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L'anticapitalisme est un humanisme

Un correspondant catholique m'objecte que mon anticapitalisme est naïf et qu'il ne peut être cohérent car le capitalisme est tentaculaire : on ne sait où il s'arrête et où il commence.

Ce correspondant suggère que le capitalisme compromet tout le monde, même les anticapitalistes. Selon moi, une femme arabe égorgée avec ses trois enfants par un groupe terroriste islamiste manipulé par la CIA est tout de même moins compromise qu'une publiciste qui proclame que les Etats-Unis sont "le camp du bien", et qui étaie cette doctrine par une citation de l'apôtre Paul.

Jésus-Christ ne pose nulle part la pureté comme préalable au combat chrétien. ll y a une différence entre être pécheur et faire l'apologie du péché ; cette différence permet de tracer une frontière assez nette entre les capitalistes et les anticapitalistes entraînés malgré eux dans ce mouvement de corruption à l'échelle mondiale, et qui portent sur eux "la marque de la bête".

La métaphore de la pieuvre est assez juste, et guère éloignée de la métaphore biblique du léviathan. Les chrétiens shakespeariens savent grâce à Shakespeare de quoi est faite la tête du poulpe : du pacte judéo-chrétien, passé entre les marchands chrétiens de Venise et le Juif Shylock. Ils se méprisaient et se haïssaient mutuellement, mais néanmoins ils ont passé entre eux un pacte fondé sur la chair.

Ainsi les chrétiens lecteurs de Shakespeare, et même les païens, reconnaissent-ils très facilement les judéo-chrétiens babyloniens et leurs oeuvres.

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