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illuminati

  • Illuminati - faits et science (2)

    La théorie du complot des Illuminatis a de quoi déranger tous ceux qui, individus ou institutions, sont sincèrement persuadés ou veulent convaincre que la démocratie est un régime qui échappe aux lois du machiavélisme politique - en d'autres termes qu'elle est un régime éclairé et transparent.

    Or la culture démocratique est moins développée en France qu'elle n'est dans les pays germaniques. On pourrait citer ici certains représentants de l'élite française républicaine, particulièrement méprisants pour la démocratie, en pratique et en théorie. Encore aujourd'hui, les élites bourgeoises s'accommodent d'une constitution gaulliste monarchique.

    L'illusion démocratique n'est guère que le fait, assez isolé, d'A. de Tocqueville ; encore faut-il dire que cet essayiste ne nourrissait qu'un espoir très mesuré. Deux caractéristiques expliquent la foi de Tocqueville dans la démocratie : 1/C'est un aristocrate ; 2/Il est catholique romain.

    Le catéchisme démocratique, au XXe siècle, a été renouvelé en France par les élites universitaires affiliées à l'URSS. Elles ont soigneusement censuré l'aveu de Lénine que son régime fut comparable, en termes de progrès social, au régime de Louis XIV et Colbert.

    Les "valeurs démocratiques" et leur entretien conviennent aux élites bancaires et industrielles françaises dans la mesure où celles-ci estiment que l'on ne peut pas diriger le peuple sans le secours de la religion et du catéchisme. La théorie du complot des Illuminatis représente une menace pour cette religion.

     

  • Illuminati - faits et science (1)

    Un Français sur cinq croit aux Illuminati, d'après un sondage (Ipsos, mai 2014), dont une majorité de jeunes gens. Compte tenu du sentiment diffus d'accaparement du pouvoir et des richesses par une caste de privilégiés, il n'y a rien d'étonnant à ce que le complotisme fasse tache d'huile ; cela d'autant plus que cet accaparement n'a pas été dévoilé par les médias, l'institution scolaire, les parlementaires, les représentants de cultes officiels, bref aucune des "autorités morales consacrées", mais a éclaté au grand jour à la faveur de la crise économique et de scandales financiers.

    Ce dévoilement involontaire n'a fait que renforcer la conviction que les autorités morales couvrent derrière des slogans démocratiques creux un état de droit antidémocratique...

    Je pourrais citer cent exemples de représentants officiels du pouvoir politique et moral dont les déclarations qui se résument à : "Circulez, il n'y a rien à voir !", ont sans doute fait naître ou renforcé chez ceux qui les écoutaient la conviction d'un complot - ou disons plutôt, à ce stade, d'un fonctionnement antidémocratique des institutions politiques et morales. Contentons-nous de citer l'exemple du "nègre" de l'ex-président N. Sarkozy, M. Henri Guaino, revendiquant pour un meilleur exercice du pouvoir politique une certaine "opacité" (dans le contexte de l'affaire J. Assange). Cela revient à reconnaître publiquement que la liberté de la presse est toute relative.

    Au demeurant, c'est ce M. Guaino qui a raison : la politique exclut la transparence ; elle l'a toujours exclue et l'exclura toujours. La politique est donc essentiellement de l'ordre du complot. Mais c'est le mensonge inverse qui est enseigné au sein du "système scolaire" (le caractère systématique de l'enseignement scolaire n'est sans doute pas étranger non plus aux réactions de défiance de certains jeunes gens), à savoir que l'idéal démocratique est un idéal de transparence. L'idée que "la vérité sort de la bouche des enfants" a sans doute pour pendant exact que "le mensonge sort de la bouche des politiciens, sous la forme la plus commune de belles promesses".

    Dans une gazette démocrate-chrétienne, une journaliste fustige le "complotisme", prétendant voir dans l'internet une de ses principales causes. On pourrait déduire d'une telle argumentation la conclusion pratiquement opposée de la faillite du système scolaire ; une faillite justifiant de ne plus se fier à cette institution.

    Sur ce point on peut, à l'instar de Hannah Arendt (in : "La Crise de la Culture"), voir dans la culture de masse une des causes principales de la crise de la culture et de l'éducation (tout en précisant un peu mieux que cet essayiste que la science est un domaine parfaitement distinct de l'éducation et de la culture). Or le divertissement de masse, l'industrie de la musique, celle du cinéma, celle des jeux vidéos, etc. sont un instrument entre les mains des élites ; et les "complotistes" pointent justement du doigt des stars du "show-business".

    En parlant de démocratie-chrétienne, le moins qu'on puisse dire est qu'elle tend des verges pour se faire fouetter, puisque ses représentants n'hésitent pas à siéger à Bruxelles dans un parlement qui a l'apparence d'une tour de Babel, et que les parlementaires qui y siègent désignent parfois entre eux sous ce nom le bâtiment qui les abrite. Il suffit d'ouvrir une bible pour apprendre ce que signifie "Babylone" pour les juifs et les chrétiens - Babylone, pour les juifs et les chrétiens a le sens de... complot. La dénonciation du complot illuminati se nourrit de ce type de symbolisme. A de multiples égards, tant symboliques qu'économiques, la construction européenne est susceptible d'alimenter la théorie d'une captation organisée du pouvoir.

    La thèse du complot illuminati est donc banale dans la mesure où le complot politique est une démarche avérée en même temps que banale, en particulier dans les périodes de crise ou de révolution ; où la théorie du complot des Illuminati sort des sentiers battus, c'est qu'elle coïncide avec une tentative d'unité politique à l'échelle mondiale inédite ; à vrai dire les rêves napoléonien, hitlérien ou soviétique, comportent déjà cette dimension d'idéal ultranationaliste et de guerre mise au service de la paix mondiale. Il y a peut-être dans la thèse du complot illuminati une tentative de déceler le plus grand commun dénominateur de ces totalitarismes successifs ou parallèles ? Il convient d'y ajouter le totalitarisme dissimulé derrière l'argument de la démocratie-chrétienne, et dont l'actualité montre assez bien qu'il repose principalement sur la cupidité.

    Quant à la consistance scientifique de la thèse du "complot illuminati" - c'est-à-dire la réalité d'une philosophie totalitaire en rapport avec cette dénomination, nous l'examinerons dans un prochain chapitre.

  • Benoît XVI illuminati

    Au coeur de la foi et de la raison "illuminati" se trouve un culte de la lumière solaire, érigé en science fondamentale. La méconnaissance généralisée de l'histoire de la science occidentale contraint l'Eglise catholique à se défendre de l'accusation de représenter un obstacle à la science, alors même que de nombreux savants catholiques romains ont contribué à faire de la lumière solaire un principe universel, notamment aux XVIe et XVIIe siècles. Cette science - en réalité une "philosophie naturelle" païenne - est assortie d'un propos abscons sur la Genèse. Rien n'indique dans la Genèse que Satan n'a pas créé l'homme, puisque tout indique au contraire selon cette mythologie qu'il est cause du cycle naturel de la vie (Satan est représenté comme un serpent, symbole de vie).

    On peut citer la gnose (fausse science) de Dante Alighieri, comme l'exemple le plus fameux de ce culte illuminati, mélange de christianisme et de philosophie païenne. La cosmologie à laquelle Dante fait référence dans sa "Divine comédie" est celle de Platon, influencé par Pythagore, à laquelle les chrétiens n'accordent pas le caractère de science universelle. La théologie poétique de Dante ouvre droit à un volet politique, en quoi on reconnaît aisément qu'elle n'est pas chrétienne, car les évangiles ne permettent pas un usage politique de la parole divine. Celle-ci ne peut appuyer une théocratie quelconque, pas plus la monarchie idéale rêvée par Dante que la démocratie, régime théocratique hypocrite.

    Quelques extraits d'un discours du pape Benoît XVI (2006) :

    - Le grand Galilée a dit que Dieu a écrit le livre de la nature sous la forme du langage mathématique. Il était convaincu que Dieu nous a donné deux livres : celui de l'Ecriture sainte et celui de la nature. Et le langage de la nature - telle était sa conviction - sont les mathématiques, celles-ci sont donc un langage de Dieu, du Créateur.

    Qui a dit que Galilée était "grand" en dehors de quelques truqueurs, qui ont inventé de toutes pièces la figure d'un Galilée émancipé de la censure de l'Eglise, héraut d'une science moderne "indépendante" ? Qui peut croire à la fable d'une science moderne "indépendante", c'est-à-dire émancipée du financement des gouvernements ? Le principal défaut de Galilée fut d'être arrogant et excessivement confiant dans ses appuis au sein de l'Eglise. Les mathématiques (au sens de la géométrie algébrique) sont plus sûrement le langage du "grand architecte de l'univers". Au contraire de Leibnitz, les chrétiens n'estiment pas vivre dans le "meilleur des mondes possibles" : à cela s'oppose l'exégèse de saint Paul, selon laquelle la mort est la somme des péchés, c'est-à-dire que l'homme est soumis à Satan comme il l'est à la mort.

    L'Eglise romaine a jadis canonisé Robert Bellarmin pour le remercier de s'être opposé à Galilée. Elle est sans doute capable de canoniser un autre homme, qui se ferait aujourd'hui l'artisan de l'apologie du même homme. "Souvent femme varie, bien fol est qui s'y fie", dit un proverbe utile en cette espèce.

    "Réfléchissons à présent sur ce que sont les mathématiques : en soi, il s'agit d'un système abstrait, d'une invention de l'esprit humain, qui comme tel, dans sa pureté, n'existe pas. Il est toujours réalisé de manière approximative, mais - comme tel - c'est un système intellectuel, c'est une grande, géniale invention de l'esprit humain.

    La chose surprenante est que cette invention de notre esprit humain, est vraiment la clef pour comprendre la nature, que la nature est réellement structurée de façon mathématique et que nos mathématiques, inventées par notre esprit, sont réellement l'instrument pour pouvoir travailler avec la nature, pour la mettre à notre service, pour l'instrumentaliser à travers la technique."

    Benoît XVI fait ici la démonstration du lien entre l'anthropologie moderne et le raisonnement mathématique, afin de justifier ensuite la technique comme une activité chrétienne. Mais un philosophe païen observerait plus justement, à propos du même art mathématique, que les nombres sont dans la nature avant d'être dans l'homme. Par conséquent, en fait de "géniale invention de l'esprit humain" (toute l'anthropologie moderne est contenue dans ce dithyrambe), il n'y a dans la géométrie qu'imitation de la nature. Le néant et l'infini sont représentatifs de l'apport humain à la nature, et cet apport est purement rhétorique ; on peut s'en servir surtout, ainsi que du hasard, pour étalonner l'ignorance humaine.

    Le discours de Benoît XVI est d'ailleurs assez confus pour justifier aussi bien l'invention de la roue, que celle de la bombe atomique ou des balles enrichies à l'uranium. Le discours de Benoît XVI n'explique pas non plus cette étrange variation dans la philosophie naturelle au cours des siècles, jusqu'au point où l'Occident est rendu, non plus de maîtrise des éléments naturels, mais d'exploitation sans limite et irresponsable, persuadé sans doute par son "génie" qu'il est capable de tout.

    Quoi qu'il en soit, un chrétien observera que J. Ratzinger s'exprime à propos de "philosophie naturelle", c'est-à-dire d'un domaine qui forme le socle des religions païennes, et auquel le monde moderne n'a donné qu'un tour de clef rhétorique supplémentaire.

    Un chrétien observera que la vérité chrétienne - dieu -, est métaphysique, et non d'ordre physique, et s'étonnera que les mathématiques, langage de la physique, puisse concurrencer la théologie, alors même que l'on peut déduire de celle-ci la relativité des vérités d'ordre physique et leur subordination à une vérité universelle supérieure. L'homme n'a pas accès à cette vérité universelle par la grâce de son propre esprit. Affirmer que "les mathématiques sont un langage de dieu", c'est parler comme un prêtre égyptien et avouer que Satan est le dieu qui préside au destin de l'Eglise romaine.

    Les artisans du culte illuminati ont pour vocation d'instaurer un culte solaire à l'échelle de la planète (les mathématiques peuvent passer aussi pour le seul "langage universel", alors qu'elles sont mondaines avant tout), sous couvert du christianisme.

    (A SUIVRE)

  • Temps et péché

    On reconnaît l'esclave moderne à ce qu'il porte le plus souvent un bracelet-montre.

    L'athéisme moderne est d'ailleurs prosternation devant le temps, introduite par le clergé catholique romain. Au fil du temps, la doctrine catholique romaine est devenue pure rhétorique monastique, incapable de s'opposer à la critique autrement que sous la forme de syllogismes.

    La tentative du clergé romain de contrecarrer la parole divine, eschatologique, implique d'indexer le sens de l'histoire au temps. Le pontife romain Karol Wojtyla a tenté ainsi dans l'une de ses encycliques d'effacer la notion de péché attachée au temps depuis la Genèse de Moïse.

    La théorie du complot illuminati catholique romain prend son sens au regard des thèses pseudo-scientifiques sur la lumière et sa vitesse de déplacement. Le mensonge laïc consiste à faire passer la science technocratique pour une science neutre et expérimentale, mais il n'en est rien ; comparée à la science antique, la pseudo-science de la lumière est le fait principalement de savants de confession catholique ou protestante, qui tentent par ce biais d'inventer une philosophie naturelle chrétienne. Cette pseudo-science est aussi "expérimentale" que la métaphysique d'Aristote, c'est-à-dire la théologie du Stagirite.

    La dimension sacré du temps, et donc du péché, se renforce de ces hypothèses scientifiques sur la nature et la forme du cosmos, où la vitesse supposée de la lumière joue un rôle déterminant.

    Ainsi l'anthropologie catholique romaine s'avère au fil du temps le véhicule idéal de l'apologie du péché, sous la forme vulgaire du "progrès social" et de son millénarisme antichrétien.

    Cette tactique repose au départ sur la transgression par le clergé romain de l'interdit de l'art. Mais la dimension théologique satanique ou païenne de l'art, traduite par exemple dans la notion de "nombre d'or", contraint le clergé romain à inventer un art nouveau, que l'on peut pratiquement dire "athée", puisqu'il ne satisfait ni le but satanique assigné à l'art, de pierre angulaire de la culture de vie, ni le but chrétien de révélation ultime de la vérité. L'abstraction de l'art moderne vient de là, de ce que le catholicisme romain a substitué la pure démonstration "conceptuelle" au rôle d'apologie des structures immuables de la matière de l'art païen.

    On ne peut traduire la Renaissance comme le moment d'un retour à l'art païen, comme le font certains historiens d'art antichrétiens hâtivement, Nitche louant ainsi les papes catholiques d'avoir dissout les évangiles et la parole chrétienne dans l'art - on ne le peut pas sans ignorer que les évangiles sont parfaitement dissuasifs de toute expression artistique institutionnelle, et qu'il n'y a donc pas d'art, ni de culture chrétienne.

    Le culte de l'avenir et du temps est certainement une cause d'anéantissement de l'art et de l'humanité - un culte totalitaire. Mais la démocratie et le millénarisme qui lui est attaché ne sont certainement pas "judéo-chrétiens", contrairement aux apparences.

    Le culte du temps n'est bien sûr, comme le souligne Shakespeare, qu'un culte de la nature indirect et hypocrite.

  • L'ampleur du complot

    Publication sur mon nouveau blog "shakingspirit" (pour pallier la "lourdeur" de celui-ci) d'une note révisée consacrée à la théorie du complot illuminati en particulier, et du complot politique en général.

    Une fois qu'on a fait la preuve que les ventes d'armement sont des trafics occultes, on a fait la preuve du complot. Mais on n'a encore rien dit, ni rien vu à ce stade, de la détermination inconsciente des sociétés.