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jean clair

  • Honte d'être Français

    De toutes les institutions françaises, celle qui me fait le plus honte, devant même l'école polytechnique, c'est l'Académie française. La Tour Eiffel aussi est ridicule, mais elle n'exprime pas la débandade aussi ouvertement.

    Pourquoi Mitterrand n'a-t-il pas pris ses responsabilités et dispersé ce sénat des lettres vert-de-grisonnant ? Mystère. Une révolution n'hésiterait pas à faire cesser cet acharnement thérapeutique, à laver cette croûte à coups de kärcher.

    Dernier élu en date, le mélancolique crétin Jean Clair, ancien directeur du Musée Picasso. Sa mélancolie est celle du fonctionnaire manoeuvrier, faite pour dissimuler le parasitisme. Singeant Baudelaire hier, quand Baudelaire était à la mode, l'amphigourique Jean Clair, incapable même d'entendre Diderot qu'il répète ici ou là (pourtant Dieu sait que les méprises de Diderot sont transparentes !), ce Trissotin pour bourgeois gentilhommes auditeurs de 'France-Culture' s'est fait la mimique de Cioran depuis quelque temps, l'air républicain navré de ce que les pelouses soient moins bien tondues qu'avant, et qu'il y ait des robots pour corriger l'orthographe maintenant ; un air destiné à séduire la bande de biscornus ratatinés qui l'a, de fait, admis à prendre part à sa décomposition collégiale.

    Jean Clair fait partie de la bande de sagouins, les Michaud, Catherine Millet, Domecq, etc., dont la bêtise a facilité grandement l'OPA du Capital sur l'art. Si l'art est entre les mains de Philistins comme Pinault et Arnault, c'est entre autre à l'ignorance d'un Jean Clair qu'on le doit, ignorance des principes élémentaires de l'art et de la science.

    Qu'est-ce que c'est qu'un Philistin ? Il n'est que d'écouter Bernard Arnault pour le savoir. Ce type n'entend rien, bien sûr, à l'art, simple produit d'appel pour sa boutique ; mais il n'entend rien à l'économie non plus, moins encore que Sarkozy ! La seule chose dont il soit capable de parler avec sérieux et de façon logique, ce mec, c'est de tennis. Gouvernés par Yannick Noah, nous serions sans doute moins menacés que par tous ces édiles véreux.

  • Clair comme de l'eau de boudin

    Pendant la campagne présidentielle, tous les canards les plus monomaniaques, Le Chasseur français, Philosophie Magazine, Jogging International, un à un ont recueilli solennellement les promesses des candidats, qui ont répondu aussi poliment que possible (mention spéciale aux photos de Philippe de Villiers en équipement de footballeur qui tente de faire un retourné acrobatique dans L’Équipe magazine et tient à préciser qu'il aurait pu être sélectionné dans une équipe de "pros" ; je sais maintenant pourquoi il y a quelques ouvriers et quelques bobos qui ont quand même voté pour lui).

    Dans la petite bafouille du secrétaire de Sarkozy adressée à Beaux-Arts magazine, un nom est cité : Anselm Kiefer. Bravo, ce mec a tout compris à l’art contemporain ! Dans un cocktail ou un dîner bobo, l’important c’est de citer le nom d’un artiste (“Name dropping”), Werner Büttner ou Dietmar Ganzverrückt, par exemple, sont mes “names” préférés ; que le type existe vraiment ou pas n’est pas fondamental, ce qui compte, en revanche, c’est que ce soit un nom allemand. Les noms français comme Raoul Duchemin ou même André Zweiglück sont complètement “out” en ce moment, et, avec un nom chinois, vous risquez de ne pas le prononcer comme la moyenne et de faire rire tous les jobards autour des petits fours (Il n’est pas interdit, surtout si on n’a pas été invité, de faire une razzia).

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    Anselm Kiefer existe vraiment, lui, c’est pas très difficile à vérifier, hélas.
    Le choix d’Anselm Kiefer est bon pour incarner l’art sarkozyste, d’ailleurs, car l’art de Kiefer est “rassembleur”.
    Je ne vais pas faire mon critique d’art contemporain, Jean Clair ou Catherine Millet font ce job mieux que moi, ils maîtrisent mieux le vocabulaire technique. Mais rien que quelques petits prolégomènes coruscants en passant, juste comme ça, sur Kiefer, on me le pardonnera facilement, j'espère :

    Donc "rassembleur" parce qu’on n’est pas dans la modélisation 3D de crottes de biquette anthropomorphiques, ni dans le “dripping” de règles de petites japonaises à peine nubiles sur écran plasma, qui pourraient choquer le bourgeois (pour les bourgeois, le plasma c’est sacré) ; et qu’on n’est pas non plus, au contraire, dans le post-impressionnisme ringard, une préoccupation de rendre la lumière qui s’accroche au bord des feuilles des rhododendrons fraîchement arrosés au crépuscule, qui ferait courir le risque de s’aliéner la jeune génération.
    Kiefer est à mi-chemin entre Corot, ce qu’il y a de plus caractéristique chez Corot, la représentation morne et plate, bien encadrée, paradoxale par conséquent, d’une nature exubérante, sans autre talent que la sincérité, à mi-chemin entre Corot et le “n’importe quoi” de Marcel Duchamp, ou son “tout pour se faire remarquer”, une chaise de jardin qui vous interpelle, en fibre de carbone et à laquelle il manque un pied, pour montrer qu’on a “évolué”, c'est important d'évoluer.
    Kiefer peut donc plaire, non seulement à Jean Clair, mais encore à tout le monde.