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amadinejah

  • Table rase de la télé (4)

    J'ai vu une chose l’autre jour à la télé, c’est l’humanisme du président iranien Amadinejah, une des cibles favorites de BHL.
    Peu importe les discours d’Amadinejah, entre sa démagogie, celle de Sarkozy ou de Bush, il n’y a pas de différence fondamentale.
    C’était une séance de questions-réponses face à la presse internationale. À un journaliste qui s’enquérait de la “condition des homosexuels en Iran”, le président iranien a répondu en souriant : « Mais il n’y a pas d’homosexuels dans mon pays. »
    Déjà rien que l’humour contenu dans cette réponse : Érasme a de l’humour, par exemple, c'est sûr, on le devine dans son regard, tandis que BHL, pas une once ! Pour avoir de l'humour, il faut de l'autodérision. Et le système de BHL ne supporte pas la moindre autodérision, sinon il s’écroule. La force de BHL réside dans sa faculté à asséner que ce qu’il dit est sérieux et à l'asséner encore, c’est ainsi qu’il parvient à emporter l’adhésion d’esprits, assez faibles certes, mais suffisamment nombreux.

    *

    Ce que dit là Amadinejah, de façon plus profonde, c’est qu’on se refuse en Iran à enfermer l’individu dans un déterminisme sexuel - un des déterminismes les plus stupides qui soit, puisqu’on ignore jusqu'à son fondement.
    Il n’est pas difficile d’imaginer quelle aurait été la réaction d’un humaniste de la Renaissance devant un ghetto homosexuel comme on peut en voir dans l’Ouest des États-Unis.
    Nul doute qu’une telle abomination eût scandalisé Érasme comme il scandalise Amadinejah.
    Parmi mes potes, il y en a quelques-uns, je le devine facilement, qui ont plus de goût pour les formes masculines que pour les formes féminines. Hélas, il n’y en a qu’un seul parmi eux qui se révolte contre le fait qu’on veuille lui ôter la liberté de sa conduite, sous ce prétexte, et que la démocratie lui impose ses mœurs et jusqu’à une sorte d’idéal homosexuel, qui, ne serait-ce qu’esthétiquement parlant, laisse à désirer.

    *

    On dira que la Renaissance a connu, elle, des ghettos de Juifs. Il s’agit-là d’une discrimination politique qui ne porte pas atteinte à la liberté des personnes, bien au contraire, elle est destinée à renforcer cette liberté.
    Qu’on m’explique ou qu’on explique à Amadinejah comment on peut fonder un critère politique sur l'inversion sexuelle ?? Sauf à employer des sophismes dans un but électoraliste comme le brillant démagogue yanki Bill Clinton ?
    L’antisémitisme de la Renaissance, celui de Léon Bloy, celui de Balzac, celui de Baudelaire, celui de Shakespeare, celui de Marx, celui de Simone Weil, celui de Drieu La Rochelle, n’est pas un antisémitisme fondé sur un critère racial mais sur un critère politique.
    Seuls ceux qui veulent discréditer Simone Weil, par exemple, jouent du fait qu’il n’y a qu’un seul mot pour désigner l’attitude politique de Simone Weil vis-à-vis du peuple juif et le racialisme nazi.