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  • Illuminati - faits et science (1)

    Un Français sur cinq croit aux Illuminati, d'après un sondage (Ipsos, mai 2014), dont une majorité de jeunes gens. Compte tenu du sentiment diffus d'accaparement du pouvoir et des richesses par une caste de privilégiés, il n'y a rien d'étonnant à ce que le complotisme fasse tache d'huile ; cela d'autant plus que cet accaparement n'a pas été dévoilé par les médias, l'institution scolaire, les parlementaires, les représentants de cultes officiels, bref aucune des "autorités morales consacrées", mais a éclaté au grand jour à la faveur de la crise économique et de scandales financiers.

    Ce dévoilement involontaire n'a fait que renforcer la conviction que les autorités morales couvrent derrière des slogans démocratiques creux un état de droit antidémocratique...

    Je pourrais citer cent exemples de représentants officiels du pouvoir politique et moral dont les déclarations qui se résument à : "Circulez, il n'y a rien à voir !", ont sans doute fait naître ou renforcé chez ceux qui les écoutaient la conviction d'un complot - ou disons plutôt, à ce stade, d'un fonctionnement antidémocratique des institutions politiques et morales. Contentons-nous de citer l'exemple du "nègre" de l'ex-président N. Sarkozy, M. Henri Guaino, revendiquant pour un meilleur exercice du pouvoir politique une certaine "opacité" (dans le contexte de l'affaire J. Assange). Cela revient à reconnaître publiquement que la liberté de la presse est toute relative.

    Au demeurant, c'est ce M. Guaino qui a raison : la politique exclut la transparence ; elle l'a toujours exclue et l'exclura toujours. La politique est donc essentiellement de l'ordre du complot. Mais c'est le mensonge inverse qui est enseigné au sein du "système scolaire" (le caractère systématique de l'enseignement scolaire n'est sans doute pas étranger non plus aux réactions de défiance de certains jeunes gens), à savoir que l'idéal démocratique est un idéal de transparence. L'idée que "la vérité sort de la bouche des enfants" a sans doute pour pendant exact que "le mensonge sort de la bouche des politiciens, sous la forme la plus commune de belles promesses".

    Dans une gazette démocrate-chrétienne, une journaliste fustige le "complotisme", prétendant voir dans l'internet une de ses principales causes. On pourrait déduire d'une telle argumentation la conclusion pratiquement opposée de la faillite du système scolaire ; une faillite justifiant de ne plus se fier à cette institution.

    Sur ce point on peut, à l'instar de Hannah Arendt (in : "La Crise de la Culture"), voir dans la culture de masse une des causes principales de la crise de la culture et de l'éducation (tout en précisant un peu mieux que cet essayiste que la science est un domaine parfaitement distinct de l'éducation et de la culture). Or le divertissement de masse, l'industrie de la musique, celle du cinéma, celle des jeux vidéos, etc. sont un instrument entre les mains des élites ; et les "complotistes" pointent justement du doigt des stars du "show-business".

    En parlant de démocratie-chrétienne, le moins qu'on puisse dire est qu'elle tend des verges pour se faire fouetter, puisque ses représentants n'hésitent pas à siéger à Bruxelles dans un parlement qui a l'apparence d'une tour de Babel, et que les parlementaires qui y siègent désignent parfois entre eux sous ce nom le bâtiment qui les abrite. Il suffit d'ouvrir une bible pour apprendre ce que signifie "Babylone" pour les juifs et les chrétiens - Babylone, pour les juifs et les chrétiens a le sens de... complot. La dénonciation du complot illuminati se nourrit de ce type de symbolisme. A de multiples égards, tant symboliques qu'économiques, la construction européenne est susceptible d'alimenter la théorie d'une captation organisée du pouvoir.

    La thèse du complot illuminati est donc banale dans la mesure où le complot politique est une démarche avérée en même temps que banale, en particulier dans les périodes de crise ou de révolution ; où la théorie du complot des Illuminati sort des sentiers battus, c'est qu'elle coïncide avec une tentative d'unité politique à l'échelle mondiale inédite ; à vrai dire les rêves napoléonien, hitlérien ou soviétique, comportent déjà cette dimension d'idéal ultranationaliste et de guerre mise au service de la paix mondiale. Il y a peut-être dans la thèse du complot illuminati une tentative de déceler le plus grand commun dénominateur de ces totalitarismes successifs ou parallèles ? Il convient d'y ajouter le totalitarisme dissimulé derrière l'argument de la démocratie-chrétienne, et dont l'actualité montre assez bien qu'il repose principalement sur la cupidité.

    Quant à la consistance scientifique de la thèse du "complot illuminati" - c'est-à-dire la réalité d'une philosophie totalitaire en rapport avec cette dénomination, nous l'examinerons dans un prochain chapitre.

  • Ubuesque écologie

    Pratiquement sous tous les angles d'où on l'observe, l'écologie politique occidentale se présente comme une idéologie ubuesque, presque une farce.

    Dans sa version démocrate-chrétienne, l'idéologie écologiste (encyclique "Laudate si") est une opération de propagande, étrangement dénuée de tout fondement évangélique, comme peut-être jamais aucune propagande catholique romaine ne l'a été aussi manifestement ; en effet, le chef d'une Eglise païenne aurait très bien pu écrire et signer cette encyclique (le Dalaï Lama, par exemple).

    Or la propagande, que l'on peut au passage qualifier de "gaspillage rhétorique", est sans doute impuissante à inverser le cours de moeurs occidentales décadentes (perçues comme telles par les peuples, les philosophes, les religions qui rejettent le monde moderne occidental).

    - Cette absurdité est parfois devinée par les militants écologistes eux-mêmes, à qui il arrive de s'interroger publiquement sur la logique qu'il y a vouloir "sauver la planète terre" (sic) au profit d'une espèce, l'homme, qui majoritairement se moque des idées écologistes. Le sort de la planète émeut en effet surtout les castes occidentales privilégiées, qui ont une conception de la nature proche de la conception que les conservateurs de musée peuvent avoir de l'art (pseudo-historique).

    L'idéologie écologiste en Occident repose sur un tabou : l'économie capitaliste n'est pas la seule cause de gaspillage extraordinaire, la démocratie l'est aussi. Depuis plus de cent ans, elle sert d'argument à la bourgeoisie industrielle afin de justifier des modalités de "développement économique" débridées. C'est notoirement le cas de la Chine aujourd'hui ; cette dictature soutenue par l'Occident justifie son développement économique par l'idéal démocratique. Le cautionnement de la dictature chinoise par les élites occidentales passe par la même justification.

    - Tout le monde s'accorde, en matière d'éthique, à reconnaître la supériorité de l'exemple sur les grands discours. Or l'idéologie écologiste occidentale renverse ce principe. On ne voit pas le moindre signe annonciateur de moeurs plus sobres en Occident. Il y a une raison à cela, énoncée par la critique marxiste de l'économie capitaliste : la structure de l'Etat moderne est solidaire des banques capitalistes et des cartels industriels. La décroissance, qu'elle soit volontaire ou non, met en péril l'Etat et ses institutions.

    En d'autres termes, l'écologie ne peut être que le mobile d'une contre-révolution réactionnaire telle que celle souhaitée par Nietzsche (au nom d'un culte païen. Associée à la propagande de l'Eglise romaine, ou à la démagogie électoraliste, l'écologie est condamnée à demeurer une incantation absurde. Seules de gigantesques catastrophes naturelles pourraient ramener l'homme à un état de nature antérieur - et cette hypothèse est sans doute plus rationnelle que l'écologie politique occidentale. Vouloir sauver la planète est une volonté ubuesque ; elle trahit l'incapacité de l'Occident à se soumettre à une éthique véritable. Il faut remarquer ici (et l'on comprendra mieux les mensonges du pape) que l'Histoire est une notion qui perturbe profondément l'éthique ; en effet, l'histoire assigne à l'homme un objectif et une fin qui ne sont pas naturels, donc écologiques. Un juif, un chrétien authentique dira : je ne peux pas être écologiste car je vis dans l'histoire. 

    L'idéologie écologiste occidentale est donc une occupation de l'esprit superflue, qui contribue au gaspillage des ressources humaines dont l'Occident offre le témoignage permanent.

  • Mathématiques

    On empruntera pour démontrer que dieu n'existe pas le même raisonnement que pour démontrer qu'il existe. C'est une propriété des mathématiques de pouvoir faire la démonstration théorique d'une chose et de son contraire.

    Un mathématicien qui perd le contact avec la nature se retrouvera vite dans la position d'un aliéné mental, de postuler comme vérité première que la vérité n'existe pas.

    Affirmer la supériorité des mathématiques modernes sur les mathématiques anciennes des Egyptiens revient à affirmer la supériorité de la folie du malade sur la raison du médecin. Entre Pythagore et Einstein, le choix est vite fait de la science la mieux établie.