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demographie

  • En marge

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    En marge de la dernière manif pour réclamer l'abolition de l'avortement en France, deux CRS écoutent le petit discours improvisé au micro par un des leaders du mouvement. Le CRS de droite, l'air soucieux, se tourne vers son voisin :
    « T'as vu ça, on dirait un discours d'Hitler ! »

    Plus en aval, une jeune militante m'aborde en me tendant une pétition, un genre d'appel aux évêques de France à se bouger le cul, si j'ai bien compris. Elle est mignonne, mais ça suffit pas. Peut-être il y a dix ans j'aurais signé son papelard, fermé les yeux sur le fait que c'est typiquement le genre de truc qui n'engage à rien, juste pour se donner bonne conscience. Il faut dire aussi qu'il y a des militantes à qui on ne peut rien refuser…
    Mais aujourd'hui, même les illusions que je pouvais avoir sur le courage des évêques en général et des évêques de France en particulier m'ont quitté. L'avenir ne dépend pas d'eux. S'ils bougent un jour, c'est parce que le vent aura tourné. Ça peut paraître un peu sévère et définitif comme jugement, mais je l'ai remâché au moins soixante dix-sept fois sept fois avant de l'écrire.

    D'ailleurs cette pirouette que la question de l'avortement est une question "religieuse" ou "spirituelle" avant tout, qui ne concerne que les seuls "croyants", est une mauvaise idée, une fausse idée. Tout le monde est concerné, ou bien ça revient à dire que seuls les catholiques ont le souci de l'avenir de leur pays et du bien commun. Ça serait une conception bien manichéenne de la société.

    Non, en réalité il y a des historiens, des démographes, pas spécialement catholiques mais plutôt "humanistes", pour reprendre ce vocable un peu hors d'usage, qui tirent la sonnette d'alarme et disent depuis plusieurs années déjà que le déséquilibre démographique menace notre société, et que deux-cent mille vies humaines en moins tous les ans, ça pèse bien sûr lourd dans la balance.
    Il y a aussi des biologistes, des médecins, qui ont la politesse de se cantonner au domaine de la biologie. Ils rappellent que la vie humaine déborde les apparences de la venue au monde et que le progrès scientifique permet de dater le début de la vie humaine en remontant à la conception.

    Ensuite le pouvoir politique établit en fonction du bien commun le niveau de respectabilité de telle ou telle vie humaine et peut décréter qu'untel est un métèque, un sous-homme, ou ne mérite pas d'être considéré comme une personne physique. Même si certains régimes font des drapeaux avec de beaux principes telle l'égalité, dans les faits cette égalité demeure à l'état de leitmotiv.
    Or, le pouvoir politique est faillible. La conséquence qu'on peut même tirer du discours des historiens et des démographes, c'est que le pouvoir actuel est défaillant sur le point crucial de l'équilibre démographique.

    Il est juste de citer ici une opinion politique libérale très en vogue, défendue notamment par Alain Juppé avant son exil. Je cite Alain Juppé parce que la réputation d'être le meilleur des hommes politiques lui a collé à l'occiput à une certaine époque.
    Alain Juppé estime "grosso modo" que le déficit démographique en Europe de l'Ouest sera compensé par un afflux de Chinois, d'Africains ou d'Indiens. On voit bien l'angle de réflexion d'Alain Juppé : il raisonne en termes de force de travail, il ne faut pas en demander trop à un politicien libéral descendant de Guizot.

    Je récapitule, donc : en dehors des libéraux dans la ligne politique étriquée d'Alain Juppé, le suicide collectif de la France et de l'Europe concerne évidemment tous ses habitants.