Il n'est pas difficile de démontrer que la littérature de l'officier Ernest Jünger, son stoïcisme de corps de garde, est plus représentative du "style nazi" que la littérature de Louis-Ferdinand Céline.
Rien de commun entre Jünger et Céline. Ce dernier brise la monotonie de la langue française, précisément en passe d'étouffer sous les rapports algébriques et juridiques dont les ratiocinages débiles de Jünger, Heidegger ou Nitche, portent la marque.
Proust déjà, son accumulation de propositions subordonnées et de syllogismes creux, avait un parfum de cercueil et annonçait la mort par asphyxie de la prose française. Céline l'a ressuscitée in extremis (La comparaison du style de Céline avec le "jazz" est d'ailleurs complètement inepte.)
D'ailleurs pourquoi la droite saumon et la gauche caviar s'entendent-elles pour faire porter à Céline ou à Le Pen plutôt qu'à cette baderne insipide de Jünger, ou encore à l'âne Martin Heidegger, la petite dinde Arendt, le chapeau de l'antisémitisme et de la collaboration ? Cette petite énigme historique n'est pas bien difficile à résoudre.