Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

démonstration

  • Mathématiques

    On empruntera pour démontrer que dieu n'existe pas le même raisonnement que pour démontrer qu'il existe. C'est une propriété des mathématiques de pouvoir faire la démonstration théorique d'une chose et de son contraire.

    Un mathématicien qui perd le contact avec la nature se retrouvera vite dans la position d'un aliéné mental, de postuler comme vérité première que la vérité n'existe pas.

    Affirmer la supériorité des mathématiques modernes sur les mathématiques anciennes des Egyptiens revient à affirmer la supériorité de la folie du malade sur la raison du médecin. Entre Pythagore et Einstein, le choix est vite fait de la science la mieux établie.

  • Le calcul de Dieu

    "(...) Et enfin, après que les raisons par lesquelles je prouve qu'il y a un Dieu et que l'âme diffère d'avec le corps, auront été portées jusques au point de clarté et d'évidence, où je m'assure qu'on peut les conduire, qu'elles devront être tenues pour de très exactes démonstrations, vouloir déclarer cela même, et le témoigner publiquement, je ne doute point, dis-je, que si cela se fait, toutes les erreurs et fausses opinions qui ont jamais été touchant ces deux questions, ne soient bientôt effacées de l'esprit des hommes (...) et il n'y aura plus personne qui ose douter de l'existence de Dieu et de la distinction réelle et véridique de l'âme d'avec le corps."

    (R. Descartes, "Méditations métaphysiques")

    - On peut dire que le propos de Descartes, ancien élève des jésuites et supposé père du scepticisme et du rationalisme "à la française", ne manque pas de militantisme, puisque celui-ci n'hésite pas à conclure catégoriquement, avant même d'avoir jeté les bases de sa démonstration théorique.

    - Ces quelques phrases permettent de situer le niveau de démence de la science et de l'art baroques. On ne peut comprendre Shakespeare, si on ne comprend que cet esprit fidèle à la parole divine a voulu par charité s'opposer au "génie baroque".

    - La pensée de Descartes constitue une pierre d'achoppement dans la pensée scientifique moderne dite "rationaliste" ; celle-ci accorde à Descartes d'être l'un des pères fondateurs de la science moderne, en raison de l'onction scientifique qu'elle accorde aux calculs mathématiques algébriques, et aux dogmes qui en découlent (par dogme j'entends une loi physique dont la preuve expérimentale n'est pas recueillie, ou seulement par des phénomènes relatifs.) ; en revanche, le catéchisme républicain pose en principe la neutralité "laïque" de la science moderne. Et c'est là l'achoppement : il faut dissimuler par tous les moyens le débordement de foi des pères baroques de la science dite "rationnelle".

    - On remarque le leitmotiv animiste de Descartes, qui semble juger au moins aussi importante la preuve de la séparation du corps et de l'âme que celle de l'existence de dieu. Stratégie ou incompétence de la part de Descartes, il déclare s'inscrire dans la suite de savants qui ont au contraire démontré que cette division est la plus improbable : Aristote et Bacon. Cet article de foi découle de la métaphysique égyptienne, puisqu'il s'agit de remettre ici la bonne étiquette sur les méditations de Descartes. On peut qualifier cette métaphysique de totalitaire - un juif ou un chrétien le fera -, puisqu'elle répond entièrement au besoin d'organisation politique et d'ordre social.

    C'est donc sur le plan social que la croyance dans l'âme séparée est requise, par conséquent comme un degré d'adhésion inconscient minimum au corps social. Psychanalystes et médecins de l'âme modernes prorogent les données de la casuistique cléricale ancienne. Comme les juristes catholiques et les faux savants de la même espèce (Galilée) inventèrent "l'au-delà", la psychanalyse se hâta d'inventer "l'en-deçà" pour pallier les affres existentiels de la bourgeoisie européenne, en remplacement du purgatoire.

    - Descartes rend ainsi le service d'apposer le double-sceau chrétien et scientifique sur une philosophie naturelle des plus nébuleuses. "Dieu" a été remplacé depuis par l'Etat, dont on pourrait démontrer avec la même assurance que Descartes, qu'étant tout à fait providentiel, il doit nécessairement être d'essence sacrée ou divine ; dieu est mort, donc, au grand dam de Napoléon ou Nietzsche, mais le médium scientifique à la manière de Descartes a subsisté. Il y a, en soi, dans les mathématiques algébriques, une propension au dogmatisme et une fermeture à l'esprit critique. Il n'est d'ailleurs aucun sérieux défenseur de l'esprit critique qui ne se passe de divulguer que les élites ont le moins intérêt à ce que cette sorte d'esprit se répande.

    Seul le point de vue d'Einstein sur l'univers n'est pas relatif, tout le reste l'est, donc ses syllogismes ont valeur d'oracle divin. Ce qu'il faut démontrer, pour l'homme d'élite moderne, est déjà prouvé d'avance. C'est la marque de l'argument de la "modernité" d'être une pure rhétorique, appuyée sur des moyens techniques de propagande et de coercition extraordinaires. A tel point que la pensée française est une des plus éloignées de l'argument de la modernité. Ce que le Français réclame habituellement, c'est le progrès : et comme le progrès n'est nulle part, mais des gadgets modernes partout comme au Japon, il rejette cette doctrine de styliste boche. A quoi bon la téléphonie mobile et le GPS, si c'est pour se coltiner Houellebecq au lieu d'Homère ?

    Descartes est bel et bien l'un des pères fondateurs de la religion moderne.