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freud

  • Michel Onfray est-il sérieux ?

    Je fais plus attention à Michel Onfray qu'à d'autres philosophes de plateaux télé ; je le surnomme "le janséniste", par opposition au "jésuite" Bernard-Henri Lévy ; le terrorisme intellectuel de ce dernier peut sembler un emprunt direct à Trotski, mais les méthodes de Trotski ne font elles-mêmes que répéter celles des jésuites ; Lénine (de son propre aveu) fut une sorte de Louis XIV russe.

    De la campagne normande où il s'est retiré, Michel Onfray refuse de se soumettre entièrement aux anathèmes et excommunications de BHL. Les thèmes abordés par Michel Onfray sont le plus souvent des thèmes subversifs ; mais la manière dont il les traite est systématiquement décevante.

    Ainsi le thème de l'athéisme méritait d'être traité de nouveau à une époque où l'athéisme a perdu la dimension critique qu'il a pu avoir aux siècles précédents, pour devenir un fanatisme séculier, articulé autour de l'idée de liberté, de démocratie ou d'égalité, non seulement en France mais aussi en Chine et probablement en Russie, dans tous les pays totalitaires. Au lieu d'aborder la question sous cet angle (où est passé l'athéisme critique des Lumières, l'athéisme de Marx, celui de Nietzsche ?), M. Onfray préfère aboyer, tel un bon bourgeois, contre l'islam radical, qui n'est qu'un épiphénomène politique.

    De même pour Sigmund Freud et la psychanalyse : une critique sérieuse s'imposait à l'heure où le clergé médiatique radote les concepts creux d'un Boris Cyrulnik, tout en se gavant de pilules aphrodisiaques et dopantes. M. Onfray s'est contenté de dire que la psychanalyse n'a pas été conçue pour les pauvres gens, ce qui est une remarque largement insuffisante.

    A chaque fois que M. Onfray a mis les pieds dans le plat et franchi la ligne jaune tracée par le général des jésuites, je me suis donc fait cette réflexion qu'il avait le culot d'aborder un sujet tabou, avant de constater qu'il le traitait de manière superficielle. Je l'entendais récemment (en différé) se vanter d'avoir écrit cent-cinquante bouquins. Ceci explique peut-être cela. Une autre explication m'est venue en l'entendant dire, quelques minutes plus tard, que Jésus-Christ et le christianisme n'intéressent quasiment plus personne que lui et quelques moines plus très verts en 2023. Etonnante assertion !, mais qui n'est pas entièrement fausse si l'on adopte un point de vue strictement franco-français. Encore faut-il dire qu'il y a, en France, des fillettes de douze ans qui ont une connaissance plus approfondie des évangiles que Michel Onfray - au moins celle que j'ai rencontrée l'année dernière (cela suppose l'intérêt de ses proches parents). Là où Michel Onfray ne voit qu'un tas de cendres, il y a peut-être encore des braises qui couvent...

    Admettons que la remarque de M. Onfray soit valable pour l'Europe de l'Ouest, où la religion ne joue plus le rôle d'opium du peuple que lui attribue Marx, en raison de la hausse du niveau de vie notamment : sous d'autres latitudes, le christianisme continue d'être "effervescent" ; et pas seulement des pays pauvres et dynamiques sur le plan démographique. Compte tenu de la formule laïque américaine, héritée des Lumières bien plus sûrement que le culte de l'Etat français, la multitude des sectes chrétiennes continue d'y jouer un rôle ; le christianisme est plus ou moins synonyme de "liberté de conscience" aux Etats-Unis, face à un Etat capitaliste dont l'emprise s'étend par le biais des médias de masse et du cinéma. Si la religion est moins un opium aux Etats-Unis, c'est parce qu'elle est, depuis l'origine, populaire.

    *

    Le dernier ouvrage d'Onfray s'attaque, si je puis dire, à Jésus-Christ ; il s'intitule "Théorie de Jésus". Est-il moins superficiel que les précédents ? Je dois être honnête et dire que, contrairement aux ouvrages sus-mentionnés, je n'ai pas lu cet ouvrage récent, mais seulement entendu l'auteur développer son argumentaire et résumer sa "théorie". Mais Michel Onfray n'écrit-il pas comme il cause, et ne cause-t-il pas comme il écrit ?

    Il ne me paraît pas inutile, tout d'abord, de dire en quoi la théorie de M. Onfray diffère nettement du propos de F. Nietzsche et de celui d'Ernest Renan (qu'il cite fréquemment).

    Pour ainsi dire la thèse de M. Onfray est diamétralement opposée à celle de F. Nietzsche ; en effet M. Onfray affirme que Jésus est un personnage fictif, une invention géniale de prêtres juifs. Au contraire, selon Nietzsche, Jésus de Nazareth a bel et bien existé et le gouverneur romain Ponce Pilate a bien fait d'ordonner son exécution, hélas trop tard, avant qu'il ne répande son message, message que N. considère comme un nihilisme déguisé, destructeur de la religion et de la morale traditionnelle païenne (cf. "L'Antéchrist"). M. Onfray tient donc un discours "judéo-chrétien".

    Le propos de "Théorie de Jésus" est assez éloigné de celui d'Ernest Renan aussi : pour ce dernier, le Christ fut une sorte de philosophe (bien réel), inspiré par Dieu et réuni à Lui par l'Amour. Le propos de Renan heurtait de plein fouet le dogmatisme de l'Eglise catholique, en un temps où sa dissolution était déjà largement amorcée (je veux dire par là que Renan ne courait pas le risque de finir sur le bûcher, où d'autres ont fini pour des écrits beaucoup moins éloignés de la doctrine officielle).

    M. Onfray s'efforce donc de rapporter la preuve dans sa "Théorie de Jésus" que les témoignages historiques de l'existence de Jésus ne sont pas historiques, mais des "inventions" ou des ajouts ultérieurs. Il a beau jeu de démontrer que les preuves de l'existence de Jésus sont aussi fragiles que celles de l'existence de certains dinosaures, entièrement reconstitués à l'aide de quelques fragments de squelettes. Il a beau jeu de remarquer que les quatre évangiles dits "synoptiques" se contredisent souvent. Tout cela, les chrétiens cultivés le savent, et que beaucoup de prétendues "reliques" sont des faux ; les chrétiens moins cultivés se dispensent de le savoir, car la Foi ne repose pas directement sur l'existence historique de Jésus-Christ. La Foi repose sur les évangiles et l'exégèse de Paul de Tarse, qui leur confère un dynamisme exceptionnel*. Paul contribue tant à l'intelligence de la Foi que la théorie a pu être faite, avant celle de M. Onfray, que l'Apôtre avait inventé le christianisme de toutes pièces.

    Cela dit les commentaires de Paul ont une dimension prophétique (eschatologique) que Paul ne parvient pas à élucider entièrement lui-même. Paul est un Juif qui a compris que Jésus, dont il persécutait les disciples, est bel et bien le Messie annoncé par les prophètes juifs.

    Jésus-Christ n'était rien qu'un fils de menuisier sans intérêt, à qui personne n'avait intérêt à faire de la publicité. Le récit de sa vie par ses disciples est truffé d'épisodes symboliques car l'Histoire, au sens moderne, a été inventée par Shakespeare à la fin du XVIe siècle.

    Ce qui s'oppose le plus à la théorie d'un Jésus-personnage de fiction, est le fait que Jésus accuse lui-même le clergé juif et les pharisiens de s'être réfugiés dans une sorte de fiction (l'élection du seul peuple hébreu), éloignée de la Vérité universelle contenue dans les prophéties.

    Il est étonnant que Michel Onfray ramène Jésus à une fiction géniale, féconde, etc., dont le message consiste à dire que l'Amour est inaccessible à l'être humain sans l'intermédiaire de Dieu - encore plus inaccessible que la compréhension par l'homme du monde qui l'entoure. Nietzsche se contentait de dire que l'Amour est fictif, et qu'il n'y a que du désir.

    Dieu est lui-même très souvent fictif, le fruit d'une spéculation humaine ; on pourrait dire que l'Etat totalitaire athée est une telle divinité, fruit du calcul des hommes, très largement artificielle ("L'Etat n'est rien." rappelle justement Karl Marx), mais dont la puissance de subornation équivaut à celle du veau d'or dans la Bible.

    *On pourrait dire que sans les explications de Paul, le dynamisme des évangiles est seulement latent.

  • Marx contre Freud (2)

    Dans un pays comme la France, où l'athéisme n'est pas seulement une critique de la religion, mais une religion à part entière, la psychanalyse et les psychanalystes comblent un vide. Cette corporation paramédicale rend service à l'Etat. En effet l'athéisme est une religion dont les sacrements et les rituels ont dû être inventés au cours du dernier siècle. Les psychanalystes jouent le rôle de confesseurs. 

    Et dieu dans tout ça ? L'Etat joue ce rôle, dans un pays dont les citoyens sont plus attachés à l'Etat qu'ils ne sont à la démocratie. La psychanalyse et les psychanalystes, en tant que nouvel opium et nouveau clergé sont une cible privilégiée de la critique marxiste.

    L'Etat-dieu, sur le plan théologique, est le terme du raisonnement anthropologique occidental, c'est-à-dire de la philosophie catholique médiévale. C'est ce qui explique que l'on peut être à la fois "catholique et croyant" et "républicain et athée" au sein de la même culture occidentale.

    En débarquant à Paris au cours de son exil forcé, Karl Marx s'attendait sans doute à trouver un peuple plus révolutionnaire. Il se faisait sans doute une idée de la France à travers sa littérature, qu'il connaissait bien et a critiquée sans complaisance idéologique, louant Balzac, raillant Racine et ses effets de manche.

    Le rapport des Français au freudisme est paradoxal, similaire à celui que les Français entretiennent avec les forces de police. La psychanalyse, germanique et médiévale, intellectualisante, s'accorde mal en principe avec l'esprit français, porté à soupçonner dans les énoncés complexes quelque escroquerie. Mais le freudisme rend à l'Etat français un service plus grand qu'aux Etats-Unis où l'on a tendance à se prosterner devant les paradoxes et les titres de "docteur" (nation propice aux escrocs). La psychanalyse est concurrencée par de nombreuses sectes aux Etats-Unis.

  • Marx contre Freud

    S. Freud (et C. Jung) ne mentionnent pas la première cause d'aliénation au sein de la société bourgeoise, à savoir l'argent. Leur principal mérite tient à cet "oubli" ; il explique la place d'honneur accordée à Freud dans la culture bourgeoise.

    Marx ne s'occupe pas du soin de l'âme, car les pauvres ne peuvent s'offrir le luxe d'avoir des états d'âme. Quand on a peine d'argent, on est souvent épargné par les peines de coeur.

    On rencontre parfois la vertu chez ceux qui se sont enrichis par leurs efforts, mais seulement à titre exceptionnel chez leurs héritiers. La mort rôde déjà autour des jeunes gosses de riches.

  • Ophélie, victime parfaite

    "Ophélie", forgé par Shakespeare, signifie en grec "celle qui est utile". Shakespeare a voulu montrer la "femme-objet", manipulée par le Siècle, son père, la raison d'Etat, le désir, la vie.

    "Les images du suicide, dans la culture d'Occident, oscillent entre deux types extrêmes : d'un côté le suicide accompli en pleine conscience, au terme d'une réflexion où la nécessité de mourir, exactement évaluée, l'emporte sur les raisons de vivre [cf. J. Léopardi] ; à l'opposé, l'égarement démentiel qui se livre à la mort sans penser la mort. Les deux exemples antithétiques pourraient se nommer Caton et Ophélie.

    Caton se donne la mort dans le plein éveil héroïque et viril ; Ophélie, entraînée par son rêve désolé, "comme inconsciente de sa détresse", s'abandonne et se laisse submerger. Le suicide philosophique, chef-d'oeuvre de l'autonomie volontaire, appelle sur lui l'éclat du jour, le rayon de la gloire ; fût-il accompli solitairement, il s'expose à tous les regards ; la raison qui le gouverne requiert l'approbation universelle ; nous y trouvons l'image active et mâle du fer retourné contre soi, preuve d'une liberté toujours présente au terme de la bataille perdue. L'image inverse est féminine, passive et nocturne : elle implique la défaite intérieure, la montée de l'ombre, la dépossession ; l'être fait retour aux ténèbres originelles et à l'eau primitive." Jean Starobinski

    Cette analyse psychologique est confirmée par les réflexions de Hamlet sur la mort, qui ne font que renforcer l'impression d'"innocence" d'Ophélie, dont le mobile est de consentir au sacrifice, de servir d'hostie, de chair à canon.

    Aux oreilles d'Ophélie, "tout est sexuel" ; elle ne comprend que les sous-entendus grivois, qui permettent à Hamlet de comprendre que sa fiancée n'entend rien à l'amour - c'est un petit soldat, qui ne sait qu'obéir. Une fois les fils de la marionnette Ophélie coupés, qui la retenaient au bastingage de la nef, cette jeune femme moderne, ô combien, fredonne des chants catholiques dont la connotation sexuelle est évidente pour qui sait lire entre les lignes. Shakespeare pointe ici une autre forme de manipulation, la même qu'il pointe dans "Roméo & Juliette".

    Et complétons cette analyse psychologique en disant que Hamlet est l'anti-Oedipe. Hamlet est "celui qui ne tient pas sa force de la Sphinge". Si Hamlet était "oedipien", prisonnier des lois de la nature, alors il serait Laërte.

    Hamlet ne fait pas l'apologie du suicide, mais condamne la culture de vie inconsciente, le médecin pourrait-on dire, qui veut sauver tout en laissant pendre, telle une épée de Damoclès, le problème de la condition humaine ou du péché (Freud et Nietzsche ont très mal compris et traduit Shakespeare, ce que ce dernier a fini par reconnaître). Cela fait de Hamlet un personnage étrange du point de vue de la médecine. Pour qu'une personne aussi passive et obéissante qu'Ophélie lui fasse confiance aveuglément, il est probable que Polonius est une sorte de thaumaturge.

    Plus subtilement, Shakespeare suggère donc que la religion d'Ophélie, mais aussi celle de Polonius, Laërte, Claudius, et même Gertrude, n'est qu'une superficielle "médecine de l'âme", dénuée d'esprit véritable.

    Certains critiques ont cru discerner chez Hamlet une sorte d'hésitation à se venger. Il est vrai que la caricature de la vengeance, personnifiée par Laërte, incite à ne pas voir dans Hamlet l'un de ces justiciers, dont la littérature bourgeoise est remplie, qui se vengent avant de mourir étouffés dans leur propre fiel. La culture bourgeoise se délecte de la violence gratuite ; elle y contribue, tout en étant terrorisée à l'idée d'en être la cible. Le goût de la vengeance est typiquement bourgeois.

    Hamlet semble hésiter, mais fait une hécatombe néanmoins. Hamlet n'est pas hésitant, sa volonté ne fléchit pas, mais il est prudent ; sa prudence est celle de la véritable justice, qui n'est pas aveugle et qui n'est pas vengeance. Hamlet représente la justice du jugement dernier. Ophélie est victime de la société et d'elle-même. Le Danemark étouffe sous le poids du mensonge.

    La comparaison qui vaut est celle de la tragédie de Shakespeare avec la dramaturgie de Dante, à cette différence près que Shakespeare n'est pas inquisiteur ; il ne juge que le monde - traçant ainsi les contours de l'enfer.

  • Shakespeare contre Freud

    Dans un roman américain (banal divertissement), un professeur de littérature proclame : "Sans Shakespeare, nous n'aurions pas eu Freud."

    Du point de vue de la culture américaine seulement, un tel enchaînement paraît logique.

    La variété des personnages du théâtre de Shakespeare, leur complexité, peuvent superficiellement suggérer un tel rapprochement. Freud, comme il fut par Leonard de Vinci, fut aussi fasciné par Shakespeare ; "Hamlet" en particulier l'intrigua. Freud tenta d'interpréter leurs ouvrages, mais n'a pas moins échoué quant à Shakespeare qu'il s'est trompé à propos de Leonard. Il fait même moins fausse route en ce qui concerne Leonard, car la médecine et la peinture ne sont pas deux arts si différents. De plus Leonard est un savant peintre, ou un peintre savant, et Freud un savant médecin ou un médecin savant. On ne sait pas où s'arrête leur art et commence leur science.

    La psychanalyse consiste dans une réduction de la volonté au désir, dans laquelle Shakespeare ne se laisse pas enfermer.

    Sa médecine accule Freud à considérer Hamlet comme un patient, alors qu'un étudiant de première année en littérature établira aisément, à l'aide du texte, que Hamlet n'est pas fou. Un étudiant de deuxième année établira qu'il n'y a pas selon Shakespeare une seule sorte de folie, contrairement à Freud, mais plusieurs. Il est aussi probable que l'oeuvre de Shakespeare a une cohérence que celle de Freud n'a pas.

    Dès le fameux monologue de Hamlet, on comprend que le suicide, bien qu'il soit un tabou social ou religieux, n'est pas un acte irrationnel ou une preuve de folie selon Shakespeare ; c'est le fait de vivre, au contraire, qui correspond à une certaine faiblesse et lâcheté chez l'homme. Si elle fournit les moyens de vivre, la vie n'a, en elle-même, du point de vue philosophique, ni sens ni but (que la mort). Vivre sans but est donc un acte de folie. Autrement dit c'est de la folie pour l'homme de ne pas se poser la question du but de l'existence, et se contenter de vivre bêtement comme l'animal, ou en se contentant des réponses culturelles toutes faites.

    Shakespeare est bien loin d'élever la biologie, ainsi que Freud ou la psychanalyse, au rang de science fondamentale. Seule relève vraiment de la médecine ou de la psychanalyse Ophélie, qui prend ses désirs pour la réalité, et de ce fait méconnaît ses désirs comme elle ignore la réalité, prisonnière des préjugés de son père.

  • Tout est sexuel

    Le fameux axiome de S. Freud est exemplaire de la mentalité germanique (il ne faut pas oublier que Freud est explicitement antisémite comme Nietzsche ; c'était, comme on a coutume de dire, un juif "assimilé", c'est-à-dire qu'il n'était pas juif au regard de la Bible).

    - Exemplaire aussi de la mentalité bornée de certains savants biologistes du XIXe siècle ; bien sûr il n'est pas difficile d'établir que le sentimentalisme n'est que l'illusion de l'amour, et qu'il est, lui aussi, enfermé dans le cadre biologique ; le sentimentalisme est la sexualité des impuissants sexuels ; mais le sentimentalisme n'en constitue pas moins une faiblesse ou une tare, du point de vue biologique, difficilement explicable par les lois de la biologie.

    - bien sûr l'hypothèse de l'évolutionnisme et du transformisme n'est pas loin, car pour avaler cette science peu expérimentale, il faut effectivement penser que "tout est sexuel", pour l'homme autant que pour l'animal.

    La psychanalyse et le darwinisme sont donc deux philosophies naturelles qui contribuent au totalitarisme et, contrairement à un préjugé répandu en France, la psychanalyse et le darwinisme sont très loin d'être des sciences "athées" ou même "anticléricales". La doctrine antichrétienne et néo-païenne de Nietzsche fournit ainsi peu d'appui au darwinisme. Dans de nombreux discours, le pape allemand Ratzinger a apporté sa caution à la psychanalyse, quand bien même la drogue et l'alcoolisme ravagent les Etats-Unis, nation la moins suspicieuse dans le caractère véritablement scientifique de la psychanalyse.

    Il est important pour les authentiques juifs ou chrétiens, au contraire de la racaille des faux témoins soi-disant "judéo-chrétiens", de se démarquer de la psychanalyse, morale néo-païenne adaptée à nos régimes technocratiques, et par conséquent peu dissuasive contre l'aliénation de l'individu à des systèmes grégaires technocratiques.

    Si l'idée de "liberté sexuelle" est répandue par le clergé dans les régimes totalitaires libéraux, c'est précisément parce qu'il n'y a pas de liberté sur le terrain sexuel ou biologique, et que c'est une méthode efficace pour faire obstacle à la liberté d'inciter à la chercher là où elle n'est pas.

     

  • Homère éternel

    Contrairement à Léopardi, je ne crois pas que l'intérêt persistant pour Homère à travers les millénaires relève du hasard. C'est plutôt l'intérêt pour la plupart des auteurs modernes qui relève d'une coïncidence, au sens strict. Il faut être inconscient pour être un auteur moderne, d'une manière que Homère rejette en l'attribuant aux imbéciles. Difficile de prendre Homère au sérieux ET Edgard Morin, tous les pontifes à deux doigts de la démission. Le connard moderne croit pouvoir voyager dans le temps, et il n'est même pas capable de tirer de l'histoire autre chose qu'un baume rajeunissant.

    Le combat de Platon-le géomètre contre Homère n'est pas fortuit non plus. Ce dernier n'est pas tendre avec celui qui se fie à la puissance naturelle du destin : Achille, et sa gloire infinie.

    Il y a bien chez Homère, comme de la part de Moïse, un renversement de la religion égyptienne. L'athée national-socialiste Freud le dit à sa manière d'athée : Moïse a inventé une religion contre celle des Egyptiens. Chez Homère aussi, le plan social ou anthropologique, décisif dans le culte démoniaque égyptien, est dépourvu de sens spirituel. Qu'est-ce qu'un Juif ? Quelqu'un qui ne peut adhérer spirituellement à l'éthique ou au droit naturel égyptien. Ulysse est guidé par une sagesse surnaturelle, dont on peut vérifier qu'elle a beaucoup de correspondance avec celle du roi Salomon, et aucune avec la psychanalyse.

    "Parmi les nombreuses choses que fut Ulysse, il y a une constante dans la littérature occidentale : la fascination exercée par les humains qui se moquent des limites, qui, au lieu de se soumettre à la servitude de ce qui est possible, entreprennent, contre toute logique, de chercher l'impossible." dixit Mario Vargas Llosa.

    C'est très facile de comprendre pourquoi : les limites sont sociales. Le christianisme est antisocial, au point qu'il n'a pas le respect des morts. Celui-ci n'a d'intérêt que pour les vivants, qui à leur tour mourront, et ainsi de suite, suivant la généalogie païenne. Il n'y a pas d'éthique ou de morale dans le judaïsme et le christianisme ; s'il y en avait une, il y aurait un paradis, un purgatoire et un enfer ; or il n'y en a pas. C'est l'intérêt du clergé, en tous temps, et à toutes les époques, de faire croire qu'il y en a un. Aujourd'hui c'est l'intérêt des psychanalystes de faire croire qu'il y a un "inconscient" ou un "subconscient". Ces limites déterminent à l'action sociale. La conscience du chrétien authentique lui indique au contraire cette vérité, blessante à cause de la chair et de la faiblesse de l'âme humaine, que l'enfer se situe ici-bas.

    La "logique" dont parle Mario Vargas Llosa n'est autre que la foi et la raison païennes qui s'organisent autour de la mort. Dans un tel contexte de déterminisme biologique, dans lequel la psychanalyse nazie s'inscrit elle aussi : amour, liberté et vérité n'existent pas. Ce n'est que de la verroterie lancée par l'élite au peuple ignare, afin de le posséder.

    L'amour est parfaitement incompatible avec le déterminisme biologique. Une personne guidée par le destin ou la providence peut se bercer de l'illusion qu'elle est aimée ou qu'elle aime : mais ce n'est qu'une illusion. Elle prend pour de l'amour ce qui n'est en fait que de l'attachement.

    Mario Vargas Llosa semble ignorer que la conscience scientifique n'envisage pas, elle non plus de limites, contrairement à la conscience religieuse qui nie l'histoire. L'antagonisme entre Ulysse et Achille est aussi celui entre la "science consciente" d'une part, et la puissance et la science technique de l'autre.



  • Exit Freud

    La croyance est couramment répandue aux Etats-Unis dans le caractère scientifique du freudisme, alors même que cette nation apparaîtra vite à la plupart des visiteurs étrangers comme un asile psychiatrique à ciel ouvert; chez les hommes, une pédérastie (= passion furieuse de l'enfance) particulièrement marquée.

    Ce sont les malades qui ont la plus grande foi dans la médecine. L'aliénation un peu moindre des Français explique on reste assez méfiant en France vis-à-vis du freudisme. On y exige qu'il soit passé au crible de la critique comme toutes les doctrines officielles. Notamment, en quoi le freudisme n'est-il pas un substitut des poussiéreux sacrements catholiques, selon l'élucidation de Carl Jung lui-même ? Rappelons que les sacrements ont pour but et effet, de même que les dogmes, de rendre "sociale" une spiritualité chrétienne antisociale. Et que l'athéisme moderne (Feuerbach), hérite de cette subversion.

    L'intérêt de l'élite bourgeoise dans le freudisme est parfaitement clair, et il est inutile d'aller le chercher bien loin : le freudisme omet l'argent parmi les causes de la folie. Freud est un saboteur du judaïsme, et chez le juif freudien, il ne faudra pas creuser beaucoup pour découvrir un aliéné mental, comme chez le psychiatre de confession catholique romaine, manifestement ignorant que les évangiles fournissent des raisons de vivre opposées à celles que la médecine fournit (d'où les nombreux pamphlets chrétiens contre la médecine et les médecins).

    Rappelons que le point de vue chrétien empêche de voir la médecine comme une science, et non seulement de souligner la médiocrité des progrès qu'elle a accomplis au cours des millénaires : en effet la médecine se contente de fournir les moyens de vivre, quand l'homme requiert surtout un but, contrairement à l'animal qui ne saurait en avoir d'autre qui ne soit confondu à son art de vivre. La médecine est une "science sans conscience", comme dit Rabelais.

    Ainsi le sacerdoce psychanalytique consiste à placer la population des Etats-Unis sous camisole chimique, et il contribue à l'idéologie totalitaire, puisque la raison de l'homme moderne, ainsi que celle du robot, est dépourvue de but et coïncide avec son mobile. Comme le catholicisme romain inféode le message évangélique à une cause et une finalité étrangères au message évangélique -la famille-, le freudisme met la science au service de la raison d'Etat et de l'ordre public.

     

  • Freud et la France

    Les Français, grâce à Molière, ne peuvent pas croire que la psychanalyse est une science, car ils savent que la médecine se nourrit de pieux mensonges, dont les personnes affaiblies ont besoin pour se sentir mieux.

    De même, plus une société est affaiblie, plus elle requiert de ses édiles qu'ils tiennent des discours religieux rassurants. La promesse de démocratie répond à un besoin psychiatrique.

  • Freud nazi

    Ce n'est pas moi qui prétend que Sigmund Freud est un thaumaturge nazi, c'est lui qui a désiré en être un. Quel juif défendra un blasphémateur comme Freud, sinon un de ses semblables, prêt à poser l'équation du juif et du blasphémateur républicain ? La fuite de Freud n'y change rien. Le cinéma est un art totalitaire, qui répond au besoin moderne de sidérer des masses humaines gigantesques, en quoi les vieilles morales paysannes s'avèrent largement insuffisantes.

    Certains cinéastes ont dû fuir l'Allemagne nazie pour se réfugier à Hollywood : il n'empêche que même un pharisien est capable de comprendre quels anges et quel message est diffusé à Los Angeles.

    Le cinéma, essentiellement ésotérique et égyptien comme tout ce qui a trait aux "chambres noires", contredit l'interdiction juive de représenter dieu, faite pour prévenir l'idolâtrie ou le "fétichisme" comme dit Karl Marx en parlant de la forme d'idolâtrie et de crime contre l'esprit la plus répandue aujourd'hui. La culture américaine est aussi démoniaque ou dionysiaque que la culture indienne, d'ailleurs. Rien ne s'oppose dans la culture américaine au développement du cinéma, moins encore que dans la culture gothique ou germanique. Dans le cas de la France, c'est le culte républicain qui a aboli et s'efforce d'abolir les nombreux contre-feu allumés dans la pensée française pour prévenir les ravages de l'idolâtrie et du cinéma. Depuis le jansénisme, la France n'avait pas connu une idéologie aussi stupide que l'idéologie républicaine.

    -  L'interdiction de fabriquer des idoles, Karl Marx est pratiquement un des derniers fils de rabbin à la respecter, puisqu'elle est la plus incitative au réalisme. On le comprend grâce au christianisme, qui fait en effet du salut l'oeuvre d'art essentielle ou ultime. Marx ne se trompe pas en voyant dans Shakespeare un entrepreneur de démolition de l'architecture égyptienne introduite par le clergé romain en Europe.

    L'onirisme et la science-fiction sont des moyens de subornation du peuple inventés par les Egyptiens : que ceux-ci subsistent et soient cautionnés par les élites intellectuelles de régimes soi-disant "démocratiques" suffit à indiquer que cette "démocratie" n'est qu'un aménagement hypocrite du droit divin et du providentialisme égyptien, dans lequel les arts prométhéens jouent un rôle primordial.

    - Que cela soit le fait de la ruse ou de l'ignorance, on voit d'ailleurs S. Freud, dans la tradition païenne, subvertir le sens de mythes dont l'inspiration biblique est probable. Il n'est aucun système juridique qui ne repose sur l'inceste, et donc la violation des règles qu'il prétend faire respecter. La Vienne dont Freud est issu, d'une manière générale, est une des capitales européennes de la haine du judaïsme et du christianisme. Il se trouve même des Viennois, tel Karl Kraus, pour estimer que Freud n'est pas assez égyptien et proche du culte du langage pur. Juifs et chrétiens d'Europe de l'Est ont très largement contribué à forger la religion barbare identitaire que le parti nazi a imprimée sur ses drapeaux.

    - La démarche du coadjuteur de Freud, Carl Jung, assez proche, permet d'élucider la psychologie nazie ou l'inconscient collectif de l'Allemagne. En effet, Jung montre que l'Allemagne est restée ancrée dans le moyen âge et l'époque gothique des alchimistes et des cathédrales, c'est-à-dire un temps où l'ésotérisme religieux, répondant le mieux aux besoins du capitalisme, passe largement par la morale catholique romaine et la subversion du message évangélique. 

    Heidegger-Alcofribas Nasier et sa porte-plume Hannah Arendt en sont d'ailleurs une autre preuve -Heidegger qui est une sorte de Pangloss affligé du bégaiement. Contrairement à ce que prétend Arendt, le vice de l'Occident n'est pas banal, puisqu'il est un paganisme qui tient à préserver absolument l'apparence du "judéo-christianisme".

  • L'Apocalypse ou la mort !

    La cri de ralliement trouvée par Fodio n'est pas mal puisque l'apocalypse chrétienne peut être regardée comme le remède à la mort. Le Christ a vaincu la mort et montré la voie à ses saints. Clairement, l'armure que Hamlet endosse est celle du combat contre le destin (= 666). Si le profane peut trouver étonnant qu'un chrétien en affronte d'autres, c'est qu'il ignore précisément tout de l'apocalypse chrétienne, en particulier de la synagogue de Satan et de son clergé, après plusieurs siècles de compromis libéral avec les puissances séculières. D'ailleurs où est-il écrit dans le Nouveau Testament que le Christ a le goût de la diplomatie ?

    Seule la vérité permet d'échapper au destin, inséparable de la mort, tel est donc bien le message apocalyptique.

    *

    La science d'Aristote déjà consiste à tourner et retourner la mort dans tous les sens, tant son caractère d'"absolu relatif" paraît étrange à ce grand naturaliste qui embrasse tout. La mort est comme un sophisme d'Einstein ! Comme la statique mouvante du cinéma.

    A quoi tient tout le paradoxe du moyen âge, incarné par Thomas d'Aquin ? A une science en chemin vers l'apocalypse, mais qui se heurte encore à la religion ; au passage on remarque que Dante est plus avancé que Thomas d'Aquin, comme s'il ne pouvait y avoir de véritable théologie qu'en dehors des murs des institutions ecclésiastiques. Il faut en effet mesurer l'effet, volontaire ou pas de la part de Dante, de son intrusion dans le purgatoire, auparavant de l'ordre de la science-fiction juridique. De même que les fictions hollywoodiennes à base de "voyage dans le temps", sur la base du prédicat stupide d'Einstein : ce cinéma ébaubira sans doute le beauf yankee, mais aux yeux d'un public plus humaniste, il fera ressortir la stupidité du prédicat d'Einstein.

    Du côté de la mort, il y a eu, il y a et il y aura toujours la religion, Tartuffe hier, Freud aujourd'hui. C'est précisément la raison pour laquelle l'Eglise catholique, contre son enseignement classique le plus élémentaire, lentement au cours des siècles écoulés a "avalé le diable". Si la religion tend à se recentrer sur la mort et à bannir consécutivement l'apocalypse, c'est en raison de l'enjeu stratégique que représente la mort, sur laquelle les religions "fidéistes" sont centrées. Ainsi, dans la religion laïque ou capitaliste, qui reprend la formule du jansénisme, la foi dans l'homme et ses systèmes implique obligatoirement une forme de lieu temporel abstrait du type du purgatoire, de l'enfer et du paradis jansénistes, où l'homme trouve le réconfort en songe.

    Avant toute chose, la religion existentialiste est la religion du fantasme. Si elle fait autant penser à Pascal, c'est qu'elle ne repose sur rien de sérieux et de concrêt.

    Les chrétiens libéraux, qui de façon satanique font l'apologie de Freud et du freudisme sont trop stupide pour s'apercevoir qu'il fait double emploi avec le purgatoire. Le chrétien libéral porte une veste chrétienne, doublée d'une étoffe païenne, afin de mieux assurer ses actions.

    "L'Apocalypse ou la mort" n'est pas mal ; tiré du livre de Joël par François Bacon, j'aime beaucoup aussi :

    "Vos jeunes verront des visions et vos vieillards rêveront des rêves.", évocation perspicace du grand divertissement capitaliste béni entre autre par le super-crétin en chef Pie XII.

  • Capitalisme et sexualité

    Marx associe l'idéologie capitaliste à l'onanisme. Vu qu'il ne dépasse pas le niveau de la ceinture, il ne faut pas hésiter à saisir le capitalisme par les couilles.

    De fait la pédérastie, en tant que frénésie sexuelle, est un symptôme capitaliste au même titre que l'anorexie-boulimie. Jouer sur le désir comme font les publicitaires revient à jouer sur la peur. Ceux-ci jouent donc dans le totalitarisme un rôle décisif. Que cherche la victime d'un régime totalitaire à consommer avant tout ? Une drogue. Et, le moins qu'on puisse dire c'est que les Etats capitalistes en fournissent toutes les variétés possibles à leurs gosses, afin de les maintenir le plus possible au stade anal et infantile.

    Ici on voit en quoi Lévi-Strauss a joué comme Freud un rôle de légitimation du capitalisme en faisant passer l'inceste pour ce qu'il n'est pas : un interdit absolu. Le charlatanisme va chez Freud jusqu'à se référer à la mythologie grecque dont le propos est contraire aux spéculations de la religion allemande.

    Le paganisme de Freud est en outre déjà présent chez saint Augustin, importateur des plus étronimes sottises pythagoriciennes (via Platon et Plotin), notamment de l'idée que l'art et la science ont un arrière-plan sexuel, alors même que cet arrière-plan sexuel est le fait de la politique et des ORGANES politiques qu'Augustin COMME Freud, puritain et libertin réunis derrière le même mobile, sacralisent. En quelque sorte on peut dire que le complot contre l'art est ourdi par la politique baroque puritaine (Même si le dégoût de la nature est plus fort chez Rembrandt que chez Rubens, on a tort de croire que la peinture de ce dernier rend hommage au corps.) ; la pornographie capitaliste ne fait que parachever un complot ancien. Sur l'essentiel le puritain et le pornocrate sont accordés : de Don Juan à Sganarelle.

  • Fier d'être miso

    "WOMEN BEWARE OF WOMEN!" : je tombe sur ce magnifique slogan misogyne de Thomas Middleton (1580-1627). Cette misogynie-là est sensiblement différente de la misogynie du penseur judéo-chrétien abusé par sa mère, misogynie parfaitement réversible car passionnelle, dont Nitche ou Freud fournissent des exemples presque parfaits ; Nitche avoue que seule sa mère ou sa soeur aurait pu le faire renoncer à l'idée d'éternel retour... aveu d'aliénation stupéfiant. C'est peut-être seulement la soeur de Nitche et non le philologue boche lui-même que séduisit le parti nazi, mais étant donné que la soeur de Nitche a engrossé son frère de l'idée d'éternel retour,  ça revient au même.

    J'interprète le goût assez répandu dans le clergé chrétien comme laïc (M. Onfray) pour la morale sado-maso de Nitche comme un travers pédophile. Benoît XVI est d'une extraordinaire naïveté lorqu'il entend prévenir les débordements criminels du clergé par l'examen psychologique : il faut déjà pour gober la théorie de Freud avoir soi-même une inclinaison incestueuse ! Le serpent se mord la queue.

    Tandis que la misogynie de la Renaissance est évangélique, provient de la confrontation entre Marthe et Marie, la misogynie de Nitche est, elle, "vétéro-testamentaire", comme disent les théologiens contemporains dans le vent.

    Dans la société patriarcale du XIIe siècle, encore plongée dans l'obscurité, l'historien Georges Duby a souligné que se nouait souvent une relation ambiguë, notamment dans les milieux aisés, entre la mère et son fils (d'où dérive l'erreur d'interprétation du mythe d'Oedipe par Freud, fasciné qu'il est par la relation entre Jocaste et Oedipe, quand le mythe souligne au contraire ce que la morale doit à la politique, et vice-versa, ce que Shakespeare a parfaitement saisi - le correctif de Jung est d'ailleurs à peine moins inepte que l'inversion de Freud). Cette relation ambiguë semble d'ailleurs déterminer la théologie de saint Augustin. Oedipe n'est qu'un être parfaitement normal, enfermé dans le temps, dont il devine fort bien la définition énigmatique proposée par le Sphinx. Le Sphinx est pris parfois malgré sa signification démoniaque comme un symbole du potentiel de la pseudo-science pyschologique. En réalité c'est avec plus de sagesse que les Romains en ont fait un symbole de la tyrannie. La pseudo-science pyschologique de Freud n'est autre que le produit d'une politique tyrannique. Si Freud est aussi animiste, beaucoup plus encore que Thomas d'Aquin, c'est parce que l'âme s'avère le médiat idéal de domination pour un Etat totalitaire. Le mythe grec est beaucoup plus lumineux à cet égard que la superstition freudienne. Du régime dynastique de Thèbes, il révèle le sous-bassement, qui n'a rien d'idéal. Le raisonnement politique est fondamentalement génital et incestueux, comme Aristote le pense contre Platon, et il ne sort pas de ce cercle. Croire que le capitalisme, nettement inspiré par le modèle génital, est inéluctable, revient à enfermer la logique humaine dans le seul raisonnement génital. De cette façon Nitche comme Freud se retrouve en-deça du bien et du mal quand son voeu était de surmonter le rapport moral, abrutis incapables de comprendre qu'il n'y a pas de raisonnement plus politique que le raisonnement animiste du membre d'une tribu anthropophage ou d'un kamikaze japonais.

    Les féministes, Sylviane Agacinski par exemple, pourtant moins niaise que Simone de Beauvoir, a traduit sottement le patriarcat comme un abus de pouvoir masculin, alors qu'en réalité la violence de la politique touche tout autant les hommes, si ce n'est plus, mais d'une façon différente. Autant dire que les Japonais ou les Allemands sont "phallocrates", alors que de toute évidence ce sont des femelles avides de sécurité, qui se sont jetés après leur défaite sur le modèle yanki comme une femelle se jette sur le mâle dominant vainqueur.

    *

    Le type de misogynie que je qualifie de "romaine" ou de "judéo-boche" séduit d'ailleurs généralement les femmes, et non la misogynie d'Hamlet (Ophélie, c'est autant Nitche que Rosencrantz ou Guildenstern, savants manipulés par le pouvoir politique, le sont).

    Pourquoi ? Parce qu'en réalité il n'est pas difficile de comprendre que la misogynie de Schopenhauer ou de Nitche est d'abord dirigée contre eux-mêmes ; la femme que Nitche déteste le plus, c'est lui-même (Flaubert est beaucoup plus lucide que Nitche, même si sa critique du christianisme est similaire.) Nitche est complètement prisonnier de rapports familiaux. Plus encore qu'en lisant Proust, et c'est peu dire, j'ai la sensation désagréable en feuilletant Nitche d'être enfermé à double-tour dans une table de chevet (Proust me procure plutôt le mal de mer avec sa prose isomorphe de foetus inné).

    Au lieu de diriger sa vindicte contre sa famille, le ventre sacré de sa mère, d'où vient son hystérie, Nitche s'en est pris à des objets extérieurs : Dieu, les femmes, le christianisme (attitude typique de la mentalité libérale, soit dit en passant, qui toujours se défausse et trouve un bouc émissaire, même confrontée à l'évidence de sa propre faillite et corruption. Exemple tout frais : c'est George Bush et non la société civile yankie qui a dévasté l'Irak pour se venger d'un crime que les Irakiens n'avaient pas commis. Le "coup d'Hitler" est sans arrêt recommencé, cinématographie à l'appui.)

    Ce type de misogynie est un aveu de faiblesse et il séduit les femmes, assez nombreuses, ayant un désir de maternité. On peut même penser que si l'institution matrimoniale persiste, malgré son caractère irrationnel au regard des derniers virages en épingle de l'économie capitaliste, qui permet d'épargner individuellement très facilement et se préoccupe peu des conditions de logement et de vie familiale des smicards, si l'institution du mariage perdure c'est uniquement en raison du désir de maternité persistant des femmes.

    Bien sûr ce n'est pas un hasard si le problème des misogynies recoupe exactement celui des antisémitismes. Pourquoi l'antisémitisme et la misogynie "nationales-socialistes" de Nitche sont beaucoup plus dangereux que ceux de Voltaire ? Parce que dans le cas de Voltaire il s'agit d'une critique, tandis que dans le cas de Nitche, ses passions sont dirigées contre lui-même et peuvent aller jusqu'au suicide. Quelqu'un qui peut se tuer par désamour de lui-même est capable de n'importe quelles tortures contre le corps d'un autre. Déjà Léon Bloy à la fin du XIXe siècle mettait les Juifs en garde contre les dangers du libéralisme, avertissement resté lettre morte.

    Les Juifs manquèrent de recul sur la religion allemande et l'idée libérale de renouvellement génétique, imposant aux Juifs de muter à peine de disparaître, Etat dans l'Etat, vieillard qu'on préfère confier à l'hospice (vaine est la tentative de scinder le nazisme aussi bien du capitalisme que du darwinisme) ; les Allemands n'en avaient pas sur les Juifs, et les camps de travailleurs juifs paraissent issus du goût médiéval des Allemands pour la purge.

    Simone Weil en revanche est dans le même cas que Voltaire et son rapport au judaïsme, étant critique, ne représente aucun danger. D'ailleurs celle-ci a rejeté les idoles allemandes (Max Planck) exactement de la même manière et pour les mêmes raisons qu'elle a rejeté les idoles juives. Probablement Simone Weil a-t-elle été sauvée des eaux de la bêtise, contrairement à son frère André Weil, compromis dans les pitreries du "groupe Bourbaki", parce que la mère de Simone Weil ne l'a pas possédée, n'a pas tué en elle tout esprit critique. Jonas n'est pas un simplement un Juif, c'est un Juif qui vit dans les organes de la baleine, privé de lumière. Et la baleine est une métaphore pour le Léviathan.


  • La Mère morte

    Le cas des infanticides perpétrés par Véronique Courjault permet, comme l'exemple précédent du tueur en série, de mieux comprendre le tribalisme laïc. Pourquoi l'infanticide et l'eugénisme sont-ils désormais unaniment admis par la société civile ? Les cris d'orfraie devant le crime de la Courjault ne sont qu'une feinte, comme le féminisme en plein trafic pornographique.

    Animisme et croyance dans la métempsycose sont caractéristiques du tribalisme ; et la foi superstitieuse dans la thèse freudienne témoigne de l'ampleur de l'hystérie laïque ; autrement dit, lorsque Lévi-Strauss se penche sur le tribalisme, c'est mû par le même tropisme que Narcisse vers son reflet dans la mare froide de la "psyché". L'image reflétée de la barbarie primitive fascine le sorcier laïc Lévi-Strauss. Avec ce bémol : le miroir dit que la sauvagerie était plus belle et envoûtante lorsqu'elle était jeune, plus directe et brutale que le masque d'hypocrisie du sorcier laïc, son bicorne de vieillard académicien. Il est vrai qu'entre un masque vaudou et l'art stalinien de Kandinsky, l'hésitation est permise. L'artifice de l'animisme primitif est directement lié aux phénomènes naturels ; de là vient la séduction de sa sauvagerie. De l'animisme tribal à l'animisme laïc, il y a du phénix au corbeau.


    *


    Qu'est-ce qu'une société qui juge Véronique Courjault ? C'est une société d'insectes aveugles. La métempsycose, la transmission de l'âme se fait désormais dans la progéniture. On peut d'ailleurs bien saisir ici sur quel type d'anthropomorphisme repose l'idéologie darwinienne, en quoi le darwinisme fait partie du dogme laïc : à la voie du Ciel qui est fermée, Darwin et ses disciples substituent une issue génétique, qui permet à la société laïque de se projeter dans l'avenir (au darwinisme nazi, on n'a fait depuis qu'ajouter une dose d'hypocrisie et des comités d'éthiques fantoches). Descendance contre transcendance. De la même façon l'astronomie contemporaine n'est plus une cosmologie mais une généalogie.

    Aussi le pacte d'un chrétien avec le darwinisme signale-t-il sa possession par des principes étrangers à la parole de Dieu. Le piège du diable est particulièrement bien paré de raison et de grammaire, à défaut de logique et de force.

    Bien que d'un conformisme intellectuel rare, la littérature évolutionniste de Pascal Picq renseigne parfaitement sur la formule religieuse temporelle du darwinisme. Le curé Picq traque d'ailleurs l'hérésie créationniste avec une rage qui rappelle celle d'un inquisiteur dominicain, toute science flanquée avec mépris aux oubliettes.


    *


    L'affaire Courjault est significative de ce que le corps n'est plus considéré avec mépris que comme le contenant de l'âme, sa banale enveloppe ; l'âme a désormais investi le moindre objet : photographie, vêtement, automobile, téléphone portable, maison de famille, ordinateur personnel - le fétichisme est partout ; pire, l'âme hante désormais par le biais de langages puritains (tels l'algèbre et le droit), jusque les meubles incorporels : nation, état, club de football, cinéma, entreprise, copulation, musique ; plus raisonnable et mieux fondé était le moyen âge en regard, de prêter l'âme d'abord aux bêtes domestiques ou sauvages.

    Deux comportements dynastiques sont possibles : ou bien la famille sera nombreuse, parant ainsi la mort par la quantité ; ou bien le choix sera fait d'un eugénisme légal, choix de la qualité, qu'on peut interpréter comme une idée de la métempsycose plus raffinée, "existentialiste". Quoi qu'on puisse penser superficiellement, ce n'est pas sur une base morale que se fait le choix entre ces deux comportements dynastiques, mais sur une base patrimoniale. L'effet du patrimoine n'est pas moins grand aujourd'hui qu'il n'était dans la famille au XIXe siècle ; ce qui s'est considérablement accru, c'est l'hypocrisie.

    Le comportement de Véronique Courjault traduit surtout une hésitation. Si j'étais capable d'endosser l'ignoble robe noire de l'avocat laïc pour défendre cette femme, bouc émissaire commode, je serais tenté de dire : "Que le couple qui n'a jamais pratiqué la régulation des naissances lui jette la première pierre." D'autant plus que la conservation des corps de ses victimes plaide plutôt en faveur de Mme Courjault. La négation du corps n'est pas totale comme dans l'avortement par injection de produit chimique ou curetage mécanisé. Le païen qui enterre ses morts et entretient leur culte, celui-là sait que la terre est une chambre froide. Le stade qui consiste à enfouir les corps plutôt qu'à les brûler est un stade politique plus avancé, qui marque une progression par rapport à l'animisme radical, où les âmes circulent partout où bon leur semble comme des fantômes, et le corps est complètement dissout. Le besoin d'être confronté au cadavre vient de la peur des fantômes.


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    Qui place ses billes dans sa progéniture peut se préparer à un avenir de plomb et non d'or, comme il l'espère. Si comme Karl Marx on traduit Aristote sans le trahir*, on comprend à quel point, de Nitche à Freud en passant par Lévi-Strauss, on comprend comme l'hiatus animiste ultime est le produit du tour totalitaire que prend forcément la politique. Il est terrible pour un chrétien de constater à quel point le christianisme a fourbi les armes d'une telle subversion, notamment des canailles incestueuses comme Blaise Pascal, Nicolas -le crabe- de Cues, Isaac Newton, Hobbes (le plus intelligent donc le plus coupable), Descartes, Huygens, Leibniz, et leurs idéologies de mort.

    Descartes est bien capable de voir la dimension ésotérique flagrante de la théorie d'attraction de Newton, mais s'avère cependant incapable de discerner sa propre fascination pour la religion animiste des Milésiens, Pythagore au premier chef, dont le nom propre sonne pourtant comme un avertissement pour un chrétien, fût-il superficiel.

    On comprend aussi la dimension prophétique de la science de François Bacon, théologien sous le nom de Shakespeare, dont les sonnets spécialement disent, mieux que Baudelaire encore, ô combien le phénix est proche de la colombe, ou bien encore que la maîtresse à la chevelure de jais éloigne du blond combattant qui brandit la lance de l'Esprit. Afin de frapper plus juste et garder le sang-froid, Shakespeare pose contre Dante qu'il vaut mieux ne pas s'encombrer d'une Béatrice.

    *Pour Aristote l'homme n'est porté à la copulation et à la politique, second sentiment plus élaboré qui dérive du coït, qu'au stade animal. Le grand savant naturaliste n'a pas manqué d'observer que la meute de loups est aussi une société politiquement organisée. La science d'Aristote est subvertie par les barbares romains, puis par les savants judéo-boches qui lui font dire son contraire et traduisent la pensée d'Aristote en éloge de la politique ! En germe dans sa pensée politique, plus développée dans sa science physique, la critique de la musique, instrument d'asservissement social, est déjà présente chez Aristote. Athéna détruit l'aulos, la flûte à deux tuyaux, après l'avoir inventé.

  • Plagiat

    Le dernier des académiciens, François Weyergans, traduit le système de Freud en français : il assassine son père dans le dos ("Franz et François"), avant de coucher avec sa mère ("Trois jours chez ma maman") et de reprendre le fonds de commerce familial, sans vergogne (le paternel de Weyergans donnait déjà dans le "conte moral", genre qui garantit le succès auprès des nonnes et des ménagères périménopausées). Freud est sans doute le seul à gagner à cette traduction, avec sa clientèle.

    Pour un Voltaire, combien de Pangloss et de trissotins ? De "chevaliers du subjonctif" grotesques ?

     

  • Rotten Kingdom

    One can love Shakespeare but hate United Kingdom as I do.

    Was Shakespeare Francis Bacon or not? To be able to answer this question, the fact that Shakespeare himself is involved in a mystic fight against British Kingdom has to be noticed. In the 'Hamlet' Tragedy, Shakespeare does compare his Heroe Hamlet with Pyrrhus, son of Achilles. Pyrrhus killed Priam and Hamlet will kill usurper King Claudius who married his 'mother' (who is not really his mother). And Greek heroes' triumph against Troy is due to Understanding as Hamlet's unfinished Triumph).

    It is thus difficult to include Shakespeare in the 'English religion' without changing the Tragedy in a romantic XIXth German Drama before -as S. Freud or F. Nietszche did.

    British official History is that London was founded by the Trojan survivors as Roma. And the legend about Arthur and the British Knights is continuating the Mythology. Obviously Shakespeare is OUT the Trojan Camp (which is a fortress although Greek heroes are 'free men').

    Is there no good reason to give the Arthurian Legend up? No doubt that Shakespeare whose theater reveals an acurate knowledge of both the Greek Mythology and the Holy Scripture (This second point is more difficult to see in our Time of Apostasy, but see the two different attitudes of Hamlet and his friend Horatio in front of the Ghost for an example of the way that S. depicts the Middle Age religion ; a Ghost at night cannot be somebody else than a Devil for Horatio, although Hamlet is very careful, knowing that the Saviour will come as a robber at night when nobody will expect it anymore).


    *


    No doubt that Shakespeare was capable to recognize the Satanic symbols in the Arthurian legend such as the red dragon or the lion (with the mouth opened). Kingdoms and Nations are therefore mentioned in saint John Gospel as the Beast's tools. And there are here three (on seven) Kingdoms, linked together: Kingdom of Priam, Roman Empire and United Kingdom. For sure Shakespeare's Theology is very different from Hobbes' one later; and Francis Bacon is not even mentioned in the big book 'Leviathan', although French bad philosopher R. Descartes is (who thought that the soul is a Gland in the Brain!) -'Leviathan' that was published less than fourty years after Francis Bacon books about Greek mythology and Elizabethan Theater. 

    Christian rock'n roll music is now part of catholic religion in spite of the satanic echo of music in general and rock'n roll in particular. But Bacon's Age was more interested in the Revelation of John and the understanding of the Holy scripture. King Henry VIIIth divorce certainly played a role in the new original christian vision of W. Shakespeare. Even if Dante Alighieri is not in the Greek Camp but in the Roman Camp (with Virgil against Ulysses), closer from the Middle age theology than Shakespeare does, Dante's Inferno is not empty of clergymen, 'fish mongers'. This kind of vision is very difficult to understand now, especially in Europe where clergymen are not involved in politics since a long time and are just ballet-dancers now. Use of Church in Europe now is to represent 'Past', which is very useful for a kind of 'State Religion' (on the pattern that Hobbes wrote) that wants to be 'Today and the Future'.

    The books of Francis Bacon are proving that he was convinced of the historical sense of the Greek mythology, not only of the legal sense of these archetypes built against time-flow (i.e. chronology).

    History itself proves that Bacon was true to believe in the brass of Greek and to fight against the Leviathan that he is prophesying. Difference with Hobbes is that Bacon makes the Middle age 'medium', although Hobbes -who IS the British man in which French people see perfidy- just seals the agreement between Gertrude and Claudius with a beautiful sermon.

    "Hell is Truth seen too late" said Hobbes, and he is in, Prophet in a mirror out of History.

  • Créationnisme

    L’arrière-plan culturel de C. Darwin est marqué par le protestantisme. La notion de ‘plan’ ou de ‘champ’ s’impose ici dans la mesure où la structure fait défaut, et l’imagination.
    Sous l’influence notamment de la théologie de saint Augustin, la philosophie et la science germaniques sont essentiellement ‘spéculatives’. Bizarrement l’avant-garde russe, ‘soviétique’ est marquée par le même esprit et la peinture de Kandinsky ou Malévitch fournit un bon exemple de ‘peinture spéculative’ ou de ‘poésie picturale’ (que Malévitch soit ‘le comble du baroque’ n’a rien d’un paradoxe en réalité.)

    L’art de Shakespeare est aux antipodes de ce tour pythique, une des œuvres les moins germaniques, une des oeuvres les plus occitanes de l’Histoire ; c’est ce qui fait que les commentateurs allemands de Shakespeare ont livré autant d'interprétations débiles : Freud, Nitche, ou Brecht, pour prendre des exemples retentissants.
    Untel (Koestler ?) a même pu écrire que les pièces de Shakespeare lui donnent envie de vomir, ce qui est toujours moins inepte que de tenter de faire de Guildenstern, Rosencrantz, voire Claudius, des héros, farce qui ne peut être prise au sérieux que dans la Sorbonne ou semblable haut-lieu de superstition arrogante.

    Il est une preuve, une révélation du totalitarisme caché derrière la lourde tenture du Temple, que Marx et Engels, il me semble, sont en lieu d’apprécier : l’impossibilité pour l’Université capitaliste d’entendre Shakespeare justement, tant la réverbération du marigot laïc est forte. Je viens de me cogner les notes d’un certain Yves Bonnefoy sur la ‘Tempête’ : quelle glue !

    Mais revenons à Darwin. Sa thèse est donc marquée par la spéculation, c’est-à-dire par l’anthropocentrisme, étant donné que Narcisse n’est jamais très loin du miroir. On railla la thèse de Darwin –pasquinade contre pasquinade- lors de sa publication, sur le thème : ‘Darwin a une gueule de babouin, alors forcément il est persuadé que l’homme tient du singe.’ C’est sans doute là un raccourci un peu rapide à travers la jungle des préjugés puritains de Darwin et Malthus, mais qui n’est pas infondé. La caricature, le dessin ment d’ailleurs beaucoup moins que la poésie, et je tiens assurément Albert Dürer pour un savant plus sérieux que Darwin. La nature, Dürer en est visiblement amoureux. Y a-t-il des exemples de physiciens qui ne soient amoureux de la Nature ? D’Aristote à Réaumur en passant par Roger Bacon, je n’en connais pas.
    La plus grande hypocrisie de la science laïque puritaine est de ne pas aimer la Nature, mais de se mêler cependant de l’affubler de dogmes laïcs.

    Un trait sous-jacent plus net encore que l’aspect spéculatif dérivé de Malthus, c’est cette fameuse ‘prédestination’ protestante. Sainte-Beuve a clairement montré à partir du jansénisme, cousin français du puritanisme, comme la prédestination n’est pas tant un principe, une doctrine mise en avant par la secte de Port-Royal, c’eût été théologiquement impossible, pas tant un préambule qu’une conséquence de la confusion entre la ‘grâce’ et le Saint-Esprit, une confusion enracinée elle aussi dans la théologie de saint Augustin.

    L’observation de Sainte-Beuve est d’autant plus intéressante qu’elle explique pourquoi le préjugé pythagoricien est si difficile à combattre. C’est une réflexion dont la source n’est pas claire (ceux que les jongleries de Freud révulsent relèveront que je viens de donner au passage une définition de l’’inconscient’ freudien.)

    Autrement dit l’évolution de Darwin est automatique et binaire, ‘sui generis’ - comme celle de Hegel dans le domaine de l’art et de la politique, soit dit en passant. L’artifice, qu’on peut qualifier de ‘syllogisme’, est décelable aussi dans l’éclatement du savoir en de multiples fragments dès le milieu du XVIIe siècle, jusqu’à l’asphyxie désormais, où des pantins comme Einstein ou Max Planck sont pris pour de véritables savants devant lesquels les écoliers sont priés de faire la révérence, surtout s’ils sont musulmans ou chrétiens, manière d’abjuration sournoise, ignoble chantage fait à des enfants de croire en quelque chose qu’ils ne comprennent pas. Que leurs maîtres ne comprennent pas eux-mêmes ! QU'ILS NE CHERCHENT PAS A COMPRENDRE.

    La biologie naissante au début du XXe siècle est un de ces fragments. Les efforts conjugués de Marx et Engels contre la science laïque consistent d’ailleurs à recoller les morceaux de la sphère brisée, exactement comme les moines les plus sages du moyen-âge s’efforcèrent avant eux de reconstituer le savoir perdu, ce malgré l’hostilité des scribes.
    Si Marx et Engels ont paru ‘dépassés’, c’est seulement aux yeux de laïcs médusés, incapables de comprendre leur unité, que la physique les transcende, autrement dit le caractère apocalyptique de la doctrine marxiste. L'Apocalypse de saint Jean elle-même ne cesse d’être dépassée aux yeux des laïcs et des démocrates-chrétiens.
    Le ‘aut, aut’ de Marx, c’est Charybde et Scylla ; c’est encore le ‘et César, et Dieu’ des pharisiens. Qu’on ne dise pas que Marx et Engels ne parlent pas de Satan.

    Contre le danger de l’évolutionnisme, philosophie nationaliste, fondamentalement laïque et capitaliste, devant cette menace pour l’humanisme, menace aussi pour la liberté, un pape janséniste tel que Benoît XVI semble singulièrement mal armé.

  • Le Parvis de L'Eglise

    L'intention du pape de faire passer des tests psychologiques aux séminaristes fait penser à ces parents qui emmènent leur gosse chez le psychiatre pour mieux dissimuler que c'est eux-mêmes qui sont toqués.

    Le charlatanisme de Freud est pourtant plus frappant encore que celui de Darwin. Le déterminisme de Darwin est totalement artificiel, mais encore faut-il connaître un peu la physique et Darwin pour s'en rendre compte. Ainsi j'ai connu un brave type qui cautionnait Darwin par distraction, et des collégiens faisant aveuglément confiance à leurs profs ; mais l'ésotérique science bourgeoise de Freud, elle, déborde d'insanités. Que Freud commente la mythologie grecque, la peinture de la Renaissance ou le théâtre de Shakespeare, son propos a de quoi faire sourire ou grimacer quiconque a une connaissance même limitée de la mythologie grecque, la Renaissance ou Shakespeare. De fait Freud était prédestiné à épater Hollywood avec ses salades.

    F. n'a fait qu'inventer la morale des fonctionnaires de l'Etat laïc totalitaire : 'Responsable mais pas coupable'. Aussi peut-on dire qu'il n'y a pas d''inconscient', il n'y a que du secret bancaire. Et ce n'est pas hélas parce que les grandes bourgoises qui fréquentent les psychanalystes n'ont rien à dire qu'elles n'exigent pas d'être écoutées.

    Si l'Eglise croit se dédouaner de sa très grande lâcheté en sacrifiant à son tour à la sorcellerie mondaine de Freud...

     

  • Le Retournement

    Il n'y a pas que la mère de Michel Houellebecq qui a plus de tempérament que son fils. Il faut étendre ce principe à tous les philosophes existentialistes. A tous les coups on peut être sûr que la mère de Sartre, celle de Kierkegaard, de Nitche, de Gombrovitch, Cioran, Proust, Freud, toutes sont plus puissantes que le fruit de leurs entrailles. Un peu comme Dieu vaut mieux que tout théologien.

    La vraie question serait plutôt : qu'est-ce qui est pire pour un penseur existentialiste ? Trop d'amour maternel ou pas assez ? Personnellement je préfère les penseurs existentialistes pathétiques qui finissent par se suicider.

    On voit bien que Rousseau, Voltaire, Diderot, Baudelaire, Céline, mon ami Drieu, en revanche, ont frôlé l'existentialisme sans jamais tomber dedans. La femme a engendré l'hypermoralisme laïc, de plus mauvais goût encore que le moralisme musulman ou juif traditionnel. Car c'est une affaire de goût, bien sûr, que les femmes déforment au lieu de le former.

    Pour prendre l'exemple de l'Eglise catholique, l'influence des femmes en son sein s'est avérée une catastrophe ; elle a eu pour effet de transformer l'Eglise catholique en temple protestant, c'est-à-dire en désert.

  • FRENCH ATTACKS

    ONE MORE TIME I REPEAT THAT ANY LINK TO WIKIPEDIA ON MY WEBLOG WILL BE CUTTED. I DO LOVE SCIENCE AND I DO NOT WANT IT TO BE PROSTITUTED BY CAPITALISTS BASTARDS AS THEY DO FOR BEAUTY, WOMEN, PEACE, ART, NATURE, GOD.

    ON WIKIPEDIA FREUD, DARWIN, RIEMANN, FEYNMANN, HOCKNEY, ARE TREATED AS SCIENTIFICS ALTHOUGH THEY ARE QUACKS (RIEMANN, HOCKNEY, FEYNMANN) OR PLAGIARISTS (DARWIN, FREUD).

    REAL CENSORSHIP IS TO LET SUPERSTITION GROW. THE BEST WAY TO CHOKE THE GRAIN IS TO CULTIVATE BAD HERBS.