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Le Christ anarchiste

L'anarchisme chrétien tient dans l'impossibilité d'une politique universaliste. Il convient pour le chrétien de laisser à César le soin des questions terre-à-terre. En jouant un rôle politique, tel ou tel homme d'élite soi-disant chrétien donnera à son prochain une image trompeuse du christianisme, en quoi il s'expose aux foudres de dieu.

C'est la raison pour laquelle Shakespeare a représenté les "éminences grises catholiques" comme des suppôts de Satan, car ce qui trahit l'esprit de la parole divine le fait nécessairement pour le compte de Satan.

Tous les détracteurs de la démocratie moderne comprendront aisément le point de vue chrétien puisque les adversaires de la démocratie moderne s'emploient à démontrer que le modèle de développement que les élites occidentales s'efforcent d'imposer au monde entier est un modèle catastrophique.

Certain philosophe réactionnaire (Nietzsche), au long de sa vitupération du monde et de la culture modernes, croit déceler dans celles-ci la marque du judaïsme et du christianisme. Les apparences seulement corroborent sa remarque ; l'universalisme des "droits de l'homme" paraît en effet une forme renouvelée de "morale judéo-chrétienne". Mais il n'en est rien, car la morale n'a pas, du point de vue chrétien, ainsi que toutes les paraboles l'indiquent, une portée universelle, mais seulement relative. Amour et éthique sont parfaitement distincts dans le judaïsme et le christianisme.

Le fait est d'une tentative surprenante d'imposer au monde un gouvernement et des valeurs judéo-chrétiennes, en dépit de la prohibition qui est faite par le Messie à ses apôtres d'emprunter une voie politique. D'une certaine façon, on peut dire que toutes les utopies politiques modernes reflètent cette perspective chrétienne truquée. Ostensiblement antichrétien, le régime nazi se présente justement comme une contre-utopie, un retour à des valeurs naturelles.

Les évangiles et les épîtres de Paul fournissent la réponse à ce paradoxe ou cette énigme dans la description qu'ils donnent de l'antichristianisme de la fin des temps. Celui-ci se présente, non pas comme un satanisme dans le sens païen, mais comme un satanisme dans le sens chrétien, à quoi la notion de "politique chrétienne" correspond à peu près. Ainsi le piège de Satan est moins facile à déceler. Néanmoins la mythologie de Shakespeare consiste largement à démasquer Satan derrière les symboles chrétiens.

 

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