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Pour quoi sonne le glas ?

On a fait sonner le glas dans tout Paris avant-hier à cause de l'accident de la cathédrale de Notre-Dame, dans lequel cette vieille dame froide a perdu sa couverture et son chapeau pointu.

Cela m'a rappelé que j'ai quitté l'Eglise romaine comme on quitte une nef incendiée - pour sauver sa peau. Je n'ai pas rejoint pour l'instant une autre Eglise, même si j'ai été tenté par l'une ou l'autre où Jésus-Christ prévaut sur la "tradition" et les effets de manche. Peut-être suis-je devenu claustrophobe ?

Dans la religion des vieilles pierres, qui a des fans dans le monde entier, remarquez comme on s'épanche facilement. La confession n'a pas disparu, elle éclipse tous les autres sacrements.

Un curé a bien fait cette remarque que l'Eglise est faite de "pierres vivantes", histoire de dire que tout ne se ramène pas, dans le message de Jésus, à l'argent. Mais sa remarque s'est quelque peu perdue dans la cacophonie.

Non seulement Notre-Dame de Paris, de Reims, d'Amiens et de Laon : c'est le moyen-âge tout entier que Shakespeare a fait cramer ; le moyen-âge ou l'espoir des simples d'esprits.

Et les ruines encore visibles, toutes ces vieilles pierres entretenues avec un amour humain proche de la folie, ce n'est rien qu'un décors de cinoche.

Commentaires

  • Personnellement, j'y vois là comme une sorte de déblaiement des dernières ruines du catholicisme pour laisser place à la divinisation de l'homme.

  • Placer l'Homme à la place de Dieu est caractéristique du catholicisme romain. L'invention de "l'anthropologie chrétienne" est une invention catholique, c'est-à-dire médiévale.

    On trouve une démonstration très détaillée de ce processus chez L. Feuerbach. En résumé, Feuerbach dit : le christianisme a débarrassé l'Homme de Dieu, et c'est une bonne chose.

    Quand Nietzsche prononce : "Dieu est mort", il fait le même constat que Feuerbach, mais contrairement à ce dernier déplore la mort de Dieu et ses conséquences.

    Même constat de la part de Léopardi, mais celui-ci ne prend pas position pour ou contre : il se contente d'indiquer l'effet du message évangélique sur la croyance naturelle et instinctive des hommes en Dieu.

  • Je rajouterais que diviniser l'homme, c'est en réalité le rendre inaccessible, le déshumaniser, le réduire à une bête car, on ne être que un cran en dessous de ce que l'on vénère (et donc pour être réellement humain, il faut vénérer le divin).

  • Je remarque aussi que la soi-disant reconstruction de la cathédrale est en réalité la construction d'un temple marchand en plein cœur de la capitale à travers le projet immobilier de l’île de la Cité. Cela a au moins le mérite d’être plus honnête que certains sermons démocrates-chrétiens.

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