Je visionnais l'autre jour un débat truqué entre deux féministes, l'une homosexuelle et l'autre hétérosexuelle, arbitré par un homme : elles divergeaient sur le point de savoir s'il faudrait couper les couilles aux hommes ou non ? La féministe hétérosexuelle était un peu plus hésitante. C'est le niveau du débat politique en France sur bien des sujets ; les femmes et les hommes n'y sont pour rien, c'est la télévision qui produit ça. Les écrans ne jouent-ils pas à peu près le même rôle dans "1984" de détourner l'attention ?
Ces deux féministes se rejoignaient en revanche sur la statistique suivante : "92% des violeurs sont des hommes". En dehors des statistiques de l'industrie pharmaceutique, il n'y a pas de statistiques plus bidons que les statistiques policières. Quand les statistiques pharmaceutiques occultent le phénomène du "placebo", les statistiques policières occultent, elles, le fait qu'une très grande proportion d'assassinats et de crime n'est pas élucidée.
La dernière chose à faire, si l'on souhaite régler un fléau social quelconque - et le viol est bel et bien un problème, en particulier
celui des mineurs - est de partir d'une étude statistique. Les statistiques sont étroitement liées au populisme libéral, qui est à peu près l'idéologie dénoncée par Aldous Huxley dans le "Meilleur des Mondes". Un économiste (proche des Gilets jaunes) a récemment montré que les statistiques sur l'immigration permettent de fonder deux démagogies radicalement opposées.
La diffamation de George Orwell par une journaliste féministe australienne, Anna Funder, ne m'a donc pas étonné, mais plutôt le procédé, à la fois original et sournois.
On pourrait écrire un bouquin sur les tentatives de diffamer ou de saboter Orwell entre 1960 et 2019 ; je me suis contenté dans mon essai sur "Orwell & les Gilets jaunes", d'évoquer les plus significatives.