sur les scènes de ménage entre ses parents, les bons conseils et les petits plats de sa légitime, en pensant que ça va nous intéresser et le rendre plus humain. C'est là qu'on voit que Juppé est à peu près dépourvu d'intelligence. Ce genre de truc ne marche réellement qu'à condition de s'épancher en détails réellement sordides, comme l'ont fait Yann Moix, Franz-Olivier Giesbert, et, le meilleur d'entre tous, Houellebecq, la bagarre animée avec sa daronne :

    - "Ma mère n'est qu'une pute, une gauchiste irresponsable..."

    - "Approche-toi un peu petit con que je t'en mette une bonne au coin de la gueule, pour t'apprendre à vivre !"

    Là ça fonctionne. Les confidences à moitié crapuleuses seulement, c'est crétin. Est-ce que Juppé s'imagine qu'une pute BCBG va raccoler comme raccole un pute normale ? Quant au registre du délayage d'une vie de fonctionnaire ou de rentier dépourvue de faits saillants, on peut penser qu'il restera à jamais l'apanage de Marcel Proust, et que ses fans ne le lâcheront pas pour Alain Juppé.

    Juppé n'a aucun problème de communication ; les Français sont juste parfaitement au courant désormais que l'élite politicienne est une élite autoproclamée ; que la "prospective" des experts-comptables est à peu près aussi foireuse que celle des cartomanciennes ; de ce point de vue, on ne peut pas en vouloir à Mitterrand d'avoir fait plus confiance à Elisabeth Tessier qu'à Jacques Attali ou Jean Guitton. Si Juppé arrivait à nous persuader qu'il n'est pas complètement dépassé par les événements comme ses collègues de travail, c'est là qu'il aurait un problème de communication ! 

     

  • Saxon, Céline ?

    Les béotiens font parfois le rapprochement entre Louis-Ferdinand Céline et la musique. C'est bien sûr une façon d'affirmer que les mots de Céline ne pèsent rien, que seules ses grimaces sont admirables. On connaît la ritournelle de Proust et sa philosophie de douairière asexuée. Un philosophe qui prétend entre deux tisanes qu'il n'est pas besoin d'avoir grand-chose à dire pour le dire quand même avait toutes les chances d'être adulé par un peuple de cinéphiles.

    Autant confondre Céline avec Houellebecq ! Car ce que Houellebecq dit dans le fond est nul (d'où son succès auprès des femmes qui, comme j'ai déjà dit, ont en horreur la Vérité et se cachent derrière des masques.) - seul compte le style naguère ironique de Houellebecq.

    Bien au contraire Céline est pour le silence contre le vacarme des instruments. Quelle différence entre un saxophone et la grosse Bertha ? La musique est tribale et les canons le sont aussi.

    La musique et la poésie ne sont que langues mortes convenues, et s'il y a bien quelqu'un qui brise les conventions c'est Céline. Il joue d'un instrument, c'est entendu, mais comme un rocker qui fracasse sa guitare. Céline c'est 'No Future', ce qui est quand même mieux que l'immonde 'Temps retrouvé', idée chirurgicale de l'esthétique, scalpel planté dans la chair de l'art.

     

     

     

  • La Bête à Goncourt

    Le nihilisme peut partir d'un bon sentiment romantique, au bout du compte ce qu'il y a de plus nul dans le nihilisme, c'est le nihiliste : BHL ou Houellebecq, qui prétendent compenser le Néant de leurs poésies par leurs Êtres télévisuels.

    Chateaubriand qui mit la littérature à l'encan trouve en BHL et son compère des héritiers fidèles qui ont opté pour une SARL.

    L'impressionnable jury Goncourt, somme de demi-crétins à côté de la plaque, faute de matière pourra toujours se rabattre sur la proposition inédite qu'on lui suggère : la bête à Goncourt à deux têtes.

  • OPA

    On apprend le rachat de Michel Houellebecq par la célèbre marque de prêt-à-penser "BHL Incorporated" qui siglera désormais ses idées toutes faites "BHHL". Josyane Savigneau est pressentie comme directrice générale du nouveau groupe.

    Le communiqué suivant a été adressé à la presse spécialisée :

    "Le Groupe BHL, en panne de liquidités après tant d'années passées à lécher des culs, de Paris à New York et jusqu'au fin fond du Texas, après avoir longuement hésité a en dernier ressort décidé de s'adosser à l'EURL Michel Houellebecq, connue pour ses prises de position risquées. L'hypocrisie suprême de BHL, alliée à la naïveté désopilante de Michel Houellebecq devraient permettre au nouveau groupe de continuer à toucher des dividendes malgré la crise qui touche même la littérature.

    Les offres publiques de vente de "Yann Moix SARL" et "Patrick Besson SARL" ont été refusées par la direction en raison des résultats insuffisants de Yann Moix et Patrick Besson au cours des derniers trimestres."

    On s'attend à une réaction de la part de la concurrence ; il n'est pas exclu que dans les semaines qui viennent Frédéric Beigbeder tente de s'accoupler avec Christine Angot, ou même Lolita Pille avec Pierre Assouline, en désespoir de cause.

     

  • Le Retournement

    Il n'y a pas que la mère de Michel Houellebecq qui a plus de tempérament que son fils. Il faut étendre ce principe à tous les philosophes existentialistes. A tous les coups on peut être sûr que la mère de Sartre, celle de Kierkegaard, de Nitche, de Gombrovitch, Cioran, Proust, Freud, toutes sont plus puissantes que le fruit de leurs entrailles. Un peu comme Dieu vaut mieux que tout théologien.

    La vraie question serait plutôt : qu'est-ce qui est pire pour un penseur existentialiste ? Trop d'amour maternel ou pas assez ? Personnellement je préfère les penseurs existentialistes pathétiques qui finissent par se suicider.

    On voit bien que Rousseau, Voltaire, Diderot, Baudelaire, Céline, mon ami Drieu, en revanche, ont frôlé l'existentialisme sans jamais tomber dedans. La femme a engendré l'hypermoralisme laïc, de plus mauvais goût encore que le moralisme musulman ou juif traditionnel. Car c'est une affaire de goût, bien sûr, que les femmes déforment au lieu de le former.

    Pour prendre l'exemple de l'Eglise catholique, l'influence des femmes en son sein s'est avérée une catastrophe ; elle a eu pour effet de transformer l'Eglise catholique en temple protestant, c'est-à-dire en désert.

  • Succédané

    Coluche est à l'impertinence ce que Giscard-d'Estaing est à la politique, Cioran à la philosophie, Houellebecq à la littérature : un ersatz. Aujourd'hui on reconnaît un bon citoyen à ce qu'il rend hommage à Coluche. Si Coluche voulait baiser les bourgeois et les journalistes, le moins qu'on puisse dire c'est que c'est raté.

    C'est en n'étant pas vulgaire qu'on a une chance de déstabiliser vraiment la bourgeoisie.

  • Le plein de Super-héros

    Encore à propos de Fourniret et de sa vie de couple, proposée en contre-exemple à ne pas suivre : à quoi sert l'existentialisme, si on ne peut pas le traduire en actes ?

    Superman, c'est juste bon pour le cinéma et après on rentre chez soi manger une pizza !? Nitche, Sartre ou encore Houellebecq sont des peine-à-jouir qui s'arrêtent au seuil de la loi. Et l'hédonisme de Michel Onfray ? Il ne vaut que pour ceux qui ont un casier judiciaire vierge ?

    Ce qui classe à coup sûr pour moi Fourniret parmi les philosophes existentialistes héritiers de l'idéalisme allemand ? Cette remarque du serial killer qui se déclare mortifié d'avoir épousé une femme QUI N'ETAIT PLUS VIERGE ! Bien sûr, ce n'est qu'un prétexte bidon destiné à émouvoir les experts-psychiatres et le jury, mais le choix d'une telle justification ne doit rien au hasard des pensées de Fourniret. Symétriquement Fourniret exigeait de sa "compagne" de plaisir qu'elle se comporte avec lui comme une pute.

    Car s'il y a bien un courant philosophique qui place son idéal au fond de la culotte, c'est l'existentialisme. Onfray et Houellebecq sont des caricatures contemporaines, c'est entendu, l'une officielle, l'autre incorrecte, de l'existentialisme : mais il n'y a pas de fumée sans feu.

    La morale de Nitche, c'est en grande partie une morale de dragueur, de paon qui fait la roue ; Heidegger c'est le plouc qui se fait professeur pour mieux séduire les jeunes Allemandes qui, dès qu'on leur cause culture, soulèvent leurs jupes. Même Sartre, pourtant plus malin, grâce à Voltaire, ne philosophe pas beaucoup plus haut. Dans un couple existentialiste, cherchez qui tient la culotte, c'est un bon moyen de répertorier ces moralistes.

    On objectera : mais Fourniret n'arrête pas de parler de Dieu ! Et alors ? Il y a bien une branche existentialiste chrétienne non-athée, même si c'est la plus débile (puisque l'existentialisme est conçu pour rejeter les conventions religieuses et draguer plus à l'aise). Et Nitche, comme Sartre et Heidegger, ces soi-disant athées, sont obsédés par Dieu en réalité ; ils ne rompent jamais le fil du dialogue avec lui, comme si c'était un camarade d'école ou de faculté, une vieille connaissance, une ruine d'éternité mûre pour l'humanité : c'est seulement après Jésus, l'Esprit saint, l'Eve nouvelle, que les existentialistes en ont.

    Et puis dans la mesure où l'existentialisme est désormais la doctrine commune laïque ou presque, de l'ajusteur au Président de la République en passant par les avocats et les magistrats, nul n'est mieux placé qu'un tueur existentialiste comme Fourniret pour douter de la justice des hommes.

     

     

     

     

     

  • Certifié non conforme

    Tant que l'Internet ne met pas en danger le pouvoir libéral démocratique, le pouvoir libéral démocratique n'a pas intérêt à le censurer.
    L’Internet est même au service de la propagande bobo. Si les régimes bourgeois occidentaux ne s’autolégitimaient pas, c’est pas les pays du tiers-monde qui le feraient à leur place !
    De temps en temps, un bobo bénin vient rappeler au bon peuple des téléspectateurs que la censure n’existe pas ou presque sous nos latitudes évoluées, et qu’au moins, de ce point de vue-là, c’est un monde meilleur que le nôtre, en toute objectivité.
    Comme par hasard ce sont toujours des gens qui n’ont rien à dire qui prétendent que l'autocensure n’existe pas.

    Le fait que Michel Houellebecq soit passé au travers de la censure, comme Le Pen avant lui, n’implique pas que la censure n’existe pas mais au contraire la prouve. On se trompe si on prend Houellebecq pour un écrivain, un poète ; c'est un acteur politique qui est parvenu à soulever le couvercle de la censure et à narguer le système pendant quelques années.
    On se souvient du tollé qu'il déclencha en racontant que le patron puritain de “Nouvelles Frontières”, Jacques Maillot, jamais avare d’un petit prêchi-prêcha, comme tout bon démocrate-chrétien qui se respecte, Jacques Maillot trempait dans dans le business du sexe en Asie.
    Même "bronka" lorsque Houellebecq prétendit que les Allemands étaient des gens plus sympathiques que les Français, ce qui n’est anodin que pour un crétin.
    Apparemment Houellebecq est retombé sous les fourches caudines de la censure démocratique depuis, même si son "pavé dans la mare", "Plateforme", est toujours d'actualité. C'est curieux, H. a l'air de douter que le prix Goncourt n'est qu'une garantie de finir dans les oubliettes de l'histoire, à brève échéance. D'une certaine façon, les provocations de Le Pen et de Houellebecq sont involontaires, spontanées. D'ailleurs aucun des deux ne remet vraiment en cause les fondements de la bourgeoisie, puisqu’on peut résumer Le Pen et Houellebecq à deux nostalgiques de la IIIe République, des anti-soixante huitards qui n’ont pas compris ou font semblant de ne pas comprendre que “Mai 68” n’était qu’un mouvement antirévolutionnaire conservateur. Seule la mode vestimentaire a changé. On comprend que Sarkozy ait pu séduire Le Pen et Houellebecq, qui ne font qu'exprimer un "désir de sincérité" presque enfantin. Ce sont des victimes de l'hyperhypocrisie qui se rebellent contre elle. Un peu comme Nitche.

    *

    La censure démocratique n'est pas "positive", elle ne répond pas à des principes moraux, comme sous Louis XV ou dans un régime communiste, en Iran ; la censure ne se réveille dans un régime démocratique que pour protéger le pouvoir bourgeois de critiques radicales qui pourraient saper ses fondements économiques et politiques.
    La traque de Marx à travers l’Europe à une époque où les pamphlets, les ouvrages politiques avaient un impact certain, cette traque n’est plus d’actualité depuis que la télévision et le cinéma ont pris le dessus. Rien n’est plus facile que de contrôler des lopettes décérébrées comme PPDA, Pujadas, Claire Chazal, toute la clique des animateurs télé. Pas besoin d’une conscience politique très développée pour comprendre ça.

    La police de Louis XV ne décida pas d’arrêter Diderot et de le mettre au vert pendant quelques semaines parce que sa prose "libertine" menaçait le pouvoir royal, solidement établi, mais parce que le pouvoir estimait qu’il avait publié un ouvrage licencieux, immoral. Le pouvoir de Louis XV ne voulait pas se protéger mais punir un contrevenant.

    *


    Sans même parler de la loi Fabius-Gayssot, dont on ne peut parler dans le détail sans tomber sous le coup de la loi et qui revient à promulguer l'histoire par décret (avec la complicité de la communauté "scientifique" européenne toute entière !) : la censure des ouvrages et sites pédophiles, qui a d'ailleurs elle aussi un aspect juridique délirant, cette censure a été mise en place sous la pression populaire, les manifestations gigantesques en Belgique qui ont déstabilisé le pouvoir belge, par exemple, et qu’on veut éviter de voir se produire en France. Le pouvoir politique bourgeois ne s'est pas avisé que la promotion de la pédophilie par le canal de l'Internet pouvait avoir des effets moraux désastreux, mais il redoute les manifestations populaires de protestation contre l'inefficacité de la Justice qui peuvent être dangereuses.

    Si le bourgeois a une hygiène, voire deux hygiènes par jour, histoire de récurer sa crasse virtuelle, il n'a pas de morale en revanche.

    Si l'internet devait pour une raison ou une autre menacer les fondements du pouvoir oligarchique en place, si la propagande télévisée perdait de son influence au profit d'autres médias, c'est évidemment très loin d'être le cas aujourd'hui, y compris aux Etats-Unis, alors les avocats de la liberté d'expression se transformeraient immédiatement en censeurs zélés ; aucun doute n'est permis là-dessus. A titre préventif, un certain nombre de penseurs bourgeois aussi différents que Jacques Julliard, Bernard Stiegler, Emma Drucker, Maurice Dantec, dénoncent déjà l'expression d'une pensée "différente" sur le ouaibe, "négationniste", "anti-américaine", "pro-nazie", "révolutionnaire" ou "islamiste". Ces cochons exigent la censure de ceux qui ne peuvent pas s'exprimer publiquement ou très peu.
    Et la probité, la déontologie du journaliste, rouage essentiel du système, n'est pas la règle : on ne rencontre cette probité et cette déontologie dans le journalisme que de façon exceptionnelle, à gauche comme à droite.
    Ni les bobos de gauche de “Libération”, ni les ringards de droite de “Valeurs actuelles” ou du “Figaro” ne peuvent prétendre sérieusement à un autre titre que celui de valets du capitalisme, des grandes banques d’affaires douteuses ou des marchands d’armes cyniques.

  • Triptyque politique (II)

    Après les Etats-Unis et la France, passons au Royaume-Uni. Nul doute que les Britanniques surpassent en intelligence les Français. Ils n’ont pas élagué l’arbre en commençant par les racines, comme la bourgeoisie française.
    Ils n’ont pas renié Shakespeare comme nous avons renié Molière ou Racine. Mais les Britanniques, dissimulant derrière un double-jeu politique leur mépris pour la “civilisation” yankie, les Britanniques, pris à leur propre jeu machiavélique, ne savent plus très bien eux-mêmes où ils en sont, du côté de Shylok ou du côté d’Henri V.

    L’Allemagne, c’est une affaire entendue, après son écartèlement et sa décapitation, se réveille à peine. Ce raseur de Gunther Grass peut passer en Allemagne pour un penseur. Les Allemands en sont même réduits à importer pour se nourrir la littérature de Beigbeder, Eric-Emmanuel Schmitt ou Houellebecq !
    L’Allemagne, d’ailleurs, a-t-elle jamais vraiment existé ? Tout au plus de 1870 à 1943, et dans la cervelle embrumée de Maurras et des gaullistes.

  • À la baisse

    Je le redis, je tiens Michel Houellebecq, non pas tant pour un grand écrivain que pour un grand acteur, bien supérieur à Michel Serrault, qui en faisait des tonnes, à vous dégoûter du théâtre.
    Un grand acteur “moral”. Car le talent de Houellebecq consiste à faire bien voir, en quelques minutes seulement, par comparaison, en quoi consistent les autres acteurs de la télé, BHL, Sollers, Karl Zéro, etc., ou ceux qui l’ont interviouvé, Laure Adler, Thierry Ardisson* : des seconds rôles minables. On pourrait dire aussi des figurants, des “utilités” ; à quoi servent-ils ? Mais, pardi, à combler le silence qu’il y aurait à la télé s’ils n’étaient pas là pour boucher les blancs ; comme la cassette (ou le dévédé) qui transforme votre poste en aquarium, en clapier ou en boule à facettes.

    *

    En revanche, plus je lis Baudelaire et moins je vois le rapport qu’il peut y avoir entre Baudelaire et Houellebecq, bien que celui-ci se dise ému par la poésie de Baudelaire. Je me pose la question : Houellebecq a-t-il vraiment lu Baudelaire ?
    À moins de le lire comme une parodie, ce qu’il n’est pas, le discours existentialiste de Houellebecq, fait d’un mélange de supersitions évolutionnistes, de dégoût de l’Histoire, de repli sur soi, est assez éloigné de Baudelaire. Jusqu’à la misogynie de Houellebecq qui me paraît étrangère à celle de Baudelaire, très réfléchie. Toutes les niaiseries qu’on peut lire dans Biba ou entendre dans la bouche des prêtres conciliaires qui préparent les fiancés au mariage, toutes les niaiseries sur la “communication dans le couple”, Baudelaire les anéantit en quelques sentences cinglantes.
    Schopenhauer et ses caniches, oui, je les retrouve chez Houellebecq, mais Baudelaire, où est-il ?


    *J’ai longtemps fait preuve de faiblesse vis-à-vis d’Ardisson, comme de Beigbeder, en raison de leur cynisme, qui me paraissait moins brutal à tout prendre que la franche épaisseur de Guillaume Durand ou de Finkielkraut, mais depuis que j’ai entendu la productrice d’Ardisson à la radio, Catherine Barma, toute en arrogance, en sottise et en cupidité, j’ai dû revoir mon jugement à la baisse sur Ardisson.