Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

babylone

  • Notre-Dame ou la putain universelle

    "Puis l'un des sept anges qui portaient les sept coupes vint me parler en ces termes : "Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée qui est assise sur les grandes eaux, avec laquelle les rois de la terre se sont souillés, et qui a enivré les habitants de la terre du vin de son impudicité." Et il me transporta en esprit dans un désert." (Apocalypse XVII, 1-3)

    Les chrétiens du monde entier ont assisté à une cérémonie étonnante le samedi 7 décembre 2024 dans la cathédrale gothiqueputain universelle,or,notre-dame,paris,apocalypse,jean,patmos,grande prostituée,babylone,ishtar Notre-Dame de Paris restaurée, cérémonie animée par le chef de l'Etat Emmanuel Macron et suivie par la reprise du culte catholique (mystagogie platonicienne).

    Emmanuel Macron s'inscrit dans une longue tradition française ésotérique de confusion entre le pouvoir politique temporel et la religion, tradition qu'il a lui-même mentionnée dans son discours. Les tenants de la République laïque peuvent être surpris par une telle cérémonie : ils méconnaissent l'histoire de la République et le maintien de cette tradition ésotérique par les républiques successives.

    Cet ésotérisme ou ce culte identitaire prêché par E. Macron a, bien sûr, du point de vue de la Foi chrétienne, un parfum de satanisme. Il n'y a pas de pire péché pour un chrétien que le détournement de la parole divine à des fins temporelles.

    On peut voir dans l'Evangile que les Romains (païens) ne comprennent pas la signification spirituelle du "royaume du Christ", qui n'est pas temporelle et théocratique. Les Romains prennent donc le Christ pour un illuminé. Je lisais récemment sous la plume d'un représentant de la démocratie-chrétienne française que "Jésus-Christ a fondé la laïcité" en refusant de cautionner la théocratie romaine. C'est oublier un peu vite que la démocratie-chrétienne restaure cette théocratie à travers le culte des droits de l'Homme et du suffrage universel, équivalent moderne du "droit divin" romain.

    L'Empire romain était conçu pour durer éternellement ; la démocratie-chrétienne s'efforce de le prolonger.

    On peut se demander si la trahison de Judas Iscariote n'est pas due à une déception : la déception que Jésus-Christ, considéré comme le  Messie annoncé par les prophètes, ne restaure pas la souveraineté temporelle d'Israël ; dans ce cas Judas était un "Juif charnel", c'est-à-dire un Juif identitaire. Cette hypothèse est d'autant plus plausible que les onze autres apôtres ne comprennent pas non plus le dessein spirituel de Jésus. Il se contentent de suivre le Messie comme des enfants.

    L'idéologie démocrate-chrétienne est discrètement impérialiste ; elle maintient, derrière les références au christianisme de ses dirigeants, une idéologie politique et des valeurs romaines typiquement providentialistes, concrétisées par la puissance financière du Capital. Le dollar est le véritable dieu des démocrates-chrétiens. E. Macron a fait une discrète allusion à cette spiritualité truquée. Rome n'est plus, mais l'idéologie romaine persiste à travers la démocratie-chrétienne.

    Ce qui est nouveau dans la cérémonie de Notre-Dame, c'est l'échelle mondiale de celle-ci. Les journaux les moins chrétiens, battant le rappel des fidèles, présentent d'ailleurs cette cérémonie de réouverture comme un culte sollicitant une ferveur mondiale, pas très éloignée de celle des Jeux olympiques.

    La connotation chrétienne étonne certains Français laïcs ou athées, mais le nazisme laïc a été vaincu par le communisme laïc au XXe siècle, qui a lui-même été dominé par la démocratie-chrétienne laïque ensuite. Il n'y a rien d'étonnant à ce que la démocratie-chrétienne, qui domine actuellement le monde, impose sa marque et son style politico-religieux.

    La présence de nombreux chefs d'Etat démocratiquement élus est à rapprocher du symbole des "grandes eaux, avec lesquelles les rois de la terre se sont souillés".

    L'évêque de Rome le pape François n'a pas souhaité se joindre directement à la cérémonie ; on peut penser que le contexte de guerres violentes entre certaines nations occidentales et des pays en voie de développement plus pauvres, où son Eglise compte de nombreux fidèles, l'a dissuadé de s'afficher aux côtés de potentats perçus comme des oppresseurs dans ces pays opprimés. Le pontife romain est lui-même né dans une nation asservie par le dieu Dollar. L'évêque de Rome est pris au piège de la mondialisation démocrate-chrétienne, qui s'avère être un régime d'oppression à l'échelle mondiale.

    Le procédé d'asservissement capitaliste, bien que les dirigeants capitalistes préfèrent parler "d'employés", est d'ailleurs celui de la prostitution. Karl Marx, qui arracha leurs masques aux dirigeants européens à la veille de la guerre civile européenne, qualifiait à bon droit le capitalisme de "règne de la putain universelle".

    Parler de "valeur travail" revient à poser l'équation du travail et de la prostitution, et l'on peut même dire que le capitalisme a rétabli une forme de prostitution sacrée en Occident, de "culture de vie" païenne.

    La prostituée décrite dans l'Apocalypse aux versets suivants du même chapitre (3-6) est une déesse babylonienne, revêtue d'une apparence chrétienne. Ce camouflage provoque la surprise de l'apôtre visionnaire. De fait, Notre-Dame de Paris passe pour "un temple chrétien" ; ce qui saute d'abord aux yeux, c'est le caractère somptuaire de cet édifice.

    La prostituée de la prophétie évoque Ishtar, divinité babylonienne majeure, qui est à peu près la Vénus des Romains, avec de surcroît des attributs martiaux.

    Le symbolisme des sept têtes, des sept montagnes, des sept rois et des dix cornes est politique : il nous permet de situer le règne de la prostituée dans le temps qui précède la fin du monde sous l'emprise de Satan. Une prostituée passant aux yeux du monde pour "chrétienne" évoque forcément le capitalisme (démasqué par Shakespeare dès le début du XVIIe siècle).

    La prophétie dit en effet que cinq rois, c'est-à-dire cinq empires, sont déjà tombés au temps de la vision, et qu'il y en aura un, bref, suivant la déchéance de la prostituée. Nous vivons actuellement, depuis le début du Moyen-Âge, au temps du sixième empire.

    "Et les dix cornes que tu as vues sur la bête haïront elles-mêmes la prostituée ; elles la rendront désolée et nue ; elles mangeront ses chairs et la consumeront par le feu." (XVII, 16)

    Le règne de la prostituée n'est donc pas ultime ; ici j'émets l'hypothèse de la chute de l'Occident démocrate-chrétien satanique derrière le symbole du "retour de la bête de la terre". J'avoue être influencé par le constat de la haine de Jésus-Christ que la prostituée et les potentats qui la vénèrent inspirent dans le tiers-monde, en raison de leur barbarie et leur sournoiserie (le piège diabolique des droits de l'Homme). Les démagogues nazis et communistes n'ont pas eu de mal à provoquer la haine des peuples opprimés contre les banquiers occidentaux, juifs, les riches koulaks faisant usage du message évangélique à des fins esclavagistes.

    Cette barbarie moderne stimule la naissance et le développement de cultes fanatiques ouvertement néo-païens, dont on peut considérer F. Nietzsche comme le précurseur (en Europe). On voit d'ailleurs que le vernis chrétien des élites politiques démocrates-chrétiennes est très superficiel.

    Au sein de la marée humaine, obéissant souvent à des mouvements instinctifs (aucun régime politique dans l'histoire de l'humanité n'a été doté de moyens de propagande aussi sophistiqués et aussi fascinants que ceux dont dispose la démocratie dite "chrétienne"), les "fidèles" sont assurés par le messager de Dieu de la "victoire finale de l'Agneau". La Foi est leur seule arme, qui leur sert à la fois à se prémunir des séductions de la prostitution et des faux sermons identitaires chrétiens.

    L'Apocalypse délivre un message d'espérance aux chrétiens fidèles à la fin des Temps, afin qu'ils ne se tournent pas vers le Veau d'or comme le peuple hébreu apeuré fit dans le désert, en l'absence de Moïse.

    Illustration : représentation de la prostituée de l'apocalypse, image de l'Eglise chétienne infidèle, telle qu'elle est décrite au chapitre XVII de l'Apocalypse, par l'artiste-peintre allemand Hans Burgkmaier (actif au début du XVIe siècle). La vision comporte une représentation alternative complémentaire de l'Eglise fidèle au Christ, une femme à la tête couronnée de douze étoiles.

  • L'Esprit de Jézabel

    Cette note sur l'esprit de la femme Jézabel prolonge ma note précédente sur la "Cité du Chaos" ou Babylone, qui préfigure le règne de l'Antéchrist avant le Jugement dernier.

    Mais voyons d'abord ce qui relie la prophétie de Daniel à celle de l'apôtre Jean...

    A Babylone au début du règne de Nabuchodonosor, Daniel est appelé afin de traduire un songe qui trouble le roi de Babylone et dans lequel une statue "immense", "d'une splendeur extraordinaire" et "d'un aspect terrible" se dresse devant Nabuchodonosor. Avec l'aide de Dieu, Daniel élucide le songe de la statue, composée de métaux et de matériaux différents en partant de la tête jusqu'aux pieds. Il l'élucide comme une succession de cinq royaumes ou empires défiant le Ciel, qui s'écrouleront les uns après les autres pour laisser place au Royaume indestructible du Dieu de Daniel.

    La tête d'or représente Babylone, les jambes de fer représentent l'Empire romain ; entre les deux, la poitrine et les bras d'argent représentent l'empire grec d'Alexandre et le ventre et les cuisses d'airain l'empire médo-persique.

    Mais c'est l'ultime Empire qui concerne les Gentils, puisqu'il s'agit de l'Empire de la fin des Temps, qui coïncide avec l'avènement de l'Antéchrist. Les pieds de la statue représentant cet empire ont des orteils "en partie d'argile de potier et en partie de fer". Et Daniel d'interpréter ce mauvais alliage : "Mais comme les orteils des pieds étaient en partie de fer et en partie d'argile, ce royaume sera en partie fort, et il sera en partie fragile." (Dan. II:42) "Ils seront mêlés de semence d'homme.", ajoute Daniel. Remarquons que le fer, qui représente l'Empire romain, persiste au-delà de la ruine de l'Empire (quel royaume, quel empire, quelle nation ne s'est pas réclamée de l'Empire romain au cours des derniers millénaires ?)

    C'est ici que la prophétie de l'apôtre Jean prend le relais.

    Au premier chapitre de l'Apocalypse, l'apôtre est commis par la force du Saint-Esprit d'écrire une lettre aux jézabel,babylone,vénus,ishtar,jézabel,naboth,achab,baal,église,jean,apocalypse,pergame,éphèse,smyrne,philadelphie,laodicée,thyatire,sardes,daniel,nabuchodonosorSept Eglises d'Asie -Ephèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée.

    Ces lettres, dont l'auteur est Jésus-Christ, reconnaissable à sept définitions différentes (par exemple : "Le Premier et le Dernier, Celui qui était mort et qui a repris vie" pour Smyrne) comportent toutes des félicitations ou récompenses pour les fidèles et des reproches ou admonestations pour les infidèles.

    La sentence unique qui conclut ces lettres : "Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises !", confère à ces encouragements et admonestations adressées en particulier à ces sept Eglises une portée plus grande.

    Certains exégètes chrétiens arguent que ces Sept Eglises, situées en Asie mineure (actuelle Turquie) non loin de Patmos, sont des Eglises "juives messianiques" (comme Jean Le Baptiste), et non des Eglises chrétiennes au sens strict (relevant du ministère de Paul, témoin du Christ auprès des Gentils). Je rejoins cette position qui s'appuie notamment sur le fait que Jésus-Christ se présente de façon à être reconnu par des juifs familiers des prophéties juives messianiques (par exemple : "Voici ce que dit Celui qui tient les sept étoiles dans la main droite, Celui qui marche au milieu de sept chandeliers d'or." -Ephèse).

    Quoi qu'il en soit, les Gentils que nous sommes peuvent tirer profit des lettres adressées aux Sept Eglises en attendant la parousie ou le second avènement de Jésus-Christ (qui sera précédé de l'avènement de l'Antéchrist). Ces lettres sont pleines d'enseignements sur les dérives des Eglises et sur la ruse de Satan, Maître du monde (et qui entend bien le rester indéfiniment).

    L'esprit de la femme Jézabel a gagné l'Eglise de Thyatire. Avant de mieux définir quel est cet "esprit", rappelons brièvement qui est cette mauvaise reine. Elle apparaît dans le "Livre des Rois" aux temps où Israël n'est plus gouverné par des rois juifs mais païens. De par la volonté de Jézabel, qui s'impose sur celle de son époux le roi Achab et dirige un clergé nombreux, les cultes de Baal (dieu de l'orage et de la fertilité) et Astarté (= Ishtar/Vénus/Lucifer) sont devenus la religion officielle d'Israël -le prophète Elie mettra fin à ce culte satanique.

    La volonté inflexible de Jézabel est décrite à travers l'épisode de la vigne de Naboth (Rois, 21) qui avait reçu une vigne en héritage et résista à la demande du roi Achab de la lui céder. Pour obtenir la vigne de Naboth, Jézabel le fit lapider.

    La lettre à l'Eglise de Thyatire (Ap. 2:18) fait mention du rôle de prophétesse de Jézabel et de l'impudicité qu'elle répand au sein de cette Eglise.

    En résumé, l'esprit de la mauvaise reine Jézabel est un esprit religieux qui tend par la ruse à se substituer à la foi authentique dans Jésus-Christ. La ruse est primordiale dans ce satanisme. Les femmes n'ont certes pas le monopole de la vanité, mais c'est un défaut qui est spécifiquement relié au sexe féminin depuis l'Antiquité. Les femmes qui suivent Jésus sont singulièrement dépourvues de ce défaut.

    La vanité entraîne une soif de puissance, sans doute très commune chez l'homme en général, mais particulièrement développée chez la femme. Le satanisme de Jézabel est très proche de celui représenté par Babylone.

    On peut en outre rapprocher Jézabel de la femme assise sur une bête écarlate de la prophétie (chap. 17), femme richement parée, tenant à la main une coupe d'or, remplie d'abominations et des souillures de sa prostitution. Sur son front est écrit un nom mystérieux qui signifie : "Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre."

    L'apôtre Jean précise qu'il fut saisi en voyant cette femme d'un "grand étonnement", ce qui laisse supposer que cette femme siège là où les fidèles du vrai Dieu ne s'attendraient pas que siège une prostituée semant le mensonge et l'impudicité.

    Ceux qui tiendront ferme contre Satan et sa doctrine ne seront pas éprouvés davantage par le Messie annoncé par les prophètes juifs et qui sauve gratuitement les gentils, étendant le règne de Dieu à toute la terre.

  • La Cité du Chaos

    Avant de mentionner quelques éléments "babyloniens" saillants de la culture contemporaine, rappelons les sources bibliques de la Tour de Babel et de Babylone, surnommée "Cité du chaos" ou "Cité de la Confusion" par le prophète Isaïe.

    L'épisode de la Tour de Babel apparaît dans le livre de la Genèse (chap. XI), attribué à Moïse. Les ruines de la Tour de Babel, c'est-à-dire le ziggourat de Babylone, sise au Sud de l'actuelle Bagdad, ont été redécouvertes en 1913, mais la Tour de Babel est d'abord une allégorie.

    La Tour de Babel représente en effet l'orgueil humain, plus exactement la prétention de l'homme à faire son salut sans l'aide de Dieu puisque la tour monte au ciel.

    Il s'agit-là d'une riche métaphore, car l'architecture est en tous temps et en tous lieux représentative de la volonté humaine, qui atteint parfois des sommets de vanité -que l'on songe par exemple aux châteaux construits par Louis II de Bavière, ou encore à la cathédrale de Beauvais, dont la nef fut conçue pour dépasser toutes les autres, et qui ne tarda pas à s'effondrer; les nombreux gratte-ciel de New York pourraient valoir à cette cité le surnom de "nouvelle Babylone"... si la plupart des mégapoles ne songeaient à se doter à leur tour de vertigineux "buildings".

    Tous les édifices somptuaires ou vaniteux, non seulement le ziggourat de Babylone, sont des édifices que l'on peut dire "religieux", car ils tendent vers l'infini - signe d'une forme d'espoir mystique. Ce n'est donc pas la science qui est condamnée à travers le symbole de la destruction de Babylone, mais bien une forme de religion, d'espoir insensé et voué à l'échec, car fondé sur la seule volonté humaine.

    L'Apocalypse d'Isaïe évoque la destruction de Babylone à la fin des Temps (Is. 24) : "Elle est renversée, la ville de confusion ; toute maison est fermée, on ne peut y entrer. On pousse des clameurs dans les rues, faute de vin ; toute allégresse a disparu, la joie est bannie de la terre. Il ne reste de la ville que décombres, et les portes brisées sont en ruines."

    Et la vision prophétique de l'apôtre Jean relaye la prophétie d'Isaïe. Aux yeux des chrétiens, Babylone est encore le symbole de l'orgueil humain qui scinde l'homme de Dieu.

    On peut remarquer l'analogie entre le mythe de Babylone et celui de Prométhée, considéré à juste titre comme le symbole de l'émancipation funeste du dieu suprême ; comme dans le récit de la Tour de Babel, la technique rend l'homme ivre d'orgueil. Il s'agit-là d'une ivresse que l'homme a éprouvée au cours des derniers siècles, compte tenu des ravages extraordinaires causés par le progrès technique au cours des XIXe et XXe siècle, au nombre desquels il faut compter la "shoah".

    Les grands massacres du XXe siècle nous renseignent sur la nature du châtiment divin prédit par les prophètes.

    Derrière l'apparente émancipation de la Nature et le "progrès scientifique" se cache en réalité un culte rendu à la Nature.

    - A bien des égards le monde et la culture contemporains évoquent la Babylone des prophètes et son effort insensé pour affranchir l'humanité de ses chaînes.

    En premier lieu il faut mentionner l'architecture. Dans le monde contemporain, l'architecture est partout. Non seulement en raison de l'urbanisation sans cesse croissante, mais aussi de la planification technocratique qui s'est imposée comme le mode de gouvernement le plus sophistiqué ; il y a même des normes juridiques "somptuaires", dénuées d'utilité pratique et qui n'ont -à l'instar de certains édifices religieux- qu'une fonction ornementale.

    L'importance de l'enseignement de la géométrie algébrique dans le cursus scolaire des nations privilégiées signale encore l'importance de l'architecture.

    Certains technocrates font valoir comme une qualité la "complexité du monde moderne" : il s'agit là d'un point de vue architectural et urbain - quasiment d'une illusion d'optique.

    - On peut encore citer la partie du mythe qui a trait au langage. Le langage fait l'objet d'un véritable culte aujourd'hui. La position avantageuse qu'occupent les intellectuels dans l'organigramme social a trait à leur aptitude à manier les mots.

    La dimension mystique du langage (qui du point de vue scientifique n'est qu'un simple outil) est une incitation à promouvoir un langage unique afin de pouvoir décréter l'universalité du langage. Cet effort a pour l'instant échoué -à l'exception notable du langage algébrique qui est de plus en plus fréquemment promu comme un "langage universel".

    La culture babylonienne présente un aspect de monothéisme ou de religion unique, centrée sur l'homme (l'architecture et la géométrie algébrique sont l'expression de la volonté humaine), que l'on retrouve aussi bien dans le mythe que dans la culture occidentale contemporaine dominante, qui tend par la force de son organisation technocratique à s'imposer au monde entier.

    On remarque qu'après la Pentecôte, quand les premiers apôtres de Jésus ont reçu l'appui de l'Esprit, ils se montrent capables de s'exprimer dans chacune des différentes langues parlées par leurs auditeurs. La différence entre les langues et la division entre les nations n'est pas abolies, cependant l'Esprit accomplit l'unité là où la volonté humaine orgueilleuse échoue.

     

  • L'Apocalypse ou la Mort

    "Chaque fois que nous regardons notre montre, nous accomplissons un geste babylonien." selon une spécialiste des civilisations antiques.

    L'apocalypse de Jean (chap. XIII) évoque une deuxième bête, qui a deux cornes "semblables à celles d'un agneau" et qui parle "comme un dragon", ce qui évoque un discours satanique tenu au nom de Jésus-Christ.

    Plus loin : "Cette bête fit qu'à tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, on mit une marque sur la main droite ou sur le front, et que nul ne pût acheter ou vendre, s'il n'avait pas la marque du nom de la bête ou le nombre de son nom."

    Ce passage est évocateur d'une soumission de la terre entière à la deuxième bête ; on pense d'abord à l'argent, qui est devenue à l'heure de la mondialisation la marque commune, qui s'impose même aux tribus les plus isolées. Puis on pense au temps, décrit par le bon sens commun comme un équivalent de l'argent.

    La conception moderne ou anthropologique de l'histoire, celle qui pour faire court substitue à l'apocalypse chrétienne la notion de "progrès social" (radicalement étrangère à l'esprit évangélique), revient à redonner au temps un rôle positif ; autrement dit, le culte du veau d'or et la religion du progrès social ne forment qu'une seule et même religion.

    Si vous entendez vanter le progrès social et Jésus-Christ dans le même discours, c'est que vous êtes en présence d'un suppôt de la deuxième bête, qui a deux cornes "semblables à celles d'un agneau" et qui parle "comme un dragon".  

  • Illuminati - faits et science (1)

    Un Français sur cinq croit aux Illuminati, d'après un sondage (Ipsos, mai 2014), dont une majorité de jeunes gens. Compte tenu du sentiment diffus d'accaparement du pouvoir et des richesses par une caste de privilégiés, il n'y a rien d'étonnant à ce que le complotisme fasse tache d'huile ; cela d'autant plus que cet accaparement n'a pas été dévoilé par les médias, l'institution scolaire, les parlementaires, les représentants de cultes officiels, bref aucune des "autorités morales consacrées", mais a éclaté au grand jour à la faveur de la crise économique et de scandales financiers.

    Ce dévoilement involontaire n'a fait que renforcer la conviction que les autorités morales couvrent derrière des slogans démocratiques creux un état de droit antidémocratique...

    Je pourrais citer cent exemples de représentants officiels du pouvoir politique et moral dont les déclarations qui se résument à : "Circulez, il n'y a rien à voir !", ont sans doute fait naître ou renforcé chez ceux qui les écoutaient la conviction d'un complot - ou disons plutôt, à ce stade, d'un fonctionnement antidémocratique des institutions politiques et morales. Contentons-nous de citer l'exemple du "nègre" de l'ex-président N. Sarkozy, M. Henri Guaino, revendiquant pour un meilleur exercice du pouvoir politique une certaine "opacité" (dans le contexte de l'affaire J. Assange). Cela revient à reconnaître publiquement que la liberté de la presse est toute relative.

    Au demeurant, c'est ce M. Guaino qui a raison : la politique exclut la transparence ; elle l'a toujours exclue et l'exclura toujours. La politique est donc essentiellement de l'ordre du complot. Mais c'est le mensonge inverse qui est enseigné au sein du "système scolaire" (le caractère systématique de l'enseignement scolaire n'est sans doute pas étranger non plus aux réactions de défiance de certains jeunes gens), à savoir que l'idéal démocratique est un idéal de transparence. L'idée que "la vérité sort de la bouche des enfants" a sans doute pour pendant exact que "le mensonge sort de la bouche des politiciens, sous la forme la plus commune de belles promesses".

    Dans une gazette démocrate-chrétienne, une journaliste fustige le "complotisme", prétendant voir dans l'internet une de ses principales causes. On pourrait déduire d'une telle argumentation la conclusion pratiquement opposée de la faillite du système scolaire ; une faillite justifiant de ne plus se fier à cette institution.

    Sur ce point on peut, à l'instar de Hannah Arendt (in : "La Crise de la Culture"), voir dans la culture de masse une des causes principales de la crise de la culture et de l'éducation (tout en précisant un peu mieux que cet essayiste que la science est un domaine parfaitement distinct de l'éducation et de la culture). Or le divertissement de masse, l'industrie de la musique, celle du cinéma, celle des jeux vidéos, etc. sont un instrument entre les mains des élites ; et les "complotistes" pointent justement du doigt des stars du "show-business".

    En parlant de démocratie-chrétienne, le moins qu'on puisse dire est qu'elle tend des verges pour se faire fouetter, puisque ses représentants n'hésitent pas à siéger à Bruxelles dans un parlement qui a l'apparence d'une tour de Babel, et que les parlementaires qui y siègent désignent parfois entre eux sous ce nom le bâtiment qui les abrite. Il suffit d'ouvrir une bible pour apprendre ce que signifie "Babylone" pour les juifs et les chrétiens - Babylone, pour les juifs et les chrétiens a le sens de... complot. La dénonciation du complot illuminati se nourrit de ce type de symbolisme. A de multiples égards, tant symboliques qu'économiques, la construction européenne est susceptible d'alimenter la théorie d'une captation organisée du pouvoir.

    La thèse du complot illuminati est donc banale dans la mesure où le complot politique est une démarche avérée en même temps que banale, en particulier dans les périodes de crise ou de révolution ; où la théorie du complot des Illuminati sort des sentiers battus, c'est qu'elle coïncide avec une tentative d'unité politique à l'échelle mondiale inédite ; à vrai dire les rêves napoléonien, hitlérien ou soviétique, comportent déjà cette dimension d'idéal ultranationaliste et de guerre mise au service de la paix mondiale. Il y a peut-être dans la thèse du complot illuminati une tentative de déceler le plus grand commun dénominateur de ces totalitarismes successifs ou parallèles ? Il convient d'y ajouter le totalitarisme dissimulé derrière l'argument de la démocratie-chrétienne, et dont l'actualité montre assez bien qu'il repose principalement sur la cupidité.

    Quant à la consistance scientifique de la thèse du "complot illuminati" - c'est-à-dire la réalité d'une philosophie totalitaire en rapport avec cette dénomination, nous l'examinerons dans un prochain chapitre.

  • La Déesse Mère

    "La Déesse Mère" est le titre d'une enquête sociologique et mythologique de Shahrukh Husain sur une figure centrale de la mythologie païenne, la déesse-mère, rapportée tantôt à la terre ou à la lune. Isis est une dénomination parmi les plus connues ; on peut encore citer la Déméter grecque, qui forme avec sa fille Perséphone, Hadès et Zeus, un système écologique complet, décrivant de façon imagée une partie du cycle vital.

    On en trouve des versions édulcorées aujourd'hui dans le culte républicain de la semeuse Marianne, ou d'Europe. Si la mythologie païenne antique peut paraître éloignée, l'obsession identitaire moderne traduit un mysticisme matriciel proche.

    On touche ici au féminisme dans sa dimension religieuse, qui présente plus d'intérêt que les revendications juridiques des groupes de pression. A propos du christianisme, l'ouvrage de Shahrukh Husain comporte quelques erreurs, s'agissant de l'opposition dans la mythologie chrétienne entre des figures féminines néfastes, et d'autres pures et vierges ; mais dans l'ensemble l'ouvrage est assez juste et impartial, expliquant clairement comment la déesse-mère a repris du poil de la bête dans l'Europe chrétienne, à travers le culte de la vierge Marie.

    "L'amour physique est présent dans un certain nombre de traditions tantriques, en tant qu'allégories de l'union mystique entre la Déesse et son serviteur. Tout en garantissant la paix après la mort, cette union apporte également "jivanmukti", la libération en ce monde. Les rapports sexuels sont censés renverser les barrières sociales, et débloquer le flot des énergies indispensables à la fonction créatrice de la Déesse, une fonction que l'adepte s'efforce d'imiter lors de l'acte sexuel.

    Les "tantra" et le "kama soutra" élèvent la femme en la coulant dans le même moule que la Déesse. A l'autre extrême, l'apocalypse de saint Jean l'Evangéliste, qui clôt le Nouveau Testament de la Bible chrétienne, retentit des imprécations lancées à l'encontre de "l'abomination et du caractère répugnant... de la fornication". Les femmes, les cités et la Déesse (sous forme de la grande prostituée de Babylone) sont condamnées comme pécheresses ayant colporté cette marchandise dégoûtante qu'est le sexe (...) Mahomet, pour sa part, n'a jamais prôné le célibat, et le Coran contient peu de traces de la haine du sexe. (...)"

    - D'abord une correction : la "fornication" n'est pas, dans le christianisme, l'acte sexuel physique ; Jésus-Christ, a contrario de toutes les religions païennes, ne fournit pas d'éthique sexuelle ; il ne condamne pas la chair, pour la simple raison qu'elle est déjà condamnée, vouée à la mort selon le péché. Jésus prend ainsi la défense d'une femme adultère condamnée à mort par l'éthique sexuelle des pharisiens. La "fornication" est un péché contre l'Esprit qui consiste à exalter la sexualité. Cette exaltation mystique est indispensable dans le paganisme afin de définir ce qui est moralement correct ou pas, afin de préserver l'ordre social. Si dans certaines castes de l'Inde, on brûle parfois la mort d'un notable, c'est en vertu d'une mystique et d'une morale sexuelles. La détermination sacrificielle de la société, infernale aux yeux des chrétiens, trouve dans le mysticisme sexuel une large part de son mobile. Le tantrisme ou la mystique n'ont pas que des aspects réjouissants.

    Ceux qui s'intéressent à l'art chrétien peuvent comprendre ainsi pourquoi le "Roméo et Juliette" de Shakespeare est un pamphlet violent contre la culture médiévale, en raison du mysticisme sexuel qui anime les personnages principaux de la pièce.

    - Le fait que la théologie catholique romaine soit aujourd'hui réduite à un décalque du tantrisme, satanique ou fornicatrice par conséquent, devrait interpeller brutalement ses derniers adeptes ; mais la culture est comme la tradition ou les rêves, conçue pour dépenser et se dépenser, non pour penser.

    shahruk husain,déesse mère,déméter,isis,coran,mahomet,kama soutra,tantrisme,babylone,prostituée,apocalypse

    *Déesse-mère béotienne (VIIe s. av. J.-C.) ; l'obsession identitaire ou génétique des nazis, leur volonté de former un genre à part, dérive bien d'un mysticisme sexuel païen ; et cela d'une manière facile à comprendre : sans l'aspect sacrificiel, pas de militaires.

    Le caractère pornographique n'est pas simplement dans le nazisme, il vaut mieux dire que l'éthique nazie est plus raffinée que les autres, probablement parce que le mélange baroque de paganisme et de christianisme en Allemagne était peu adapté à une Allemagne industrielle et prolétaire. S'il y a bien une matière marquée par le déterminisme et l'environnement social, c'est le mysticisme sexuel.

     

     

     

  • L'Expérience de Dieu

    L'Expérience de Dieu n'est pas possible, dira le prêtre, car si elle était possible le ministère du prêtre serait inutile.

    La trappe des ministres du culte de Babylone, découverte par le prophète Daniel, n'est autre que l'hypothèse de dieu. Si quelqu'un vous dit que les choses virtuelles ont plus de consistance que les choses réelles, vous êtes en présence d'un de ces prêtres babyloniens parasites.

  • Le Vernis craque

    Quand j'entends parler de culture, je devine qu'il y a du viol d'enfants dans l'air. L'apologie de la culture, cette fine couche de vernis recouvrant la bête humaine, est toujours le fait du curé dévoreur d'enfants.

    La femme qui enfante malgré tout, contre tous les avertissements de ne pas ajouter de la douleur à la souffrance du monde, celle-là devra protéger son enfant de la culture si elle veut son bien, le sevrer au plus vite du lait maternel de la culture. Et celle qui le fait le mieux, qui n'a de cesse de flanquer au feu les vanités, c'est l'Epouse du Christ, l'Eglise des saints qui sont au ciel.

    Magnifique massacre d'attachés culturel dans Elseneur par Hamlet, pour contribuer à l'épiphanie de l'Esprit. Grattons le mastic, flanquons le feu au vernis de Babylone, elle ne tient plus que par lui.