Je note un regain d'intérêt en ce moment pour la mythologie antique, dont il est difficile de prononcer s'il est superficiel ou plus profond. Grâce aux contes, les enfants sont restés plus proches des fables mythologiques, car il est difficile d'imaginer des histoires plus simples ou d'intéresser les enfants aux problèmes de robinet des adultes (bien que la tentative existe, à travers les contes pédophiles, c'est-à-dire "à visée pédagogique", dont "Alice au pays des merveilles").
Un genre auquel l'oeuvre de Shakespeare est presque assimilable, d'ailleurs, c'est le conte. Marx n'est pas le premier à avoir pensé le sens de l'histoire à rebours du maillage juridique de plus en plus serré des temps modernes. Or c'est le même Shakespeare qui dévoile que les ornements religieux, culturels ou politiques du Royaume d'Angleterre sont complètement bidons, ses monarques cocus ou démoniaques, qui écrit par ailleurs "Cymbeline" ou "L'Epiphanie".
Le goût pour la mythologie traduit le goût pour la métaphysique, à laquelle les temps modernes ont substitué des plans éthiques et politiques truqués, analogues à l'ancien purgatoire. Contrairement à la métaphysique, ils ne sont que des représentations abstraites, dérivées des objets physiques qui les déterminent. Comme l'imagination se moque du cinéma, la mythologie protège des hallucinations éthiques et des formules magiques abracadabrantesques.